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Les CSP romands ont présenté mardi leurs statistiques 2022 provisoires et tirent la sonnette d'alarme : les indicateurs de l’aide directe et privée tendent à montrer une aggravation de la précarité.
Avec une inflation limitée en Suisse à 3,4% en février 2023, contre 8,5% dans la zone euro, on serait tenté de se rassurer sur les effets de la crise provoquée par le conflit qui se déroule sur sol ukrainien. C’est oublier la profonde inégalité des ménages face au renchérissement de la vie. « Crise après crise, ce sont les plus fragiles qui trinquent », a ainsi relevé Bastienne Joerchel, présidente de l’association CSP.ch et directrice du CSP Vaud, lors de la conférence de presse donnée à Genève le mardi 21 mars 2023. « Malgré les leçons apprises lors de la pandémie, les dispositifs sociaux restent poreux et se montrent inopérants pour contrecarrer certaines vulnérabilités, en particulier lorsqu’elles s’accumulent. »
Si on observe une baisse des demandes d’aide sociale dans de nombreux cantons, de même qu’une diminution du chômage à l’échelon national, d’autres chiffres rendent compte d’une réalité préoccupante en termes de paupérisation et de précarité. Ainsi, l’aide directe et en nature apportée par les organisations d’aide privée n’a de loin pas retrouvé les proportions qu’elle avait avant la pandémie. Pour leur part, les CSP constatent une augmentation des demandes d’aide financière de personnes et de familles qui ne parviennent pas à faire face aux charges de première nécessité, comme les loyers, les frais d’assurance maladie et de santé.
Qui sont aujourd’hui les personnes les plus exposées ? Celles qui ont le plus souffert de la crise sociale générée par les mesures sanitaires ont-elles retrouvé une stabilité? En l’absence de données cantonales, ces questions sont difficiles à documenter. Par leur travail de proximité sur le terrain de la précarité, les CSP constatent cependant que d’importants groupes socioprofessionnels continuent d’être fragilisés, en dépit des mesures mises en œuvre dans plusieurs cantons pour atténuer les effets de l’inflation sur la classe moyenne et les foyers à bas revenus.
Il en est ainsi des personnes et des familles qui cumulent les facteurs de précarité (maladie, chômage, dettes, etc.). C’est le cas aussi de toutes celles et ceux qui n’appartiennent pas aux ayants-droits — travailleur·ses précaires, dont les revenus pourtant faibles les placent juste au-dessus des barèmes des aides publiques, employé·e·s de l’économie domestique… —, mais aussi des personnes qui ne recourent pas à de telles aides de crainte de perdre un permis octroyé sous conditions.
Alors que la pandémie a forcé des pans entiers de la population à sortir de l’ombre pour survivre, les personnes concernées tendent aujourd’hui à retourner dans l’invisibilité. Cette précarité doit être documentée afin d’orienter des politiques sociales adaptées.
Les CSP appellent en outre les pouvoirs publics à retenir les leçons de cette crise en élargissant leurs mesures dans le sens suivant :
(Source : communiqué de presse)
Photos: © CSP Vaud