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Comprendre les professionnel·les de la santé

Mercredi 25.10.2023

Un projet national étudie les parcours d’une cohorte de professionnel·les de la santé en Suisse afin d’identifier les facteurs, motivations ou freins associés à la décision de rester dans leur profession.

comprendre professionnel trajectoire sante reiso 170© Anna Shvets / PexelsAssurer la relève du personnel de santé et maintenir dans la profession le personnel en poste et en formation représentent des défis majeurs du système de santé suisse. Pour comprendre les parcours des professionnel·le·s de la santé et identifier les facteurs qui facilitent ou au contraire compromettent leur pratique, Unisanté, l’Institut et Haute école de la santé La Source (HES-SO) et le CHUV ont lancé, en 2022, une cohorte nationale de professionnel·le·s de santé appelée SCOHPICA (Swiss COhort of Health Professionals and Informal CAregivers). L’objectif est de récolter des données auprès de ce public (et des proches aidant·es dès 2024) afin d’aider les différents acteurs de la santé dans la planification, le suivi et la gestion du personnel, ainsi que dans l’élaboration de politiques publiques et managériales visant à garantir des conditions de travail optimales.

À ce jour, le projet SCOHPICA [1] bénéficie également du soutien d’un panel d’accompagnement comprenant des représentant·e·s d’institutions publiques et d’associations professionnelles, ainsi que d’un groupe d’expert·e·s scientifiques nationaux et internationaux.

Conditions de travail et formation initiale

La première collecte de données auprès des professionnel·le·s de la santé de toute la Suisse a eu lieu entre le 1er octobre 2022 et le 31 janvier 2023 et a totalisé près de 1’700 réponses provenant des trois régions linguistiques de Suisse. Une trentaine de professions différentes sont représentées. Environ 40% des participant·e·s travaillent à l’hôpital (33% dans le public et 10% dans le privé), les autres lieux de pratique les plus représentés étant les cabinets de groupe (15%), les cabinets individuels ou à deux (13%), les institutions de soins à domicile (12%), les établissements médico-sociaux (9%) et les pharmacies (7%).

Parmi les professionel·le·s interrogé·e·s, 13% pensent qu’ils ne resteraient pas dans leur profession ces prochains mois si les conditions de travail devaient rester les mêmes. Ce pourcentage, légèrement plus faible dans le secteur privé (11%), monte à 18,5% chez les professionnel·le·s ayant entre cinq et dix ans d’ancienneté. De plus, un quart des sondé·e·s estime ne pas utiliser toute l’étendue de leur pratique et 16,5% ne pas avoir été bien préparé·e·s à la réalité de la profession. Ce sentiment est encore plus fort chez les jeunes diplômé·e·s, chez les médecins (23,7%) et les pharmacien·ne·s (29,2%).

Concernant le bien-être, plus de 80% des professionnel·le·s exprime un niveau de bien-être satisfaisant à très satisfaisant. 11% d’entre elles et eux affirment ressentir en permanence des symptômes d’épuisement voire se disent complètement épuisé·e·s. Ce pourcentage monte jusqu’à 12,5% pour les personnes ayant entre cinq et dix ans d’ancienneté.

Les principaux points d’insatisfaction sont liés à la charge de travail, aux ressources à dispositions, à la capacité de pouvoir influencer la façon de travailler, aux horaires ainsi qu’à l’équilibre vie privée – vie professionnelle. Les principaux points de satisfaction relevés concernent les possibilités de développement, la cohésion des équipes et le fait d’exercer un travail qui fait sens.

Ces premiers résultats montrent la nécessité de mieux comprendre la réalité du terrain en vue de maintenir les professionel·le·s de santé dans l’exercice de leur profession. La récolte de données continue en vue d’obtenir des résultats plus détaillés et représentatifs de la situation en Suisse. Pour ce faire, les professionel·le·s de santé sont invité·e·s à participer au projet SCOHPICA.

(Source : communiqué de presse)

En savoir plus

[1] Le projet est financé notamment par l'Académie des sciences médicales, l'Office fédéral de la santé publique, l'Observatoire suisse de la santé, Unisanté et l’Institut et la Haute école de la santé La Source.

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