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La revue Nature a publié en décembre dernier le résultat d’une étude qui met en avant le rôle important d’une hormone dans l’apparition de ce symptôme très désagréable, voire potentiellement grave.
Des femmes souriantes, sportives, épanouies, mettant en avant leur ventre rebondi... L’image de magazine est parfois bien loin de la réalité de ce que vivent les futures mères, notamment pour celles dont la grossesse est entachée de forts épisodes de nausées.
Ces nausées peuvent devenir handicapantes si elles provoquent des vomissements et une perte de poids notable. Et lorsque mère et enfant se trouvent en danger, l’hospitalisation est inévitable. Certaines femmes doivent en effet être réhydratées, voire nourries par sonde. Selon une équipe de chercheurs et chercheuses internationales, 1 à 3% des femmes présentent une forme sévère de ce mal de grossesse.
Publiés dans la revue Nature [1], les résultats de l’étude menée par cette équipe réunissant des spécialistes anglais, américains et sri-lankais a mis en évidence l’importance de l’hormone GDF15. Elle est connue pour supprimer l’appétit, mais également pour induire nausées et vomissements. Les femmes ayant un niveau sanguin plus élevé de cette hormone s’avèrent plus susceptibles d’être malades. Cela étant, les différences ne sont pas notables entre les groupes de futures mères particulièrement nauséeuse et celles qui ne le sont pas.
Les scientifiques, en étudiant des personnes enregistrant un taux naturellement élevé de cette hormone, sont arrivé·es à la conclusion que ce qui évite la maladie de grossesse n’est pas la quantité de GDF15 pendant la gestation, mais davantage une prédisposition à des niveaux plus élevés de cette hormone hors grossesse. En d’autres termes, celles qui sont habituées a avoir plus de GDF15 dans le sang avant la conception seront moins malades.
Ces résultats donnent de l’espoir aux futures mamans. Une désensibilisation à la GDF15 avant la grossesse et le blocage de son action pourraient soulager celles qui ont vécus un premier trimestre (voire davantage) difficile et souhaitent agrandir la famille.
(Yseult Théraulaz)
[1] Fejzo, M., Rocha, N., Cimino, I. et al. GDF15 linked to maternal risk of nausea and vomiting during pregnancy. Nature (2023). https://doi.org/10.1038/s41586-023-06921-9