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Afin de malmener quelques préjugés, l'Association Pro Mente Sana annonce trois événements organisés lors des Journées de la schizophrénie.
Conférence de Stefan Kaiser, professeur ordinaire, Département de psychiatrie, UNIGE, médecin-chef du Service de psychiatrie adulte, HUG
La schizophrénie est souvent considérée comme synonyme de « folie » et les patients souffrant de cette maladie sont souvent confrontés à la stigmatisation et à l’exclusion. Il existe donc de bonnes raisons pour examiner les connaissances actuelles sur la schizophrénie afin de dépasser les préjugés.
Tout d’abord, il n’y a pas une seule forme de schizophrénie mais des symptômes très variés qui influencent le vécu des patients et leur comportement. Aujourd’hui, nous savons que l’évolution est souvent plus positive que celle qui est perçue par la population et aussi par les psychiatres. Enfin, il y a des traitements efficaces incluant des médicaments, de la psychothérapie et des approches sociales. Malgré des progrès certains, l’intégration reste un défi pour les patients et devrait être une priorité pour notre société.
Intervenants:
Les perceptions et les croyances d’une personne psychotique ne sont reconnues ni par l’entourage ni par l’ordre juridique et n’ont, dès lors, aucun impact sur la réalité sociale. Sa singularité n’étant pas admise, la personne est sommée de se conformer à la norme. Le déni de cette parole, qui persiste à travers le temps, touche particulièrement les personnes avec des difficultés psychiques. Dans d’autre cas, la déviance finit par trouver sa place dans la société. C’est le cas du transsexualisme par exemple, qui tout en étant considéré comme une maladie au sens de la loi, engendre une détresse reconnue par l’ordre juridique qui se modifie sous son impulsion : dans ce cas la différence crée une nouvelle norme.
Pourquoi notre regard sur le monde s’enrichit-il de la perception du transsexuel alors qu’il rejette et discrédite celle du psychotique? Cette interrogation nous renvoie à notre rapport ambigu à la normalité, ainsi qu’aux questions d’altérité, de tolérance et de liberté, valeurs dont nous semblons redouter l’accomplissement. En sondant notre perception des personnes souffrant de schizophrénie, il est temps d’aborder ouvertement notre capacité à se transformer au contact d’un «autre», si insaisissable que souvent nous le préférons inaudible.
«Au cours de la cérémonie religieuse du jeudi saint, dans une église du Mexique. Francisco Galvan De Montemayor, riche propriétaire foncier et catholique fervent, tombe sous le charme d’une fidèle, Gloria Milalta. Le fait qu’elle soit déjà fiancée à Raul, un ingénieur, n’entrave en rien les projets de Francisco. Au cours d’une réception, il parvient à séduire Gloria. Il ne lui faut guère plus de temps pour la convaincre de l’épouser. Mais très vite, il révèle sa jalousie maladive, n’hésitant pas à cloîtrer Gloria et à la torturer. Peu à peu, Francisco sombre dans la folie...»
Bien que le personnage principal ne présente pas à proprement parler de troubles schizophréniques, le film a le mérite de présenter des éléments que l’on peut rencontrer dans cette maladie comme l’enfermement progressif du personnage principal dans sa folie, sa coupure progressive d’avec la réalité et l’interprétation erronée de l’environnement.
Site internet des Journées - Site internet de Pro Mente Sana