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Dans le 22e numéro de la revue Social Change in Switzerland, Jonathan Zufferey et Philippe Wanner (Université de Genève) examinent la distribution spatiale de la population étrangère en Suisse.
La proportion d'étrangers varie fortement selon le lieu d’habitation. La proportion d'étrangers est la plus faible à Röthenbach dans l'Emmental bernois, avec 2,1 %, et la plus élevée à Crissier près de Lausanne, avec 62,4 %. Les étrangers sont surreprésentés dans les grandes villes et leurs environs, notamment le long du lac Léman et du lac de Zurich. La proportion d'étrangers est également élevée dans certaines régions de montagne des cantons du Valais (autour de Verbier et Zermatt) et des Grisons (en Engadine).
La ségrégation des migrants est la plus forte dans les cantons de Berne et du Valais et la plus faible dans les cantons de Genève, Vaud et Tessin. Malgré une forte proportion d'étrangers, la mixité sociale dans ces trois derniers cantons conduit à une faible ségrégation spatiale, alors qu'à Berne et en Valais, les étrangers sont concentrés dans les centres urbains et quelques communes touristiques. Une forte proportion d'étrangers dans les cantons n'est donc pas synonyme de forte ségrégation.
Une analyse au niveau des nationalités montre que les Français vivent principalement en Suisse romande. Les ressortissants portugais sont concentrés en Suisse latine et dans les Grisons, tandis que les ressortissants italiens sont répartis de manière plutôt égale dans toute la Suisse. Au niveau local, la plus grande ségrégation se retrouve chez les Turcs et les ressortissants d'Amérique du Nord. Les premiers ont des revenus plutôt faibles et la ségrégation est donc liée en partie aux possibilités restreintes sur le marché du logement. Les derniers, en revanche, sont souvent des expatriés hautement qualifiés qui s'installent dans les centres à vocation internationale.
La revue «Social Change in Switzerland» est soutenue par l’UNIL, FORS et LIVES