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Lecture / Nouvelles Questions Féministes Vol. 32 : « Travail social »

Lundi 28.10.2013

Travail social

Nouvelles Questions Féministes Vol. 32, No2, Hélène Martin, Marianne Modak (éds), Lausanne, Editions Andipodes, 2013, 143 pages.

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Le travail social répond à des problèmes sociaux, en fonction des politiques sociales en place. La définition de ces problèmes, des catégories de populations concernées et des solutions à apporter est objet et enjeu de débats.

Les approches féministes du travail social prennent part à ces débats depuis longtemps, mais, malheureusement peu nombreuses, elles peinent à atteindre une pleine légitimité. Elles sont pourtant plus que jamais nécessaires, car l’idéologie de la responsabilité individuelle marque aujourd’hui très fortement l’Etat social et oriente l’ensemble des missions du travail social. Or, en faisant comme si les individus étaient responsables de leur sort et que tout leur parcours dépendait de leurs mérites, cette idéologie nie les privilèges et les discriminations engendrés par les rapports de domination entre hommes et femmes, mais aussi entre citoyen·ne·s et étranger·e·s, ou entre riches et pauvres.

Chacun des articles de ce numéro examine des pratiques particulières de l’action sociale contemporaine : en France, le recours à des intervenantes sociales issues de l’immigration dans le cadre des politiques dites d’intégration ; au Québec, les transformations des emplois de services à la personne, dues aux politiques néolibérales ; les effets, sur les mères d’enfants déclarés autistes, des politiques publiques visant à les impliquer fortement dans un dispositif d’intervention, au Québec également ; en Suisse, les normes familiales qui orientent les interventions des assistant·e·s sociales de l’aide sociale publique. Tous les articles montrent que les pratiques du travail social, orientées par des idéologies et des conditions nécessairement contraignantes, tendent à reproduire les inégalités liées au sexe, à la classe sociale ou à la nationalité. Mais ils montrent également que le travail social recouvre des pratiques diversifiées, parfois conflictuelles, transgressives ou innovantes, qui peuvent contribuer à l’émancipation des personnes auprès desquelles il intervient.

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