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Dans son dernier rapport, l’Observatoire suisse de la santé a analysé quels sont les facteurs socio-économiques qui influencent le recours à des moyens contraceptifs des populations migrantes.
En Suisse, les pratiques contraceptives varient d’un groupe de population à l’autre, en fonction du pays d’origine des migrant·e·s de première et de deuxième génération. L’Observatoire suisse de la santé (Obsan) a cherché à comprendre quelle influence ont les facteurs socio-économiques chez les personnes migrantes dans le choix de leur méthode de contraception.
Selon le rapport de l’Obsan [1], réalisé sur la base des données de l'Enquête suisse sur la santé (2017), les personnes d’origine suisse sont celles qui indiquent le plus souvent contrôler leur fécondité, tous types de moyens contraceptifs confondus (84% des femmes et 82% des hommes).
Les personnes originaires du Portugal, d’Espagne ainsi que d’Amérique du Sud et du Nord affichent des taux semblables, tandis que celles de tous les autres groupes de pays prennent nettement moins souvent des mesures pour éviter les grossesses. Les prévalences les plus faibles sont enregistrées par les personnes originaires d’Europe du Sud-Est (68% des femmes et 62% des hommes) et celles provenant de la région de l’Est de la Méditerranée et d’Afrique (67% des femmes et 55% des hommes).
Des différences entre groupes de population dans la pratique contraceptive s’observent, en fonction du revenu, du niveau de formation, du statut migratoire ainsi que du style de vie individuel. Des études antérieures avaient déjà montré que pour certains groupes de migrant·e·s, les obstacles à la pratique contraceptive limitent considérablement cette dernière. Ce désavantage peut persister auprès des personnes de seconde génération, et cela, même si pour ces personnes-là la langue ne représente pratiquement plus un problème.
Dans les strates supérieures en matière de formation et de revenu, on constate, indépendamment du pays d’origine, une tendance à délaisser les méthodes hormonales combinées au profit des stérilets, tendance attestée dans d’autres pays européens également. Plusieurs raisons expliquent cette réticence envers les méthodes hormonales combinées, particulièrement marquée chez les personnes soucieuses de vivre sainement et qui, par exemple, accordent de l’importance à leur alimentation, pratiquent régulièrement une activité sportive ou se tournent vers les médecines complémentaires.
Dans l’ensemble, les raisons de cette réticence sont toutefois multifactorielles et complexes. Pour tirer des conclusions sur le sujet, il faudrait mieux connaître les motivations des femmes qui, pour des raisons non médicales, décident de se passer de ce type de contracep- tifs.
Le rapport conclut que la Suisse doit poursuivre ses efforts pour faciliter l’accès de toutes les personnes aux moyens contraceptifs, si l’on veut éviter les risques que les grossesses non désirées constituent pour la santé. Il lui faut en outre continuer à fournir à la population des informations et des conseils fiables et étayés scientifiquement afin que chaque personne souhaitant contrôler sa fécondité puisse choisir en toute connaissance de cause le moyen contraceptif le plus adapté.
(Obsan/YT)
[1] https://www.obsan.admin.ch/sites/default/files/2021-10/Obsan_06_2021_BERICHT.pdf
En allemand uniquement, avec résumé en français