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A l’occasion de la journée mondiale de la santé, l'infirmière de santé au travail et aux études de la Haute école de santé de la HES-SO Valais-Wallis fait le point sur sa fonction et sur la santé des jeunes.
La santé des étudiants est une préoccupation tout au long de l’année à la Haute école de santé (HEdS) de la HES-SO Valais-Wallis. Engagée en 2019, Patsy Savard, infirmière de santé au travail et aux études, s’occupe des jeunes futur·e·s diplômé·e·s.
(HEdS) Patsy, pouvez-vous vous présenter et résumer votre parcours ?
(Patsy Savard) Infirmière diplômée au Québec en 2000, j’ai travaillé dans un service d’urgences pendant trois ans. En 2004, l’envie de découvrir le monde m’a conduite en Suisse. J’ai rejoint le service des urgences du CHUV jusqu’en 2008 et par la suite, j’ai déménagé dans « le plus beau canton », le Valais, pour y poser définitivement mes valises. Après trois ans passés aux urgences de Sion, je me suis dirigée vers la médecine du travail et obtenu un CAS en santé au travail à l’Université du Québec. Après huit ans dans le monde des travailleur·se·s qui œuvrent au quotidien pour faire fonctionner cette grande machine qu’est le système de santé, j’ai postulé à la HEdS pour offrir un service de soutien et d'accompagnement aux étudiant·e·s. Ainsi, depuis 2019, je travaille à la HEdS auprès de jeunes soignant·e·s en devenir. Et en 2021, j’ai complété mes connaissances dans le domaine de l’organisation du système de santé, dans la prévention des maladies et dans la promotion de la santé par un CAS en santé publique.
Quel est votre rôle au sein de la HEdS et de la HES-SO Valais-Wallis ?
Mes principales tâches consistent à analyser les questionnaires de santé que je reçois de chaque étudiant·e à la rentrée. On s’assure notamment que les vaccins soient à jour pour les stages et que la condition de santé des étudiant·e·s soit en adéquation avec le milieu stage. Je réponds aussi aux demandes de conseils santé ou de soutien et d’aide à la gestion du stress et assure la consultation santé pour celles et ceux qui partent faire des stages à l’étranger. Ponctuellement, j’organise des ateliers, des conférences sur des sujets de promotion santé, par exemple la prévention du suicide, l’aromathérapie ou les addictions… Deux fois par mois, nous proposons des séances de yoga aux étudiant·e·s. Le Covid ayant largement impacté mon quotidien, je me réjouis de reprendre ces actions de promotion santé auprès des jeunes qui sont très demandeurs de ces actions.
Êtes-vous seule pour assumer cette fonction ?
Nous sommes une petite équipe. Noveline Stoffel, assistante-médicale avec un brevet fédéral de formatrice, est mon homonyme pour le site de Viège. Comme je suis québécoise d’origine, le dialecte haut-valaisan reste un mystère pour moi ! L’équipe est complétée par une personne en charge du support administratif, et du Dr. Christophe Fumeaux, qui coopère comme médecin conseil. Il existe également une collaboration avec une psychologue et avec une assistante sociale.
Après deux ans de pandémie, dans quel état général se trouvent les étudiant·e·s ?
Il est difficile de tirer des généralités. Toutefois, j’ai pu constater c’est que certain·e·s de nos jeunes n’ont pas pu recevoir ou demander de l’aide pendant cette crise et, du coup, les soucis psychologiques apparus à cette période sont soit augmentés ou non traités. Il me semble que de plus en plus d’entre elles et eux sont stressé·e·s par leur quotidien depuis le Covid. D'ailleurs, je trouve difficile de voir à quel point ils et elles peuvent être stressé·e·s face à des épreuves de tous les jours et éprouvent une telle pression par rapport à leurs différents rôles : stagiaire, étudiant·e, ami·e, conjoint·e, fils ou fille de… Cela ouvre un long débat : à qui la faute ? À la société, l’école, aux proches ?
En quoi estimez-vous que votre travail représente une plus-value pour l’institution ?
Les étudiant·e·s que je côtoie à la HEdS font souvent face à leurs premières sources de stress et à leurs premiers pas dans la vie professionnelle. Or, le soutien médical ou psychologique s’avère souvent inexistant pour elles et eux. Mon rôle est ainsi très valorisant, car je peux leur venir en aide dès l’apparition d’un problème de santé physique ou psychologique ou d’une manifestation négative du stress. C’est l’occasion d’accompagner et de guider ces personnes vers un soutien adéquat.
Si vous aviez une baguette magique, que feriez-vous ?
Je mettrais en place, dans toutes les institutions de formation ou d’accueil, une personne ressource, un lieu pour tous les jeunes qui débutent dans la « vie d’adulte » et qui ont besoin d’un peu d’aide ou d’accompagnement. Parfois, un seul petit coup de pouce suffit, pour autant qu’il soit donné au bon moment.
(Source : Haute école de santé HES-SO Valais-Wallis)