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Addictions, santé mentale: enjeux de santé des Suisses

Mercredi 28.08.2024

Selon le cinquième rapport sur la santé, des enjeux émergents ou en augmentation témoignent de l’évolution sociétale et environnementale en matière de santé mentale ou de disparités sociodémographiques.

rapport base sante canton vaud 2024 reiso 170Suivant le rythme de l’enquête suisse sur la santé (ESS) de l’Office fédéral de la statistique, l’Observatoire suisse de la santé (Obsan) réalise tous les cinq ans différents produits pour les rapports cantonaux sur la santé. Les rapports de base, désormais sous forme de pages internet dédiées, et les brochures sur la santé offrent aux cantons et à la population suisse une présentation large des données de l'ESS, rapidement accessible, visuelle et facile à comprendre.

Ces statistiques donnent ainsi un bon aperçu de thèmes tels que l'état de santé général, les comportements liés à la santé, la santé au travail et le recours aux prestations de santé. Les indicateurs présentés montrent l'évolution dans le temps et permettent des comparaisons intercantonales et sociodémographiques. Par conséquent, les deux produits permettent également de suivre les effets des mesures de politique de santé ou d'en déduire de nouvelles mesures de promotion et de prévention de la santé.

Vaud: santé mentale impactée par les crises

La radiographie de l’état de santé physique et psychique de la population vaudoise rapporte qu’une part significative de la population vaudoise estime bonne ou très bonne sa qualité de vie (87,3%) et son état de santé (84%). La qualité de la dernière consultation chez le médecin est également plébiscitée (95%).

Toutefois, les champs d’action restent nombreux. Certains enjeux émergents ou en augmentation sont liés à l’évolution sociétale et environnementale. Ainsi, la hausse des problématiques de santé mentale va de pair avec les changements dans le monde du travail et les risques psychosociaux qui y sont associés (stress, insatisfaction, difficulté à concilier travail et famille, etc.). Dans le contexte de la sédentarisation des sociétés, le taux de Vaudois·es pratiquant suffisamment d’activité physique est en hausse, mais reste encore sous la moyenne suisse.

En parallèle ressort une augmentation de l’usage problématique d’internet, tout comme de la consommation de substances addictives. Les changements climatiques et le contexte de crises successives entraînent également des risques pour la santé, notamment mentale. La population vaudoise présente enfin de fortes disparités sociodémographiques. Or ces écarts peuvent influencer le maintien en santé comme l’accès aux soins.

Dans son communiqué, le Canton rappelle par exemple que le guide cantonal de repérage et d’intervention précoce, fraîchement paru, est destiné aux professionnel·les en matière d’addictions. Ce document propose des outils pour reconnaître le plus précocement possible les premiers signes et indicateurs de problèmes liés à l’addiction, de clarifier le besoin d’agir afin de trouver des mesures adaptées et de soutenir les personnes concernées.

Genève: grande satisfaction des consultations médicales

Dans le canton de Genève, 86,8% de la population estime avoir une bonne ou très bonne qualité de vie (91,8% au niveau suisse), un taux enregistrant une très légère inflation depuis 2012, où il se situait à 88,3%. À l’inverse, 85,5% des Genevois·es estiment être en bonne santé (84,9% au niveau national), alors qu’ils et elles n’étaient que 77,4% en 2012.

De manière générale, les indicateurs liés à la santé mentale suivent la même tendance que dans le canton de Vaud. Ainsi, seuls 41,9% de la population indiquent ressentir une énergie et une vitalité forte (45,3% au niveau suisse), contre 45,7% en 2017. Les symptômes de dépression (13,2% en 2022, 9% en 2012), la détresse psychologique (24,5% en 2022, 22,9% en 2012), ainsi que les troubles du sommeil (42,4% en 2022, 29,2% en 2012) s’avèrent également en augmentation. La hausse la plus marquée est liée au sentiment de solitude, qui s’élève à 11,3% en 2022 (6,4% au niveau national), alors que celui-ci était de 8,4% en 2012. En revanche, le sentiment de maîtriser sa vie est passé de 27,9% en 2012 à 33,4% en 2022 (27,9% au niveau suisse).

En ce qui concerne le domaine travail et santé, la conciliation entre le travail et les obligations familiales se révèle toujours ou la plupart du temps compliquée pour 15,2% de la population en 2022, un taux qui ne se situait qu’à 8,2% en 2012. Davantage de personnes affirment ressentir du stress (21,9% en 2022, 20% en 2012), alors que le taux de discrimination est stable (18,5% en 2022, 18% en 2012).

Finalement, la tendance d’augmentation du recours aux soins se confirme. Les consultations chez le médecin de famille ont passé de 69% en 2012 à 71,1% en 2022 et les consultations chez un médecin spécialiste de 44,2% à 52,5%. Comme dans le canton de Vaud, la patientèle se montre particulièrement satisfaite de ces deux types de consultation (96,8%, respectivement 93,1%).

 (CROC, avec communiqué et Obsan)

Lire le rapport complet pour le Canton de Vaud

Accéder aux chiffres du Canton de Genève

Voir le Guide cantonal de repérage et intervention précoce

(mise à jour, 03.09.2024)

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