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Nous pouvons tous prévoir et organiser la fin de vie. Malgré tout, la plupart des gens ne meurent pas là où ils le souhaiteraient. L'ouvrage «La fin de vie en Suisse. Perspectives individuelles et sociales» reflète les connaissances actuelles sur la mort en Suisse. Bilan: il faut renforcer les soins palliatifs tout en sachant que la fin de vie n’est planifiable et contrôlable que dans une certaine mesure.
Le comité de direction du PNR 67 «Fin de vie» avait publié il y a un an une synthèse des résultats des 33 projets de recherche du Programme (recension par Jean Martin dans REISO). Ce nouvel ouvrage interdisciplinaire approfondit certaines connaissances telles que le déroulement des décès, les décisions à prendre en fin de vie, les soins prodigués aux personnes en fin de vie, des aspects économiques, juridiques et des idéaux quant à la mort.
Quatre cinquièmes des personnes vivant en Suisse meurent à l'hôpital et en maison de retraite. Les besoins de ces personnes ne sont pas toujours pris en compte: de nombreux hôpitaux et EMS ne sont actuellement pas équipés pour accompagner des mourants ou s'en occuper de manière appropriée.
Les spécialistes des soins devraient mener une discussion ouverte et au moment propice avec les mourants et leurs proches, mais cela n'a pas toujours lieu. Les soins palliatifs ont le potentiel d'améliorer nettement cette situation; ils allient accompagnement et soins dans leur globalité: atténuation des souffrances, aide au maintien d'une qualité de vie la meilleure possible, prise en compte des besoins de nature sociale et spirituelle, intégration des proches ainsi qu'une bonne articulation entre les services existants.
La Suisse orientale fait figure de pionnière avec son expérience d'un système de soins palliatifs basé sur la communauté. Markus Zimmermann souligne néanmoins que malgré tous les soins et toutes les prévisions élaborés, le déroulement de la fin de vie demeure incertain et ne manque pas de soulever des questions imprévisibles. «Le dernier chapitre de la vie n'est planifiable que de manière partielle.»
Les auteurs et autrices : Markus Zimmermann (théologien, Université de Fribourg), Stefan Felder (économiste, Université de Bâle), Ursula Streckeisen (sociologue, HEP Berne) et Brigitte Tag (juriste, Université de Zurich)