Les personnes en situation de pauvreté sont doublement pénalisées par la crise du coronavirus. Vingt-huit organisations actives dans la prévention et la lutte contre la pauvreté ont publié une déclaration commune à l'initiative d'ATD Quart Monde et d'AvenirSocial.
La crise du coronavirus frappe le plus durement celles et ceux qui, dans notre société, étaient déjà confrontés à la pauvreté et à l'exclusion sociale avant la crise.
Les témoignages
- Une mère raconte : « En reconduisant mes enfants au foyer lundi soir, j'apprends que mes deux filles ne pourront pas rentrer à la maison avant le 19 avril, alors que je les avais les week-ends et aussi pendant les vacances ». Cette maman s'écroule. Il lui sera également difficile d'appeler de son téléphone car son nom a été rayé des opérateurs de téléphonie et acheter des cartes prépayées lui coûte trois fois plus cher par mois.
- Une femme dit : « C'est dur pour les gens qui sont seuls de rester chez soi, mais que se passe-t-il quand on n'a pas de chez-soi ? On nous donne des repas à emporter, c'est bien, mais tu es tout le temps dehors. Tout fermait, les activités étaient toutes annulées, j’étais perturbée. Quand t’as trop de pression et le cerveau déconnecté, tu ne réfléchis plus normalement. »
- Un père témoigne : « En tant que parent, je n’ai aucun moyen de donner des explications à mes enfants et pourtant je dois me substituer à l’enseignant si je ne veux pas qu’ils soient à la traîne. C’est extrêmement difficile et stressant quand on a peu de connaissances et qu’on ne maîtrise pas les technologies. »
Les revendications
Ces trois priorités ont été élaborées avec les personnes en situation de pauvreté.
- Assurer les besoins existentiels de toute personne de manière digne. Garantir une aide d'urgence, offrir un hébergement digne (p.ex. chambres d'hôtel), rétablir sans frais l'électricité, assurer la couverture complète des frais médicaux, mettre en place des points de contact pour les mères célibataires.
- Prévenir l'aggravation des inégalités sociales. Offrir un soutien supplémentaire aux écoliers des familles défavorisées ; suspendre temporairement, l'obligation de recherches d'emploi pour les personnes à l'aide sociale ; rédiger les informations diffusées à tous en langage simplifié et traduit.
- Assurer des possibilités de communication pour tous. Rendre temporairement gratuits les abonnements de téléphone et d'Internet mobile ; veiller à ce que les personnes et les familles en situation de pauvreté ainsi que les foyers d'accueil soient équipés de moyens techniques de communication virtuelle afin de garantir les liens.
Les organsiations
Soutiennent cette prise de position : Association de lutte contre les injustices sociales et la précarité ALCIP | Association pour la Défense des Chômeurs de Neuchâtel ADCN | ATD (Agir Tous pour la Dignité) Quart Monde | AvenirSocial, Association professionnelle suisse du travail social | Départements solidarité & diaconie de l´Église catholique romaine en Suisse Romande (Cantons Fribourg, Genève, Neuchâtel, Vaud, Valais) | Emmaüs Suisse | Fédération suisse Lire & Écrire | FIAN Suisse | IG-Sozialhilfe | Kafi Klick | Travail de rue soutenu par les églises | Kirchliche Gassenarbeit Bern | La Marmite | Le pèlerin des rues | Observatoire de la diversité et des droits culturels | Pastorale du Monde du Travail en Suisse Romande PMT | Planet13 | S.Egidio Suisse | Schwarzer Peter | Oeuvre Suisse d'Entraide Ouvrière OSEO | SUBITA, Mobile Sozialarbeit Winterthur | Surprise | Verein für soziale Gerechtigkeit | Verkehrt
La prise de position - 2 pages en format pdf