Pour réunir les savoirs
et les expériences en Suisse romande
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La brochure Nightlife décrit l’importance d’apporter un encadrement spécifique à la consommation de substances. Destinée aux professionnel·le·s, elle met en évidence le sens de l’intervention et les ressources de Suisse romande.
S’il est évident que l’on peut sortir et s’amuser sobrement, se divertir et faire la fête rime toutefois souvent avec consommation. Dans 87% des cas, les personnes interrogées consomment des boissons alcoolisées ou prennent des substances « pour faire la fête, célébrer un évènement ». L’alcool reste la substance la plus consommée (79% du temps) [1]. Afin de décrire l’importance d’apporter un encadrement spécifique pour prévenir et éviter les dommages en cas de consommation de substances, la Plateforme Nightlife [2] du Groupement romand d’étude des addictions publie la Brochure Nightlife, premier document de ce genre en Suisse, selon le GREA.
La fête pose en effet plusieurs enjeux. Au-delà de la joie et du plaisir, ces moments recèlent aussi une part de risques, raison pour laquelle des professionnel·le·s expérimenté·e·s et des pair·e·s mobilisent leurs savoirs et expériences. Présence aux stands d’informations, distribution de matériel de réduction des risques (préservatifs, pailles, etc.), aménagement d’espaces de tranquillisation, mise à disposition de drug checking mais également labellisation des fêtes sont autant d’outils et de mesures qui aident à prévenir et éviter les dommages et qui sont fournis par les institutions et associations actives dans le milieu du monde de la nuit. Ce travail complémentaire qui aide à fixer un cadre (labels, bracelets, etc.) tout en appelant à la responsabilité individuelle (conducteur sobre, auto-évaluation, etc.) reste souvent méconnu aussi bien du grand public que des politiques. Présenté dans ce nouveau document, il implique des acteurs et actrices engagées et nécessite plus que jamais l’attention des politiques sociosanitaires et des moyens financiers.
Cette publication vise aussi à renforcer la coopération et les échanges entre acteurs et actrices. En effet, comme le souligne Roxane Mégevand, coordinatrice de Nuit blanche à Genève, « les enjeux des professionnel·le·s du milieu festif ne sont pas toujours les mêmes que ceux des autorités politiques et sanitaires, il est donc nécessaire d'apprendre à travailler ensemble ».
Si le Covid-19 a modifié les paramètres d’intervention, il n’a pas changé le sens et les valeurs. Pour Alexandre Terreaux, intervenant à REPER et directeur d’AdO, il reste nécessaire de construire une communauté d’intérêts et de valeurs : « Élaborer un discours et des représentations communes est primordial, et le débat d'idée est important, car il permet d'avancer en co-construisant ». Cette publication représente donc un premier pas vers cette vision unifiée du Nightlife. D’autres actions communautaires pourront voir le jour ces prochains mois et années, comme la mise sur pied de colloques spécifiquement dédiés au Nightlife, afin de le faire mieux connaître et le diffuser.
(Communiqué de presse / CROC)
[1] Marthaler, M. Cannabis, cocaïne, ecstasy et Cie. Rapport 2022. Infofrog, Centrale nationale de coordination des addictions. Berne, 2022.
[2] Une communauté de professionnel·le·s de la prévention et de la réduction des risques des milieux festifs de Suisse romande