Pour réunir les savoirs
et les expériences en Suisse romande
S'abonner à REISO
Violence conjugale : oser dire NON
CANAL9/KANAL9, COSMOPOLIS, Le magazine de l’action sociale et de l’intégration, Fabien Gillioz (journaliste) - Julien Maillard (réalisateur). En partenariat avec le Département de la santé, des affaires sociales et de la culture et le Département de la formation et de la sécurité, 22 minutes.
Phénomène tabou, méconnu, où les cas dénoncés ne représentent que la pointe de l’iceberg, la violence domestique est une réalité vécue par un trop grand nombre de personnes. Un chiffre : vingt-quatre, c’est le nombre de victimes décédées, en Suisse l’an passé, d’un homicide dans un contexte domestique. “Je suis passée très très prêt de la mort. La situation s’est dégradée de plus en plus, jusqu’au jour où il m’a fait comprendre que c’était fini, qu’il allait s’occuper de moi”, raconte Liria*. Cette jeune maman de 30 ans a été la victime des coups de son conjoint pendant deux ans. “La mort ne me faisait plus peur. Mourir sous ses coups, oui, mais la mort elle-même, non. Lorsque l’on vit ça, mourir c’est une délivrance !”.
En Valais, chaque année, environ 250 auteurs de violences conjugales sont identifiés par la Police et quelque 400 personnes s’adressent aux centres LAVI (Loi fédérale sur l’aide aux victimes d’infractions). Depuis 2004, les centres de Monthey, Sion et Brigue, voient leurs fréquentations augmenter. “ Ce n’est pas évident d’interpréter ces chiffres. Nous ne pouvons pas savoir si c’est le nombre de personnes qui osent venir nous en parler qui est en augmentation ou si c’est le nombre de cas de violences conjugales qui augmente”, observe une professionnelle, intervenante LAVI.
Derrière la froideur de ces chiffres se cache une réalité qui se traduit notamment par des insultes, des menaces, des humiliations, des contraintes ou des coups. Les femmes en sont les principales victimes ? Pour Suzanne Lorenz, professeure à la HES-SO Valais, cette question fait l’objet de beaucoup de controverse. “En Suisse, nous avons plusieurs études qui montrent que les femmes sont les principales victimes de la violence conjugale. Quand on regarde les statistiques qui viennent de la justice et de la police, c’est le même constat. En cas d’homicide, en Suisse, il y a en moyenne vingt-deux femmes qui meurent chaque année de leur partenaire, contre 4 hommes.”
La violence conjugale n’est pas une fatalité. Il faut avoir le courage de la dénoncer. C’est ce qu’ont fait deux mamans. A travers leurs témoignages, ce nouveau numéro de “Cosmopolis” tente de délivrer un message de prévention. Il est important d’agir en amont. Tout d’abord chez les auteurs, avant qu’ils ne commettent des actes plus graves, et auprès des jeunes qui ont vécu des situations afin d’éviter qu’ils reproduisent les mêmes gestes lorsqu’ils seront adultes. Et puis surtout, il est important de détecter précocement les comportements à risque. Si aujourd’hui ce phénomène touche majoritairement les femmes, le message de prévention délivré dans cette émission peut également toucher des hommes maltraités par leur partenaire.
*Prénom modifié
Page internet Cosmopolis