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Ce livre présente douze témoignages d’une force rare. Il est complété par des conseils et des adresses de ressources pour s’en sortir.
Troubles mentaux de l’un des parents, toxicomanie et alcoolisme, brutalité subie durant l’enfance qui transforme la victime en bourreau à son tour, pauvreté, oppression masculine, adoption et bien d’autres failles structurelles de notre société conduisent trop souvent à la maltraitance, sous diverses formes. Parfois même, la faute à pas de chance: se retrouver enfant et adolescent, petit et vulnérable, au contact de personnes mal intentionnées.
Ces douze témoignages courageux se veulent des mises en garde auprès des cercles familiaux, des institutions, des écoles, des médecins, des services sociaux et infirmiers, des voisins, des amis: soyez vigilants ! La violence familiale ne devrait plus exister, non, ce n’est pas « normal »! Et pour aller plus loin, ce livre donne accès à un répertoire complet d’adresses d’associations, de sites internet, de centres d’accueil dans toute la Suisse romande pour aider les victimes de maltraitance et leurs proches.
«Maltraitances envers soi et les autres: c’est normal?», Témoignages, conseils de professionnels, adresses et liens pour s'en sortir, Jean-Marc Richard, Anne Catherine Bruand, Philip D. Jaffé (préface), Lausanne : Editions Favre, novembre 2020, 200 pages.
Ce nouveau numéro de Nouvelles Questions Féministes explore les questions liées au coût (financier, moral, biologique et affectif) de la procréation médicalement assistée (PMA).
La procréation médicalement assistée (PMA) s’inscrit dans un marché globalisé qui est traversé et organisé par différents types d’économies – financière, morale, biologique et affective. Bien que profondément imbriquées, ces différentes économies reposent sur des forces de travail, des modalités d’échange et des biens ou valeurs qui sont distincts. En proposant d’étudier les dynamiques économiques à l’œuvre dans la PMA, ce numéro de Nouvelles Questions Féministes met en lumière les processus matériels et symboliques qui contribuent à produire et reproduire d’anciennes et nouvelles formes d’inégalités.
Les articles du Grand angle du numéro révèlent les reconfigurations du système de genre en revisitant le travail procréatif soumis aux logiques économiques d’un marché globalisé. Les auteures analysent ainsi les processus de stratification de la procréation selon les lignes sexistes, racistes et classistes, ainsi que les enchevêtrements complexes de cette «chaîne mondiale du travail reproductif».
Nouvelles questions féministes, vol. 39, N°2, Marta Roca i Escoda, Nolwenn Bühler, Irène-Lucile Hertzog, Véronique Boillet, Lausanne : Editions Antipodes, 2020, 224 pages
Par Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
Nous vivons une période compliquée. L’incertitude a fait irruption dans notre quotidien et ni les scientifiques, ni les politiques ni les influenceurs divers ne peuvent garantir le retour à la vie « habituelle ». Des propos récents de trois personnalités ont retenu mon attention.
Pour le directeur de Médecine et Hygiène, Bertrand Kiefer, « la pandémie devient une maladie chronique de civilisation » (1). Avec le Covid mais aussi le dérèglement climatique, le terme de maladie de civilisation apparait vraiment pertinent. Kiefer poursuit : « Partout, on mélange le doute rationnel de la démarche scientifique avec le déni anxiolytique distribué par les réseaux. » Et malgré les élections américaines, on n’en a pas fini avec les désinformations, fake news et complotismes divers.
Jour après jour, la violence est au premier plan, multiforme et multifactorielle. 2020 nous a rappelé la persistance du racisme et du sexisme, dans des sociétés qui se disent éclairées. Ces situations semblent des fatalités tant elles sont systémiques. Homme à la peau blanche, on a toujours un avantage. « Depuis longtemps, des phénomènes de brutalisation sont à l’œuvre dans la société. Humains et non-humains sont toujours plus fracassés par une compétition généralisée. Si bien que l’incertitude actuelle porte au-delà de la pandémie : nous ne savons pas jusqu’à quelle profondeur le monde est en train de changer. Et c’est peut-être ça le plus angoissant. » (1).
Jusqu’à récemment, à part très à gauche, rares étaient ceux assez téméraires pour douter de la prééminence du modèle libéral, prometteur de progrès à l’infini… Kiefer : « Classique vision néolibérale, managériale. Selon cette vision, la grande finalité de la société se résume à la maîtrise technique et politique du cours des choses. Mais tout indique que cette maîtrise est un leurre, une dystopie. Notre époque (…) ne sait pas où trouver la force morale et les valeurs pour faire face à ce futur qu’elle est désormais capable d’annoncer. » Rappelons ici qu’une conséquence ubiquitaire du modèle néolibéral, ce sont les inégalités sociales, économiques et de santé qui ne font que s’aggraver, à l’intérieur des pays et entre les pays.
On est informé sur des développements absolument majeurs pour l’avenir de la planète, mais on n’agit pas, pas du tout assez. Parce qu’on n’arrive pas à croire ce que l’on sait, demande le Prix Nobel de chimie Jacques Dubochet (2) ?
Pour le banquier Patrick Odier, « notre dépendance à l’égard de la nature et de ce que nous devons considérer comme du capital naturel et les vulnérabilités qui y sont associées ont été révélées de manière flagrante cette année avec la pandémie de Covid-19. Le saut des agents pathogènes de la faune vers l’homme est probablement une conséquence du déplacement des espèces ou de la perte de leur habitat. Aujourd’hui, nous nous rappelons à nos dépens que la santé humaine, le bétail, la faune sauvage, notre alimentation et l’environnement sont tous interconnectés. » (3) On croirait lire un leader écologiste ou un responsable de santé publique.
Et de rappeler que le 22 août 2020 la planète atteignait le «jour du dépassement», celui où les ressources naturelles de la planète allouées pour toute l’année ont été épuisées. Cela vaut pour le monde. Pour des pays gros consommateurs/gaspilleurs comme la Suisse, ce jour était dans le courant du printemps !
Odier toujours : « Etendard des indicateurs économiques, le produit intérieur brut (PIB), développé en 1937, fait toujours foi pour mesurer la croissance économique d’un pays. Or il est inutile face aux enjeux de la durabilité, car le capital naturel n’y est pas intégré (…) Alors qu’une grande partie de notre économie dépend directement du capital naturel, bon nombre des industries qui en dépendent se comportent comme s’il s’agissait d’une ressource gratuite et illimitée. »
Le changement climatique a des répercussions directes et indirectes sur les activités et les infrastructures humaines. Odier : « Des modèles d’affaires appropriés pour préserver et régénérer le capital naturel sont essentiels. Donner un juste prix à la valeur de la nature permet d’utiliser les instruments économiques pour la protéger.» Ainsi, il faut que tous, secteurs publics comme privés, se mobilisent pour la transition d’un modèle basé sur le gaspillage des ressources et les déchets « vers une économie circulaire, efficiente, inclusive et propre ». Difficile de dire mieux.
En France, un plan national d’action et une loi prévoient d’améliorer la prise en charge de l’endométriose. Une enquête du Centre d’études de l’emploi et du travail montre les impacts professionnels de cette maladie insuffisamment reconnue. Pour l’instant, rien de cela en Suisse.
Suite à la mobilisation conjointe d’associations de malades et de professionnels, l’endométriose s’est imposée comme un enjeu de santé publique en France [1]. En 2019, le ministère des Solidarités et de la Santé a annoncé un plan d’action national afin d’améliorer la prise en charge de l’endométriose qui touche au moins une femme sur dix en âge de procréer, soit plus de 2,5 millions de femmes en France, et une proposition de loi visant à faire reconnaitre la lutte contre l’endométriose « Grande cause nationale 2021 » a été déposée en juillet 2020.
Les discours médiatiques, associatifs et institutionnels ont insisté sur les effets de l’endométriose sur la fertilité. Les conséquences de cette maladie chronique féminine sur la vie professionnelle constituent en revanche un angle mort dans la construction de ce nouveau problème de santé publique. Ce numéro de Connaissance de l’emploi, fondé sur une enquête par questionnaire, avec près de 2000 répondantes, montre que l’endométriose affecte le quotidien au travail et la carrière professionnelle des femmes qui en sont atteintes. Cette étude contribue ainsi à l’analyse des inégalités au travail au prisme du genre et de la santé.
Le travail au quotidien des personnes atteintes d’endométriose se trouve affecté par la maladie, et pas seulement pendant la période des règles. L’endométriose entraîne des pertes de concentration, des impossibilités à tenir une posture de travail à cause de douleurs, ou encore des troubles digestifs et urinaires handicapants et perçus comme honteux.
Souvent confrontées depuis des années à la banalisation de leur souffrance, tant par l’entourage que par les médecins et en l’absence d’une reconnaissance de l’endométriose comme un enjeu de santé au travail, les femmes atteintes d’endométriose ne se sentent pas légitimes à demander des arrêts de travail, culpabilisent et appréhendent la réaction de leur environnement professionnel et de leur médecin. Certaines d’entre elles se rendent alors au travail malgré des symptômes handicapants ou posent des jours de congés et de réduction du temps de travail quand elles peuvent anticiper les crises.
En l’absence d’une reconnaissance des conséquences de l’endométriose sur la vie professionnelle, les malades s’appuient sur leurs ressources individuelles plutôt que sur des dispositifs institutionnels (médecine du travail, affection de longue durée) pour se maintenir en emploi.
«L’endométriose au travail», Connaissance de l’emploi, Centre d’études de l’emploi et du travail, novembre 2020, 4 pages en format pdf.
[1] Espérons que la Suisse suivra cet exemple car, pour l’instant, l’endométriose n’y est pas encore suffisamment reconnue. Lire : Corine Redondo-Lambert et Angélick Schweizer, «L’endométriose, une maladie encore mal connue», REISO, Revue d'information sociale, mis en ligne le 24 octobre 2019.
L’Unité de crise Malatavie des Hôpitaux universitaires de Genève lance une nouvelle campagne de prévention du suicide des jeunes : « Où que tu sois, on entend ton appel ».
Les idées noires arrivent n’importe quand, n’importe où, dans la tête d’un·e jeune, d’autant plus en cette période de crise sanitaire et économique. En Suisse, le suicide est la principale cause de mortalité chez les 15-24 ans. Tous les trois à quatre jours, un·e jeune passe à l’acte. Pour répondre aux appels à l’aide des jeunes et de leurs proches, la Ligne Ados de Malatavie Unité de crise (022 372 42 42) est accessible 7j/7, 24h/24.
La campagne a pour point de départ une fresque murale située dans le quartier de Plainpalais, Passage Cabriol. Ce projet de fresque a été mené en collaboration avec le Service de la jeunesse de la Ville de Genève. C’est la graffeuse genevoise Amikal qui a retranscrit les états d’âme des jeunes : mal-être, quête d’identité et d’indépendance, angoisses, difficultés relationnelles, modèles d’identification, prises de risques et de substances, changements corporels, ou encore questions sur la sexualité et la contraception. Les scènes ont été imaginées par l’artiste à partir de paroles de jeunes suivi·es à Malatavie, associé·es à la démarche, et de l’expérience des professionnel·les qui les prennent en charge.
Diverses actions de prévention et d’information sont déployées en parallèle sur Internet via le site en lien ci-dessous et sur les réseaux sociaux qui font partie intégrante du quotidien des jeunes.
La Ligne Ados Malatavie est un dispositif unique en Suisse et en Europe. « La période actuelle est compliquée et traumatique pour les adolescent∙es. Il est douloureux pour un·e adolescent·e de rester seul·e avec son inquiétude. La Ligne Ados lui permet de créer du lien, malgré la nécessité du semi-confinement et des gestes barrières, et de libérer sa parole. En cas de crise et d’idées noires, parler est vital », précise la Dre Anne Edan, médecin adjointe et responsable de l’Unité (et membre du Comité de la revue REISO).
© Jessica Hauf
La revue REISO lance l’appel à articles pour son dossier 2021 consacré à la culture. Partagez vos expériences et vos recherches avec notre lectorat interdisciplinaire !
L’accès à la culture pour toutes et tous ! Beau slogan, mais dans la rue ou ailleurs? Payant ou gratuit ? Dans quelle langue ? Quel accès pour les personnes en situation de handicap ou défavorisées ? Les festivals et les grands spectacles ont souffert du Covid en 2020 et risquent de pâtir encore des mesures sanitaires en 2021, mais la culture prend aussi d’autres formes que REISO souhaite mettre en valeur dans ce dossier annuel.
Car de belles expériences sont menées en Suisse ! Avez-vous déjà assisté à un théâtre de rue écrit et interprété par des familles défavorisées ? A un spectacle conçu et joué par des migrant·e·s ? A un film audiodécrit pour les malvoyant·e·s ? A une pièce surtitrée pour les malentendant·e·s ? Quelle belle énergie chez les médiateur·trice·s culturel·le·s, dans ce musée pour accompagner des personnes en situation de handicap mental, ailleurs pour rassembler les habitant·e·s d’un quartier ! Ou dans ces manifestations intergénérationnelles. Sans oublier que la peinture, le théâtre, la danse ou la créativité se transforment parfois en thérapies de groupes ou individuelles. Elles auront leur place dans les pages de la revue.
Le dossier annuel est aussi largement ouvert aux initiatives originales qui favorisent la culture citoyenne ou environnementale. Ces démarches luttent contre l’illettrisme ou le langage élitiste. Elles sensibilisent aux fragilités contemporaines de la démocratie et à la nécessité d’une participation à la vie du pays sans obstacles social, d’âge, d’origine, de genre. Il s’agira de sortir des cases estampillées «culturelles» pour croiser les regards autour des expressions artistiques, philosophiques ou scientifiques, parfois décalées, porteuses de dialogue et de réciprocité.
REISO propose ainsi de mettre la focale sur ces moments improbables, lorsque la culture est réellement participative, créée par et pour toutes et tous. Elle devient alors une aventure humaine émancipatrice, un mouvement engagé vers la transmission et la recherche de partages inédits. Comme le suggère l’écrivain allemand Mark Terkessidis, la participation culturelle ne signifie pas «intégrer» les «autres» dans l’existant, mais soumettre les structures et les offres à une réflexion collective.
Marylou Rey, rédactrice en chef de REISO
Les articles du dossier annuel de REISO seront publiés de janvier à décembre 2021. Les textes peuvent prendre la forme d’une synthèse de recherche, d’une réflexion, d’une présentation d’action sur le terrain, d’un partage d’expérience, etc. Envoyez au plus tôt votre proposition d’article avec un résumé de quelques lignes à pour paraître dans ce dossier !
Le lectorat de REISO se compose de personnes intéressées par les enjeux actuels de la vie en société dans sa dimension sociale, de santé publique et de citoyenneté. Elles suivent ce qui se pense et se pratique dans la formation, la recherche et l'action; dans les institutions aussi bien que dans les associations. Les lecteur·trice·s de la revue sont exigeant·e·s et viennent découvrir des textes documentés pour nourrir leurs propres réflexions. REISO compte près de 700 abonnés collectifs et individuel·le·s et sa newsletter mensuelle est envoyée à plus de 10'000 personnes.
Les articles d’analyse, de synthèse d’une recherche ou de décryptage d'une expérience ne doivent pas dépasser 10'000 signes espaces compris. Ligne éditoriale et consignes rédactionnelles sur cette page de la revue. Contact:
Entre le 17 avril et le 3 juin 2020, plus de 5'000 « 65 ans et plus » ont répondu à un questionnaire visant à sonder leur vécu pendant la première vague de la crise socio-sanitaire. Cette étude, conduite par la Haute école de travail social Fribourg (HETS-FR), avait pour objectif de leur donner la parole et de recueillir leur témoignage durant cette période inédite.
Afin de donner la paroles aux principales personnes décrétées « à risque » au coronavirus, la HETS-FR a recueilli le témoignage de plus de 5’000 seniors, âgés de 65 ans et plus (65+). Les résultats de cette étude, forcément inédite, montrent que la crise socio-sanitaire a, de manière générale, eu un impact négatif sur le moral et le sentiment d’isolement des 65+, et plus particulièrement sur la tranche d’âge des 65-69 ans. Cependant, si la crise a creusé les différences interindividuelles en accentuant des situations préexistantes de fragilité, toutes et tous n’ont pas vécu ces semaines de la même façon. Qu’il s’agisse d’aide (reçue et donnée), de nouvelles tâches à assumer ou encore de perception d’attitudes injustes de la part d’autrui, la première vague de Covid a eu des incidences différentes pour chacun·e. Le fait d’avoir un·e partenaire ou pas, la situation financière, l’âge ou le sexe ont également joué des rôles significatifs.
Les professeurs Christian Maggiori et Maël Dif-Pradalier ont relevé que les 65+ sont resté·e·s actif·ve·s, notamment en expérimentant de nouveaux moyens de demeurer en contact avec leurs proches. S’ils et elles ont été aidé·e·s, ils et elles ont aussi été des aidant·e·s, en apportant du soutien à d’autres ne vivant pas dans le même ménage et en assumant de nouvelles tâches à la maison.
Le fait d’associer sans cesse – dans les médias ainsi que dans les discours des autorités – tous les 65+ à un groupe à protéger contribue à renforcer les nombreux stéréotypes négatifs préexistants à l’encontre de cette frange de la population. Un impact délétère sur le bien-être des seniors et leur participation sociale n’est ainsi pas à exclure. Les interviewé·e·s estiment d’ailleurs qu’ils subissent trop souvent un regard négatif de la part du reste de la population. Ils sont même un sur deux à penser que le regard des plus jeunes envers eux a évolué de manière (très) négative, alors que 25% déclarent avoir été victime de traitements injustes du fait de leur âge. Si cette catégorisation des 65+ a attisé des tensions intergénérationnelles, cet épisode de crise a aussi, a contrario, été un terreau fertile pour des gestes d’entraide et de solidarité très variés et souvent innovants entre les générations. «Ces initiatives, dont beaucoup sont informelles et réalisées par des non-professionnel·le·s, pourraient également servir d’exemples, être formalisées, voire pérennisées, afin de mieux préparer ces personnes à de nouveaux épisodes de crise, mais aussi en temps normal et hors crise », relèvent les chercheurs.
Fait intéressant, les auteurs de cette recherche mentionnent qu’une autre étude, réalisée en Suisse par Wissmath et ses collègues (2020), conclut que la crise engendrée par le coronavirus a augmenté le niveau de stress de l’ensemble de la population, le groupe d’âge en souffrant le plus étant toutefois celui des moins de 25 ans. Les 65+ ont manifesté le niveau de stress le moins élevé.
Cette étude par questionnaire fait actuellement l’objet d’approfondissements qualitatifs et une enquête de suivi va être initiée dans les prochaines semaines grâce à un financement de la Fondation Leenaards.
Page de l’étude
Rapport complet en français, 27 pages en format pdf
La présentation du film « Paroles de seniors sur le confinement » a été faite par la Fondation Leenaards lors de son rendez-vous annuel "Âge et Société" mardi 3 novembre en ligne.
Un petit bocal de compote, une statuette, des clés de voiture, un téléphone. Quatre objets choisis par autant de retraité·e·s pour symboliser le confinement vécu au printemps 2020: c’est ainsi que débute « Paroles de seniors sur le confinement ».
« Pour moi, la plus grande difficulté c’est la sinistrose qu’il y avait autour », confie Jean-Louis Leuthold. Réalisé par Kaveh Bakhtiari et David Maye, « Paroles de seniors sur le confinement » présente le témoignage de trois femmes et un homme. Ils y racontent les difficultés rencontrées durant la première vague du Covid. « Ce sont mes petits-enfants qui m’ont fait réaliser que j’étais quelqu’un à risque, puisqu’ils se tenaient à distance », se souvient Viviane Leuthold. Stigmatisation, perte de repères, solitude, peur, mais aussi colères reviennent ainsi dans les mots des protagonistes, devenu·e·s soudain dépendant·e·s des plus jeunes, notamment pour faire les courses. Chez les Leuthold, ce sont les petits-enfants qui s’en chargeaient, ramenant des produits différents de ceux consommés d’ordinaire par le couple de retraités. Si Viviane s’en accommode, Jean-Louis s’énerve. « Un jour, j’ai pété les plombs. J’ai dit à ma femme: Ecoute, je vais jouer de l’orgue, et j’ai filé à la Migros!» Sourires.
La force de cette réalisation tient dans les messages d’espoir que livrent les seniors. Ainsi de Colette Giauque, qui se réjouit de recevoir ses ami·e·s chez elle, pour des repas qui se révèlent bien différents de ceux partagés auparavant au restaurant. « ll me semble que les moments que je vis ont plus de valeur et de saveur actuellement ». Et de souligner les effets positifs de ce printemps. « Je me sens vieille et le droit de l’être. Pour moi, cette période a carrément été un bienfait, qui m’a permis de me reconnecter avec un vrai soi. »
Face au nombre élevé de patient·e·s, certains hôpitaux commencent à être saturés par cette deuxième vague de Covid-19. Dès lors, le triage en cas de pénurie de ressources risque de s’appliquer.
Selon l’évolution de la pandémie, les directives concernant le triage des patients en cas de pénurie des ressources dans les unités de soins intensifs, publiées en mars 2020 par l’Académie suisse des sciences médicales (ASSM) et la Société suisse de médecine intensive (SSMI), devront être appliquées. Ce document a été actualisé sur la base des nouvelles connaissances scientifiques, des expériences réalisées ainsi que des commentaires reçus depuis mars.
Les directives médico-éthiques de l’ASSM s’adressent aux professionnels de la santé et leur offrent des aides concrètes pour le quotidien médical. Le document actualisé «Triage des traitements de soins intensifs en cas de pénurie des ressources» complète les directives de l'ASSM «Mesures de soins intensifs» (2013). Il concerne les patient·e·s (atteint·e·s par le Covid-19 ou non) qui ont besoin d’un traitement de soins intensifs. Il s’appuie sur le principe fondamental selon lequel les mêmes critères d'admission et de maintien en unités de soins intensifs sont appliqués dans l’ensemble de la Suisse. Les «directives de triage» définissent ces bases. Elles soutiennent les professionnels dans les situations décisionnelles difficiles.
L’un des principaux changements par rapport à la version de mars 2020 concerne l’organe national de coordination créé dans l’intervalle par la Confédération. Son rôle est de garantir une occupation optimale de toutes les capacités de traitement de soins intensifs dans l’ensemble de la Suisse. L’ASSM et la SSMI souhaitent que cet organe national de coordination soit également chargé de définir à partir de quel moment la situation en Suisse est telle que les décisions de triage deviennent incontournables. Ainsi, il serait possible de garantir que toutes les ressources sont exploitées au mieux avant qu’un hôpital soit obligé de procéder au tri des patients.
Une précision importante concerne l’âge. Comme dans la version antérieure, l’âge n’est pas un critère de triage en soi. La même règle s’applique au handicap et à la démence. De tels facteurs peuvent toutefois être un indice pour évaluer l’état physique général d’une personne. Pour une évaluation plus juste, les directives tiennent désormais compte du critère de la fragilité (frailty en anglais). La «Clinical Frailty Scale» en 9 étapes offre à cet égard une aide supplémentaire.
Par ailleurs, suite aux réactions de diverses organisations professionnelles, la liste des critères de triage (paragraphes 4.3. et 4.4.) a été complétée par des points concernant l’admission ou la non-admission dans une unité de soins intensifs.
Source : ASSM
NDLR du 10 novembre 2020. «L’échelle de fragilité clinique» est un critère contesté par Agile.ch, faîtière de 41 organisations d’entraide-handicap, voir le communiqué, et par Inclusion Handicap, voir le communiqué. Prise de position entendue par l'ASSM, voir cette page de REISO.
Comment introduire, mettre en œuvre et accompagner une représentation des employé·e·s en tant qu’entreprise d’intégration professionnelle ? Cette nouvelle brochure d’Insos fournit un mode d’emploi, des conseils et des suggestions.
La brochure définit d’abord les différentes dimensions et niveaux de la participation, avec l’information, la représentation, la codécision et l’autogestion. Elle présente ensuite 10 étapes pour mettre en place une représentation du personnel dans l’entreprise d’insertion professionnelle et ce à quoi il faut veiller.
Des suggestions pratiques facilitent l’introduction, la mise en œuvre et l’accompagnement de la démarche. Au fil des pages de Step by step, 10 symboles identifient quelles sont les idées et suggestions qui relèvent de quelle étape.
La brochure présente aussi des conseils pour assurer la qualité des représentations du personnel qui existent déjà, à planifier les phases de développement à venir et à réfléchir aux attitudes et valeurs de base, à l’action quotidienne et aux structures en place.
Au sommaire
Insos Suisse est convaincue que la participation favorise le développement des entreprises d’intégration professionnelle. Les représentations de personnel permettent aux employé·e·s en situation de handicap de participer activement aux programmes et offres de travail qui les concernent directement (cf. le préambule et l’art. 4 al. 3 CDPH). Ils et elles exercent ainsi leurs droits professionnels et syndicaux sur la base de l’égalité avec les autres.
Source : Insos Suisse, téléchargement gratuit
Un quart des femmes qui mettent au monde un enfant en Suisse subit une coercition informelle pendant l’accouchement. C’est ce que montre une enquête nationale de la Haute école spécialisée bernoise (BFH).
La coercition obstétricale informelle se manifeste sous des formes diverses : les femmes se sentent mal informées, manipulées ou sous pression. Elles se sentent forcées à accepter des traitements et des examens ou intimidées par des déclarations selon lesquelles le refus d’une intervention pourrait mettre en danger leur santé et celle de l’enfant. Les femmes issues de la migration sont plus fréquemment concernées. Il existe aussi des différences entre ville et campagne : les femmes qui habitent dans les régions urbaines subissent plus souvent une coercition que les femmes des régions rurales.
La coercition obstétricale peut peser sur les femmes même après l’accouchement : les femmes qui subissent une coercition pendant l’accouchement sont beaucoup moins satisfaites de l’expérience de l’accouchement dans son ensemble et ont également un risque plus élevé de développer des maladies mentales post-partum. Malgré tout, plus de deux tiers des femmes évaluent leur expérience de l’accouchement globalement positive.
Ce sont les résultats d’une enquête en ligne qui a été menée entre août et décembre 2019 auprès de plus de 6’000 mères de toutes les régions linguistiques de Suisse.
En conclusion, les femmes ont le droit de prendre les décisions pendant l’accouchement d’une façon autodéterminée. Les spécialistes doivent être sensibilisé·e·s aux souhaits et aux idées des parturientes ainsi qu’aux conséquences des traitements obstétricaux.
L’étude. Stephan Oelhafen, responsable de la recherche, Stephanie Meyer, collaboratrice de projet. Menée par la BFH en collaboration avec des chercheurs de l’Université de Zurich et de l’Hôpital universitaire de Berne.
Source : BFH – Rapport en français, 10 pages
Le powerpoint de la conférence de Markus Zürcher «Repenser l’âge et le vivre différemment» est disponible. Cette conférence a été donnée le 15 octobre 2020 à la Fondation pour la formation des aîné·e·s de Genève (FAAG).
Markus Zürcher, secrétaire général de l’Académie suisse des sciences humaines et sociales et coordinateur de la Swiss Platform Ageing Society, déconstruit quatre discours âgistes discriminants :
Il a plaidé pour une compréhension différenciée de l’âge et des perspectives de parcours de vie. Il s’agit de repenser et de vivre l’âge différemment, en créant les conditions permettant de développer et de mieux utiliser nos compétences (abilities) et les ressources (capacities) à notre disposition.
De nombreux graphiques et des statistiques illustrent son propos. Les diapositives sont complétées par des traductions et deux pages de notes de lectures de Hans Peter Graf, membre du Conseil de fondation de la FAAG.
Télécharger les diapositives, 13 pages pdf, 1.8 Mo
En Suisse, quelque 600’000 personnes s’activent pour soutenir des proches. De nombreuses offres, éparses, existent pour les soutenir et préserver leur santé. Depuis le 30 octobre 2020, un portail internet donne les premiers conseils et rassemble ces offres. Il a été conçu par la Croix-Rouge suisse.
En Suisse, quelque 600 000 personnes d’horizons divers prennent en charge leurs proches, jouant un rôle primordial dans la société en général, et en tant que soutien au système de santé en particulier. Si les situations d’aide sont variées, la majorité des proches aidant·e·s a entre 50 et 65 ans et s’occupe de ses parents ou beaux-parents. Dans un contexte de vieillissement de la population, ces tâches d’assistance, qui risquent de nous toucher toutes et tous, peuvent conduire à une surcharge qu’il importe de détecter à temps et de soulager avec des offres adaptées.
Les demandes d’aide adressées à la Croix-Rouge suisse par les proches aidant·e·s ont augmenté ces dernières années, en particulier en lien avec la démence (27% des cas en 2019). Une étude récente de l’OFSP montre cependant que, par manque de temps, ces personnes sont souvent sous-informé·e·s sur les offres de soutien existantes, en particulier au début de la prise en charge et dans les cas lourds. Le nouveau site a été pensé comme un espace de «premier conseil», orientant ensuite vers les offres https://proche-aidant.redcross.ch/offres proposées par divers organismes à but non lucratif. Réalisé en concertation avec des personnes concerné·e·s, il se veut accessible et proche de leurs préoccupations. Parmi les thèmes abordés : doutes et défis, responsabilité et assistance, fatigue et relais, prévoyance et financement, fin de vie et deuil.
Croix-Rouge suisse. En 2019, les auxiliaires de santé ont allégé le quotidien de 2500 familles dans toute la Suisse en relayant les proches durant plus de 260’000 heures à des tarifs sociaux. A cela s’ajoutent quelque 11’000 heures de conseil gratuit (pour 5300 personnes), des formations pour les proches aidant·e·s ainsi que des services les soulageant indirectement: service de visite et d’accompagnement pour les personnes isolées, service de transport, Alarme Croix-Rouge ou encore directives anticipées.
La question de l’asile polarise l’opinion publique en Suisse depuis quarante ans. Analyse interdisciplinaire des discours politiques.
Depuis son entrée en vigueur en 1981, la Loi sur l’asile a été révisée à de nombreuses reprises, notamment en vue de durcir l’accès à la procédure d’asile ainsi que les conditions d’accueil.
Parmi les discours légitimant cette inflation normative, celui de la « lutte contre les abus » bénéficie d’un large consensus dans l’espace public. Pourtant, ce discours n’a encore jamais fait l’objet d’une analyse approfondie. Le présent ouvrage, collectif et pluridisciplinaire, comble cette lacune.
«Asile et abus - Asyl und Missbrauch. Regards pluridisciplinaires sur un discours dominant - Multidisziplinäre Perspektiven auf einen vorherrschenden Diskurs», Anne-Cécile Leyvraz, Raphaël Rey, Damian Rosset, Robin Stünzi, Editions Seismo, 2020, 240 pages.
Comment se portent les enfants du Jura ? Des chercheur·ses de la Haute école de travail social Lausanne (HETSL) et de la Haute école de gestion Arc ont mené une étude.
Le Canton du Jura a mandaté deux enquêtes par questionnaire auprès de la HETSL et de Arc. La première enquête interroge les enfants et jeunes de 12 à 24 ans et la deuxième questionne les organisations de jeunesse et associations socio-culturelles et sportives actives dans le canton.
Les résultats des enquêtes indiquent que la situation des jeunes est globalement satisfaisante. Elles et ils sont une majorité à pratiquer régulièrement des activités de loisirs. Ils se sentent pris au sérieux et écoutés dans la sphère familiale et s’impliquent activement dans l’organisation des activités d’un club, d’une association ou d’une société de jeunesse. Du côté des associations et organisations de loisirs, les résultats montrent qu’elles occupent une place importance dans la vie des jeunes.
Les propositions d’amélioration issues des enquêtes seront discutées lors d’une journée cantonale et déboucheront dès 2021 sur le soutien et le développement de projets visant à renforcer la réactivité du système afin que les jeunes Jurassien·ne·s trouvent rapidement une réponse à leurs besoins dans ce monde en continuelle évolution.
Le rapport, 144 pages en format pdf
Recension par Jean Martin
Naomi Oreskes et son compère Erik Conway sont les auteurs du formidable «Les marchands de doute. Ou comment une poignée de scientifiques ont masqué la vérité sur des enjeux de société tels que le tabagisme et le réchauffement climatique» (Ed. Le Pommier, 2012). Un ouvrage qui démontre et démonte de manière précise l'étendue et l'impact des actions des lobbys dans notre monde. Dans «L'effondrement», ces auteurs mettent en scène un historien futur qui se penche sur un passé qui est notre présent et notre avenir (possible).
Trois chapitres dans cette dystopie : L'avènement de la période de la Pénombre (début du XXIe siècle) - La frénésie des énergies fossiles - L'échec du marché. Les auteurs décrivent les évolutions de la biosphère liées aux conséquences dévastatrices d'un système néo-libéral que la lenteur de la prise de conscience politique et sociétale, notamment de la nécessité de la transition énergétique, ne permet pas d'enrayer. Quelques extraits pour illustrer leur pensée.
Limites du cartésianisme. Les auteurs rappellent la très grande influence, durant plusieurs siècles, qu’a exercée cette doctrine, notamment la dualité Homme-Nature, et mettent en évidence ses effets retardateurs. «Si ce réductionnisme s'est révélé puissant dans bien des domaines, il a entravé la recherche sur les systèmes complexes. Il a aussi rendu difficile d'énoncer clairement la menace que fait peser le changement climatique (...) Même les chercheurs qui avaient une vision large répugnaient souvent à la formuler publiquement : cela les aurait contraints à sortir des limites de leur champ d'expertise.» Sensibilités académiques classiques avec des conséquences regrettables…
En d’autres termes, «les scientifiques qui, avec leur formation spécialisée, ont focalisé sur des aspects très précis de la biosphère, avaient bien du mal à élaborer et à transmettre une vue d'ensemble». A propos de la Conférence de Copenhague sur le climat qui a été un échec retentissant, cet historien futur écrit : «C'est en 2009 que le monde occidental a eu sa dernière chance sérieuse d'organiser son salut».
Même celles et ceux qui étudiaient la science des systèmes ou de la complexité l’ont fait sans être suffisamment inclusifs : « Ces approches dites holistiques, presque entièrement concentrées sur les systèmes naturels, passaient sous silence les composantes sociales.» Ainsi les scientifiques n'osaient guère insister sur le fait que le dérèglement climatique «est causé par des gens», qu’il est d'origine anthropique.
L’action délétère, tous azimuts, des lobbys. Oreskes et Conway sont de grands connaisseurs des manipulations des lobbys et des politiques qui se laissent suborner par eux. « Un incident critique a été la saisie des notes scientifiques concernant les dégâts provoqués par une énorme marée noire en 2011. Malgré les protestations de la communauté savante, les océanologues concernés se sont inclinés devant les pressions - des Etats et des entreprises (...) Puis ont été votées (notamment aux Etats-Unis) des législations qui limitaient ce que les scientifiques pouvaient étudier et comment. Ainsi la tristement célèbre loi de Caroline du Nord, en 2012, niant la hausse du niveau de la mer. »
Tenir absolument compte des externalités. A combien juste titre, les auteurs insistent sur les dérives liées au fait que, depuis des décennies, le monde économico-politique a choisi d'ignorer les externalités. Or, il faut étudier attentivement les effets nuisibles potentiels des activités qu’on développe, qu'il s'agisse d’industrie, d'agriculture, de tourisme, etc. Les aînés parmi nous ont vécu dans un monde qui a superbement ignoré les fausses orientations à quoi cela a donné lieu. «Le néolibéralisme ne connaît pas les coûts externes et n'offre aucun mécanisme de prévention des dommages à venir.» Un corollaire est l'abandon nécessaire du critère du produit intérieur brut (PIB), un concept archaïque (sic), qui comptabilise dans la «richesse» produite tout ce qui est rendu nécessaire pour contrer les pollutions et autres dégâts générés par nos activités !
Tout est interdépendances. Un besoin primordial, pour la société et pour chacun, est de se pénétrer de ce que notre monde est fait d'interdépendances. Tout est relations, collaborations, parfois compétition - mais l'essence devrait être la convivialité. L'Homme ne saurait être un «phénomène» distinct de la nature et supérieur à elle ; il en est une composante, indissociable. Oreskes et Conway (par la bouche de l’observateur futur) : «Les scientifiques tels que les physiciens sont restés attachés à des méthodologies réductionnistes qui empêchaient de comprendre les interactions vitales entre le physique, le biologique et le social.»
Victimes informées mais restant incapables d’agir. «Pour l'historien qui étudie cette période tragique [début du XXIe siècle], le plus stupéfiant est que les victimes savaient ce qui se passait et pourquoi (...) La civilisation occidentale possédait les capacités requises pour effectuer une transition ordonnée vers l’énergie renouvelable, mais les technologies disponibles n'ont pas été mises en œuvre à temps.» La civilisation occidentale a été piégée par une croyance fondamentaliste au marché comme solution à tout problème.
«L’effondrement de la civilisation occidentale», Naomi Oreskes et Erick M. Conway, Editions Les liens qui libèrent, 2020, 153 pages.
Pour la première fois en Suisse, quelque 3000 personnes ont évalué les soins oncologiques reçus à Lausanne, Fribourg, Genève et en Valais. Plusieurs pistes d’amélioration ont été identifiées.
L’étude a ciblé les patient·e·s avec cancer du sein, de la prostate, du poumon, un cancer colorectal, mélanome ou cancer hématologique. Soutenue par la Recherche suisse contre le cancer et la fondation Accentus, l’étude Swiss Cancer Patient Experiences (SCAPE) menée par Unisanté et l’Institut universitaire de formation et de recherche en soins a ciblé les patient·e·s adultes de 18 ans ou plus avec un diagnostic confirmé et suivi·e·s ou traité·e·s entre le 1er janvier et le 30 juin 2018. Les patient·e·s étaient invités à répondre à un questionnaire détaillant leur expérience tout au long du parcours de soins. Sur les 3’121 personnes ayant répondu au questionnaire, 2’755 étaient atteintes par au moins un des cancers ciblés par l’enquête et ont donc été incluses dans les analyses.
Dans l’ensemble, les expériences de soins ont été jugées plutôt satisfaisantes : les participant·e·s ont adressé une note de 8.5/10 à l’ensemble de la prise en charge. Les principaux points forts relevés concernent les examens diagnostiques, les contacts avec l'infirmier·ère clinicien·ne spécialisé·e et les soins reçus lors des hospitalisations ou traitements ambulatoires.
L’expérience est moins positive en ce qui concerne les informations reçues au moment du diagnostic, les indications sur les effets secondaires du traitement, les aspects psychosociaux et financiers liés à la maladie, le soutien après le traitement et l’implication de la famille. 46% des participant·e·s à l’étude déclarent n’avoir pas été informé·e·s qu’ils pouvaient venir accompagné·e·s par un·e proche à l’annonce de la maladie. En ce qui concerne le plan de traitement, 50% des participant·e·s estiment ne pas avoir été suffisamment informé·e·s des effets indésirables à moyen terme. Au moment du retour à domicile, 42% des répondant·e·s qui avaient besoin d’aide estiment que les médecins ou le personnel infirmier n’ont pas donné assez d’informations à leurs proches. En termes de suivi, 40% des répondant·e·s qui avaient besoin de soutien de la part des services de santé ou sociaux ont enfin trouvé qu’elles·ils n’en avaient pas assez reçu.
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En novembre 2020, les Suisses votent sur l’initiative populaire « Pour des entreprises responsables – pour protéger les personnes et l’environnement ». Comment les multinationales sont-elles dirigées aujourd’hui ?
Les auteur·e·s de ce livre analysent, dans une perspective de sciences sociales, les régimes qui gouvernent actuellement les entreprises multinationales, en se concentrant sur la responsabilité sociale des entreprises (RSE). Malgré des décennies d’efforts, la RSE n’a pas permis de mettre un terme aux graves violations des droits humains et environnementaux. De toute évidence, la bonne volonté des entreprises se heurte à des limites qui résultent des contraintes systémiques auxquelles elles sont confrontées.
Le livre conclut que, pour être efficace, la RSE doit être renforcée par du droit contraignant et soumise au contrôle de la société civile. Trouver un juste équilibre entre les normes volontaires et obligatoires n’est pas une question purement technocratique. Ceci exige des choix sociétaux sur la façon de maintenir la place de la Suisse dans l’économie mondiale tout en honorant sa tradition de respect des droits humains et environnementaux.
Livre «Entreprises et droits humains. Les limites de la bonne volonté», Ellen Hertz, Yvan Schulz, Editions Seismo, 2020, 104 pages. Disponible en français et en allemand.
Les études montrent l’importance du rôle paternel dans l’éducation et le développement de l’enfant. Peu de recherches sont en revanche consacrées aux pères d’enfants avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Ce livre comble ainsi une lacune.
En plus d’une revue de la littérature, l’auteur a mené une enquête par questionnaire auprès de 63 pères d’enfants avec un TSA vivant au Tessin. Il s’est intéressé à la perception que ces pères ont de l’importance de leur rôle dans l’éducation et le développement de leur enfant. Il a étudié l’influence de cette perception sur diverses variables : satisfaction, sentiment d’auto-efficacité et surcharge parentale notamment.
Ce travail de Master a remporté le Prix du mérite en pédagogie spécialisée 2020, décerné par le Centre suisse de pédagogie spécialisée (CSPS).
«L’importance perçue du rôle paternel dans l’éducation et le développement de l'enfant», de Nicola Rudelli, Editions CSPS, octobre 2020, 125 pages
Pour marquer la Journée européenne contre la traite des êtres humains du 18 octobre, le CSP Genève a lancé avec trois autres organisations un réseau national de lutte contre la traite des êtres humains, la «Plateforme Traite». Et publié une brochure avec des témoignages.
Malgré les grands progrès réalisés dans la lutte contre la traite des êtres humains en Suisse, des ressources supplémentaires sont nécessaires pour sensibiliser les institutions et le public, surtout s’agissant de l’exploitation de la force de travail. Le droit pénal devrait être appliqué à l’aune de l’art. 4 de la Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains afin de mieux appréhender les situations d’exploitation de la force de travail.
La nouvelle Plateforme Traite invite la Confédération et les cantons à garantir l’implication le plus tôt possible des organisations spécialisées dans l’identification, le conseil et la protection des victimes, mais aussi à garantir que leurs services soient financés. Les victimes qui ont été exploitées à l’étranger et qui ont fui en Suisse doivent avoir accès à un soutien et à une protection dans notre pays. Cela s’applique en particulier aux victimes qui se trouvent dans le système d’asile. En outre, les expulsions relevant du Règlement Dublin II ne devraient pas être effectuées en cas de soupçon de traite.
Une brochure résume les recommandations aux décideurs politiques afin d’améliorer la protection des victimes. Elle présente également trois récits qui illustrent les difficultés que les victimes rencontrent.
Les quatre organisations partenaires : FIZ Fachstelle Frauenhandel und Frauenmigration, ASTRÉE, le Centre social protestant (CSP) Genève et Antenna Mayday Ticino
La brochure avec les témoignages, 22 pages en format pdf
AvenirSocial, l’Association professionnelle suisse du travail social, lance «VoixSociales». Ce podcast donne la parole aux professionnel·le·s du travail social et aux personnes qu’iels accompagnent.
«Il est important que les professionnel·le·s et les usager·ère·s du travail social s’expriment à la première personne sur leurs vécus.» L’association leur donne la parole avec ce nouveau podcast. Les épisodes seront en lien avec le point fort des revues ActualitéSociale et SozialAktuell. Ils paraîtront en alternance en français et en allemand.
L’Association romande des logopédistes diplômés annonce la parution d’un guide pratique à l’intention des parents d’enfants et toute personne en charge d’enfants de 0 à 5 ans.
Dans «Comment aider votre enfant à développer son langage dès sa naissance. Informations et conseils pratiques pour les parents», les parents trouveront conseils, astuces et informations sur la manière d’interagir et communiquer au mieux avec leur enfant durant la période cruciale de l’apprentissage du langage, entre 0 et 5 ans.
La brochure illustrée, accompagnée d’un flyer qui en résume les principaux points, se veut un outil simple pour tous les parents et autres personnes en charge d’enfants en âge préscolaire. Le jeu, la complicité et le plaisir des échanges parent-enfant dans les situations du quotidien sont d’ailleurs des maîtres-mots de l’apprentissage du langage.
Réalisée par des logopédistes, la nouvelle publication fournit des exemples de moments du quotidien (toilette et bain, repas, etc.) propices aux échanges et interactions, ainsi que des suggestions d’activités par des gestes, des jeux ou des comptines adaptées à l’âge de l’enfant.
Le guide donne aussi des conseils spécifiques aux familles bilingues et aborde le thème de l’utilisation des écrans (tablettes, smartphones, etc.) à éviter totalement avant l’âge de 3 ans!
A la fin de la brochure, les parents trouveront encore des repères sur les étapes, par tranches d’âge, du développement du langage de l’enfant entre 0 et 48 mois. A souligner qu’il s’agit de repères seulement, chaque enfant apprenant à son propre rythme.
Un outil pour les professionnels aussi. Le flyer qui accompagne la brochure, disponible également à part, résume les principaux conseils et informations pour accompagner l’enfant dans son apprentissage du langage. Il se veut un outil pratique aussi pour les logopédistes et tous les professionnels de la petite enfance, qui pourront l’utiliser dans leur travail et le remettre aux parents.
Paroles & Bilder est une revue thématique illustrée spécialisée dans le domaine du travail social en Valais. Elle présente des histoires de vie, des interviews, des témoignages, des articles scientifiques et des images. Son troisième numéro consacré à la vieillesse vient de paraître.
Le troisième numéro de la revue Paroles est consacré à la vieillesse. Histoire de vie, témoignages de professionnel·le·s, analyses de chercheur·se·s dans le domaine du travail social, autant d’éléments et d’approches qui éclairent quelques-unes des problématiques actuelles de la vieillesse en Suisse.
Avec le récit de Madeleine, on entend ce que c’est que d’arriver à 96 ans. Son histoire de vie est si complète qu’elle croise chaque thème traité dans ce numéro de Paroles: AVS, liens sociaux, habitat, directives anticipées.
Publiée par l’association Paroles & Bilder, en partenariat avec la Haute Ecole de Travail Social de la HES-SO Valais-Wallis, la revue Paroles a pour objectif principal de communiquer les réalités du travail social en Valais, en donnant d’abord la parole à des personnes en situation de vulnérabilité.
Les différents numéros peuvent être commandés en ligne et sont disponibles dans certaines librairies. En savoir plus sur le premier numéro.
A l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale, l’Association fribourgeoise action et accompagnement psychiatrique (AFAAP) a participé avec d’autres associations affiliées à la CORAASP au projet «kit de survie».
Chaque association a été invitée à créer son propre projet autour de douze ressources utiles pour sa santé psychique. A Fribourg, l’idée de faire un film a germé.
Et le court-métrage est là, sur Youtube. Il dure huit minutes, il adopte un ton léger et l’humour y est omniprésent. «Nous avons tout réalisé maison : avec la participation des membres de l’association, quelques professionnels de l’AFAAP et un peu d’aide de nos proches. Le résultat est authentique et nous espérons qu’il saura retenir votre attention», explique Dana Michoud, stagiaire de l’association.
Le décor ? Le Moléson. Parmi les figurantes ? Des vaches très fribourgeoises…
Découvrez dès le 8 octobre 2020 «8 femmes à bord», le podcast inédit qui retrace l’étonnante traversée de l’Atlantique par huit femmes, dont six ont été touchées par le cancer. Un reportage bouleversant !
En novembre 2019, huit femmes larguent les amarres à Santa Cruz de Tenerife et mettent le cap sur la Martinique. Elles vont traverser l’Atlantique sur un catamaran. Six d’entre elles ont eu un cancer du sein. Une skipper et une médecin font aussi partie de l’équipage. Pendant trois semaines, elles vont naviguer, mais aussi beaucoup partager sur cette maladie qui touche une femme sur huit en Suisse.
Elisabeth Thorens-Gaud est l’initiatrice du projet r’Ose Transat. « C’est elle qui a eu l’idée folle de faire cette transat au féminin après son cancer. Elle en a d’abord parlé à Carine, sa gynécologue, qui a tout de suite accepté de monter à bord, en tant que médecin. Puis, elle a proposé à Muriel, qui a déjà fait deux fois la traversée de l’Atlantique avec sa famille, d’être la skipper du bateau. Les autres équipières sont Stéphane, Nadège, Nicole, Caroline, et moi. Nous avons toutes entre 42 et 58 ans. Nous avons déjà navigué, certaines plus que d’autres. Mais aucune n’a fait de transat à la voile. J’ai eu beaucoup de chance de faire partie de cette aventure », raconte Francesca Argiroffo, journaliste à la RTS.
Ce podcast est le récit d’une double traversée, celle de l’océan et celle de la maladie. Une alternance de moments de navigation, de vie à bord, de petits pépins, de rires et des moments de partage plus intimes. Entre le départ et l’arrivée, il y a des vagues, de la houle, une voile qui lâche, une escale au Cap-Vert, des grains et des alizés. Mais aussi l’annonce du cancer, les traitements, la peur de la récidive et, enfin, la mise à distance de la maladie. Une traversée de plusieurs milliers de kilomètres, entre femmes, sous le signe de la solidarité. Vous embarquez ? Source : RTS
Ce reportage est complété par un livre paru aux Editions Favre, voir cette page, et par le film «Voir la terre respirer», voir cette page.