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Transhumanisme, harcèlement, médias, émotions dans la relation d'aide : Loïc Diacon, de la Haute école de travail social Genève, propose une riche sélection d'ouvrages à découvrir.
Toute notre existence peut désormais se vivre devant un écran. Le travail s'exécute à distance, l'amour se filtre sous algorithmes, et notre intimité se travestit sur les réseaux sociaux. Sous l'emprise d'une connexion permanente, nous nous éloignons paradoxalement les uns des autres.
Uber a licencié 3’500 employés en quelques minutes via l'application de visioconférence Zoom ; Twitter envisage de proposer le « télétravail à vie » ; Google tente de privatiser des mégalopoles ; des individus esseulés tombent sous le charme de machines parlantes et des âmes endeuillées ressuscitent leurs morts en discutant avec l'avatar de l'être disparu.
Rien n'échappe aux architectes de la Silicon Valley. Ces nouveaux maîtres du monde partagent de nombreuses valeurs, du transhumanisme, qui redéfinit les frontières de l'au-delà, à la philosophie libertarienne, qui sape les fondements de notre démocratie en mettant à mal la souveraineté des États.
Dans cet essai, qui se nourrit d'histoires aussi insolites que saisissantes, François Saltiel dresse le portrait inédit d'une terrifiante dérive vers la « société du sans-contact ». Une plongée dans le grand bain bouillonnant des nouvelles technologies et une exhortation à résister aux sirènes des GAFAM.
Le mouvement #MeToo nous place au coeur d'une révolution sexuelle. Les digues ont lâché et la parole des femmes se libère. Diane Noomin, figure incontournable de la bande dessinée féministe, a demandé à des dessinatrices des six continents de raconter une scène de violence dont elles ont été victimes. Chaque témoignage révèle un style littéraire et artistique original, et constitue une œuvre d'art à part entière. Mais tous expriment la difficile condition de survivante.
Dans le cadre professionnel, les émotions sont souvent dévalorisées au profit de la technique et de la rationalité. Ce constat est présent dans le travail social. Les professionnel·le·s peuvent d'ailleurs être mal à l'aise avec l'engagement émotionnel que sollicite la relation d'aide.
Ce livre est un manifeste en faveur des émotions en travail social. Écrit par des assistantes de service social, les autrices font le pari qu’elles sont une compétence à valeur égale de la technique et des savoirs mais, plus encore, une force pour les travailleuses et travailleurs sociaux. À travers l'analyse de tout un panel d'émotions (empathie, peur, culpabilité, colère, dégoût, impuissance, compassion), elles invitent les professionnel·le·s à prendre conscience de leur importance comme sonar des dysfonctionnements institutionnels et sociaux. Chaque exemple concret du quotidien est l'occasion d'exposer l'incomparable utilité des émotions (y compris négatives) dans le processus de la relation d'aide et de faire émerger un changement aussi bien du côté du professionnel que de l'usager·e.
Cet ouvrage écrit par des travailleuses sociales pour des travailleur·se·s sociaux·les intéressera également les étudiants, les formateurs et les cadres de l'intervention sociale.
Le XXIe siècle a vu les pratiques numériques intégrer notre quotidien, tant dans la sphère personnelle que dans l'univers professionnel. Les médias sociaux en sont l'une des manifestations les plus évidentes. Que ce soit pour le partage ou la recherche d'informations, la génération Y a grandi avec eux, mais ils ont également conquis les générations précédentes. Sont-ils porteurs de liens sociaux ou, au contraire, ont-ils un caractère dissociant ? Provoquent-ils une forme de délitement de la relation au bénéfice de l'interface ?
La génération née avec ces modes de connexion généralisés adopte désormais d'autres usages, voire détournements, qui sont analysés ici (fake news, dark web, etc.). Le développement des moyens de communication mobiles et autres systèmes embarqués s'inscrit dans des logiques d'instantanéité, de reconfiguration de l'espace-temps et de la relation interpersonnelle, contribuant à leur avènement irréversible.
Ce livre part d’une question brûlante : comment et à quoi faut-il éduquer les jeunes dans le domaine des médias et de l’information ? Il présente une synthèse consacrée au rôle critique de l'éducation aux médias face aux mutations actuelles dans l'information : fake news, vérification des faits ou encore influence grandissante des plates-formes numériques mondiales dans la politique. A travers l'évocation de précurseurs et d'expériences fondatrices, il présente l'héritage complexe des rapports entre éducation et médias.
Les cyberviolences font régulièrement la Une des faits divers et de nombreux acteurs éducatifs s'inquiètent de l'émergence de nouvelles pratiques qui les dépassent. Harcèlement en ligne, diffusion de photos volées, hypersexualisation numérique... Autant de sujets qui suscitent de fortes inquiétudes et qui sont pourtant mal connus.
Sans céder aux clichés ni aux fantasmes sur un sujet sensible, cet ouvrage prend le parti d'affronter directement les pratiques des jeunes et de les mettre en perspective avec des enjeux plus larges. À partir d'une enquête de terrain qui articule des méthodes variées, il s'agit de donner à voir l'expérience vécue de nombreux collégiens et lycéens dans le monde réel et dans le monde virtuel. Elle interroge la structuration des rapports de genre dans différentes situations, cherche à décrypter les tensions qui émergent autour de certaines pratiques en ligne, décrypte le traitement par les adultes des difficultés auxquelles ils sont confrontés dans l'accompagnement des jeunes sur les cyberviolences.
Depuis plus d'une dizaine d'années, en France et dans différents pays de l'Union européenne, le cadre légal et les recommandations de bonnes pratiques préconisent d'associer famille et entourage aux accompagnements et prise en charge sociale, éducative ou thérapeutique des enfants ou des adultes.
En France, ces préconisations n'ont pas toujours été accompagnées de moyens suffisants pour permettre leur mise en œuvre concrète. Pourtant, aujourd'hui dans le champ de l'action sociale ou de la santé, se développent des initiatives insuffisamment connues qui associent les familles à l'accompagnement d'un sujet vulnérable. De nouvelles modélisations conçues à partir des réalités de terrain sont présentées dans cet ouvrage. Elles confirment toutes la nécessité, la pertinence et l'intérêt du travail relationnel avec l'entourage affectif du patient désigné. Si certaines s'inspirent directement des modèles créés, il y a maintenant plus de 50 ans, par les pionniers des thérapies familiales pour inventer leurs pratiques, d'autres innovent, poursuivant ainsi le développement du paradigme intégratif de l'épistémologie systémique qui élargit la perspective de l'individu / sujet en intégrant la question de son contexte relationnel.
S'appuyant sur des expériences cliniques pertinentes, cet ouvrage propose aux professionnels du champ médico-psycho-social des pistes qui leur permettront de développer un travail de coconstruction avec les familles.
L'accompagnement des enfants, adolescent·e·s et adultes en situation de handicap est souvent très complexe. Surtout si ce handicap est sévère, il est difficile de trouver un point d'appui pour construire un projet éducatif. Partant du postulat que tout être est en capacité d'apprendre avec un environnement éducatif adéquat, l'auteure propose une approche pédagogique basée sur une évaluation positive de la personne, ses connaissances, ses acquis, même minimes, et non ses déficits et ses échecs.
Elle aborde tous les aspects du développement de l'être humain (moteur, cognitif, sensoriel, affectif, émotionnel...) pour élaborer une démarche éducative basée sur les activités quotidiennes, l'inclusion scolaire et la recherche d'autonomie. Avec l'observation du développement comme base de travail, elle donne des repères précis, illustrés d'exemples concrets, qui sont autant d'outils à destination des professionnels et des parents.
La recherche du mieux-être et de la qualité de vie pour les personnes en situation de handicap et ceux qui les entourent passe par le choix des priorités éducatives, spécifiques à chaque individu, qui n'est ni objet de soins ni objet de « protocoles », mais sujet instruit dans une approche globale pour atteindre la plus grande autonomie possible et se libérer ainsi de la dépendance, de l'infantilisation et de dangers potentiels de maltraitance.
Les épreuves de la sortie des institutions font l’objet d’un intérêt croissant dans la littérature en sciences sociales. Dans ce même mouvement, les études sur la sortie de la protection de l’enfance se multiplient. Dans un contexte de démantèlement du dispositif d’accompagnement à l’âge adulte des jeunes sortant de la protection de l’enfance, cet ouvrage s’intéresse aux recompositions des liens d’affiliation qui s’opèrent pour les jeunes confiés au temps du passage à l’âge adulte. De quels supports disposent-ils pour se définir ? Comment ces jeunes, pris dans des situations de déplacements contraints, parviennent-ils à unifier leurs expériences de vie ? En questionnant l’influence des politiques institutionnelles sur la construction de leurs récits, cet ouvrage vise à comprendre comment les dispositifs de protection de l’enfance participent à encadrer, façonner ces parcours de sortie. Comment en retour ces récits de vie donnent-ils une lecture par le bas des dispositifs de protection ? Leurs récits et parcours sont intéressants à plus d’un titre pour comprendre les processus d’individuation et de subjectivation dans la seconde modernité, du fait des multiples transitions auxquelles ils sont confrontés, des assignations identitaires auxquelles ils sont exposés et des politiques d’encadrement dont ils font l’objet. Confrontés à des contradictions dans les espaces de socialisation traversés, les jeunes confiés peuvent trouver dans le même temps dans ces incohérences la possibilité d’occuper d’autres places, de réaliser d’autres aspirations, de construire leur singularité.
Infothèque de la HETS Genève