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Sélection des derniers livres qui ont retenu l’attention des bibliothèques spécialisées en travail social. Ce mois-ci, par Corinne Biel, Haute école et Ecole supérieure de travail social, Sierre.
Les modalités de financement des associations ont évolué de manière significative et impactent fortement le secteur associatif : montée de l’évaluation de l’impact social, mise en concurrence des prestataires de service, développement de modèles organisationnels hybrides mêlant entreprises à but lucratif et associations. Pour traiter cette thématique, l’auteur apporte son double point de vue : celui d’un chercheur et celui d’un ancien praticien du secteur associatif.
Afin d’appuyer son propos, il se focalise d’abord, au travers d’une analyse empirique, sur les centres sociaux, et les replace ensuite dans le contexte plus général. Cet ouvrage dévoile le processus de mise en place des nouvelles normes et procédures européennes au sein du secteur social. L’arrivée de nouveaux acteurs dans le monde associatif, notamment les start-up sociales, remet l’avenir des centres sociaux français en question.
Structures de proximité par nature, impliquées dans des activités sociales, éducatives, culturelles, familiales, engagées dans une démarche d’éducation populaire et d’animation du territoire, les centres sociaux ont pour mission première de répondre aux besoins des habitants. En venant bousculer le mode fonctionnement du secteur associatif, les nouvelles normes obligent les délégué(e)s des centres sociaux à revoir leurs modalités d’intervention pour mener à bien leurs missions.
À travers une enquête de terrain, l’auteur nous livre ici une analyse de leur perception de cette nouvelle façon de travailler, mais aussi les solutions qu’ils proposent pour un renouveau à l’heure où leurs fédérations semblent prises en étau entre innovation sociale et innovation financière. © Décitre
« Resteriez-vous sept heures à trier des vis ? Eux, oui ». « Connaît-on les travailleurs handicapés ? Les écoute-t-on ? Leur donne-t-on la parole ? Le handicap, c’est comme le chou de Bruxelles, on n’aime pas trop, mais on en prend de temps en temps pour se donner bonne conscience. À la télévision, on en parle trois fois par an, à l’occasion de la semaine européenne, de la journée mondiale ou de la revalorisation de l’Allocation adulte handicapé : + 0,3% en 2020 ! Mais l’homme, la femme, qui trime pour la moitié d’un SMIC, on ne le voit pas, jamais.
Un handicapé, ça pue, ça bégaye, c’est moche, pas soigné, pas télégénique, ça s’exprime mal ou trop lentement. On trouve quelqu’un pour parler à sa place, un spécialiste, un responsable, un porte-parole, un tuteur, un gestionnaire qui chante l’inclusion en costard-cravate en disant qu’un handicapé, ce n’est pas tout à fait ce qu’on croit, c’est capable de bosser aussi durement que vous et moi ». © Décitre
Durant un été, l’auteur se rend disponible pour assister Yünassie, une jeune fille atteinte d’une infirmité motrice cérébrale. Tout est nouveau pour elle et rien ne la prépare à cette rencontre, si ce n’est l’écoute de son cœur, de ses émotions et son formidable coup de crayon pour en exprimer tous les questionnements. © Décitre
Pourquoi offre-t-on des poupées aux filles et des voitures aux garçons ? Pourquoi les femmes gagnent-elles moins que les hommes ? Comment expliquer qu’elles effectuent les deux tiers du travail domestique ? Pourquoi est-ce si mal vu pour un homme d’être efféminé ? Le pouvoir est-il intrinsèquement masculin ? Il s’agit là de quelques-unes des nombreuses questions auxquelles s’intéressent les études sur le genre, devenues depuis une trentaine d’années non seulement un champ de connaissances, mais aussi un outil d’analyse incontournable en sciences humaines et sociales.
Au-delà de la variété des phénomènes étudiés, l’ouvrage souligne plusieurs partis pris essentiels des études sur le genre : les différences systématiques entre femmes et hommes sont le résultat d’une construction sociale et non pas le produit d’un déterminisme biologique ; l’analyse ne doit pas se limiter à l’étude « d’un » sexe, mais porter sur leurs relations ; le genre est un rapport de domination des hommes sur les femmes, dont les modalités et l’intensité sont sans cesse reconfigurées. © Décitre
Votre réussite financière ne dépend pas forcément de vos connaissances. Elle dépend de votre attitude. Or l’attitude n’est pas quelque chose qui s’apprend facilement, même quand on est très intelligent. Le plus souvent, la finance est enseignée comme une discipline mathématique où il suffirait d’entrer des données et d’appliquer des formules pour savoir quoi faire en matière d’investissement, de finances personnelles ou de stratégies économiques. Pourtant, dans la vraie vie, nous ne prenons pas nos décisions financières devant une feuille de calcul. Nous les prenons à la table du dîner familial ou dans une salle de réunion, des endroits où s’entremêlent notre histoire personnelle, une vision du monde qui n’appartient qu’à nous, notre ego, notre fierté, des considérations commerciales et d’étranges motivations. Dans La Psychologie de l’argent, Morgan Housel, auteur plusieurs fois primé, partage dix-neuf histoires courtes dans lesquelles il explore nos façons singulières d’envisager les questions d’argent. Ce faisant, il nous aide à mieux comprendre ce qui constitue l’un des sujets les plus importants de la vie humaine. Morgan Housel est l’un des associés du fonds d’investissement The Collaborative Fund, après avoir été chroniqueur au Wall Street Journal et sur Fool. com (The Motley Fool). Il a remporté à deux reprises le Best in Business Award, décerné par la Society of American Business Editors and Writers, a reçu un Sidney Award du New York Times et a été deux fois finaliste du Gerald Loeb Award for Distinguished Business and Financial Journalism.. © Payot
Les coachs sont amenés aujourd’hui à travailler avec des personnes ou des groupes aux adhérences culturelles variées et multiples. Cette diversité se retrouve aussi chez les spécialistes de l’accompagnement, que ce soit dans le domaine de la psychologie, du conseil, ou encore de la formation. Une richesse qui est aussi parfois source de complexité. Les auteures de cet ouvrage fournissent des pistes concrètes et des outils afin de mieux relever ce défi. De nombreux cas tirés de la pratique illustrent leur propos et l’ancrent dans la réalité de l’exercice quotidien des métiers de l’accompagnement. Un ouvrage qui encourage le questionnement et la réflexivité chez les coachs afin d’affiner leur pratique et d’enrichir leur boîte à outils. © Payot
Les formations tertiaires en travail social sont dites en alternance puisqu’un tiers du bachelor se travaille sur les terrains professionnels. Que se joue-t-il au sein de ces formations pratiques ? Quel lien pédagogique peut s’établir entre l’étudiant·e et la·le praticien·ne formateur·trice qui l’accompagne ? Comment l’apprentissage se fait-il au contact des publics eux-mêmes accompagnés ? François Keller, praticien formateur, intervient depuis près de trente ans dans une institution vaudoise mettant en place des dispositifs d’insertion socio-professionnelle. À travers un dialogue régulier avec un étudiant d’une Haute école de travail social qu’il a accompagné, il donne à lire un processus de formation pratique en acte. Là, autant l’échange narratif que la conversation, l’analyse de la pratique et l’édition tiennent une place centrale. Ces entretiens pédagogiques sont ponctués d’encarts analytiques écrits par Stéphane Michaud, maitre d’enseignement à la HETS Genève, formateur pour le certificat d’études avancées des praticiens·nes formateurs·trices et responsable de la collection Pratique. s. Au fur et à mesure des chapitres, constituant comme le scénario de sa formation pratique, l’étudiant ira à la rencontre d’une réalité nouvelle et prendra acte des interventions, des recherches et des réflexions qui s’y produisent. Aussi, dans une logique identificatoire et transférentielle, cette conversation soulève la question de la façon dont chacun·e expose sa propre activité professionnelle à la narration et à la lecture pour en tirer des enseignements. © Payot
À rebours d’une vision enchantée du savant tout entier animé par la découverte de la vérité, autant que du portrait sombre d’une recherche inféodée à la puissance publique ou aux lobbies, le travail des sciences sociales est pris dans une multitude de relations d’interdépendance, voire de dépendance. Employeurs, financeurs, qu’ils soient publics ou privés, peuvent exercer une forme ou une autre de tutelle sur les activités des chercheurs. Et ces derniers peuvent également subir la surveillance de leurs enquêtés, de leurs pairs et d’appareils bureaucratiques spécialisés dans le contrôle. Reposant sur des expériences concrètes de recherche, ce sont les principales facettes du régime de surveillance de ceux dont le métier est l’enquête que l’ouvrage analyse. Il fait ressortir trois formes de contrainte mettant les sciences sociales en danger : les injonctions managériales, la prégnance des enjeux judiciaires et la diffusion du paradigme sécuritaire. © Payot
Contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, la mode est politique, et ce depuis le moment où il a été décidé que les hommes et les femmes ne s’habilleraient pas de la même manière. Elle impacte profondément la vision que la société a des femmes, et détermine souvent leur présence et leur poids dans l’espace public. Aujourd’hui, la mode est bousculée par la rapidité de l’information et l’appétence de certains à changer le monde qui nous entoure. Mais difficile de changer sans comprendre les notions et les codes de ce milieu qui sont multiples et complexes à appréhender. C’est la raison de ce lexique. Classées par ordre alphabétique, les différentes entrées ne sont pas de simples définitions mais bien de courts essais, dans lesquels Mélody Thomas interroge librement les différents concepts présentés. Elle revient sur des notions fortes, des moments marquants et des pièces emblématiques de l’histoire de la mode — qui est le miroir de l’histoire de nos sociétés — et nous aide à décrire les problèmes du présent pour dessiner ensemble l’avenir. © Payot
Médiathèque de la Haute école et école supérieure de travail social, Sierre