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Sélection des derniers livres qui ont retenu l’attention des bibliothèques spécialisées en travail social et santé. Ce mois-ci, par Corinne Biel, Haute école et école supérieure de travail social HESTS, Sierre.
Le XVIIe siècle, cette expression trouve son origine dans une croyance de la Grèce antique. Le cygne, connu pour son chant dissonant, aurait un moment de grâce musicale juste avant de mourir. Le chant du cygne, c’est le dernier cri des hommes perdus face à l’émergence des idées féministes, c’est la dernière complainte du macho obsolète et des masculinités dépassées. C’est un cri. C’est une multitude de regards sur la foultitude des points de vue et d’avis contradictoires. Le côté obsolète et absurde de ces regards masculins, un peu ridicules, justifiera l’humour et les excès nécessaires à ce type d’ouvrage. Un livre qui sera grinçant, mais qui ira dans le sens de l’évolution de la société. Un livre qui incitera le lecteur au questionnement par rapport aux codes d’autrefois, sans casser le féminisme, la libération de la parole de la femme et de la transformation des hommes. Un livre humour adulte, composé de près de cinquante planches. © Payot
Notre culture ne valorise pas la solitude. Parce qu’elle s’oppose à l’illusion de partage entretenue par les réseaux sociaux, elle renvoie pour beaucoup à la tristesse, aux épreuves de l’existence, et semble révéler chez celui ou celle qui l’aurait choisie un déficit de vie, une inaptitude à aimer, à ressentir et à agir. Pourtant, bien des héros, des artistes ou des créatifs ont puisé en elle la force et les ressources nécessaires pour se dépasser et accomplir de grands projets. Lorsque la solitude est choisie et s’inscrit dans notre existence comme une étape dotée de sens, elle permet de se découvrir des capacités ignorées et une liberté nouvelle. Goûter le moment présent affranchi du regard de l’autre, nouer des relations authentiques tout en restant nous-mêmes, recréer une vie plus adaptée à notre désir sont autant de facettes de cette reconquête de soi. © Payot
L’histoire coloniale a inventé les métis d’ici ou d’ailleurs. Il n’est de nulle part celui qu’on ne reconnait pas. Je suis enfant de mon père — mais ta mère ? Je suis enfant de ma mère — mais ton père ? Les fractures sociales peuvent déchirer l’intime du sujet. Alors son itinéraire est moins celui des héritages conjugués que celui de l’appartenance refusée : comment répondre à la question qui suis-je ? sous l’exigence : choisis ton camp ! Soumis à cette injonction paradoxale, le sujet éprouve chacune de ses réussites comme un échec, comme une trahison que n’arrivera pas à compenser une surenchère identitaire. En identifiant ce processus singulier, Raina Chaussoy psychologue et chercheuse en clinique transculturelle en Océanie, nous invite à réinterroger la difficulté des constructions identitaires quand la société pose certaines appartenances en termes conflictuels. Et c’est valable pour tous les métissages. © Payot
Facette de la vie contemporaine et phénomène social, de nombreuses personnes de plus de soixante ans vivent aujourd’hui en solo, provisoirement ou durablement. Hors de la vie en couple par le divorce ou la séparation et hors du cadre du travail par la retraite, à quels risques se trouvent-elles exposées ? Quels sont leurs appuis ? Cet essai s’attache aux questions centrales nées de cette double rupture affective et sociale : les deuils, la famille, la vie sociale, la sexualité, l’amour, les valeurs morales. Ce travail vise à inspirer, il peut aider à comprendre, à prendre du recul, voire des libertés. Une notice statistique spécifique de Christian Bialès, agrégé de l’Université en économie et gestion, étaie cette réflexion. © Payot
Cet été-là, Isabelle de Courtivron s’aperçoit qu’elle a perdu en souplesse et qu’elle s’essouffle plus vite. Elle a du mal à apprivoiser Instagram. Elle se surprend à voir partout, tout le temps, des plus jeunes qu’elle. Qu’est-ce qui lui arrive ? Elle est devenue vieille. Indépendante, voyageuse, féministe, Isabelle de Courtivron était professeure de lettres aux États-Unis. Pourquoi est-elle soudain devenue inaudible, invisible pour les autres ? Sans fard, elle raconte ce basculement qu’elle n’a pas anticipé. Elle revisite son passé, ses amitiés et ses amours. Un livre émouvant et plein d’autodérision sur le vieillissement au féminin. « Lumineux et bouleversant ». Elle « Un livre plein d’humanité et d’humour ». Sud Ouest « Passionnant ! » Le Parisien. © Payot
Les conduites à risques ou les addictions sont devenues, depuis quelques années, le fléau qui gangrène la vie de bon nombre de nos contemporains, en particulier les adolescents. Des mesures de prévention s’imposent. C’est le but recherché par ce livre, en passant par un dialogue avec les jeunes. Que disent les jeunes eux-mêmes de la situation ? Que veut fuir l’adolescent au point de devenir addict au péril de sa vie ? Mettre des mots sur le mal-être psychosomatique de la jeunesse est un moyen dynamique qui aide et conduit à des mesures de prévention réellement éducatives. Tout n’est pas perdu, beaucoup reste à gagner. L’objectif de ce livre est de mieux comprendre le phénomène d’addictologie, pour des mesures préventives adaptées. Afin d’y arriver efficacement, une collaboration entre parents, monde scolaire et éducatif, associatif et l’État est nécessaire. © Payot
La suppression puis la restriction des visites, pendant la pandémie, a généré chez les uns un sentiment d’abandon, chez les autres, de la culpabilité, chez tous des souffrances dont l’intensité a nourri révolte, ressentiment, et, chez les personnes âgées, résignation, tristesse, chagrin. Roger Gil met en évidence l’importance anthropologique de la visite par un parcours au sein des grands courants religieux et en littérature, de Balzac à Camus, de Platon à Montaigne, de Tolstoï à Houellebecq. En s’appuyant sur de nombreux témoignages recueillis pendant la crise sanitaire, il montre combien les visites des proches, parents ou amis ont une fonction de reliance coextensive à la condition humaine. Il nous invite à retrouver le sens de la visite dans une approche incarnée de l’éthique et de l’anthropologie. © Payot
Il n’est jamais trop tard pour réaliser ses rêves : après des années à écumer les petites salles avec son groupe de rock, Jean s’apprête à s’envoler en direction des États-Unis pour y enregistrer son premier album. Malheureusement, il n’est jamais trop tôt pour se réveiller brusquement : Jean est atteint d’un cancer, et ses projets d’avenir s’accordent très mal avec la chimio. En plus, son voisin de chambre à l’hôpital est un infâme grincheux qui ne jure que par Sinatra. La délivrance l’attend-elle au bout de cet enfer ? © Payot
Comment réussir une politique énergétique et de mobilité dans une perspective de pauvreté ? Quelles sont les formes d’emploi écologiques dans l’aide sociale ? Quelles sont les approches qui lient déjà la politique sociale et la politique climatique ? Quelles réformes (radicales) permettraient de réaliser des changements pour que tous puissent mener une vie digne. La garantie matérielle de l’existence, une bonne cohabitation et la protection des ressources naturelles sont interdépendantes. Cela vaut aussi bien à l’échelle mondiale qu’en Suisse. L’Almanach social 2024 rassemble pour la première fois en 20 articles des réponses cohérentes sur la manière d’aborder ensemble la lutte contre la pauvreté, la cohésion sociale et la transformation écologique.
Médiathèque de la Haute école et école supérieure de travail social, Sierre