Film «20’000 espèces d’abeilles»

Ce film espagnol questionne la notion d’identité, ainsi que celle du poids de la famille, des traditions sociales et culturelles avec lesquelles chacun·e doit composer tout au long de sa vie. Sortie sur les écrans romands le 28 février.

Cocó a huit ans et ne veut plus qu’on l’appelle par son nom de naissance, Aitor. Mais pendant les vacances d’été dans sa famille au Pays basque, son souhait est ignoré par presque tout le monde, en particulier par sa grand-mère de nature plus traditionnelle. Sa mère Ane tente d’être présente pour elle malgré ses propres histoires, mais c’est auprès de sa grand-tante, qui poursuit imperturbablement son chemin d’apicultrice, que Cocó trouve enfin de la compréhension. Elle trouve ainsi la confiance nécessaire pour défendre sa propre identité et s’accepter.

« 20’000 espèces d’abeilles » est le premier long métrage d’Estibaliz Urresola Solaguren, dans lequel des femmes de trois générations se penchent sur les questions d’identité. La réalisatrice parvient à montrer de manière sensible la complexité de la famille et l’acceptation de soi.

Questionnement sur l'identité et le corps

Dans son travail, la réalisatrice Estibaliz Urresola Solaguren a toujours abordé les thèmes de l'identité, du corps et du genre. Ces sujets sont également traités dans « 20'000 espèces d’abeilles ». Dans ce film, elle réfléchit à la question de savoir à quel moment nous prenons conscience de qui nous sommes et comment notre identité est liée à notre corps. La réalisatrice raconte ainsi l'histoire d'une jeune fille transgenre basée sur sa propre expérience personnelle en tant que cinquième enfant d’une famille composée majoritairement de filles.

Avec ce film, elle s'interroge sur la différence des rôles entre les sexes dans et à l'extérieur de la maison. Grâce à son travail, elle a pu rencontrer de nombreuses familles d'enfants transgenres qui ont influencé son point de vue.

Par ailleurs et bien que le film raconte la vie d'un enfant en questionnement avec son identité, Estibaliz Urresola Solaguren a aussi voulu aborder le thème de la famille, des traditions et de leur influence. Avec cette approche, cette œuvre permet donc d'ouvrir une discussion plus large sur l'identité et la famille. La métaphore de la ruche montre ainsi que chacun a un rôle unique dans un groupe qui lui-même est un organisme vivant.

Le film est porté par la jeune Sofía Otero, qui a reçu l’Ours d’argent de la meilleure interprétation à la Berlinale pour son rôle de Cocó.