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Le 26 avril à Lausanne, la Journée de la psychiatrie consacre son édition 2024 à une réflexion autour des espaces du soin, tant dans leurs dimensions physiques que psychiques, autour de la notion de « chambre à soi ».
Pour Virginia Woolf, avoir une chambre à soi est une condition primordiale pour disposer d’un refuge libéré de contraintes et où la créativité peut se déployer. Espace physique et psychique, la chambre est toutefois assaillie par des intrusions, réelles ou fantasmées. De la pédopsychiatrie à la psychogériatrie, en passant par la psychiatrie adulte, le sujet est quasi omniprésent. Privilégiant une approche interdisciplinaire, cette journée mettra en perspective des pratiques professionnelles, des approches cliniques et des résultats de recherche.
Au sein des familles, des conflits se cristallisent autour de ceux et de celles qui se barricadent, refusent les échanges, démolissent des portes ou empilent des masses inouïes d’objets. Ces conduites déconcertantes seront abordées à travers des cas cliniques (troubles obsessionnels compulsifs, syndrome de Diogène).
Dans les hôpitaux, les usages des chambres de soins intensifs font l’objet de protocoles et sont cadrés par le droit ; enfermer et être enfermé·e reste cependant une expérience redoutable. Lors de cette journée seront présentées des études originales, visant à réduire la coercition au profit de l’apaisement, en particulier par la musique. Dans une structure collective, où vivent des patient·es sous mesure pénale, prendre en photo sa chambre est l’objet d’un atelier dont les résultats nous seront présentés.
Amorcée depuis des décennies, la réduction des lits hospitaliers au profit de l’ambulatoire n’est pas une problématique close. Elle révèle des visions plurielles de ce qu’avoir « une chambre à soi » signifie en psychiatrie. Dans ce contexte, il sera aussi l’occasion d’entendre les expériences des soignant·es lorsque se préparent les sorties de l’hôpital et s’organisent des interventions à domicile.