Forum national «Mémoire et souvenirs en contexte migratoire»

Le 19 septembre à Berne, le Forum national « Âge et migration » propose différentes réflexions autour des enjeux de mémoire, de souvenirs et d’oubli dans le contexte migratoire.

© Raj Rana / UnsplashAvec l’âge, certains souvenirs s’envolent parfois tandis qu’il peut devenir plus difficile de retenir les informations utiles au quotidien. D’autres souvenirs en revanche, qui semblaient endormis, sont susceptibles de réémerger soudainement. Tandis que la tonalité de certains est agréable et douce, d’autres peuvent possiblement aller jusqu'à s'averer terrifiants. La mémoire ramène aux origines, aux lieux de naissance, de formation, d’évolution en tant qu’individus. La mémoire autobiographique constitue donc une clé importante de l’identité.

Comment fonctionne la mémoire pour une personne qui a été forcée de quitter son pays ? Quels souvenirs sont gardés et transmis ? Quand les souvenirs sont trop douloureux, comment s’expriment les mémoires migrantes ? Peut-on être pris en otage entre la nécessité de se souvenir et le besoin d’oublier un passé trop éprouvant ? Quelles traces laisse la mémoire qui n’a pas pu s’exprimer ? Quels espaces, quels projets mettre en place afin d’encourager et soutenir des processus de narration et de témoignage ?

Le forum débutera par deux interventions qui ramèneront à des événements marquants de l’histoire : le coup d’état de 1973 au Chili, perpétré par Augusto Pinochet et suivi par seize années de dictature, et la guerre en Bosnie-Herzégovine (1992-1995). Comment se construisent les souvenirs des exilé·es ? Comment la mémoire peut-elle contribuer au service d’une société plus solidaire et juste ? Ensuite sera présenté un exemple d’espace de narration, les café-récits, des discussions biographiques de groupe animées sur un thème prédéfini. Il s’agit d’une méthode participative et interactive développée dans le contexte du travail social et de l’histoire orale. Son but vise à promouvoir le respect de la diversité et la cohésion sociale.

Enfin, le panel final proposera une réflexion pluridisciplinaire entre art, histoire, psychothérapie et psychiatrie, portant sur la dialectique entre la mémoire et l’oubli. Si une bonne mémoire est considérée comme saine quand il y a équilibre entre oubli et souvenirs, l’oubli en tant qu’amnésie s’avère possiblement dangereux, car il peut entraver la quête de justice et de vérité. Quel travail de mémoire au niveau individuel et collectif est nécessaire et possible ? Comment raconter et témoigner des expériences difficiles pour tourner la page et se réconcilier avec le passé ? 

Programme détaillé