Go Top

Rendre l’espace urbain plus favorable à la santé mentale

Lundi 27.02.2023

Une recherche participative vise à rendre la ville plus propice au rétablissement de personnes vivant avec un diagnostic de psychose. Le projet ambitionne de développer un plan « santé mentale » dans la commune de Lausanne.

recherche espace urbain lausanne psychose 400© lovingimages/PixabayVivre son enfance en milieu urbain augmente le risque de développer une psychose, mais la causalité de ce lien est mal définie : on évoque souvent le « stress urbain », sans pourtant le définir avec précision. Un premier projet FNS interdisciplinaire conduit entre 2015 et 2021, dirigé par le professeur de géographie Ola Söderström (UniNE) et le professeur de psychiatrie Philippe Conus (CHUV), a permis caractériser ce stress urbain chez des jeunes vivant avec un diagnostic de psychose et d’analyser les stratégies d’adaptation mises en place pour y faire face.

Dix parcours urbains filmés de jeunes patient·e·s, des entretiens, des focus groups et un questionnaire soumis à 300 autres patient·e·s ont permis d’identifier la densité (construite et démographique), la surcharge en stimulations visuelles et auditives, les obstacles à une mobilité fluide et la pression générée par l’interaction sociale non choisie comme principales sources de stress urbain. Pour y faire face, les personnes concernées adoptent en majorité trois tactiques : une programmation très minutieuse de leurs déplacements urbains, la création de bulles d’isolation sensorielle (casques sur les oreilles, pensées intérieures, conversations) et la recherche de niches ou d’îlots de calme.

Cette nouvelle recherche vise à développer des interventions permettant de faire du milieu urbain un contexte plus propice au rétablissement pour des personnes vivant avec une psychose. Il s’agit d’une démarche participative mise en œuvre, de sa conception à sa réalisation, par un panel composé de patient·e·s, de pair·e·s praticien·ne·s, de professionnel·le·s de la santé mentale, de géographes et de représentant·e·s de la Ville de Lausanne. Le projet est porté par le Département de psychiatrie du CHUV, en collaboration avec l’Institut de géographie de l’Université de Neuchâtel (UniNE) et la Haute Ecole de santé La Source.

Cette recherche-action, qui démarrera le 1er mars 2023, consiste dans la mise en place d’un urban living lab. Elle débutera par une cartographie détaillée de la ville, de ses lieux de stress et de répit, se poursuivra par la mise en place d’interventions (matérielles, sociales et sensorielles) visant à créer un milieu plus propice au rétablissement dans un quartier pilote du centre-ville et débouchera sur un plan de santé mentale à l’échelle de la Commune de Lausanne.

(Source : communiqué de presse)

En savoir plus

L'affiche de la semaine

Dernier article

Prescrire du mouvement contre la sédentarité
Lundi 16.12.2024
Par Camille Greppin-Bécherraz
Dans le canton de Vaud, le projet «Pas à Pas+» démontre l’efficacité d’une collaboration interprofessionnelle santé-social pour remettre en mouvement des personnes sédentaires, avec des résultats probants après quatre ans.