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«Anesthésie, endormez vos craintes», conférence de Patrick Schoettker

vendredi 02.12.16
  • Par Prof Patrick Schoettker, médecin chef, Service d’Anesthésie, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois CHUV, Lausanne, résumé de la conférence Connaissance 3, 2016

Connaissez-vous quelqu’un ayant pu / dû bénéficier de techniques d’anesthésies ? Est-ce quelqu’un de votre entourage proche ou peut-être vous-même ?

Le vieillissement de la population, chance magnifique rendue possible par les progrès de la médecine, valide les chiffres collectés et analysés par la statistique : dans les années à venir, le pourcentage des personnes devant recourir à des interventions chirurgicales, donc à des techniques d’anesthésie, sera en augmentation croissante, tendant de plus en plus vers le 100% en fonction de l’âge introduit dans les calculs.

Et pourtant, bien qu’utile et indispensable au bon déroulement de toutes procédures chirurgicale, l’anesthésie fait encore peur de nos jours. Est-ce le fait de ne pas pouvoir maîtriser un instant de sa vie ? Est-ce le fait de confier « sa » vie à un ensemble de professionnels, maniant des médicaments puissants, associés à des techniques plus ou moins invasives ? Est-ce le fait de la peur de l’inconnu et de ce qui se passera « après » cet instant si court pour l’individu anesthésié mais forcement existant dans l’espace temps de la réalité ?

Pourtant, l’anesthésie est devenue une science extrêmement sûre, permettant d’endormir et de réveiller des patients de plus en plus malades, et ainsi offrir un choix d’opérations de plus en plus complexes. La pratique et la science de l’anesthésie se consacrent à intervenir sur trois axes fondamentaux :

  • le contrôle de la douleur
  • le contrôle de la conscience
  • le contrôle de l’immobilité

Grâce à ses connaissances pharmacologiques, anatomiques, physiologiques et techniques, le médecin anesthésiste effectue une synthèse de l’état de son patient devant subir une intervention chirurgicale, de ses maladies, de ses médicaments, de la raison de la chirurgie et, en intégrant l’urgence de la situation, établit une stratégie de prise en charge, individuellement adaptée au patient.

Ainsi, des techniques d’anesthésies générales, d’anesthésies loco-régionales centrales ou périphériques, ou toute autre technique appropriée au patient et au type de chirurgie seront proposée et discutée, si l’urgence le permet, avec le patient et à son entourage. Et si la nature de l’urgence ou l’importance de la problématique rajoutent une composante de complexification à la situation, le médecin anesthésiste fera appel à sa quatrième compétence : celle de médecin anesthésiste réanimateur, apte à réagir à toutes les situations mettant le patient en situation de détresse vitale.

Les premiers médecins anesthésistes ont été formés dans les années 1950 aux Etats-Unis et, depuis lors, les progrès, tant dans le domaine de la pharmacologie que de la compréhension de la physiopathologie, ont permis de réduire massivement les risques. Ainsi, ces dernières vingt années, la mortalité en relation avec l’anesthésie a été divisée par 10 alors que la complexité des patients et des procédures ne font qu’augmenter.

Soyez rassuré ! La vision des yeux du médecin anesthésiste qui veille sur vous avant de vous endormir pour cette chirurgie nécessaire, sera suivie du son de sa voix qui vous propose de vous réveiller, car l’intervention est terminée. Et l’expérience montre que si vous vous réveillez lentement, c’est que finalement, vous vous sentiez bien dans cet état qu’est l’anesthésie générale par exemple !

L’auteur, Patrick Schoettker, a donné une conférence à Connaissance 3 sur ce thème le 12 décembre 2016.

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