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Les directives anticipées ont été passées au crible de l’humour et du débat*. Est-il utile de les rédiger ?
La pièce de théâtre «J’ai pas fini», écrite par le Dr Eric Masserey et produite par les Compagnies Opale et Anadyomène, a d’abord ridiculisé les directives anticipées de la FMH avec un assureur odieux et d’une incompétence crasse. Puis la pièce a montré les questionnements et le désarroi d’une femme qui désire malgré tout les rédiger.
Alors utile ou non de rédiger des directives anticipées ? Dans la table ronde qui a suivi la représentation, Valérie Meunier, experte clinique en EMS, a expliqué les précieux apports d’une approche interdisciplinaire avec les résident·e·s pour anticiper et choisir les modalités de sa fin de vie en EMS. Aux yeux de Muriel Pott, professeure à la Haute école de santé Vaud, les personnes qui souhaitent bénéficier de tous les traitements médicaux disponibles n’ont pas besoin d’écrire de directives, la LAMal et les règles économiques du système de santé se chargeant déjà d’imposer leurs propres limites. Quant à Eve Rubli, médecin à la chaire de soins palliatifs gériatriques du CHUV, elle a expliqué combien les patient·e·s sont rassuré·e·s d’aborder ce sujet avec les soignant·e·s et l’apport irremplaçable des directives anticipées, en particulier en situation de crise ou lorsque les proches ne sont pas d’accord entre eux.
Finalement, il est donc ressorti de la soirée qu’il importait d’anticiper sa fin de vie mais que cette démarche sera idéalement menée sur un continuum avec le médecin traitant, le personnel des soins à domicile, de l’EMS et, bien sûr, les proches. Alternative : nommer et informer un représentant thérapeutique de confiance.
*Soirée organisée par l’association vaudoise d’institutions médico-psycho-sociales Héviva, le 19 novembre 2018 à Morges. Table ronde animée par Camille-Angelo Aglione.
Marylou Rey
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