Pour réunir les savoirs
et les expériences en Suisse romande
S'abonner à REISO
Ce numéro propose de «partir de soi» afin de penser les formes de domination patriarcale et ses théorisations.
Les «épistémologies féministes situées», aussi appelées «épistémologies du point de vue» sont fréquemment mobilisées dans les espaces scientifiques et militants. Quatre articles de la revue soulignent l’intérêt de ces épistémologies pour penser et pour lutter, mais aussi les tensions qui les traversent. Le dossier aborde ainsi le positionnement politique féministe lorsqu’il engage à dire «nous»: d’abord avec le féminisme radical des années 1960-1970 aux États-Unis, qui doit prendre en considération la multiplicité des vécus des femmes, ensuite dans le cas des mobilisations contre le féminicide, qui implique l’absence des victimes directes. Il montre également comment la théorie féministe, lorsqu’elle s’enracine dans les expériences des femmes, permet de décrire les déficits de sensations vécus par nombre d’entre elles et d’élaborer des pratiques thérapeutiques.
Enfin, le dossier propose une typologie des «épistémologies du standpoint» qui montre la variété et la conflictualité de leurs interprétations.
Nouvelles questions féministes NQF 39/1 «Partir de soi: expériences et théorisation», Marie Mathieu, Vanina Mozziconacci, Lucile Ruault, Armelle Weil, Lausanne : Editions Antipodes, 2020, 184 pages.