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Le dernier rapport d’évaluation du Programme vaudois de dépistage du cancer du sein indique un taux de participation stable, autour de 50%, depuis une dizaine d’années. Quelque 5,6% des femmes ont été diagnostiquées positives.
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent et le plus mortel chez la femme. Dans le canton de Vaud, quelque 600 femmes sont touchées chaque année et 120 en décèdent. Permettant la détection précoce des tumeurs, la mammographie de dépistage demeure le seul moyen de prévention, avec une efficacité prouvée pour diminuer la mortalité dans la population féminine de 50 à 74 ans. Les femmes bénéficiant d’un diagnostic précoce ont plus de 90% de chance de guérison.
Le canton de Vaud a été précurseur en Suisse en lançant le premier programme de dépistage organisé du cancer du sein en 1999, après six ans de projet pilote. Le programme offre une mammographie tous les deux ans, à toutes les Vaudoises âgées entre 50 et 74 ans. Celle-ci est prise en charge à 90%, hors franchise, par l’assurance de base.
Le nombre de mammographies réalisées annuellement est en augmentation depuis 1999, croissance qui s’est accentuée ces dernières années, hormis en 2019-2020, années marquées par la pandémie.
La participation est légèrement supérieure à la moyenne nationale : une femme sur deux participe au programme et plus de huit sur dix reviennent à la suite de leur prochaine invitation.
Cette fidélisation élevée reflète la satisfaction des Vaudoises et du corps médical envers le programme. La participation varie avec l’âge, le lieu de résidence et le résultat du dépistage précédent : elle est plus basse chez les femmes de moins de 54 ans et de plus de 67 ans, dans les districts plus densément peuplés et après un résultat faussement positif.
En 20 ans de suivi (1999-2018), environ 413’000 mammographies ont été effectuées auprès de 111'000 Vaudoises. Parmi les femmes dépistées dans le programme cantonal, 69% n’ont jamais présenté d’anomalie suspecte et 31% ont été rappelées au moins une fois pour des investigations complémentaires. 5,6% des femmes participantes ont été diagnostiquées d’un cancer du sein et 25,6% ont fait l’expérience d’un résultat faussement positif. Participer au programme vaudois diminue provisoirement le risque de cancer du sein : de 73% dans l’année suivant le dépistage et de 47% dans les 2 ans après le dépistage.
Les auteurs et autrice du rapport concluent que la qualité et l’efficacité du programme répondent globalement aux exigences et aux attentes en la matière. Les programmes de dépistage organisé doivent en effet satisfaire à des normes strictes de qualité [1] et se soumettre à des évaluations indépendantes régulières de leurs performances afin d’assurer leur efficacité.
En 20 ans de suivi, une femme sur quatre a été rappelée pour des examens complémentaires, avec pour conclusion du bilan un résultat faux positif. Ces investigations complémentaires ont en revanche confirmé un cancer une fois sur dix.
Le rapport relève pour les femmes participant pour la première fois entre 2014 et 2018 un taux de résultats faux positifs élevé et supérieur aux recommandations internationales. Ces performances ont conduit à des actions de sensibilisation des radiologues et de formation spécifique dont les premiers résultats post évaluation (non consolidés) indiquent une amélioration de la situation.
En 2021, le Programme vaudois de dépistage du cancer a franchi le seuil de 30'000 mammographies. Plus de la moitié de la population féminine du canton de Vaud âgée de 50 à 74 ans est aujourd’hui dépistée dans le cadre du programme cantonal. L’objectif est d’atteindre 60% de la population éligible dans le futur.
(Source : Unisanté)
Consulter le rapport d’évaluation complet
[1] Ligue suisse contre le cancer. Normes de qualité pour le dépistage organisé du cancer du sein en Suisse. Berne : Ligue suisse contre le cancer, 2014.