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En quelques décennies à peine, nous avons assisté à une curieuse inversion de sens de la fameuse « question sociale » : les personnes précarisées n’apparaissent plus seulement comme les plus vulnérables parmi les plus vulnérables, frappées par le sort et la malchance, attendant une aide, une réaction, une intervention de la part des autorités publiques. Elles sont désormais perçues comme une véritable charge pour la société.
Un peu partout en Europe, il s’en trouve, parmi les groupes les plus intégrés, qui ne souhaitent plus « payer » pour les plus pauvres. Ces derniers apparaissent à leurs yeux incapables de produire les efforts nécessaires pour s’intégrer au marché de l’emploi, aux valeurs et à la culture des autochtones !
Montée des inquiétudes, repli identitaire, peur de l’autre, émergence de véritables démagogues autoritaires, montée des populismes. Comment en sommes-nous arrivés là ? Que s’est-il produit pour que nous assistions aujourd’hui au rejet de ces publics les plus fragilisés ?
L’auteur Didier Vrancken questionne cette évolution sociétale et les causes de ce rejet, menant jusqu’à l’invisibilisation. Il discute ainsi de l’altération profonde d’un modèle de solidarité et de développement socio-économique, pensé dans l’immédiat après-guerre, autour d’une croissance démographique et économique portée par une Europe industrielle qui se relevait alors de ses cendres.
Source : Editions IES