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Alors que les médias donnent logiquement la parole aux spécialistes de la santé, une récente étude tente de cerner, au pied levé, les multiples aspects sociaux du coronavirus.
Médecins sans frontières (MSF) et les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ont conduit le 2 mai 2020 une étude auprès de 532 personnes pour évaluer les besoins en santé de la population précarisée à Genève.
Les résultats soulignent que ces personnes sont 3,5 à 4,5 fois plus exposées au virus que la population globale du fait notamment de la promiscuité, qu’elles accèdent difficilement au dépistage et qu’elles parviennent péniblement à respecter les règles d’isolement et de protection sanitaire. Elles expriment une très vive inquiétude face à la pandémie et ses conséquences économiques, sur l’emploi, ainsi que sur l’accès au logement, à la nourriture et à la scolarisation des enfants. Elles sont inquiètes de leur santé physique et psychique. L’étude souligne les difficultés d’accès aux soins parmi ces personnes et la fréquente renonciation à se faire soigner pour raisons financières.
Cette étude a obtenu des réponses majoritairement de femmes (75%) dont l’âge moyen était de 44 (min- max. 18-76) ans. Les personnes migrantes sans statut légal (sans-papiers) représentaient 52% des participants, mais nombre de répondants avaient un statut accordant le droit à l’aide sociale (citoyens suisse 3.4%, résidents avec titre de séjour 28.3%, requérants d’asile 4.3%). Le statut n’était pas connu chez environ 12%.
Les principaux motifs de préoccupation recouvraient la situation financière (70.3%), l’emploi (64.1%), la situation dans le pays d’origine (58.7%), l’accès à l’alimentation (54.2%) et la crainte d’être contaminé (54.2%).