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En moins de six minutes dans «Diagonale», la Lausannoise Anne Thorens parvient à représenter subtilement la question du consentement à un rapport sexuel.
Le court métrage de cette comédienne, actrice et réalisatrice a reçu de nombreuses récompenses internationales. Il est en libre accès en ligne depuis le 7 janvier 2021. Le synopsis est simple : « Un jeune couple déjà échauffé se retrouve au lit. Mais au moment de passer à l’acte, elle réclame un préservatif. Il n’en a pas, ce qui ne freine pas ses ardeurs. »
Dans ce plan-séquence passionné et remarquablement filmé, les dialogues sont réduits à quelques phrases explicites qui permettent à Anne Thorens de montrer ce que signifie le «consentement». Pour la femme : une notion simple et univoque. Pour l’homme : une notion floue et équivoque. La femme finit par céder, sans consentir.
La réalisatrice précise que «ce film n’est pas pensé comme une réponse, mais comme une question». Loin des affaires qui font la une des journaux depuis des années sur des viols horribles et scandaleux, ce plan séquence présente une situation où les partenaires semblent a priori égaux. Dans ce cadre en quelque sorte banal, le consentement est alors cerné avec une grande habileté et beaucoup de finesse.
Rappelons la pertinence de la notion de consentement (lire cette actualité de REISO sur une enquête auprès des jeunes dans les transactions sexuelles). Rappelons aussi que, sur l’impulsion d’Amnesty International, une trentaine d’ONG ont remis une pétition au Parlement fédéral en 2019. Elle demande de modifier le code pénal sur les violences sexuelles pour que «tout acte sexuel non consenti puisse être adéquatement puni et pour que la législation suisse soit ainsi conforme aux standards internationaux en matière de droits humains, tels que la Convention d’Istanbul».
Visionner le court-métrage «Diagonale» en ligne