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Alors que l'institution scolaire promeut la coopération avec les parents comme un facteur clé de la réussite scolaire, force est de constater que certains sont jugés trop « éloignés » de l'école ou en décalage avec le rôle attendu. Le plus souvent membres des catégories sociales défavorisées, ces parents, conscients de l'enjeu scolaire, ne maîtrisent pas les règles du jeu qui s'imposent à eux. Ni présents ni représentés, ils restent invisibles et inaudibles. Après deux années d'enquête dans un quartier prioritaire à la rencontre de parents, d'élèves et d'enseignants, cet ouvrage montre les effets inégalitaires et le sentiment d'injustice qu'une telle politique de coopération peut provoquer dans les fractions précaires et immigrées des familles populaires. Il donne la parole à ceux que l'institution n'a pas l'habitude de voir ni d'entendre. Quelles sont les formes d'implication de ces parents, les raisons et conséquences de leur invisibilité ? Par quels mécanismes une politique animée des meilleures intentions se retourne-t-elle contre ceux-là mêmes qu'elle voudrait aider ?
Le terme « médiation » est aujourd'hui utilisé pour parler de conceptions très diverses de gestion ou de résolution des différends. Ce dictionnaire répond à la nécessité de clarifier les approches et de présenter avec exactitude ce qu'est la Médiation Professionnelle. Il présente les repères techniques de la conduite de projet relationnel et définit les clés opérationnelles des ententes. Justice, négociation, projet, question, résignation, entente sociale... De A à Z, l'ensemble des définitions fait ressortir la Médiation Professionnelle comme une discipline à part, fondée sur l'ingénierie relationnelle, éloignée des pratiques et des concepts issus de la psychologie, de la morale et du droit. Il ouvre sur de nouvelles perspectives de conduite des changements, de management, de communication et de toute les formes d'interventions publiques. Cet ouvrage s'adresse aux (futurs) Médiateurs Professionnels, mais aussi aux consultants, négociateurs, dirigeants, managers, pédagogues et salariés qui souhaitent renforcer leurs prises sur des écosystèmes relationnels en mutation.
Des intellectuels de divers milieux (Gilles Boeuf, Bertrand Collomb, Bernard Devert, Cynthia Fleury, Alexandre Jollien, Axel Kahn) évoquent la fragilité, qu'elle soit psychique, psychologique ou affective. Dans une époque marquée par la solitude et l'exclusion, où la vulnérabilité est jugée comme un fardeau, ils s'emploient à la considérer comme une ressource, qui permet de se construire et de bâtir ensemble autrement, pour appréhender sereinement les grands défis contemporains.
Le terme « habitat inclusif » désigne des formes d'habitat extrêmement diversifiées qui visent à permettre à des personnes en situation de handicap de vivre, ou de continuer à vivre, non seulement chez elles, mais aussi dans la Cité. Objet récent d'une politique publique et d'une inscription dans la loi, l'habitat inclusif apparaît pourtant voué à quelques malentendus et promis à de nombreuses confusions. La principale d'entre elles portant sur sa finalité même. Faut-il voir, en effet, dans l'habitat inclusif, la concrétisation décisive du droit des personnes handicapées à choisir et décider de leur mode d'habitat ? Ou bien la réalisation de micro-institutions perçues comme moins onéreuses que la réponse médico-sociale ? La reconnaissance législative de ces pratiques d'habitat a donné rang de concept au terme « habitat inclusif ». Mais il n'existe pas d'usages anodins des concepts : ils peuvent devenir des mots d'ordre à certains moments et des pièges à d'autres. S'accorder, s'entendre sur les mots qu'on emploie devient alors absolument nécessaire. C'est ce à quoi s'efforce ce petit dictionnaire : ne pas brader les mots, leur porter toute l'attention qu'ils méritent, redonner vie à des mots oubliés et en inventer d'autres, si nécessaire.
Comment se manifeste le pouvoir d'agir des habitants sur un territoire ? Comment les pratiques professionnelles peuvent-elles contribuer au développement de ce pouvoir d'agir ? Ces deux questions constituent le fil rouge de cet ouvrage qui s'appuie sur des processus de recherche-action engagés avec des professionnels de centres sociaux et socioculturels et d'autres structures du champ de l'intervention sociale. Guidés par l'envie de partager la richesse de ces expériences collectives dans leurs interrogations théoriques et pratiques, les textes qui composent l'ouvrage alternent réflexions conceptuelles et récits d'expériences, dans une écriture à la fois rigoureuse, vivante et impliquée.
Au cours des années 2000, une série de transformations institutionnelles traversent le champ de l'adolescence : reconnaissance de la notion de handicap psychique, accumulation de réformes dans le cadre de la justice des mineurs, développement de dispositifs d'écoute de la souffrance. C'est dans ce contexte social que se problématise la catégorie d'« adolescents difficiles ». Il s'agit d'une population de jeunes qui, ne rentrant pas de façon suffisamment satisfaisante dans les cases des savoirs et des pratiques du médico-social, de la protection de l'enfance, de la justice ou du sanitaire, « se font rejeter de partout ». Cette population interstitielle devient alors l'objet spécifique d'un souci collectif, de savoirs cliniques et d'actions publiques. Dans quelles conditions historiques et sociales l'expertise clinique a-t-elle identifié ce problème ? Comment les acteurs de terrain éprouvent ce souci ? Quelles pratiques développent-ils pour le traiter ? À partir d'une recherche documentaire et d'une enquête ethnographique de longue durée, cet ouvrage apporte une contribution à l'anthropologie de la santé mentale en France. Il explore concrètement ce que la psychiatrisation signifie, dans le champ des adolescents difficiles, aux confins de la dangerosité et de la vulnérabilité, des pratiques de sollicitude et de contrainte.
Cet ouvrage invite à réfléchir sur les raisons du passage à l'acte violent. Il propose, exemples à l'appui, des modalités de mise en œuvre concrètes d'une éducation émotionnelle, dans les établissements scolaires et les structures de prise en charge de mineurs délinquants, pour en finir avec cette violence. Une réponse au phénomène de la violence des jeunes, en particulier en milieu scolaire, qui met régulièrement en échec les politiques de prévention. L'auteur plaide pour une éducation à l'émotion qui s'efforcerait de restaurer l'empathie chez des adolescents apparemment dans l'incapacité d'apprivoiser leurs émotions et enclins à nier le statut de sujet de leurs victimes.
Même si la plupart des adolescents ont déjà fait des bêtises qui enfreignent les lois, seulement quelques-uns vont s'enfoncer dans une trajectoire délinquante qui hypothéquera le reste de leur vie. Cet ouvrage traite d'abord de plusieurs questions méthodologiques nécessaires pour comprendre l'état de la recherche dans le domaine. Le cœur du livre est constitué d'un examen détaillé des principales théories permettant d'expliquer les débuts et le développement de la délinquance. On y retrouve une présentation des théories biologiques et psychologiques, des théories de la tension, du contrôle, de l'apprentissage, de la réaction sociale ainsi que des théories intégratives, des modèles développementaux et des travaux sur la carrière criminelle. Les théories du crime sont aussi examinées, soit celles qui permettent de comprendre pourquoi et comment, à un moment précis, une personne décide de passer à l'acte.
Des cliniciens reconnus font le point sur la sexualité transgressée, inspirés par les échanges interdisciplinaires qui ont lieu depuis 2001 lors des CIFAS (Colloque international francophone sur l'agression sexuelle). Au-delà de l'évaluation des formes psycho-criminologiques de l'agression sexuelle (exhibition, violence sexuelle, harcèlement, inceste, pédophilie, etc.) sont développées différentes stratégies de prise en charge pour accompagner les victimes et prévenir la récidive des auteurs, soulignant la créativité des professionnels. Émerge en filigrane la question de l'altérité, centrale dans l'éducation sexuelle de la personne au XXIe siècle, au cœur d'une politique de prévention des dérives sexuelles transgressives. Public : professionnels (juristes, éducateurs, soignants), familles qui souhaitent comprendre et prévenir.
L'animal est un acteur incontournable, aussi bien dans notre réalité quotidienne que dans notre espace psychique. Allié, il peut être un précieux collaborateur dans diverses professions. Il se fait médiateur dans les actions thérapeutiques. Il est ami, confident ou compagnon de solitude dans les périodes difficiles. Il contribue à notre bien-être. En tant qu'être vivant, il est un double qui nous ressemble étrangement. Il nous enseigne la nature, le cycle de la vie et la mort. Il est le support imaginaire et symbolique de toutes les identifications et projections véhiculées dans les représentations culturelles, du totem au personnage de la littérature enfantine. Il est aussi un miroir qui nous rappelle notre origine animale, sauvage. Dans un monde de plus en plus déshumanisé, il maintient notre rapport au vivant et nous renvoie l'image de notre animalité.
La honte des premiers poils sur nos corps de filles, l'urgence que l'on ressent à tomber amoureuse d'un garçon, les repas de famille au cours desquels nos mères, nos grand-mères et nos tantes s'affairent en cuisine pour découper, rincer, faire cuire, puis débarrasser, laver, essuyer, ranger. Le sexisme, nous l'expérimentons d'abord intimement, au sein de notre famille, au travers de notre rapport aux autres et à nous-mêmes, dans la rue ; nous grandissons avec, sans même nous en rendre compte. Mais le sexisme n'est pas qu'une affaire personnelle, il est aussi politique ! La bonne nouvelle, c'est qu'on peut le nommer, le décrire, le comprendre. Et surtout, unir nos incroyables forces de femmes pour le faire tomber ! À travers ses planches drôles et intelligentes, Marine Spaak réfléchit à l'émancipation des femmes et questionne les injonctions auxquelles elles font face tous les jours. Un livre qui bouscule les idées reçues, avec humour et douceur.
Sélection effectuée par Loïc Diacon, Infothèque de la HETS Genève