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Le deuxième volet d’une campagne de prévention contre le harcèlement sexuel se concentre sur les 14-18 ans qui débutent dans le monde du travail, où ces jeunes sont régulièrement victimes de harcèlement sexuel, selon une étude fédérale.
Le monde du travail, un monde peu sûr, et plus particulièrement pour les jeunes femmes ? Ce constat alarmant ressort d’une étude sur le harcèlement sexuel sur le lieu de travail [1] publiée en décembre 2024 par la Confédération. Celle-ci documente qu’un tiers des femmes de 16 à 25 ans a déjà subi une forme de harcèlement sexuel au travail. Ces chiffres confirment les conclusions d’autres enquêtes, comme celle du syndicat Unia menée en 2019 auprès de 800 apprenti·es [2] : un tiers avait déjà été la cible de harcèlement sexuel en milieu professionnel.
De manière plus générale, cette enquête montre qu’un tiers des personnes salariées a été confronté à des phénomènes de harcèlement sexuel et relève une différence marquée entre femmes (44%) et hommes (17%). Les auteurs sont le plus souvent des collègues hommes de même niveau hiérarchique que la personne ciblée, bien que les femmes fassent souvent état de harcèlement par un supérieur.
Pour prévenir ces phénomènes de harcèlement sexuel au travail, la Fondation Action Innocence, en collaboration avec l’Association romande CIAO, vient de lancer le deuxième volet de sa campagne d’information auprès des jeunes sur les phénomènes de harcèlement. Plus particulièrement destinées aux apprenti·es et jeunes professionnel·les de 14 à 18 ans qui font leurs premiers pas dans la vie active, trois nouvelles capsules vidéo décryptent les situations de harcèlement sexuel dans un contexte professionnel et encouragent les personnes concernées à demander de l’aide.
Lancée en juin 2024, la campagne anti-harcèlement couvre quatre thématiques : harcèlement de rue, harcèlement sexuel au travail, harcèlement psychologique au travail et (cyber)harcèlement-intimidation entre élèves (les deux derniers volets restent à venir). Chaque phénomène est illustré par deux témoignages basés sur des situations réelles qui mettent en lumière les comportements auxquels les jeunes peuvent être confronté·es. Ces derniers sont accompagnés d’explications et de l’éclairage d’un·e expert·e. Une troisième vidéo, plus longue, définit le phénomène de manière plus détaillée, en se référant au cadre légal et en apportant des conseils. L’objectif est de transmettre aux jeunes « les outils nécessaires pour leur permettre de réagir et de se protéger face à toute forme de harcèlement, précise Tiziana Bellucci, Directrice générale de la Fondation Action Innocence.
De son côté, l’association romande CIAO constate que de nombreuses situations de harcèlement ne sont pas considérées comme telles et passent souvent inaperçues, bien qu’elles puissent avoir des répercussions importantes. Laura Krenzi, responsable de projet, l’explique : « Beaucoup de situations de harcèlement sont encore banalisées, ce qui peut plonger les victimes dans un profond sentiment de solitude. Le harcèlement sexuel, en particulier, peut entraîner des conséquences graves, comme l’abandon d’une formation ou une atteinte significative à la santé mentale. Il est donc essentiel de sensibiliser les jeunes à ces situations et de les encourager à demander de l’aide. »
(Source : communiqué de presse)
Voir les vidéos de prévention du harcèlement sexuel au travail diffusées sur les sites et les réseaux sociaux
[1] Étude concernant le harcèlement sexuel sur le lieu de travail, 3 décembre 2024
[2] https://unia.ch/fr/points-forts/apprenti-e-s/harcelement-sexuel-et-mobbing-a-lapprentissage