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En Suisse, de la queerphobie subsiste malgré la loi

Jeudi 27.03.2025

Un article publié sur humanrights.ch met en lumière une hausse inquiétante des discriminations envers les personnes LGBTQIA+, dans un contexte politique tendu et malgré des avancées juridiques notables.

queerphobie lgbtiqa humanrights intolerance discrimination reiso 170© Nikolas Gannon / UnsplashLes chiffres sont alarmants. Près d’un tiers des personnes queer interrogées en Suisse ont subi des violences physiques ou sexuelles au cours des cinq dernières années. C’est l’un des constats majeurs mis en évidence dans un article publié sur humanrights.ch, lequel repose sur une étude menée en novembre 2024 par l’institut Gfs Bern. Cette enquête, réalisée auprès de la population générale et au sein de la communauté LGBTQIA+, révèle une progression inquiétante de la queerphobie dans le pays.

Des attitudes politiques polarisantes

Bien que la population suisse se montre généralement bienveillante à l’égard des personnes LGBTQIA+, les chercheur·euse·x·s ont mis en lumière un rejet plus marqué chez certains groupes : les hommes*, les personnes âgées, celles se situant à droite de l’échiquier politique ou se revendiquant religieuses. Ce rejet s’exprime notamment dans la perception que les thématiques LGBTQIA+ « occupent une place beaucoup trop importante dans les sphères publique, médiatique et politique ».

Ces résultats résonnent avec la montée d’une rhétorique politique hostile. L’article souligne « l’instrumentalisation – accompagnée d’attitudes méprisantes – des sujets relatifs à la communauté LGBTQIA+ par la classe politique, de droite en particulier ». Les propos tenus par la conseillère aux États UDC Esther Friedli, rapporté par humanrights.ch, en sont un exemple frappant : elle a notamment évoqué des « délires de genre » et dénoncé une « politique absurde de la gauche caviar en matière de genre ».

Une législation qui évolue, mais reste à faire appliquer

Depuis juillet 2020, l’article 261bis du Code pénal suisse interdit la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle. En 2024, cette disposition a été étendue au sexe, rendant désormais punissables les propos et actes sexistes, qu’ils soient misogynes ou misandres. Le Parlement a ainsi franchi un pas supplémentaire vers la protection de la diversité. Cependant, comme le souligne l’article, « malgré les avancées structurelles, le chemin vers une société véritablement inclusive demeure semé d’embûches ».

L’un des cas emblématiques de l’application de cette législation est la condamnation en mars 2024 d’Alain Soral par le Tribunal fédéral pour discrimination et incitation à la haine en raison de l’orientation sexuelle, après des propos diffamatoires tenus contre une journaliste et les personnes homosexuelles.

Ces instruments juridiques restent toutefois peu utilisés. L’étude de Gfs Bern relève en effet que la majorité des personnes ayant subi des agressions queerphobes ne les ont jamais dénoncées.

Face à cette situation, l’article appelle à prendre au sérieux les voix qui demandent « davantage de mesures visant l’amélioration du quotidien des personnes LGBTQIA+ ». En espérant que les avancées juridiques récentes se traduiront concrètement dans la vie des personnes concernées.

(Source : humanrights.ch)

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