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Appel à communications pour le Deuxième colloque international francophone de recherche féministe sur le travail social qui aura lieu à Lausanne les 2 et 3 juillet 2018. Thème : «Les destinataires du travail social : résistances, adhésions et tactiques face aux normes de genre».
Cette deuxième édition du Colloque international francophone de recherche féministe sur le travail social s’intéresse à la réception de l’intervention sociale par ses usagères et usagers en interrogeant plus particulièrement les manières dont elles et ils se positionnent face aux assignations genrées.
Ce colloque accompagne ainsi les mouvements de revendications et d’empowerment des utilisatrices et utilisateurs des services publics. Nous postulons en effet que les destinataires, dans le champ de l’intervention sociale, jouent collectivement et individuellement un rôle actif non seulement dans la reconduction des normes de genre mais aussi dans leur transformation.
La recherche s’est encore peu intéressée à la réception des normes de genre par les destinataires de l’intervention sociale mais différents questionnements, qui ont exploré ce champ et dont nous rendons compte dans cet appel, constituent un socle pour structurer la réflexion durant les deux jours de ce colloque.
Une des forces de la critique féministe appliquée au travail social a été de dévoiler les assignations de genre que celui-ci reconduit, parfois de manière non-intentionnelle. Toutefois, comme nous l’avons montré lors du premier colloque de recherche féministe sur le travail social (2016, Paris), des professionnel·le·s œuvrent également à contrer le système de genre dans le cadre des interventions sociales, par exemple en recourant à la recherche partenariale ou en mobilisant des perspectives alternatives. Ce deuxième colloque veut poursuivre la réflexion sur les normes et les pratiques liées au genre dans le travail social mais en portant cette fois l’attention sur les modalités de leur réception. Nous considérons les destinataires comme des acteurs et actrices capables de réflexivité, c’est-à-dire en mesure d’évaluer l’action en cours, d’agir en conséquence (par exemple détourner des normes de genre, ruser, "faire semblant") et donc d’adhérer partiellement, complètement ou pas du tout aux valeurs et aux logiques d’action proposées par une intervention.
L’appel à contribution sollicite des communications qui analysent le pouvoir d’agir (agentivité) des destinataires de l’intervention sociale. Nous souhaitons examiner d’une part les raisons, les valeurs et les sentiments à la base des adhésions et des désertions dont témoignent ces personnes engagées dans des dispositifs exigeants du point de vue de leur conformité aux normes de genre; et, d’autre part, nous nous intéressons au «processus de retraduction, de négociation» (Darmon, 1999) des contenus normatifs des pratiques sociales, qui reste peu étudié, a fortiori dans une perspective de genre.
Délai pour l’envoi des propositions : 20 décembre 2017