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Le Covid-19 a fait oublier les principes de base de l’autodétermination des personnes en situation de handicap. Catherine Agthe, sexo-pédagogue spécialisée, a partagé ses réflexions dans la revue Insieme de décembre 2020.
«Les éducateurs disent que nous, les résidents, on est vulnérables et ils veulent pas prendre des risques. Mais je sais qu’ils sortent, ils vont voir leurs amis, ils vont dans leurs familles. Nous, on peut jamais sortir à cause du virus, c’est vraiment pas juste, parce que moi je fais rien de dangereux!»
En fait, la reconnaissance des couples et de leurs intimités dans le cadre de la vie institutionnelle a été mise à rude épreuve pendant la pandémie. La sexo-pédagogue rappelle que, «au vu de la nature du handicap et de la sexualité humaine, la marge de manœuvre dans l’accompagnement de la personne handicapée se situe entre banalisation et dramatisation, surprotection et laisser faire. Mais n’oublions pas que la personne concernée ne doit pas être réduite à un objet de soins, être surprotégée et infantilisée dans les prises de décisions.»
Avec le virus, de nouvelles questions éthiques sont posées. Catherine Agthe conclut : «Ces questions agissent comme le balancier d’un funambule, inquiet à la fois des désirs affectifs et sexuels encore et toujours à reconnaître, mais aussi de désirs plus étendus afin de ne pas perdre l’humanité de la personne en situation de handicap.»
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