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Comment éviter le gymkhana social…
Quand les difficultés socio-économiques et sanitaires s’accumulent, les Suisses passent par tous les états du système social. Chômage, revenu minimum, demande d’AI : les usagers descendent un escalier qui aboutit le plus souvent à l’aide sociale. Ils y sont accueillis au son des régimes d’« activation », qui ont pour effet de rappeler aux usagers que l’aide n’est pas tout à fait gratuite. Le tout a lieu dans une atmosphère de suspicion générale. Ce qui est loin de constituer un terreau fertile pour se soigner et rebondir !
Une chose est immuable dans ce système, c’est que les « bénéficiaires » des assurances et des aides sociales doivent s’activer pour décrocher un appui. Les personnes âgées demandent des prestations complémentaires. Les working poor, une aide sociale d’appoint. Quant aux épiceries caritatives, elles font le plein de clients ces derniers temps. Des Suisses au bénéfice de l’aide sociale y font leurs achats, signe que cet appui financier n’est pas toujours suffisant pour vivre.
L’édifice de la protection sociale commence à piquer du nez. L’aide sociale était un moyen de faire face à une urgence. Elle se transforme peu à peu en en barrage contre la misère, dont les rivières en amont sont le manque de solidarité sociale, la précarité du travail, le chômage, les maladies psychiques. Le travailleur d’hier poinçonne aujourd’hui au guichet de l’aide sociale. Et l’ancien bénéficiaire de cette aide d’urgence est à l’AI.
Face au gymkhana social, l’idée du revenu universel mériterait d’être reconsidérée. Pour rappel, ce revenu garantirait à tous les citoyens les moyens d’une vie digne. Il ne serait lié à aucune condition. Ne nécessiterait donc aucune forme de contrôle. A ses bénéficiaires, il offrirait la quiétude. C’est peut-être le remède le plus nécessaire pour se remettre au travail.
Stéphane Herzog