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Comment articuler soins et spiritualité ?

Jeudi 28.02.2013
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La spiritualité a clairement quelque chose à voir avec les soins, et pas seulement dans les soins palliatifs. Par la collaboration pluridisciplinaire, la quête de sens permet de ne pas se laisser happer par l’absurde.

Par Thierry Collaud

Pendant longtemps, on a considéré que le spirituel était enclos et limité dans le religieux. Ceci impliquait un rapport au spirituel pensé uniquement dans le cadre de l’exercice d’une religion. Dans le domaine des soins, la laïcisation des soignants que l’on a observée à partir du milieu du XIXe siècle a conduit à considérer que la gestion du spirituel était la tâche d’intervenants bien spécifiques mandatés par les communautés religieuses : les aumôniers, et qu’elle n’était pas du ressort des soignants professionnels. Cette répartition des tâches a été fortement questionnée ces dernières décennies, en partie suite à la reconfiguration du religieux. L’appartenance confessionnelle n’étant plus évidente ou supposée telle, les aumôniers ont dû faire tout un travail de réflexion sur la spécificité de leur action dans le monde soignant. De leur côté, les soignants ont redécouvert qu’il n’était pas possible d’approcher l’humain, particulièrement dans des moments critiques de son existence, sans tenir compte d’une dimension spirituelle qui est présente en chacun et que la pratique religieuse ne fait que manifester sans en épuiser tous les aspects.

La mise en question de l’équation religieux = spirituel a posé la question de savoir qui est responsable du spirituel dans la prise en soin. Les aumôniers doivent-ils abandonner leur ancrage religieux pour devenir des spécialistes du spirituel ? Les soignants professionnels doivent-ils intégrer cette dimension dans leur accompagnement ? La réponse actuellement se dirige dans le sens d’une collaboration des divers acteurs soignants et de l’intégration des aumôniers au sein de l’équipe pluridisciplinaire. Tous les soignants doivent être sensibles au fait que ceux qu’ils rencontrent ont une dimension de leur être que l’on appelle la dimension spirituelle et que celle-ci mobilise une attention bien spécifique. L’aumônier est alors comme une figure de référence, celui ou celle qui a à la fois une expérience et des connaissances sur la spiritualité, mais aussi et peut-être surtout un enracinement spirituel. Ce sont là deux composantes qui permettent de cheminer avec les patients en demande implicite ou explicite d’accompagnement dans cette dimension. Les aumôniers sont aussi ceux qui peuvent rendre attentifs les autres soignants à ce qui se passe à ce niveau-là chez chacun d’entre nous.

Le sens pour se défendre contre l’absurde

Si on sait, ou on croit bien savoir, ce que sont les soins, la notion de spiritualité est beaucoup plus difficile à définir. On dira qu’elle est cette capacité de la personne d’être réceptive à quelque chose ou Quelqu’un qui la dépasse, qui la transcende. La spiritualité se vit principalement dans des communautés religieuses, c’est-à-dire dans des communautés qui ont une histoire souvent longue et riche et une pratique commune de cette ouverture à l’absolu. Mais la spiritualité peut se dire aussi dans cette capacité d’être ému par la beauté d’une fleur alors que l’on se croyait dans la situation la plus noire. Elle se dit alors comme désir et capacité de l’humain de constamment sortir de ce qui l’enferme et le sidère. La foi, les rites, les témoins clés dans une communauté sont des aides précieuses pour cela, mais ils ne sont jamais exclusifs, c’est pourquoi la prise en compte de la dimension spirituelle d’une personne va, pour un soignant, bien au-delà du fait de savoir si cette personne est catholique, protestante ou d’une autre religion. Elle doit être attentive, en particulier, à la manière dont le vécu du malade est rempli ou en manque de sens et d’espérance.

Trouver du sens, c’est être capable de ne pas se laisser happer par l’absurde. Celui-ci étymologiquement (ab-surdus) signifie que quelque chose ne résonne plus, n’émet qu’un son sourd, mat, comme une cloche fêlée. Sortir de l’absurde c’est retrouver l’harmonie, c’est-à-dire des liens de toute sorte qui nous permettent de vibrer avec les autres, l’univers ou Dieu. La vie, particulièrement dans ses moments les plus difficiles, est constamment en recherche de sens ou d’harmonie, en défense contre l’absurde. Ce n’est pas par hasard que ces réflexions sur la spiritualité comme ouverture et recherche de sens aient pris de l’ampleur dans le milieu soignant particulier que constituent les soins palliatifs. Quand la mort vient, peut-il y avoir encore du sens ? Les soignants qui travaillent dans ce domaine sont constamment surpris par ces personnes qui savent trouver des chemins pour ne pas se laisser happer par l’absurde. Ces soignants que des malades ont enseignés, formés au sens comprennent que la spiritualité n’est pas une prestation que l’on peut offrir et mesurer ou valider, mais qu’elle est fondamentalement ce qui surgit de la personne elle-même et qu’il faut faciliter, partager et accompagner sans jamais pouvoir la maîtriser.

La gratuité contre la performance

Peut-être qu’une des questions fondamentales que pose la spiritualité, avant d’être celle de savoir si Dieu existe, est celle de savoir ce qu’une personne peut espérer. On est bien là dans cette capacité de se projeter hors de soi et de recevoir ce qui vient. Le futur est de cet ordre, non maîtrisable complètement, mais pour une grande partie à recevoir comme le lieu de l’inattendu et de la gratuité.

La vision palliative implique une approche globale de la personne malade. Elle amène les soignants et les accompagnants à se rendre compte que vivre ce n’est pas simplement ne pas mourir, mais que c’est une capacité d’être, au-delà du biologique, qui peut se dire malgré ou en dépit de la maladie. Cet être en espérance ne porte pas sur un objet particulier, mais se décrit comme étant de l’ordre de l’expérience spirituelle, d’une ouverture à l’au-delà de soi. Il requiert des éléments comme la confiance, le témoignage de certains ayants trouvé du sens au-delà de l’absurde et le fait que quelqu’un croie en soi. Il est important que le malade puisse alors cheminer au contact de présences vraies, c’est-à-dire de personnes qui l’entourent en manifestant une acceptation inconditionnelle, de la compassion et de l’ouverture, autrement dit des personnes qui espèrent en lui au sens plein du terme.

Ces réflexions sur la spiritualité vont questionner de manière riche les soignants sur leur capacité d’accompagner les personnes dans cet espace où tout n’est pas programmé à l’avance et où il n’y a d’espérance que s’il y a une place pour la surprise. Il faut alors se demander si cette place à faire impérativement à l’inattendu et à la gratuité est possible dans nos structures de soins programmées pour être performantes…

Thierry Collaud, médecin et théologien, professeur de théologie morale, Université de Fribourg

La collection « Soins et spiritualité »

Le 1er mars 2013 a eu lieu au CHUV à Lausanne, une après-midi de conférences et de réflexion autour de l’articulation possible entre soins et spiritualité. Cette manifestation a été organisée par les éditions belges Lumen Vitae qui ont lancé une collection sur ce thème. Le comité de collection est composé de plusieurs personnalités de Suisse romande dont le Dr Stéphanie Monod, gériatre au CHUV qui a signé le deuxième des quatre premiers ouvrages publiés : « Soins aux personnes âgées. Intégrer la spiritualité ? » Le dernier ouvrage, venant de sortir, est lui aussi d’un auteur romand, Thierry Collaud, médecin et théologien-éthicien à l’Université de Fribourg : « Démence et résilience. Intégrer la dimension spirituelle » [1].

[1] Présentation de l’ouvrage sur cette page de REISO.

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