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Chaque année, une centaine de personnes aidées par le Service social de Lausanne doivent, faute de logement, résider à l’hôtel ou en pension. Dix d’entre elles donnent leur témoignage.
Sabrina recherche un logement stable depuis cinq ans. Laura et sa fille sont en colocation provisoire, mais ce provisoire dure depuis trois ans. Yves a partagé avec sa fille une chambre d’où il risquait quotidiennement d’être expulsé. Même muni de la garantie du Service social de Lausanne, Bernard voit les gérances lui fermer la porte au nez. Après avoir vécu six mois dans les abris de nuit, Serge vit dans une petite chambre d’hôtel depuis deux ans. Moritz a squatté les divans de tous ses copains. Tiffany et sa fille de 2 ans ont été confrontées aux refus répétés des gérances et logent dans une chambre d’hôtel.
Mais à l’hôtel ou en pension, impossible de cuisiner, impossible de déposer des affaires personnelles, impossible d’inviter un proche. Alors qu’elles sont déjà aux prises avec le chômage, les poursuites, des problèmes médicaux ou l’impossibilité de nouer les deux bouts à la fin du mois, ces personnes n’ont aucun « chez soi » pour se poser. Cette situation précaire est insatisfaisante pour les personnes elles-mêmes. Elle l’est tout autant pour les finances de la Ville de Lausanne qui a conçu un projet de logements modulaires.
La situation actuelle
- Dans près d’un cas sur deux, les personnes concernées vivent à l’hôtel ou en pension depuis plus d’une année.
- 15% d’entre elles y résident depuis plus de 3 ans.
- Prix moyen par nuit d’une chambre : 80 francs
- Supplément journalier au forfait RI en cas de relogement en hôtel/pension : 10 francs
- Coût annuel du relogement en hôtel/pension pour une moyenne de 100 bénéficiaires du Revenu d’insertion (RI) : plus de 3 millions de francs.
- Tous les 4 jours, un ménage lausannois est expulsé de son logement.
- Le Service social de Lausanne évite près de la moitié des expulsions en négociant des arrangements avec les gérances.
Le projet
- Construire 62 logements modulaires sur un terrain de la Ville disponible aux Prés-de-Vidy. Cette construction serait assurée par la Coopérative Cité-Derrière.
- Y accueillir des personnes actuellement en hébergement d’urgence ou à l’hôtel, ainsi que des jeunes à l’aide sociale s’engageant dans une formation.
- Leur offrir sur place un appui socio-éducatif.
- Ces hébergements relais pourraient être construits dès le printemps 2014 et ouvrir à la fin de l’année.
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