Pour partager les savoirs
et les expériences en Suisse romande
S'abonner à REISO
Cette enquête inédite sur l’école inclusive et la scolarisation des enfants les plus vulnérables est menée directement de l’intérieur par une professeure des écoles. Elle éclaire les dysfonctionnements du système scolaire et propose des solutions.
Les réformes aux intentions les plus nobles et formellement bien conçues pour favoriser la scolarisation de tous les enfants et leur réussite peuvent défaillir du fait d’une mise en œuvre approximative. Dans cette enquête inédite sur l’école primaire et la scolarisation des enfants les plus vulnérables, Sylviane Corbion dresse un état des lieux des dysfonctionnements du système scolaire, qui ont été criants durant la pandémie du coronavirus. Elle s’appuie pour cela sur des histoires de vie professionnelle d’enseignants du primaire dans des contextes sociodémographiques différents, sur ses expériences propres de professeure des écoles et sur les résultats de sa recherche doctorale.
Ce livre montre l’écart abyssal entre, d’un côté, les prescriptions et recommandations des politiques ministérielles, qui affichent le souci d’une école inclusive et bienveillante, et de l’autre, le travail des enseignants, peu formés, qui doivent faire preuve d’inventivité pour les élèves les plus vulnérables, dont les besoins éducatifs particuliers sont insuffisamment pris en compte.
Alors que la crise sanitaire est venue corroborer son travail, l’auteure contribue utilement au débat sur l’école inclusive et propose des principes d’action qui donnent à réfléchir et ouvrent de nouveaux possibles.
Sylviane Corbion est, depuis plus de vingt ans, professeure des écoles et enseignante spécialisée auprès d’enfants en situation de handicap, d’élèves en grande difficulté scolaire en Seine-Saint-Denis. Docteure en sociologie, elle poursuit ses recherches sur l’école inclusive et sur le « mal-être » des enseignants.
«L'école inclusive. Entre idéalisme et réalité», de Sylviane Corgion, Editions Erès, janvier 2021, 256 pages.
Une étrange pratique a été repérée dans le financement des prestations médicales en milieu carcéral. Alors que le pécule des détenus est légalement insaisissable, il est régulièmenent utilisé pour financer des frais médicaux ou dentaires.
Le 11 août 2020, le Tribunal cantonal vaudois a rendu un arrêt autorisant le prélèvement d’argent sur le pécule du détenu pour payer des factures de soins médicaux et dentaires. Interloqué, l’«Action maladie psychique et prison» du Groupe d’accueil et d’action psychiatrique (GRAAP) a sollicité l’avis de Me Kathrin Gruber, avocate, spécialiste FSA en droit pénal, membre de la Commission des droits humains de l’Ordre des avocats vaudois à Vevey.
En résumé, elle estime que l’Etat viole le principe de l’insaisissabilité du pécule des détenus lorsqu’il instaure un troisième compte « réservé », non prévu par la loi, sur lequel est versé une partie du pécule contre l’avis du détenu, pour financer les frais médicaux non couverts par l’assurance maladie et les primes d’assurance. L’Académie suisse des sciences médicales et la Société suisse des médecins ont préconisé la gratuité des soins médicaux en prison en vertu du devoir d’assistance de l’Etat envers les personnes détenues. L’Assemblée générale de l’ONU et le Conseil des Ministres européens ont également adopté cette position.
En fait, nous sommes choqués de voir régulièrement des patients-détenus payer de leur poche des soins médicaux ou dentaires. Sans parler de la qualité des soins dentaires où le traitement habituel est l’arrachage pur et simple de la dent, sans remplacement ! Ou du fait que les travailleurs sociaux, les curateurs en charge de dossiers de patients-détenus ne font pas appel aux prestations complémentaires de l’AI, alors même que ces patients seraient bénéficiaires de l’AI et que leur rente n’est que suspendue. L’analyse de Me Kathrin Gruber confirme que cette pratique n’est pas correcte.
Madeleine Pont, fondatrice du GRAAP
L’analyse juridique de l’arrêt du Tribunal cantonal vaudois, en ligne sur le site du GRAAP-Association
La Société suisse pour la politique de la santé (SSPS) vient de publier un utile petit guide de questions-réponses sur le vaccin contre le Covid. Elle rappelle que le vaccin n’est pas une obligation mais un acte de solidarité.
Les expert·e·s précisent que de nombreuses rumeurs infondées circulent autour de ces vaccins. Les analyses montrent qu’elles sont toutes dépourvues de base factuelle et scientifique. Ainsi par exemple, les rumeurs sur une prétendue modification de l’ADN, sur des réactions autistiques ou sur une supposée menace pour les personnes sujettes au rhume des foins sont sans fondement.
La société rappelle que le Covid a gravement touché des dizaines de milliers de personnes et provoqué des milliers de décès en Suisse. Face à cette situation, le débat entre les pros et les antis-vaccins a repris. Avec son petit guide, la SSPS tient à encourager la vaccination pour quatre raisons principales.
La SSPS est une plateforme neutre en matière de politique de la santé. Environ 1000 experts et parties intéressées des différents secteurs du système de santé, des milieux économiques, scientifiques, politiques et administratifs, des entreprises du marché des soins de santé ainsi que des organisations industrielles, professionnelles et spécialisées forment ensemble la SSPS en tant que réseau national indépendant.
Questions-réponses, 2 pages en format pdf
La Conférence suisse des institutions d’action sociale (CSIAS) prévoit une augmentation de 21% du nombre de personnes à l’aide sociale en Suisse.
Les conséquences économiques à long terme de la pandémie de Covid-19 sont difficiles à évaluer, mais il convient de partir du principe qu'une partie de la population subira des pertes à moyen et long terme et aura besoin de soutien. Parmi les groupes vulnérables figurent les chômeurs de longue durée, qui auront encore plus de difficultés à réintégrer le marché du travail en raison de la crise, et les travailleurs indépendants à faible revenu.
Certains de ces groupes dépendront de l'aide sociale ces deux prochaines années. Dans le scénario principal de son étude, la CSIAS estime que le nombre de personnes tributaires de l'aide sociale augmentera de 21 % ces deux prochaines années. Dans le domaine de l’aide sociale, cette situation engendrerait des coûts à hauteur de 821 millions de francs suisses.
L'association professionnelle nationale de l'aide sociale appelle le Conseil fédéral à poursuivre les mesures de soutien afin d’éviter une surcharge de l'aide sociale. Pour amortir la hausse prévue des cas dans l'aide sociale, elle estime par ailleurs que plusieurs mesures sont nécessaires. Dans les cantons, il est urgent de mettre en place des mécanismes de partage des charges efficaces entre les communes. En ce qui concerne l'assurance-chômage et invalidité, un soutien et une coopération plus étroite sont nécessaires pour éviter un transfert supplémentaire vers l'aide sociale.
Pandémie de Covid-19. Bilan actuel et défis à venir pour l’aide sociale, Document d’analyse, Conférence suisse des institutions d’action sociale, janvier 2021, 13 pages.
La centrale nationale de coordination des addictions Infodrog vient de publier un nouveau document à destination des professionnel·le·s. Il évoque le mélange des médicaments et de l’alcool.
Quels médicaments les jeunes consomment-ils ? Quels sont les mélanges particulièrement dangereux ? Créée en collaboration avec Addiction Suisse et le Centre zurichois de prévention de l’abus de drogue, la fiche d’information destinées aux professionnel·le·s des addictions apporte des réponses à ces questions d’actualité. Entre 2006 et 2018, le nombre de garçons de 15 ans ayant déjà absorbé des médicaments à des fins récréatives a en effet presque triplé, passant de 1,6% à 4,5%, selon les chiffres rapportés en introduction.
Ce document de cinq pages informe notamment sur le type de médicaments consommés à des fins récréatives, ainsi que sur les dangers, parfois mortels, liés à certains mélanges. L’attention des professionnel·le·s est également attirée sur le risque de dépendance psychique et physique à certains produits. Enfin, la prévention spécifique en fonction du groupe cible, l’intervention précoce et la réduction des risques y est abordée.
Une autre fiche d’information, vulgarisée et plus succincte, est également à la disposition des professionnel·le·s pour être remise aux consommateur·trice·s.
Cet essai propose une lecture sociologique des innovations managériales en cours.
Ces innovations tendent à faire oublier les véritables objectifs des employeurs : continuer à mettre en œuvre la subordination des salariés, seule garantie de leur exploitation « légitime ». L’auteure décrypte la capacité patronale à faire renaître, sans cesse, sa domination, afin de préserver, voire sublimer, un lien de subordination qui prend une forme de plus en plus personnalisée, intrusive et délétère. Elle compromet toute capacité collective des salariés à s’emparer des véritables enjeux du travail.
Des directions de ressources humaines « bienveillantes » et préoccupées du « bonheur » de leurs salariés aux « entreprises libérées » par leur leader, en passant par l’esprit start-up et l’offre éthique, l’auteure analyse tous ces faux-semblants qui paralysent l’intelligence collective et menacent l’avenir du monde.
Danièle Linhart est sociologue, directrice de recherches émérite au CNRS. Elle a publié de nombreux livres, dont La comédie humaine du travail (Prix de l’écrit social 2015), Perte d’emploi, perte de soi (Erès 2002, rééd. 2009), Pourquoi travaillons-nous ? (Erès, 2008), Travailler sans les autres ? (Le Seuil, 2009), La modernisation des entreprises (La Découverte 1994, rééd. 2010).
«L'insoutenable subordination des salariés» de Danièle Linhart, Editions Erès, Collection sociologie clinique, janvier 2021, 288 pages.
Manger est un acte vital et complexe qui nécessite un apprentissage mobilisant de multiples compétences. On considère que 13 à 50% des enfants au développement typique rencontrent des difficultés avec l’alimentation. Un chiffre qui grimpe à plus de 80% chez les enfants avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA), dont les particularités sensorielles influencent et complexifient la construction de leur comportement alimentaire.
Destiné aux parents, aux aidant·e·s et aux professionnel·le·s, ce livret documente les particularités sensorielles observées chez les enfants avec un TSA et leur implication sur l’acceptation des aliments. Avec six chapitres :
Travail réalisé par Anne-Claude Luisier à l’Institut Paul Bocuse, dans le cadre d’un doctorat de l’Université Claude Bernard Lyon 1, en cotutelle avec l’Université de Fribourg, édité par le Groupe Apicil, collection Nutrition et santé
Par Dr Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
Pour le médecin qui comme moi a fait ses études il y a plusieurs décennies et sait ce que représente historiquement la Mayo Clinic, haut-lieu de la « grande » médecine scientifique, c'est une surprise de voir sortir de cette institution un manuel sur les apports possibles de méthodes dites complémentaires à la pratique classique, celle enseignée en faculté. Personnellement, je le salue. Même quand j'étais, comme médecin cantonal, un « gardien de l'orthodoxie médicale », j'ai voulu résister à toute chasse aux sorcières.
Cette traduction française, qui a eu un soutien de la Fondation Leenaards notamment, bénéficie d'une préface de Pierre-Yves Rodondi, bon connaisseur du domaine qui dirige maintenant la formation en médecine de famille à l’Université de Fribourg. Extrait: « Cet ouvrage n'a pas pour objectif de séparer le bon grain de l'ivraie. Les pratiques médicales évoluent ; dans la diversité des thérapies, la recherche a montré que certaines amènent des bénéfices clairs [...] La médecine intégrative diversifie et complète la boîte à outils à disposition. Lors d'un voyage d'étude à la prestigieuse Clinique Mayo, j'y ai découvert comment, par exemple, l'acupuncteur travaille avec le gastroentérologue ou le chirurgien, sans a priori négatif. » C'est dans ce sens, explique le directeur de publication, le prof. Bauer, qu'on parle maintenant de médecine intégrative plutôt qu'alternative.
Titres de quelques grands chapitres : Au centre des soins : nutrition, exercice, prévention du stress; Techniques corps-esprit (relaxation, méditation, biofeedback, hypnose); Chiropraxie et ostéopathie; Acupuncture; Plantes et compléments alimentaires. Au début de chaque chapitre, un « Rendez-vous avec le/la Dr... », un-e praticien-ne du domaine à la Mayo Clinic. Un chapitre présente la manière dont les méthodes complémentaires (souvent associées entre elles) peuvent apporter d'utiles contributions dans la prise en charge de pathologies notoirement difficiles : arthrose, polyarthrite rhumatoïde, fatigue chronique, douleurs chroniques, fibromyalgie, côlon irritable entre autres.
C'est un ouvrage substantiel, avec une présentation aérée, fait de sections courtes, de nombreux sous-titres permettant de s'orienter facilement. A noter une absence qui surprendra (en tout cas de ce côté de l'Atlantique) : aucune mention de l'homéopathie. Ce Guide aura utilement sa place au cabinet du médecin « conventionnel » qui entend mener son activité dans un sens holistique, avec un éventail large de préoccupations.
«Guide de médecine intégrative de la Clinique Mayo. Quand la médecine conventionnelle s'allie à la médecine complémentaire», Brent A. Bauer (Ed.), préface de Pierre-Yves Rodondi, Chêne-Bourg: Éditions Planète Santé, 2020, 341 pages.
Lire aussi «Les médecines complémentaires à l’uni et à l’hôpital», de Pierre-Yves Rodondi et Bertrand Graz, REISO, Revue d'information sociale, mis en ligne le 3 mai 2012.
L’Association professionnelle pour l’éducation sociale et la pédagogie spécialisée Intégras a publié un guide encourageant les professionnel·le·s à réfléchir sur leur pratique et sur le lien entretenu avec leurs jeunes bénéficiaires en temps de crise.
Et si les institutions et leurs professionnel·le·s prenaient quelques instants pour lever le nez du guidon ? C’est ce à quoi invite Intégras, l’Association professionnelle pour l’éducation sociale et la pédagogie spécialisée, dans son guide « Une respiration en temps de crise ». Publiées juste avant Noël, les six pages du livret donnent des « impulsions éthiques pour le travail relationnel en situation de crise », principalement sous forme interrogative. Cette publication a été élaborée avec la participation de 24 institutions à l'échelle nationale.
Parmi les questions encourageant à réfléchir sur le lien avec les jeunes bénéficiaires figurent par exemple :
D’autres interrogations encouragent à questionner la pratique des travailleurs et travailleuses sociales :
Une réflexion au niveau de l’institution est aussi promue. Les impulsions énoncées dans cette section portent sur la culture interne, les possibilités de soutien, les champs de tension et les perspectives. Enfin, le document contient une proposition de procédure pour initier une réflexion éthique.
Le Covid-19 a fait oublier les principes de base de l’autodétermination des personnes en situation de handicap. Catherine Agthe, sexo-pédagogue spécialisée, a partagé ses réflexions dans la revue Insieme de décembre 2020.
«Les éducateurs disent que nous, les résidents, on est vulnérables et ils veulent pas prendre des risques. Mais je sais qu’ils sortent, ils vont voir leurs amis, ils vont dans leurs familles. Nous, on peut jamais sortir à cause du virus, c’est vraiment pas juste, parce que moi je fais rien de dangereux!»
En fait, la reconnaissance des couples et de leurs intimités dans le cadre de la vie institutionnelle a été mise à rude épreuve pendant la pandémie. La sexo-pédagogue rappelle que, «au vu de la nature du handicap et de la sexualité humaine, la marge de manœuvre dans l’accompagnement de la personne handicapée se situe entre banalisation et dramatisation, surprotection et laisser faire. Mais n’oublions pas que la personne concernée ne doit pas être réduite à un objet de soins, être surprotégée et infantilisée dans les prises de décisions.»
Avec le virus, de nouvelles questions éthiques sont posées. Catherine Agthe conclut : «Ces questions agissent comme le balancier d’un funambule, inquiet à la fois des désirs affectifs et sexuels encore et toujours à reconnaître, mais aussi de désirs plus étendus afin de ne pas perdre l’humanité de la personne en situation de handicap.»
Découvrir le magazine Insieme
Recension par Jean Martin
L’Arbre-monde de l’écrivain américain R. Powers, très préoccupé par la dégradation de l’environnement et de la biodiversité, est une fiction inspirée par des démarches militantes aux Etats-Unis dans les années 1980-1990. Une épopée qui a reçu le Prix Pulitzer 2019.
Ce roman suit les parcours de neuf jeunes gens qui s’engagent suite à des événements de vie divers. Parmi eux : l’arrière-petit-fils d’immigrants norvégiens dans l’Iowa au XIXe siècle, une ingénieure qui fait carrière dans une multinationale, fille d’un immigré de Shanghai, un sociologue thésard, un vétéran du Vietnam, une fille charismatique qui abandonne ses études, une botaniste et chercheuse qui a découvert les vertus et propriétés des arbres. Quand elle explique qu’ils communiquent entre eux, voire ont une « intelligence », elle fait penser à Peter Wohlleben, le réel auteur de « La vie secrète des arbres » dont on sait le succès. Il y a aussi un génie de l’informatique qui fait fortune dans les jeux vidéo, sorte de rappel, en toile de fond, de ce qu’un nombre croissant d’entre nous vivent en mode virtuel.
D’abord, Powers décrit individuellement les protagonistes, leurs enfance et famille, études, emplois. Puis comment chacun·e part vers l’Ouest et se retrouve dans la résistance à l’abattage de la forêt séculaire. Par des engagements forts fondés sur la non-violence, ils obtiennent quelques succès: ainsi, le couple qui prend une résidence de deux semaines en principe sur une plateforme bricolée à 60 mètres de haut dans un séquoia géant, « patriarche » exemplaire, et qui va finalement y vivre dix mois avant que l’obstination des bûcherons et de la police ne les déloge.
Déçus, frustrés de la non-écoute et de la brutalité des exploitants comme des autorités (pour qui croissance quantitative et efficience sont les critères déterminants indiscutables et l’utilité toujours à maximiser), ils ont eux-mêmes quelques actions violentes (dont un incendie qui entraîne la mort d’une des leurs) avant de se disperser. On les retrouve vingt ans plus tard : certains réintégrés dans « le système », d’autres marginaux. Par (mal)chance, le FBI tombe sur une trace, remonte à certains qui sont incarcérés mais ne regrettent rien. Tous se souviennent.
Quelques extraits : « La richesse a besoin de barrières [et l’Amérique n’en veut pas]. Il ne reste rien sur le continent pour seulement suggérer ce qui a disparu. Tout est remplacé à présent par des milliers de kilomètres de fermes et de jardins contigus. Le sol se rappelle, un peu plus longtemps, les forêts disparues. » A propos des possibles capacités des arbres : « Qu’est-ce qui est le plus dingue [incroyable] : des plantes qui parlent ou des humains qui écoutent ? » Ou encore : « Nous ne sommes pas équipés pour percevoir les lents changements de fond. On peut fixer l’aiguille des heures sans la quitter des yeux, et pas une fois on ne la voit bouger. »
L’Arbre-monde tient en haleine. Très bien informé des choses de la nature, l’auteur offre une fresque de vies vécues, de choses réalisées, de réflexions psychologiques et philosophiques substantielles, dans un pays où le (néo-)libéralisme n’a accepté jusqu’ici que tellement peu de limites à l‘exploitation sans scrupule du milieu de vie. « Tous [ces jeunes gens] essaient d’écoper l’océan du capitalisme avec une capsule de gland », écrit Powers.
Une bonne fiction qui permet de mieux appréhender l’urgence de changements, avec des enjeux qui survivront au Covid quand le vaccin nous aura aidés.
L’Arbre-monde, Richard Powers, Paris : Le cherche midi, 2019, 741 pages. Traduction par Serge Chauvin. Désormais en poche 10/18
SantéPsy.ch, MOICMOI et Radix publient «Promouvoir la santé psychique des adolescent-e-s à l’école et dans l’espace social», un document de référence pour les professionnel·le·s.
Ce document est le résultat d’un travail effectué entre mars 2019 et juin 2020 sur mandat de la campagne latine santepsy.ch consacrée aux adolescent·e·s, de la Commission de prévention et de promotion de la santé des cantons latins (CPPS), du projet romand #MOICMOI et du programme MindMatters par le biais de RADIX, la Fondation suisse pour la santé. Il poursuit quatre objectifs principaux.
Auteure : Gilberte Voide Crettenand
Ce document est disponible en version papier et en version électronique.
Télécharger le Cahier de référence
Rencontre en visioconférence avec les artisan·e·s de l’ouvrage collectif «Accessibilité et participation sociale» paru aux éditions IES de la Haute école de travail social Genève.
Le 2 février 2021 à 17h30 en ligne. Gratuit sur inscription