Pour réunir les savoirs
et les expériences en Suisse romande
S'abonner à REISO
Au moins 570 000 habitant(e)s de Suisse se trouvaient dans une situation financière critique en 2008. En 2011, 41% des ménages de la plus basse classe de revenus ne pouvaient pas faire face à des dépenses inattendues de l’ordre de 2000 francs. Un imprévu ou un revenu insuffisant risquent de les faire basculer dans le surendettement et les obliger à vivre avec le minimum vital.
Après les constats sur l’ampleur, les causes et les conséquences du surendettement, Caritas demande que la prévention de l’endettement et de la pauvreté soit renforcée. Afin de remédier aux conséquences négatives du surendettement, l’œuvre d’entraide exige un renforcement de la consultation sociale et de la consultation en matière de désendettement.
Position en format PDF
Ils travaillent, gagnent leur vie, mais leurs salaires ne leur permettent pas à la fin du mois de joindre les deux bouts. L’aide sociale liée à la pauvreté soutient environ 4’800 personnes en Valais (en progression de 20% depuis 2010), soit 1,5% de la population. Parmi elles, 930 sont considérées comme working poors. C’est le taux le plus bas des cantons romands.
Derrière la froideur des chiffres, Canal9 a rencontré ces personnes qui se cachent dans l’anonymat ainsi que les acteurs de l’action sociale, avec une interview de Simon Darioli, responsable de l’action sociale, et les associations qui œuvrent quotidiennement afin d’aider moralement, financièrement et matériellement les plus démunis.
Réalisation : Canal9/Kanal9 - Fabien Gillioz (journaliste) - Julien Maillard (réalisateur) En partenariat avec le Département valaisan de la santé, des affaires sociales et de la culture (DSSC).
Ce numéro explore l’implication croissante de firmes privées dans la procédure d’asile : hébergement, encadrement, certaines étapes de la procédure, soins, détention, sécurité, renvois, etc. Une délégation de compétences qui pose la question du type de contrats passés entre l’Etat et les firmes privées, de la nature des prestataires mandatés (but lucratif ou non-lucratif), de leurs compétences et du contrôle de leurs activités dans la mesure où ils effectuent des tâches de service public et qu’ils touchent une population particulièrement vulnérable.
Nous vous invitons en particulier à lire l’article rédigé pour Vivre Ensemble par la chercheuse Claire Rodier. Le contrôle des frontières, un mirage aux enjeux humains et financiers propose une nouvelle dimension à l’analyse critique classique des politiques migratoires dissuasives. Une dimension où les intérêts de l’industrie de l’armement et de l’Agence européenne de contrôle des frontières Frontex convergent, où il est stratégiquement rentable de perpétuer le mythe d’un possible verrouillage physique des frontières. Ceci, au prix de milliers de vies humaines, et au mépris du droit fondamental de chercher protection dans un autre pays.
Membre du GISTI (groupe d’information et de soutien des immigré.e.s, Paris) et du réseau euro-africain Migreurop, Claire Rodier a récemment publié "Xénophobie Business" aux éditions La Découverte.
Cette nouvelle partie du site internet de la Ville de Lausanne donne accès à la présentation de services - communaux ou partenaires - actifs dans le domaine social et à la présentation de nombreuses prestations. Celles-ci sont classées par domaine d’intervention, par nature, prix ou encore selon le type de bénéficiaires auxquels elles s’adressent. Près de 300 prestations sociales et sanitaires sont d’ores et déjà regroupées et indexées dans cet outil de recherche thématique.
Toutes les prestations présentées sont accessibles aux Lausannois·es et deux tiers d’entre elles sont accessibles pour les habitant·e·s de l’agglomération et/ou du canton de Vaud.
Afin d’enrichir ce contenu et d’accroître la visibilité des prestations sociales et sanitaires, qu’elles soient publiques ou octroyées par des associations/fondations/coopératives, cette plateforme autorise l’accès à des éditeurs externes, institutions actives dans le domaine et qui souhaiteraient y ajouter et y indexer leurs prestations. L’insertion de ces offres est gratuite.
Pour participer et ajouter les prestations de votre institution sur cette plateforme, prenez contact avec le Service social de Lausanne, votre compte éditeur sera créé et vous vous verrez remettre les accès et informations utiles vous permettant de publier vos pages.
La Plateforme en ligne
Rédaction: David Bourgoz, Florence Merenda, Cécile Delhumeau-Cartier, Simone Walser, Lorenz Biberstein et Martin Killias.
Avec trois parties principales :
Une discussion générale avec le point de vue du Délégué aux violences domestiques, David Bourgoz, termine l’étude.
L’étude en format pdf
Des étudiants en médecine se sont questionnés en découvrant l’anatomie humaine au début de leur cursus. Confrontés au corps mort, ils ont voulu réfléchir au sens à donner à leur vécu de cette expérience. Rapidement, ils ont compris que ce n’était que la première étape d’un face à face avec la mort qui les accompagnera durant toute leur carrière médicale.
Ils ont décidé de mieux se préparer à soigner et accompagner les patients jusqu’au bout de la vie en partageant des vécus singuliers. Leur réflexion s’est traduite par la création de ce recueil de textes. Etudiant en médecine, aumônier, infirmière, médecin, professeur : ici chacun est avant tout un être humain.
Doctors and Death, confronted with dying patients est un projet de la swimsa, l’Association Suisse des Etudiants en Médecine. Cette démarche, qui répond à un réel besoin, vise à reconnaître et légitimer le vécu des étudiants vis-à-vis de la mort, en vue de les aider à développer une pratique médicale en adéquation avec les besoins du patient et les leurs.
Pour plus d’informations : Marc-Antoine Bornet : – 079 475 77 09
Site internet de Doctors and Death
Dans son rapport au Grand Conseil sur le postulat 2083.10 Eric Collomb/Eric Menoud, le Conseil d’Etat du canton de Fribourg fournit une analyse détaillée des données actuellement disponibles sur le surendettement. Et un chiffre en particulier : le surendettement ne concerne pas particulièrement les jeunes, comme on le pensait, mais toutes les tranches d’âges. En fait, selon des enquêtes de terrain, c’est la période comprise entre 30 et 50 ans qui serait la plus délicate sur ce plan.
Le rapport résume les mesures actuellement en place dans le canton et fait des comparaisons avec d’autres plans cantonaux.
Sur la base de ces données, le Conseil d’Etat a décidé de renforcer le dispositif en place et de définir un plan d’action sur 4 ans, soit de 2013 à 2016. Les mesures à prendre touchent toute la population fribourgeoise puisque selon les conclusions du rapport, personne n’est à l’abri d’un surendettement.
Le rapport en format pdf
Trente et un autrices et auteurs suisses, toutes générations et toutes origines régionales confondues, viennent de rencontrer des personnes recevant l’aide d’urgence, des sans-papiers ou des requérant.e.s d’asile dont la demande a été rejetée.
Ils ont prêté oreille à leur histoire et, aujourd’hui, leur donnent une voix. Ils parlent « à leur place. »
De ces rencontres sont nés des portraits aussi différents et divers que les personnes qui y ont participé.
Cet ouvrage n’est ni un pamphlet contre la psychiatrie américaine et ses classifications, ni un panégyrique. Il a l’ambition de donner au lecteur la possibilité de se forger son propre avis à travers une histoire foisonnante et une actualité agitée, relatée avec humour et précision par l’auteur. Un livre captivant qui se lit comme un roman.
« Michel Minard connaît bien mieux l’histoire des diagnostics psychiatriques américains que je ne la connais moi-même. J’ai pourtant étudié ces diagnostics pendant trente-cinq ans de ma vie professionnelle et j’ai personnellement joué un rôle dans leur évolution. Sa connaissance de petits détails reflète ses étonnantes compétences de détective et son appétit insatiable pour la lecture. Dans cette masse de données, son habileté à repérer et à tirer au clair les thèmes les plus importants témoigne de sa maîtrise de la théorie, mais aussi de l’ampleur de son expérience concrète de la pratique psychiatrique.
L’histoire qu’il nous raconte est émaillée de personnages pittoresques et de nombreuses anecdotes, parfois drôles, parfois tristes, mais toujours révélatrices. Il ne dépeint pas une psychiatrie parfaite, mais toujours une psychiatrie humaine, vivante et intéressante, inscrite dans les grands mouvements de l’histoire des États-Unis.
Ce livre passionnant est à la fois tout à fait accessible aux lecteurs non spécialistes et profondément enrichissant pour les professionnels de la santé mentale. Il n’est à aucun moment dogmatique et il permet au lecteur de se forger sa propre opinion, une fois les faits connus. Ce qui ne l’empêche pas de prendre position, ici ou là, mais jamais de manière arrogante ou définitive. Vous allez vous régaler ! »
Allen Frances, psychiatre américain, artisan du DSM-IV
Michel Minard est psychiatre honoraire des hôpitaux, engagé dans la formation initiale des étudiants du secteur social et dans la formation continue des professionnels de la psychiatrie et du médicosocial. Il est membre du comité de pilotage du projet de recherche pluridisciplinaire c2sm (Classification des catégories en santé mentale) financé par la région Aquitaine. Il est codirecteur de la collection « Des travaux et des jours » et corédacteur en chef de la revue Sud/Nord, folies et cultures, aux Éditions érès.
Site internet des Editions érès
Campagne vaudoise, crépuscule des années 80. L’adolescence de Jack et de ses potes se consume au rythme des bières et des mégots de joints. Des potes et des joints, il ne restera bientôt que des cendres.
Ils sont tous morts, tués par les illusions de l’argent facile, par les mirages thaïlandais, par les différentes nuances de blanche et par la silhouette furtive d’une âme sœur.
L’anesthésie se généralise, de la tête au cœur, et l’âme flotte, se dissipe, puis se rend.
Antoine Jaquier est né en 1970. Ils sont tous morts est son premier roman.
Editions L’Age d’Homme
A la fois biographie d’un homme, l’abbé Cornelius Koch, et essai d’histoire contemporaine, ce livre nous plonge au cœur de trente années (1971-2001) d’évolution de la politique d’asile en Suisse et met l’accent sur les mouvement de citoyennes et de citoyens en faveur des réfugiés et des sans-papiers.
Cornelius Koch, enfant issu d’une famille émigrée en Roumanie au XIXe siècle, arrive en Suisse après la Seconde Guerre mondiale avec ses parents, son frère et sa sœur. Il fait ainsi l’expérience du déracinement et de l’exil dans sa propre chair. Suite au suicide de sa mère, Cornelius Koch décide de devenir prêtre. Grâce à des rencontres de personnes engagées dans des luttes sociales et politiques, il va mener un combat - collectivement enraciné - pour l’humanité et la justice envers les réfugiés et les sans-papiers en Suisse et au niveau international.
« Il revendiquait l’espoir pour ceux qui n’en ont pas, un espoir toujours concret : l’asile, des places de travail et, surtout, la solidarité. Il se battait pour la plus petite somme, mais il allait de l’avant, que les autres le suivent ou non. Il a donné une âme à la résistance contre l’injustice ; son engagement était politique. Cornelius Koch fut un contemporain exigeant et tenace. Ce qu’il dénonçait n’a pas disparu avec sa mort. L’impulsion qu’il a donnée doit donc être entretenue et poursuivie. Ce livre devrait y contribuer. »
Adolf Muschg, écrivain
En vente dans toutes les bonnes librairies
Pour lire des récits et entendre des voix « à la croisée des âges ».
Ces récits sont le fruit de rencontres et d’échanges entre des jeunes issus d’une classe d’un gymnase de Lausanne et un groupe de personnes âgées résidant en EMS.
En partage des souvenirs, des parcours et des expériences de vie que les jeunes ont recueillis pour les restituer ensuite par l’écriture et par la lecture de textes auprès de leurs aînés.
Ce projet de médiation culturelle, conçu et mené par Céline Cerny, a permis une rencontre entre générations, pour réfléchir ensemble à l’écriture du souvenir et à la valeur d’une mémoire collective et vivante.
Environ 17% des enfants et adolescents doivent être considérés comme en surpoids ou obèses. Il existe certes des écarts sensibles entre les cantons et les communes. Toutefois, les différences socio-démographiques sont particulièrement marquées : les enfants dont les parents ont un niveau de formation inférieur sont deux à quatre fois plus touchés par le problème de surpoids que les enfants dont les parents ont suivi des études supérieures.
De manière générale, il ressort que le surpoids est certes un peu plus fortement répandu dans les grandes villes et les cantons plutôt urbains que dans les régions rurales, même s’il y a, dans ces dernières aussi, des proportions considérables d’enfants et d’adolescents en surpoids.
L’analyse montre également que la tendance à long terme d’accroissement du nombre d’enfants et d’adolescents en surpoids se stabilise. Dans l’ensemble, l’« épidémie de surpoids » infantile a cessé de progresser.
Le rapport en format pdf
Une question hante l’histoire de la ville : comment affirmer un ordre commun tout en respectant les différences constitutives de la richesse urbaine, différences de cultures, de moyens, de convictions ou encore de rythmes ? Les réponses apportées à cette question se sont profondément modifiées au fil des dernières décennies, passant d’un modèle fondé sur la rationalisation de l’organisation spatiale et le traitement homogène des populations à des modèles fondés sur l’affirmation de la diversité et de la mixité, contrepoints d’une centralité renouvelée.
Comment s’est opérée cette évolution ? Assiste-t-on à l’émergence d’une ville véritablement plurielle ou alors à la production de formes inédites d’exclusion et de domination ? Pour aborder ces questions, De la différence urbaine se penche en détail sur l’histoire et le présent du quartier des Grottes. Situé au cœur de Genève, ce quartier a été, dans les années 1970, la scène genevoise des luttes urbaines qui ont mis en question, dans toute l’Europe, les présupposés de l’urbanisme fonctionnaliste.
L’enquête montre comment les critiques élevées à l’époque ont peu à peu pénétré l’ordre matériel et institutionnel de la ville transformant en profondeur les conditions du débat urbain. De la différence urbaine conjugue le regard de l’architecte et du sociologue afin de proposer une description riche et dynamique du phénomène urbain. Alliant écriture, photographie et cartographie, l’ouvrage offre une véritable archéologie des débats urbains contemporains et une pratique renouvelée de la critique urbaine. Il invite à une pensée de la différence urbaine comme ouverture des possibles par l’expérience et l’invention urbanistique.
Avec les contributions de Cristina Bianchetti et Marc Breviglieri.
Cet ouvrage est le fruit d’une rencontre entre des architectes et des sociologues partageant une envie commune d’interroger ce qui fait le grain de la ville. Du côté des architectes, se trouvent Elena Cogato Lanza (École polytechnique fédérale de Lausanne), Cristina Bianchetti (Polytechnique de Turin) et Barbara Tirone (EPFL). Du côté des sociologues, Marc Breviglieri (HETS-Genève et EHESS Paris), Luca Pattaroni (EPFL) et Mischa Piraud (Fondation Braillard Architectes, Genève et EPFL). Trois à trois – match nul pourrait-on penser, mais de fait un enchevêtrement de savoirs, de sensibilités et de convictions contrastées s’est développé, où peu à peu le sociologue s’est mis à penser en architecte et l’architecte en sociologue. Confrontés à la singularité du quartier des Grottes, ils ont été tour à tour séduits et agacés, amenés à repenser leurs partis pris sur l’accessibilité universelle des espaces publics ou encore le bien-fondé de la convivialité. L’enquête est ainsi devenue le laboratoire d’une critique urbaine renouvelée, basée sur une pensée socio-architecturale de la ville.
Les personnes en situation de risque de pauvreté ou de privation matérielle déclarent plus souvent que les autres un état de santé qui n’est pas bon et elles sont plus nombreuses à renoncer à des soins pour des raisons financières. Celles qui renoncent à des soins pour raison financière sont aussi en moins bonne santé. Ces résultats ressortent des données 2011 de l’enquête sur les revenus et les conditions de vie (SILC) des ménages en Suisse.
Ainsi, en 2011, 4,7% de la population résidante de 16 ans et plus a renoncé pour des raisons financières à une consultation chez le médecin ou chez le dentiste, au moins une fois sur une période d’une année. La grande majorité a renoncé à consulter un dentiste (4,0%, contre 0,3% pour les consultations médicales et 0,4% pour les deux), dont les traitements ne sont pas couverts par l’assurance obligatoire des soins.
À l’instar du surpoids et de l’obésité, la santé bucco-dentaire reste un marqueur d’inégalités sociales dès le plus jeune âge. Si la situation s’améliore nettement depuis vingt ans, des disparités selon le milieu social des parents se sont maintenues tant sur l’état de santé bucco-dentaire que sur le recours au dentiste.
En 2006, à l’âge de 6 ans, 3 enfants d’ouvriers sur 10 ont eu des caries contre seul 1 enfant de cadres sur 10. Autre constat : les enfants d’ouvriers consultent moins souvent le dentiste. Selon l’enquête Handicap-Santé 2008, parmi les 5-15 ans, 6 enfants d’ouvriers ont eu recours à un dentiste dans l’année contre 8 enfants de cadres sur 10. Rappelons que la la Haute Autorité de santé préconise une visite annuelle chez le dentiste dès l’apparition des dents de lait.
Source : Pratiques en santé
L’étude en format pdf
Les pionniers n’ont jamais la tâche facile
Le commentaire de Jean Martin, membre de la Commission nationale d’éthique
Le dernier bulletin de l’Académie suisse des sciences médicale est consacré aux soins palliatifs, aujourd’hui promus par l’OMS, une stratégie nationale suisse et des programmes cantonaux. Sujet très important dans une société où moins de 20% des personnes ont la chance de mourir à domicile alors que, avec un niveau adéquat de tels soins, ce pourrait être 80%. Pourtant, le nécessaire changement de paradigme et de mentalité se fait très lentement. « L’acharnement thérapeutique en fin de vie est toujours fréquent, ce qui représente un problème autant éthique que pratique », dit le professeur lausannois Gian Domenico Borasio.
En France, Didier Sicard, ancien président du Comité national d’éthique, a dirigé une commission qui a publié à fin 2012 un rapport sur la fin de vie. Ses conclusions peuvent être dites dévastatrices : « Nos auditions ont mis au jour le malaise, voire la colère des citoyens ; de nombreuses situations de fin de vie ne sont pas correctement appréhendées (…) La recommandation première est de donner la plus grande importance aux paroles et aux souhaits des malades en fin de vie ». En effet, malgré les changements entérinés quant au principe, par la loi Leonetti de 2005 notamment, le corps médical traîne massivement les pieds pour adopter des pratiques qui amélioreraient clairement la qualité de la vie dans sa dernière phase – tout en la prolongeant de plusieurs mois, par rapport à l’acharnement, dans des études randomisées. Aux Etats-Unis, pourtant très sensibles à l’autonomie du malade, les médecins continuent souvent à refuser de dire au patient que le pronostic est mauvais et qu’il va mourir.
J’y pensais en lisant l’autobiographie (1) de notre compatriote Elisabeth Kübler-Ross (1926-2004), mondialement connue pour s’être battue avec courage et persévérance pour une approche de la mort plus ouverte et plus humaine. Elle a décrit cinq stades chez la personne en fin de vie : déni, colère, marchandage, dépression, acceptation. Emigrée aux Etats-Unis, devenue psychiatre un peu par hasard, elle pratique son métier en mettant un accent déterminant sur le contact, l’écoute, l’empathie. Elle travaille avec des mourants et mène avec eux des séminaires à succès – suscitant des critiques de la part de confrères qui prétendent qu’elle « exploite » les patients. S’intéresse ensuite beaucoup aux expériences de mort imminente et, lors de l’émergence du sida au début des années 1980, travaille avec ces malades irrémédiablement condamnés à l’époque. Ces pratiques avec des médiums sortent du cadre médical usuel et l’ont rendue « suspecte ». Tout en n’ayant pas la moindre compétence dans ce domaine, je suis certain que cela n’autorise pas à la discréditer ; elle a été une pionnière remarquable. Quelques citations :
On sait que la grandeur des pionniers, dans tous les domaines, ne leur est souvent accordée qu’à titre posthume. Aujourd’hui pourtant, de nombreux professionnels ont encore trop de difficultés à « accepter la défaite » et à oeuvrer avec le patient pour que sa fin soit la plus libre de douleur, sereine et riche de relations.
1. Kübler-Ross E. The Wheel of Life – a Memoir of Living and Dying (ce qui fait écho au titre de son livre le plus fameux “On Death and Dying” de 1969). New York : Touchstone, 1997.
Le document de l’ASSM en format pdf
Cette étude inédite, signée par un médecin de famille de très grande expérience, propose d’analyser le comportement en fonction de l’ordre de naissance des enfants.
Un livre vivant, étayé de témoignages et de cas concrets, qui aide les parents à mieux comprendre la place de chacun dans la famille.
Un ouvrage aussi pour les adultes ou adolescents souhaitant comprendre et mieux gérer leurs relations familiales.
2e édition revue et augmentée.
Site internet des Editions Favre
ASSC CFC, Infirmier/-ère niveau I, Aide soignant/-e, Aide en soins et accompagnement AFP, Bachelor of Science en soins infirmiers HES, Infirmier/-ère dipl. ES… Si vous ne vous y retrouvez plus dans le vaste choix de formations anciennes et nouvelles du domaine des soins et de l’accompagnement, ces deux publications vous seront utiles.
Formation en médecine humaine et dans les professions des soins et de l’accompagnement
Laila Burla, Jasmine Rüfenacht, Obsan Bulletin 2/2013, 8 pages
Après des publications concernant les effectifs de personnel, le futur besoin de personnel et le personnel étranger, la présente publication constitue une autre « pièce du puzzle » des travaux de l’Obsan consacrés au personnel de santé : elle s’intéresse au nombre de personnes formées en Suisse dans des professions de la santé et à l’évolution des chiffres de ces dernières années. L’accent est ici mis sur la formation pré-graduée et post-graduée en médecine humaine et sur les formations dans le domaine des soins et de l’accompagnement.
Le bulletin en format pdf
Bildungsabschlüsse im Bereich Pflege und Betreuung. Systematische Übersichtsarbeit - Formations dans le domaine des soins et de l’accompagnement. Vue d’ensemble systématique
Monika Schäfer, Adrian Scherrer, Laila Burla, Obsan Dossier 24 (en allemand)
Vue d’ensemble des formations et formations continues actuelles et établit une classification des formations régies par l’ancien droit dans le domaine des soins et de l’accompagnement.
Le rapport en format pdf (avec deux tableaux récapitulatifs en français en pages 33 et 34).
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
Le récit qui donne envie de devenir médecin généraliste
Jeune médecin généraliste française, Jaddo tient depuis plusieurs années un blog devenu très populaire. Selon un classement de mai 2013 de Slate.fr, elle est l’une des cent Françaises les plus influentes! Inspiré de son blog, son livre a beaucoup de succès et vient d’être réédité. Incisive, mordante, mais toujours empathique vis-à-vis des malades, elle raconte son activité professionnelle dans des histoires brèves. Les difficultés de communication, les malades qui ne comprennent pas ou restituent drôlement les termes médicaux; ceux qui insistent, qui ne viennent pas aux rendez-vous après en avoir bruyamment exigé, qui se présentent aux urgences sans que leur problème le justifie, ceux qui n’osent pas parler.
Elle évoque aussi la fréquence et l’importance des «consultations de seuil»: quand le patient, alors qu’il est sur le pas de porte pour s’en aller, dit: «Ah et oui, encore une petite chose, docteur», et c’est la raison majeure pour laquelle il est venu. Surtout, elle fait toujours preuve de tendresse, d’affection, d’humanité. «Elle s’est cassé le col du fémur. Au bloc opératoire, on l’installe sur une table, couchée sur le côté. Elle est complètement nue, les jambes écartées, dans l’indifférence de dix personnes dont les yeux sont tellement habitués à la nudité qu’ils ne la voient plus. Elle, elle n’est pas habituée… Elle est à un drap de la dignité.»
Mais Jaddo ne prétend pas être toujours impeccable: «Je ne comprends rien de ce qu’elle me raconte et j’ai encore cinq patients à voir. Plus je ne comprends rien et plus je lui en veux; plus je lui en veux et plus je deviens agressive; plus je deviens mauvaise et plus je m’en veux». Cela étant, on lira avec intérêt sa description sourire en coin du «bon malade» (il est poli, il arrive à l’heure, il me dit bonjour docteur, il a mal avec le sourire, il pose des questions auxquelles je sais répondre et il comprend les réponses…
Des remarques toujours pertinentes et des conseils intelligents: «Autorisons-nous une marge de bon sens autour des règles. Il n’y a pas UNE façon de faire, il y en a autant qu’il y a de familles, qu’il y a d’histoires, qu’il y a de rencontres.» Puis-je dire ici à l’auteure un merci personnel, car il n’y a jamais une seule manière, un seul chemin.
Beaucoup donc sur la vie du cabinet médical ou du service ambulatoire d’hôpital (y compris urgences) que des milliers de nos confrères vivent, en France, en Suisse, ailleurs. «Du grave, du sordide, du pas grave, du touchant, du touché, du drôle (…) Ils sont tous différents, ils se ressemblent tous.»
Un livre drôle, substantiel, pratique, attachant.
Jean Martin, médecin, spécialiste de santé publique et d’éthique
Le blog de Jaddo
Bien informé, un patient est mieux à même d’évaluer sa situation et de faire valoir son point de vue. Il participe en toute connaissance de cause aux traitements qui lui sont proposés, ce qui rejaillit positivement sur la qualité de la relation thérapeutique.
Lancé par le canton de Vaud il y a une dizaine d’années, le projet de cette brochure réunit dorénavant tous les cantons latins : Berne, Fribourg, Genève, Jura, Neuchâtel, Tessin, Valais et Vaud. « L’essentiel sur les droits des patients » comporte neuf volets, chacun composé de trois parties :
- un résumé succinct des droits des patients,
- une partie « En pratique », avec des explications pour une bonne compréhension de la loi,
- une partie « Bon à savoir », avec des réponses aux questions les plus fréquentes.
En fin de cahier, chaque canton présente les adresses des organismes qui délivrent des informations complémentaires ou des conseils, de même que les voies de médiation ou de recours à disposition. Il est cependant conseillé, en cas de conflit, de prendre d’abord contact avec le soignant ou l’établissement concerné, l’expérience montrant que de nombreux cas peuvent se résoudre à l’amiable, sans intervention extérieure.
La brochure en format pdf.
Migration de personnel soignant – arrangements transnationaux dans le domaine de la prise en charge à domicile
Par migration de personnel soignant (care-migration), on entend ici le phénomène de personnes venues de l’étranger pour prodiguer de l’aide et des soins à des personnes qui en ont besoin vivant dans des ménages privés.
En Suisse, ces migrants sont avant tout des femmes provenant de l’Europe centrale ou d’Europe de l’Est. La présente étude qualitative s’intéresse à la perspective des proches qui emploient une migrante pour s’occuper à domicile de personnes tributaires d’aide et de soins.
Le point de vue des proches est complété par des avis d’experts de Suisse, d’Allemagne et d’Autriche.
L’étude en ligne
Comme la Suisse, l’Allemagne imagine des formes alternatives de logement pour les personnes âgées.
On imagine souvent un choix entre deux options : home médicalisé ou soins à domicile avec aide de ménage, aménagement de la salle de bains et lit médicalisé. Il existe pourtant d’autres formes d’habitat, le logement communautaire ou intergénérationnel en particulier, qui permettent aux personnes âgées de rester mieux intégrés dans la société.
Source : Amiato
Lire aussi l’article de Camille Sigg dans REISO : Habitat protégé : un eldorado pour les aînés ?
L’étude (en allemand) en format pdf
Ce livre propose tout un ensemble de moyens de remédiation pour rétablir une ambiance de travail harmonieuse, un respect mutuel et une discipline nécessaire en classe. Enrichi de témoignages et de cas concrets, cet ouvrage est utile aux enseignants, futurs enseignants et toutes les personnes concernées par les questions d’enseignement et d’éducation. Résolution de problèmes dans des classes enfantines, primaires et secondaires ; enfants de tous âges.
Des élèves qui ne tiennent pas en place et ne respectent plus les règles, des enseignants qui se disent épuisés et impuissants à résoudre les problèmes de comportements. L’indiscipline est-elle en train de se répandre dans les écoles ? Combien de classes sont-elles touchées ? A quoi ressemble une classe dite « difficile » ? Quelles sont les causes de ces phénomènes ? Comment réagir ?
Jean-Claude Richoz est professeur formation à la HEP Vaud avec une expérience accumulée pendant plus de trente ans en tant qu’enseignant secondaire puis chargé de cours et formateur.
La crise financière et sociale manifeste qu’une page de l’histoire se tourne. Les mécanismes et les dispositifs de régulation traditionnels, le rôle de l’Etat social, les dépenses liées aux prestations sociales ainsi que les fondements institutionnels de l’intervention publique sont profondément remis en cause par la prégnance du néo‐libéralisme d’une part et par les mouvements sociopolitiques de la rue d’autre part. L’intervention sociale doit être repensée à l’aune de ces bouleversements, qui génèrent sentiments d’incertitude et contradictions notoires.
De fait, les mutations environnementale, économique, politique, sociale, culturelle, familiale, personnelle nécessitent une recomposition de cette intervention et une définition de nouveaux paradigmes pour les travailleurs sociaux.
Les contributions réunies dans Le travail social à la recherche de nouveaux paradigmes offrent des analyses orientées vers l’avenir du travail social. Elles ouvrent également des perspectives sur un ancrage citoyen porteur d’aspiration et de sens, qui a comme objectif la participation du plus grand nombre à la (re)construction d’une démocratie réellement soucieuse de partage du bien commun.
Françoise Tschopp, professeure émérite de la Haute école de travail social de Genève (HES-SO) fut responsable de son centre de formation continue (CEFOC).
Joëlle Libois, docteure en sciences de l’éducation est professeure à la Haute école de travail social de Genève (HES-SO) dont elle assure actuellement la Direction.
Claudio Bolzman, docteur en sociologie est professeur à la Haute école de travail social de Genève (HES-SO) et chargé de cours au Département de sociologie de l’Université de Genève.