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Conférence «Solitude et isolement dans un monde post-COVID»

mardi 19.03.24
  • Date : 19 mars 2024 18h15 - 20h15
  • Lieu : Genève, Société de Lecture, Grand-Rue 11
  • Inscription : par courriel
  • Coût : entrée libre, sur inscription

Le 19 mars à Genève, dans le cadre du cycle Nouvelles Solitudes, la Société genevoise d’utilité publique propose une conférence consacrée aux vécus de solitude et d’isolement chez les seniors.

sgup solitude isolement covid senior reiso 2024 400© DepositphotosLa solitude constitue un enjeu majeur de santé publique et un marqueur de l’état du tissu social. Celle des aîné·es, qui est au cœur de cette conférence, a été transformée par l’expérience de la pandémie de COVID-19. Alors que depuis une trentaine d’années toutes les instances politiques et associatives promeuvent un vieillissement « actif », ainsi que les relations intergénérationnelles, subitement les 65 ans et plus ont été invités à rester chez eux, à se refermer sur eux-mêmes. L’épreuve est passée, mais elle a laissé des traces, souvent négatives, parfois aussi positives.

Pour dresser un bilan nuancé, il importe de distinguer la solitude, soit vivre seul, de ce que les Anglo-Saxons appellent « loneliness », qui est le sentiment négatif que ressentent des personnes qui ne vivent pas nécessairement seules. Sans le moins du monde minimiser les souffrances vécues, il reste que la première est bien plus fréquente que la seconde. L’écart entre les deux approches s’explique notamment par une longue socialisation valorisant l’autonomie personnelle, ainsi que par l’individualisation de nos sociétés, qui peuvent faire de la vie en solo une destinée choisie, et non nécessairement subie.

Les relations sociales sont également d’une importance cruciale, et à cet égard si les enquêtes montrent que des soutiens traditionnels sont en recul, comme la religion, d’autres montent, comme l’amitié ou les opportunités de contact qu’offre internet. Il ne faut cependant pas négliger que, quelle que soit l’interaction sociale, elle exige des efforts pour être maintenue, alors que le recul des ressources marque la grande vieillesse. Les psychologues observent alors un processus de « sélection socio-émotionnelle », de repli sur des relations positives et peu exigeantes, qui peut permettre de préserver un équilibre relationnel, mais aussi parfois aller trop loin, jusqu’à la solitude pathologique.

L'intervenant

Michel Oris est Professeur au Conseil supérieur de la recherche scientifique, à Madrid. Il a été précédemment professeur à la Faculté des Sciences économiques et sociales de l’Université de Genève, vice-recteur, codirecteur du Pôle de recherche national LIVES (Overcoming Vulnerability. Life Course Perspectives) et directeur du Centre interfacultaire de gérontologie et d’études des vulnérabilités. Ses intérêts de recherches portent sur les conditions de vie des personnes âgées, les interactions entre trajectoires individuelles et dynamiques des structures sociales, les vulnérabilités et le parcours de vie.

 

 
 
 

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