Go Top

Les albums photos

Portraits de migrants

04.10.2011

Le photographe Hugues Siegenthaler est allé à la rencontre des demandeurs d’asile. Sa démarche empreinte de respect et d’empathie lui permet de voir sans voyeurisme et d’écouter sans juger.

Les portraits d’Hugues Siegenthaler illustrent la diversité des parcours personnels et les difficultés de l’intégration. Ils montrent aussi les aspirations toutes simples de ces hommes et ces femmes à une vie décente et à un travail. Et leur amertume lorsque l’asile leur est refusé.

Le photographe a travaillé en étroite collaboration avec Emmanuelle Marendaz Colle, chargée de communication de l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM). Les photographies ont été prises dans les foyers d’hébergement de l’EVAM et sur les lieux de travail où sont mises en place des mesures d’intégration.

Les témoignages ont été recueillis par Brigitte Trolliet Mégroz, responsable de la Cellule d’orientation de l’EVAM, et Emmanuelle Marendaz Colle.

Abu Ernest, Malawi : « Depuis que je suis en Suisse je n’ai vécu que dans un abri de protection civile. L’air manque, je ne peux pas respirer. Je voudrais rentrer chez moi mais la Suisse m’a refusé l’aide au retour car j’ai un casier. »

Mamadou Barry, Côte d’Ivoire : « Avant je travaillais ; j’avais mon livret postal bien rempli, tout était organisé. Je suis capable de faire plein de choses, mais je n’en ai pas le droit. L’aide d’urgence, c’est fait pour nous enfermer : libérez-nous ! »

Bibiche Elese Boneye, République démocratique du Congo : « Je veux apprendre quelque chose. Peut-être qu’un jour j’ouvrirai un restaurant. Le reste du temps, je chante, j’ai même sorti un disque, des gospels religieux. »

David Fetidze, Georgie : « Je me sens à 50% intégré ; j’ai un travail, des amis, je connais beaucoup de monde ici. Je parle bien français, mais pas suffisamment pour raconter ma vie. Et il me manque quelqu’un pour les dimanches. »

Fatmir Krasniqi, Albanie : « L’aide d’urgence, c’est mieux que rien, mieux que la rue, la clandestinité ou le renvoi dans mon pays. Je n’ai pas de chance, mais j’ai la chance d’être en vie. L’aide d’urgence, c’est faire des efforts. »

Hubert Yigo Oussougoua, Burkina Faso : « Je trouve qu’on n’exploite pas suffisamment les potentialités des migrants. Il faut absolument faciliter leur accès au travail, car le travail est un devoir social pour nous tous. Chacun a en lui de la bonne volonté, des aptitudes, des compétences et il faut que les migrants soient contribuables et non plus nécessiteux. »

Sara Hoseyni, Afghanistan  : C’est difficile de vivre en foyer. On ne se comprend pas bien, on doit tout partager, même les toilettes. Ça fait plus d’une année. J’en ai marre. »

Sevad Husejnovic, Bosnie : « L’intégration, c’est : un, parler le français, deux, travailler, trois, se marier. Pour ça il faut lire, lire, lire, regarder, écouter… »

Saba Tesfemarian, Erythrée : « Je suis les cours de français et fais des traductions pour l’EVAM, de l’anglais vers le tigrinya, l’amharique et l’arabe. Je participe aussi aux nettoyages. »

Samson Yonma, Nigeria : « Où que je me tourne je sens la respiration des autres. On m’avait dit qu’en Suisse j’aurais une meilleure vie. J’ai été tellement surpris de me retrouver sous terre. »

Vinotheepan Naganathapillai, Sri Lanka : « En Suisse les choses sont claires : les règles de circulation, les papiers officiels, les horaires de travail. J’apprécie cela. J’espère devenir chauffeur de taxi. »

Ce choix de photos d’Hugues Siegenthaler est publié avec l’aimable autorisation de l’EVAM et du photographe.

L'affiche de la semaine

Dernier article

La sécurité, motivation des marcheur·ses bénévoles
Jeudi 26.12.2024
Par Chantal Bournissen et Gloria Repond
Un projet valaisan a mobilisé des habitué·es de la randonnée pour documenter la difficulté des sentiers de montagne sur une plateforme numérique. Une étude révèle les motivations de ces bénévoles, entre altruisme et désir de partager leur expertise. ...