Vingt étudiants secouent les Acacias (GE)
Mandatés par la Maison de quartier des Acacias, nous avons effectué près de 40 interviews auprès des acteurs du monde politique, des services communaux des Villes de Carouge et Genève, des milieux associatifs et des habitants des Acacias.
Pour le groupe des 20 étudiant-e-s HETS « Prévention et Information sociale », les porte-parole : Elodie Dederding et Raphaël Scalici
Un territoire désarticulé
Le quartier des Acacias est « divisé en deux » par la route des Acacias. Alors que les frontières sont claires pour les administrations de Carouge et Genève, elles demeurent confuses pour les acteurs du quartier. Seuls quelques tronçons limitent la vitesse des véhicules à 30km/h (limitation néanmoins peu respectée). Globalement, nous n’avons pas trouvé grand-chose pour favoriser les points de rencontre entre les habitants : peu d’espaces verts, peu ou pas d’aménagements agréables comme des bancs publics ou des rues piétonnes…
Plusieurs associations sont présentes dans le quartier : l’Association pour l’animation des Acacias (AAA), qui dirige la Maison de quartier (MQA). Cet endroit offre un espace d’échange pour la population, mais il se trouve géographiquement en « décalage » par rapport à la partie habitations et n’est pas visible depuis la route. Il existe également l’Association des habitants des Acacias (AHA), l’Association des parents d’élèves des Allobroges (APEAL), le Caré, le club de foot. Les complexes sportifs (le centre de la Queue d’Arve, la piscine et la patinoire des Vernets) ainsi que les lieux de culture et de loisirs (le Théâtre du Loup et la Parfumerie) ne sont pas destinés spécialement aux habitants du quartier, mais à toute la population genevoise ; ils ne peuvent donc guère être considérés comme des « prestations » de proximité.
La route principale des Acacias, grande avenue urbaine ou « pénétrante », amène un trafic intense et beaucoup de bruit dans le quartier. Divers travaux ont été entrepris : les voies de circulation automobile ont été réduites pour laisser une place aux vélos et aux piétons ; la rue a été rythmée avec, au nord, une arborisation continue de tilleuls et, au sud, des séries d’acacias. L’installation du tram et la création de giratoires ont permis de réduire le trafic individuel d’un tiers, d’améliorer sa fluidité et l’accessibilité aux quartiers riverains. A noter aussi que le parking-relais P+R de l’Etoile permet aux pendulaires de laisser leur voiture aux portes de Genève et d’emprunter les transports publics pour se rendre au centre. La densité du trafic reste toutefois très forte et ne donne pas vraiment envie de regarder autour de soi…
Plein de vie… jusqu’à 18 h
Les Acacias sont souvent un premier lieu de logement à Genève, un quartier de transit. Lorsqu’ils en ont la possibilité, les habitants déménagent ailleurs en ville. Le quartier compte 10’602 travailleurs pour moins de 5000 habitants. Il est doté de nombreux commerces petits ou grands, simples ou prestigieux. Dans le « haut » se trouvent les banques, le complexe du Port franc, les entreprises artisanales et les entreprises de services (transports, publicité, etc.). C’est donc un lieu actif et animé qui offre de nombreuses places de travail. Du côté des Vernets, on retrouve des complexes sportifs et commerces divers comme l’entreprise de luxe Rolex qui emploie près de 3’990 personnes. Si ces espaces sont dynamiques, toute la vitalité diminue fortement dès 18h et durant le week-end, faute de logements à proximité.
Sur la zone du parc des Acacias, nous retrouvons des commerces à taille plus « humaine ». Des brasseries, des tea-rooms, des petits tabacs, des petites épiceries de proximité, locales ou exotiques, et les enseignes alimentaires traditionnelles comme la Coop et la Migros (174 commerces selon l’Office fédéral des statistiques).
Le patrimoine immobilier est pauvre et beaucoup d’immeubles sont des HLM, voire des HBM. Les logements ne sont pas en très bon état et les propriétaires ne semblent pas porter une attention particulière à leur entretien.
Les entretiens que nous avons menés nous ont permis de constater une volonté grandissante de changer les choses… Avec nos interlocuteurs, nous avons ainsi cerner plusieurs pistes pour améliorer la vie du quartier et favoriser un sentiment d’appartenance.
- Mettre en place des services municipaux de véritable proximité. Les habitants déplorent la difficulté d’obtenir un contact direct avec les élus et la lenteur de traitement des dossiers. Un exemple : la demande de l’AHA pour une police de proximité est restée sans réponse.
- Au sujet du projet Praille Acacias Vernets (PAV), le dialogue entre habitants et politiques devrait être nettement intensifié. Il s’agirait de créer un espace d’échange et de collaboration avec les habitants pour qu’ils puissent partager leurs idées et se sentir associés au projet.
- Il semble également que les Associations pourraient avoir plus de poids si elles parvenaient à établir une coopération plus étroite.
Le débat est ouvert…
Nous avons livré nos résultats lors d’une manifestation le 17 janvier 2011 articulée autour de stands mobiles dans la rue, d’un court-métrage, d’une exposition, d’une table ronde « associative » et d’une table ronde « politique ».
Pour contacter les auteurs : presse.acacias (at) gmail.com