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L’Ecole de santé de Suisse romande vient de réaliser une vidéo dans le cadre des cours. Elle explique en quelques images et conseils simples les principes de base de la réanimation cardiopulmonaire aux non professionnels de la santé.
Jetez un œil à cette courte vidéo : sa démarche pédagogique est à la fois pertinente et souriante. Surtout, elle est utile et peut sauver une vie…
La démarche a été coordonnée par Dr François Dupuis, directeur médical de l’Ecole de santé de Suisse romande ESSR
Doté de 5’000 CHF, ce prix permettra aux enfants de réaliser un projet de leur crû destiné à faire vivre les droits de l’enfant dans leur institution. Il sera décerné le 22 novembre à Genève, au cours d’une manifestation organisée par l’IDE et ses partenaires pour célébrer la Journée internationale des droits de l’enfant.
Il récompensera un projet efficace et réalisable initié par/avec des enfants et/ou des jeunes placés dans des institutions de Suisse romande, qui rende réels les droits de l’enfant dans leur lieu de vie/d’accueil. L’accent sera mis sur la participation effective des enfants (Art. 12 de la CDE), tant dans l’élaboration que dans la réalisation du projet, qui devra intervenir durant l’année 2017 et/ou 2018. Le projet pourra mettre à l’honneur un ou plusieurs droits de l’enfant.
Les projets soumis au concours peuvent être en cours de réalisation ou totalement nouveaux. Aucune forme particulière pour leur présentation n’est exigée et les supports sont libres. Délai de dépôt des projets : 1er septembre 2017.
Infos et règlement en ligne
L’usage de substances psychoactives – qu’elles soient légales ou illégales – dans notre société reste un sujet d’actualité. Tandis qu’une grande partie de la population consomme ces substances de manière non problématique, un quart fume et un cinquième boit trop ou trop souvent. De plus, environ 200’000 personnes ont consommé du cannabis durant le dernier mois. En outre, l’omniprésence d’internet pose problème à une partie de la population, tout comme certain-e-s perdent le contrôle sur les jeux d’argent.
Le Panorama Suisse des Addictions 2017 d’Addiction Suisse offre une vue d’ensemble de la situation et des tendances actuelles et soulève des questions critiques sur les substances psychoactives, l’addiction et la politique en la matière. Une question centrale est celle de la responsabilité des différents acteurs qui remet également en cause le rôle de l’Etat et de l’économie.
Avec des informations détaillées dans les domaines de l’alcool, du tabac, des drogues illégales, du jeu, de l’usage d’Internet et pour la première fois du mésusage de médicaments sous ordonnance ainsi qu’un communiqué principal, Addiction Suisse livre une analyse des évolutions dans ces domaines.
Panorama en format pdf
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
Philosophe analytique français, Ruwen Ogien a été opéré d’un cancer du pancréas et subi une demi-douzaine de chimiothérapies. Dans ce récit, il évoque son histoire individuelle mais fait aussi un tour d’horizon bien informé de sociologie médicale. Il décrit les relations soigné-soignant, les rapports entre soignants, la psychologie médicale et les ressentis du malade. Quelques extraits.
Vécu personnel. « Je suis atteint d’un cancer capricieux. Je crois être indifférent à ce qui m’arrive mais suis terriblement inquiet lorsque je dois aller chercher les résultats des analyses. Je me sens plein de compassion envers les autres malades mais ai du mal à supporter leur proximité physique. J’ai l’impression d’être de plus en plus étranger à mon corps alors que je m’intéresse sérieusement à son fonctionnement pour la première fois. Je prétends être ouvert à toutes les thérapies alternatives mais m’arrange pour n’en suivre aucune. J’éprouve de la gratitude et même de l’amour pour le personnel soignant mais ressens aussi souvent de la méfiance et de la crainte à son égard. »
Contre le dolorisme. Ogien s’en prend aux vues de certains auteurs et milieux, religieux par exemple. A son sens, ces réponses « contribuent à discréditer la souffrance des personnes atteintes de graves maladies, à renforcer la violence sociale à leur encontre [liée à ce qu’on voit à la souffrance une vertu « rédemptrice »], et à protéger certaines formes de paternalisme médical. » Il précise : « La souffrance physique est un fait brut qui n’a aucun sens, qu’on peut expliquer par des causes, mais qu’on ne peut pas justifier par des raisons. »
Le statut du malade. « J’avais l’impression que, si je ne voulais pas être perçu comme un ‘déchet’ ne méritant pas des efforts thérapeutiques, je devais présenter une certaine image : celle d’une personne résistant vaillamment, sincèrement désireuse de suivre les recommandations des médecins ».
Sur la résilience. « Au fond, la psychologie positive, dont la résilience est un des piliers, a un côté bêtement optimiste, répugnant aux yeux de tous ceux dont la vie est précaire, marquée par des échecs et des peines profondes. Elle tend à culpabiliser tous les défaitistes en pensée, ceux qui n’ont pas la force ou l’envie de surmonter leur désespoir (…). C’est pourquoi la tendance à présenter les maladies comme des défis susceptibles de nous faire grandir m’est devenue quasiment insupportable. Si résilience et autres notions positives méritent sans doute de retenir l’attention, il faut aussi entendre la crainte que ce discours puisse augmenter le malheur des ‘paumés’. »
Une idée iconoclaste. « Le fait que les médicaments anticancéreux n’ont pour objectif que de prolonger la survie donne l’impression d’un grand déficit de l’institution médicale. Ceci devrait être un aiguillon pour revenir à un but plus classique, la guérison. Mais l’invasion des maladies chroniques fait tellement les affaires de l’industrie pharmaceutique qu’on peut se demander si cette dernière ne contribue pas à laisser les choses en l’état. Certains chercheurs font même l’hypothèse que c’est la relative impuissance des médicaments à guérir la maladie qui en font tout le prix pour l’industrie. »
Enfin, un point délicat. « Sans tomber dans un utilitarisme calculateur, je me demande, comme devrait le faire tout citoyen ‘raisonnable’, si prolonger ma vie de quelques semaines au prix de dépenses énormes en vaut vraiment la peine (…) Est-ce que je trouverais juste de dépenser tout ce qui me reste à la banque pour cela, en privant ma famille ou une organisation caritative de cette somme qu’ils pourraient consacrer à un bien-être plus durable. Je suis en train de perdre mes certitudes ‘déontologiques’, ma croyance que l’impératif de me maintenir en vie prévaut sur toutes les autres considérations. »
Bibliographie. Il y a beaucoup d’érudition dans « Mes Mille et Une Nuits », y compris une bibliographie de 120 titres avec une sélection d’ouvrages académiques d’Europe et d’Amérique du Nord, les livres de l’Américain Talcott Parsons (Eléments pour une sociologie de l’action. Paris : Plon, 1955) et des Français Adam et Herzlich (Sociologie de la maladie et de la médecine. Paris : Armand Colin, 1994) et des classiques littéraires comme Mars, de notre compatriote Fritz Zorn, ou Une mort très douce, de Simone de Beauvoir.
Il suffit d’une vingtaine d’années pour que les sociétés occidentales passent du baby boom au baby bust. Le nombre d’enfants par famille augmente fortement dès la Seconde Guerre mondiale puis s’effondre à partir du milieu des années 1960 pour se stabiliser à une moyenne de 1,5 enfant au tournant des années 1970.
Quelles sont les raisons de cette transformation rapide et profonde de l’intimité familiale ?
Cet ouvrage cherche à éclairer cette révolution silencieuse au travers du cas de la Suisse romande pour les années 1955-1970. Il donne la parole à une cinquantaine d’individus devenus parents dans les villes de Lausanne et de Fribourg durant les années 1960. Accès à la contraception, discours médiatiques, religieux et politiques sur la famille et l’éducation : les deux villes offrent alors un environnement bien différents aux jeunes parents. Ce contraste met en lumière l’importance du contexte social et institutionnel sur les choix intimes.
Combinant sources institutionnelles, médiatiques et expériences individuelles, cet ouvrage éclaire les aspirations familiales et professionnelles d’une génération précurseuse de nos sociétés contemporaines. Le bien-être matériel et émotionnel de l’enfant et des parents devient un élément déterminant, renforçant l’idée de l’enfant précieux.
Recension par François-Xavier Audergon, président du Tribunal de la Sarine, Fribourg
Dans cet ouvrage, l’auteur actualise les concepts développés par le philosophe Paul-Michel Foucault et les applique au Travail social, fort de son expérience personnelle dans le domaine.
Une société conçue comme un ensemble d’individualités se dote de normes pour garantir son bon fonctionnement. Elle érige ainsi une « normalité » qui porte en elle une part indéniable d’arbitraire. Pour s’en convaincre, force est de relever la définition fluctuante de « normalité » au fil des ans, mais aussi dans les différentes cultures.
Pour ceux qui ne peuvent cependant s’insérer dans cette moyenne normative, qui vivent dans la marge, il appartient alors au pouvoir politique d’organiser des modes d’assistance, d’insertion, de contrôle, tâches qu’il a confiées aux travailleurs sociaux. Or, paradoxalement, le pouvoir exige toujours plus de résultats en la matière, pose de nouvelles exigences aux personnes dans le besoin, sans doter suffisamment en personnel ou en moyens l’action sociale, créant une asymétrie ambigüe.
Fort de ce constat, l’auteur, faisant siens les principes de Foucault, élabore une problématisation de l’action du travailleur social. Il s’interroge notamment sur la possible ou nécessaire cohabitation du contrôle et de l’aide dans le travail social, sur l’incidence du pouvoir en ce domaine, sur les différents types de savoir dans l’action sociale et leur objectif scientifique, sur la publicité à donner aux actions entreprises. Ce dernier point revêt une importance particulière, puisqu’en matière de travail social, il n’est en effet pas rare que les thématiques soient développées entre professionnels, à l’écart du public, informé des seuls abus ou alerté sur les seuls coûts engendrés par l’action sociale, non sur ses bénéfiques effets. Ce manque d’information peut alors avoir pour conséquence et contre toute logique que des normes qui fonctionnent pour 97 à 99% des situations soient, avec l’aval du peuple, abrogées ou durcies, en raison d’une infime proportion d’abus ou de surcoûts, provoquant par là-même une nouvelle et plus importante marginalisation, qui à son tour impliquera des nouveaux coûts et une nouvelle problématique !
L’auteur souligne également la tendance actuelle à responsabiliser la personne bénéficiaire de l’aide de l’Etat, à l’impliquer dans le processus, appliquant au travail social quelques principes du capitalisme, qui se retrouvent dans la notion de « contrat » avec le bénéficiaire. Cette vision peut cependant amener collatéralement à une forme de culpabilisation de l’individu. Respecter le droit à la différence, remettre en confiance l’usager, s’abstraire de jugements moraux sont autant de méthodes qui amènent à penser le changement individuel à partir de l’environnement dans lequel évolue la personne qui demande de l’aide. Il est essentiel que l’axe normatif soit représentatif pour que l’individu puisse se reconnaître dans les décisions et dans les valeurs qui ont inspiré cet axe normatif. Il appartient donc à la société de réduire ses marges tant que faire se peut, en optant pour des objectifs raisonnables, et non de creuser lesdites marges par des normes trop incisives, qui excluent plus qu’elles ne solutionnent.
Thierry Gutknecht signe avec son ouvrage une réflexion extrêmement bien structurée sur une problématique des plus actuelles, induite par l’augmentation croissante des inégalités et donc des personnes laissées en marge de la société. La fluidité des arguments guide le lecteur d’un bout à l’autre du livre. Au terme de cette passionnante lecture, il appartiendra à chacun d’envisager les solutions qu’il sied d’apporter aux problèmes soulevés et de repenser le travail social pour le rendre encore et toujours plus efficace.
Un paradoxe : la sexualité est omniprésente dans les médias, mais peu abordée avec des professionnels du social ou de la santé. C’est pour sensibiliser le public à cette thématique que Genève publie une brochure, disponible en format papier et en ligne, « Santé sexuelle : histoires d’en parler ».
La dernière grande enquête nationale sur la vie sexuelle en Suisse rapporte que 40% des personnes interrogées souhaiteraient que les spécialistes du corps médical abordent avec eux le sujet de leur comportement sexuel et des risques inhérents à la santé. Bien que la prévention montre des effets positifs, il reste un effort important à faire au niveau de la parole autour des thématiques de santé sexuelle.
Par exemple, en 2016 à l’Unité de santé sexuelle et planning familial des HUG, seulement 1,5% des personnes venues consulter ont été orientées par un service social, et 2,5% par un médecin privé.
C’est dans ce contexte que le Groupe interinstitutionnel genevois de promotion de la santé sexuelle a créé la brochure. Elle présente plusieurs situations de la vie courante sous forme de bandes dessinées, afin d’aider les personnes à réaliser « qu’on peut en parler », avec son médecin, mais aussi avec l’animateur de rue, son assistant social ou sa sage-femme.
La démarche et ses questionnements est résumée dans ce dossier de presse en format pdf.
Santé sexuelle : histoires d’en parler
L’agression sexuelle est un acte, par essence, impensable. Cette violence bouleverse, par ce qu’elle fait subir à la victime, par ce qu’elle met en jeu chez l’auteur, mais aussi par son écho dans l’ensemble du corps social.
Après des décennies d’occultation de cette réalité, les législations et les pratiques juridiques, sanitaires, sociales et éducatives de différents pays ont pris acte de l’ampleur des enjeux liés aux violences sexuelles et en ont été profondément modifiées. Les dispositifs qui se mettent en place actuellement privilégient, en particulier, la parole de la victime, parole dont l’agression l’a privée. Mais se pose, dans le même temps, la question des réponses sociales apportées à l’auteur d’agression sexuelle, réponses qui oscillent entre la tentation de l’exclusion définitive et la promotion de dispositifs de soin, qui se présentent le plus souvent sous la forme d’une injonction adressée aux soignants de développer des approches thérapeutiques avec des sujets présumés jusqu’alors inaccessibles à tout changement.
Exerçant en France, en Suisse, en Belgique ou au Canada, les auteurs rendent compte de diverses pratiques, cliniques notamment, auprès des auteurs d’agressions sexuelles, ainsi que de dispositifs de prévention ou d’accompagnement des professionnels.
Bruno Gravier est professeur de psychiatrie à l’Université de Lausanne, président de la Conférence des médecins pénitentiaires suisses et secrétaire du Comité européen droit éthique et psychiatrie.
Pascal Roman est psychologue, psychothérapeute, professeur de psychologie clinique, psychopathologie et psychanalyse à l’Université de Lausanne.
Avec la participation de Milena ABBIATI, Christophe ADAM, Bernard BAERTSCHI, Dianne CASONI, Corinne DEVAUD, Claude-Olivier DORON, Jean-Pierre DURIF-VAREMBONT, Marie-Laure GAMET, Raphaël HAMMER, Jean KINABLE, Frédérique LAVEZE, Véronique LE GOAZIOU, Annie LÉCHENET, Pierre MALFROY, Patricia MERCADER, Mireille STIGLER, Marco TUBEROSO, Aurélie VITTOZ. Préface de Jocelyn AUBUT
Procap Suisse dispose d’un nouveau site internet, facilement accessible sur smartphone et tablette. Procap a particulièrement veillé à son accessibilité et propose ainsi une version à haut contraste pour les personnes atteintes d’un handicap visuel. L’affichage standard est aussi bien contrasté, avec des caractères de grande taille, pour le rendre plus lisible. Par souci de compréhension, les termes complexes sont expliqués dans un glossaire.
Le site propose aussi désormais le seul portail immobilier suisse dédié aux logements sans obstacles. Les personnes intéressées peuvent y proposer et y rechercher un logement gratuitement. Les petites annonces ont été conservées et enrichies d’un portail des bénévoles rassemblant toutes les possibilités de soutenir Procap, par exemple en tant qu’accompagnant ou accompagnante lors de voyages de groupe ou pour travailler au sein des sections locales.
Procap compte aujourd’hui quelque 21’000 membres répartis dans plus de 40 sections locales et 30 groupes sportifs.
Le nouveau site internet Procap
L’arrivée d’une nouvelle génération dans la famille provoque des changements dans les rôles et relations entre les nouveaux parents et grands-parents, changements qui sont souvent sous-estimés et sources de tensions. Comment gérer au mieux les places de chacun dans l’éducation des enfants ? Comment les places et les liens se modifient-ils en cas de départs, de ruptures ou de divorces ?
Ce livre instructif et pratique formule de nombreuses pistes, avec simplicité, sincérité et humour, pour aider à :
L’auteure montre aux plus jeunes comment bénéficier de la disponibilité des grands-parents tout en gardant leur indépendance et propose aux grands-parents des solutions pour trouver leur juste place au sein du système familial. Articulé autour de dix chapitres traitant de diverses étapes et expériences de vie, l’ouvrage développe pour chacun sept conseils essentiels et clairs autour des principales dynamiques de la relation parents – grands-parents et des ressources à utiliser pour construire une alliance intergénérationnelle positive et bénéfique à tous.
Après une licence en Sciences économiques à l’Université de Turin (Italie), Vittoria Cesari Lusso a obtenu un doctorat en psychologie à l’Université de Neuchâtel (Suisse) et s’est spécialisée dans les problématiques relationnelles.
Ce triple ouvrage est le fruit de deux ans de travaux et de recherches sociohistoriques. Tous les domaines sont concernés : éducation, santé, protection, société, culture. On y traite donc la fin du travail des enfants, la généralisation de l’école obligatoire et publique, l’amélioration des conditions sanitaires, l’augmentation du niveau de vie, l’apparition des services de protection et des institutions spécialisés, la prise en charge des enfants handicapés, l’intégration des migrants, etc.
Editeur : Société d’histoire du Valais romand, avec l’Institut international des droits de l’enfant (IDE) et le Centre interfacultaire en droits de l’enfant (CIDE) de l’Université de Genève.
Auteurs : plus de 60 contributions de divers chercheurs, experts, témoins… sous la responsabilité de Jean-Henry Papilloud, Paola Riva Gapany, Jean Zermatten, Philip D. Jaffé, Zoe Moody, Christophe Boulé et la rédaction de Sophia Cantinotti. Photo ci-dessus: Max Kettel / Médiathèque Martigny
Prix : CHF 89.–
Commande : Société d’histoire du Valais romand, Ch. des Barrières 21, CP 854, 1920 Martigny – ou par courriel à : info (at) shvr.ch
Les témoignages des dix joueurs excessifs sous la forme de nouvelles poignantes de Roger Cuneo. Ils permettent de comprendre les dangers encourus par les personnes souffrant d’addiction au jeu, ainsi que les répercussions sur leurs proches.
« Je me croyais au théâtre, je devenais le roi de la salle, j’avais l’impression que tout le monde me regardait : j’existais. Parfois, on ne joue pas pour gagner, mais avant tout pour se faire voire. (…) J’en sors souvent lessivé, sans un sou, encore plus minable à mes propres yeux qu’à ceux de mes voisins qui, impuissants, ont assisté à ma chute. »
Extrait d’un des dix témoigages de ce livre riche en émotions, qui parle d’un sujet délicat et qui peut servir de signal d’alarme et de prévention.
A quoi sert la pensée critique ? On aime à croire qu’elle est le fondement de nos démocraties. Qu’elle pourrait nous aider à affronter la violence du monde, à rompre l’enfermement de l’activité humaine dans une rationalité purement gestionnaire, à dépasser un sentiment d’isolement. Ou encore, qu’elle nous permet de redécouvrir et d’éclairer les chemins d’une activité professionnelle ou d’une action plus globale qui revivifient le projet d’un monde plus humain. Mais comment une pensée critique se forge-t-elle ? Se transmet-elle ? S’enseigne-t-elle ? Peut-on s’y exercer ?
A travers une multiplicité de thèmes, de points de vue et de formes d’expression, les contributeurs au présent ouvrage – enseignants, militants, chercheurs, étudiants en travail social – posent autant de regards critiques sur le monde et abordent ces questions selon une diversité de pensées que la coopération instaurée entre eux a voulu respecter.
La pensée critique se nourrit et s’exprime ainsi à la fois sous forme de témoignages, de rêves, de projets politiques, de qualités humaines et intellectuelles. Ce florilège est encadré par deux textes plus théoriques : un premier qui offre un plaidoyer pour l’enseignement d’une pensée critique et un second qui questionne le thème au regard des notions de normes et d’éthique.
L’animation socioculturelle est considérée comme l’un des trois métiers historiques du travail social. Depuis son apparition dans les années 60, la profession cherche à définir ses racines, ses champs d’intervention, ses pratiques et à s’ancrer dans le travail social. Enseignée aujourd’hui à un niveau universitaire axé sur la pratique, l’animation socioculturelle est de plus en plus examinée sous un angle académique.
Le présent recueil d’articles – traduit de l’allemand – émane d’enseignant-e-s chercheur-e-s de la Haute école de travail social de Lucerne. Les contributions exposent des perceptions et conceptions variées de l’animation socioculturelle et explicitent leur approche théorique du métier. L’intérêt de cette traduction réside indéniablement dans l’audace des enseignant-e-s germanophones à nouer un dialogue avec d’autres disciplines (sociologie, culture) et approches (systémique, structuralisme) et à créer ainsi des ancrages théoriques et méthodologiques novateurs pour le champ. Leurs travaux et réflexions interrogent les racines traditionnelles francophones, ouvrent la voie vers une autre manière de nommer et d’analyser le métier, et enfin créent l’opportunité d’inventions et / ou de confrontations conceptuelles.
Il en résulte une compréhension nourrie de l’animation socioculturelle qui ne se limite pas uniquement à la transformation de l’espace de vie mais vise le renforcement de la cohésion sociale et d’un meilleur vivre ensemble.
Traduction de l’allemand par Liliane Morend
Bien que le terme « troubles bipolaires » soit généralement connu du grand public, les connaissances liées à ces troubles demeurent souvent superficielles. Le but de cette brochure est de permettre à tous de découvrir ou d’approfondir les notions inhérentes à cette maladie : ses aspects, son vécu, les traitement proposés pour y faire face ainsi que son évolution possible.
Nommés par le passé « troubles maniaco-dépressifs » ou « psychose maniaco-dépressive », l’étude de cette maladie remonte à de nombreuses années. A ce jour pourtant, les recherches sont toujours en cours pour mieux l’expliquer et la prendre en charge. Il ressort des dernières études qu’un rétablissement est possible pour beaucoup de personnes qui peuvent alors vivre sans crises ou traversent des épisodes plus courts et moins intenses.
Après les définitions, les causes, les critères diagnostiques, l’auteure passe en revue les formes de traitements et de prises en charge. Les associations d’entraide, les adresses utiles, une bibliographe et des sites internet complètent ce précieux guide.
Avec cette brochure, magnifiquement illustrée par Isabelle Martin, Pro Mente Sana veut contribuer à diffuser l’idée selon laquelle il est possible de vivre avec cette maladie psychique fluctuante.
La brochure est gratuite. Commande au 0840 00 00 60 ou par mail
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
Endocrinologue et professeur à la Faculté de médecine de Genève, Jean-Philippe Assal est un pionnier dans la formation et la pratique médicales francophones de l’éducation du malade (voir sa publication de 1998 avec Anne Lacroix, « L’éducation thérapeutique du patient – Nouvelles approches de la maladie chronique »). Il a développé avec son équipe des démarches très originales. Son dernier ouvrage présente une modalité de mise en œuvre, le Théâtre du Vécu, avec une quinzaine de contributeurs, la plupart universitaires : un tiers de médecins, un tiers issus des sciences de l’éducation et de la psychologie ; un tiers du domaine du théâtre et de la communication. L’ouvrage compte cinq parties : genèse et structure de la méthode ; vécus et témoignages ; expériences faites dans d’autres lieux et cultures ; intrication/complémentarité du soin, de l’art et de l’éducation (dimension anthropologique) ; recommandations pratiques.
Le Théâtre du Vécu, né d’une rencontre entre Assal et le metteur en scène Marcos Maldavia, a été conçu pour aider patients et soignants à mieux percevoir le poids affectif de la maladie chronique ; la démarche a été introduite dans plusieurs pays d’Europe et quelques-uns outremer, dans les soins et d’autres milieux (humanitaires, formateurs). Il s’agit d’ateliers de trois jours à cinq à six participants et des encadrants, une démarche intensive. Assal expliquant le chemin qui l’a mené à cette aventure interdisciplinaire : « Chez le médecin surchargé qui s’occupe de diabète et voit chez ses patients toutes les complications de la maladie, il arrive un moment où à force d’être dans le processus de réparation, un travail de Sisyphe, tu entres dans une routine harassante. » D’où le besoin d’impliquer activement le malade. Comme beaucoup de novateurs : « Lorsque nous avons démarré, j’ai rencontré une résistance de la part des collègues. J’étais parti à contre-courant, pour faire comprendre le rôle du théâtre dans sa résonance avec le vécu des patients [même si], dans un univers formé et parfois déformé par des cascades d’algorithmes, l’approche théâtrale a quelque chose d’incompréhensible. »
Extrait de l’introduction : « Le Théâtre du Vécu n’est pas « que » du théâtre, ni « que » de la médecine. Il emprunte à ces domaines mais se distingue par ses finalités. Son pari est qu’en écrivant puis en mettant en scène son vécu, chacun peut surmonter et reprendre en main un nœud ou une impasse dans son parcours de vie. » Il importe de souligner qu’il ne s’agit pas d’improviser à la va-vite des saynètes, mais bien d’une démarche rigoureuse – d’où la nécessité d’un encadrement professionnel par des gens de théâtre. « Les patients participant au Théâtre du Vécu n’ont souvent jamais rien écrit de leur vie ; leurs messages sont maladroits, voire ambigus, mais ils ont une force brute et sauvage. »
Noter que, depuis les débuts, Olivier Horn, auteur de films documentaires, enseignant à l’Université Paris-Diderot, a réalisé avec J.-Ph. Assal plusieurs films, dont des séquences constituent le DVD joint au livre. Quelle différence entre participer au Théâtre du Vécu et aller consulter un psychologue ? Réponse d’une femme de théâtre formatrice : « Le processus créateur. On permet à la personne de s’exprimer, avec les mots qu’elle veut, de prendre la direction qu’elle veut. Cela permet de se reconnecter avec la partie créatrice en chacun de nous. Il y a quelque chose de fort dans l’œuvre d’art quand elle est partagée, le courage de montrer qui on est. »
Cet ouvrage fourmille de vignettes cliniques et d’observations du déroulement des sessions, il inclut de nombreuses élaborations théoriques et indications pratiques. C’est là une description fort intéressante et complète d’une démarche qui ajoute à la panoplie des moyens développés afin de permettre aux malades chroniques de mieux gérer leur affection et son évolution.
Editions Raison et Passions
Devenir parent, donc la transition à la parentalité, marque les parcours de vie par une multitude de changements touchant autant les partenaires que leur couple : transformation de la division du travail, reconfiguration du réseau social, ajustements identitaires…
Souvent, ces changements rapprochent l’organisation du couple des rôles traditionnels de père et de mère, modèle qui inclut également les inégalités de genre. Le présent ouvrage vise à comprendre les mécanismes sociaux à l’œuvre dans la manifestation des inégalités entre les hommes et les femmes au moment de la naissance de leur premier enfant dans le contexte social et institutionnel de la Suisse.
Le livre présente les résultats d’un projet interdisciplinaire regroupant des psychologues, psychologues sociaux, sociologues et démographes. L’étude a été réalisée en Suisse romande, associant matériaux quantitatifs et qualitatifs sur la transition à la parentalité et relevés en trois vagues autour de la naissance d’un premier enfant.
Jean-Marie Le Goff est démographe, maitre d’enseignement et de recherche à l’Université de Lausanne et chercheur associé au NCCR Lives. Il a participé à l’élaboration du projet devenir parent et de l’enquête devenir parent, puis a été chef de projet de la collecte des données de cette enquête.
René Levy est sociologue (inégalités sociales, rapports sociaux de sexe, parcours de vie), professeur émérite à l’Université de Lausanne, ancien directeur du centre Pavie. Il a dirigé le projet Devenir parent.
Lire aussi l’article de René Levy paru dans REISO le 27 janvier 2011 : « Les enfants nous rendent traditionalistes »
Ce numéro s’intéresse à la place des personnes âgées migrantes dans la société française (et suisse), à la manière dont elles vieillissent.
Pourquoi n’ont-elles généralement pas recours aux droits sociaux et aux soins et, dans le même temps, pourquoi n’envisagent-elles pas un retour au pays d’origine ?
Le rôle des travailleurs sociaux dans l’accueil et le soutien des migrants âgés et de leur famille nécessite notamment le développement des compétences culturelles.
Avec l’article « Résidents inattendus : trajectoires, dilemmes et situations de vie des Africains et Latino-Américains âgés en Suisse francophone », de Claudio Bolzman, Théogène-Octave Gakuba et Siboney Minko.
Vie sociale Editions érès
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
Depuis 2016, le Dr Véronique Fournier préside le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie. Dans ce livre, elle décrit le long cheminement en France, depuis la fin du XXe siècle, des idées et démarches quant à la fin de vie. Elle présente les réflexions menées dans les milieux qui se préoccupent d’éthique, le corps médical, le monde politique jusqu’en 2016 et la révision, dite Claeys Leonetti, de la loi de 2005. Pour l’essentiel, cette révision dispose que les directives anticipées du patient s’imposent aux médecins et soignants et ouvre, sous conditions, un droit du patient en fin de vie à bénéficier d’une sédation profonde et continue (terminale) jusqu’au décès.
Comme dans d’autres ouvrages, l’auteure reste au plus près de la réalité clinique. Elle considère attentivement les questions éthiques et philosophiques, de même que le processus politique ; tout en prenant du recul par rapport aux éléments très marqués d’idéologie dans les controverses du passé récent. Elle souligne comment accorder plus de place au respect de l’opinion de l’autre et faire un effort concerté de tolérance au meilleur sens du terme. « La voie du dialogue pour le vivre ensemble » serait susceptible d’apaiser une scène politico-sociétale qui a pris des airs de guerres de religion.
En effet, ne devrait-il pas être admissible, et même salué, au pays des droits de l’homme et au XXIe siècle, que des individus majeurs soient en mesure de prendre des décisions concernant leur mort comme ils en prennent à propos de leur vie. Précisons que, en aucune manière, la décision de celui qui demande une assistance à mourir ne saurait être au détriment de la volonté différente de celui qui décide de ne jamais faire appel à une telle assistance.
La question divise aussi la « communauté » des soins palliatifs, et pas seulement en France : un partie d’entre elle s’oppose inconditionnellement à toute mesure où elle perçoit une « pente glissante » vers l’euthanasie, alors que d’autres voient comment soins palliatifs classiques et, par exemple, la sédation terminale maintenant admise peuvent véritablement être complémentaires, devenant des « soins palliatifs intégraux », et contribuer à la meilleure prise en charge, pour le patient et ses proches. Fournier relève que la résistance est jusqu’ici souvent plus forte dans les milieux soignants, pour des motifs qu’on peut comprendre avec la crainte d’être de plus en plus souvent témoin de fins de vie « décidées . Mais on doit aussi regretter que les empoignades idéologiques n’aient en rien facilité la meilleure compréhension des situations pratiques, de manière plus posée. Ceci alors que les études d’opinions montrent que la majorité des Français (comme les Suisses) sont ouverts à un droit de décider de sa propre mort.
Difficile de savoir, aux yeux de Fournier, comment les choses vont évoluer. Il n’est pas exclu que « le socle de la loi Claeys Leonetti soit trop instable, puisque fondé sur la ligne de crête d’un improbable compromis, susceptible de ne contenter ni les artisans de l’ouverture d’un droit à mourir ni ses opposants. » Elle n’ose guère espérer pour bientôt l’avènement d’un véritable consensus. Regrettable. Mais le pire n’est jamais certain !
Lire aussi « Entre laisser mourir et faire mourir », réflexion de Jean Martin sur un autre ouvrage de Véronique Fournier, mis en ligne le 11 février 2016 sur REISO.
Pôle artistique de l’association ASA-Handicap mental, Mir’arts poursuit une mission de soutien aux artistes ayant une déficience intellectuelle. Ce livre permet de retracer son parcours et ses activités de promotion des œuvres des artistes en situation de handicap auprès des acteurs culturels, des responsables politiques, du public et des médias.
Cet ouvrage retrace également le travail de fond de la commission, composée de huit professionnels engagés dans des organismes de Suisse romande, visant à analyser les enjeux d’ordre juridique, administratif, social et culturel, auxquels une personne en situation de handicap est confrontée lorsqu’elle souhaite être reconnue en tant qu’artiste.
Au sommaire :
Questions éthiques
Questions juridiques
Témoignages des artistes
Rôles et responsabilités
Commande en ligne
Chercher à comprendre ce qui étonne, et semble parfois incompréhensible au regard de son propre creuset culturel, telle est la visée de cette fresque anthropologique.
Cet ouvrage conduit les lecteurs sur les continents africain (Afrique subsaharienne, Guinée, Togo, Ile Maurice), asiatique (Chine, Palestine, Thaïlande) ; américain et océanien (Etats-Unis, Haïti, Mexique, Nouvelle-Zélande) et en Europe (Malte, Pologne, Russie, Slovaquie). Au fil des 15 chapitres, il permet de comprendre comment les cultures de ces pays, avec leurs singularités géographiques, historiques, sociales, religieuses, conçoivent le handicap et considèrent les personnes qui le vivent au quotidien.
Professeur à l’Université Lumière Lyon 2 et chargé d’enseignement à l’Institut de Sciences Politiques à Paris, Charles Gardou consacre ses travaux anthropologiques à la diversité humaine, à la vulnérabilité et à leurs multiples expressions. Il est l’auteur d’une vingtaine de livres, aux éditions érès où il a créé et dirige la collection « Connaissances de la diversité ».
Entre le maître qui sait et l’élève qui ne sait pas, entre le médecin qui connaît et le patient souffrant et démuni peut-il y avoir dialogue ? Peut-il y avoir entre eux une relation différente de celle, autoritaire et verticale, entre savoir et ignorance, une relation où les deux interlocuteurs adoptent une démarche ouverte, constructive, enrichissante pour l’un et l’autre ?
Les textes réunis dans cet ouvrage affrontent cette question en montrant à la fois la nécessité, les promesses et les illusions de rapports égalitaires dans un contexte par nature asymétrique. La réflexion est d’autant plus précieuse à notre époque où les détenteurs traditionnels du savoir sont, d’un côté, trop souvent portés à céder à l’autoritarisme technoscientifique et, de l’autre, facilement concurrencés par une diversité d’autres sources de connaissance.
Cet article fait le point sur les mineurs non-accompagnés (MNA) accueillis en Suisse. Ces personnes présentent une triple vulnérabilité. Elles sont migrantes, adolescentes et sans soutien familial. Leur accompagnement socio-sanitaire est d’autant plus complexe.
Les auteures soulèvent la question de l’âge des adolescents et les problèmes du passage à la majorité : « La transition du MNA au statut de majeur à son 18ème anniversaire coïncide souvent avec une décision de renvoi. Ces jeunes sont parfois en plein milieu d’une formation, souvent bien intégrés dans le système suisse et se voient privés de toute perspective du jour au lendemain. Ceci entraîne des répercussions majeures sur leur santé mentale mettant parfois leur vie en danger tant la détresse est grande. La question est donc de savoir si la vulnérabilité s’arrête à 18 ans et 1 jour ? Les connaissances actuelles sur le développement cérébral chez l’adolescent parlent en faveur d’une maturation qui se termine autour des 25 ans remettant en cause la limite de 18 ans en termes de prise en charge adaptée aux besoins développementaux. »
Des nouvelles pistes sont dessinées, en particulier sur la formation : « La formation étant un facteur protecteur déterminant pour la santé des adolescents, une piste serait par exemple de pouvoir permettre au jeune ayant débuté une formation en Suisse de pouvoir la terminer au-delà de sa majorité. Cette période de formation devrait être accompagnée par la présence d’un adulte de référence (tuteur, assistant social, éducateur) qui aurait le mandat d’accompagner le jeune (contrat de type jeune majeur) durant sa transition mineur-majeur afin d’élaborer un projet de vie réalisable en Suisse, dans un autre pays d’accueil ou dans son pays d’origine si les conditions le permettent. »
L’article en format pdf
La mort et nous par la bande dessinée (suite)
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique et bioéthicien
La Fondation La Chrysalide, centre de soins palliatifs situé à La Chaux-de-Fonds et qui fait aujourd’hui partie de l’Hôpital Neuchâtelois, s’est donné la mission de promouvoir la qualité de l’accompagnement en fin de vie. Une équipe sous la direction du Dr Philippe Babando a conçu le projet d’une trilogie de bandes dessinées sur le thème de l’approche de la mort et de ses impacts sur les patients concernés et sur leurs proches. Une recension sur le site REISO a évoqué en 2015 la première de ces BD.
Les tomes suivants ont les mêmes format et présentation, avec chacun une douzaine de récits, dessinés par autant d’auteurs. Leurs « axes » sont indiqués par les titres : « Tu meurs », on parle à/avec celui qui meurt, et « Il meurt ». Des styles graphiques variés, comme le sont les contenus. La plupart de contributions sont réalistes, portant sur des histoires qu’on rencontre quotidiennement. Plusieurs ont une dimension poétique et quelques-unes un caractère onirique : ainsi l’histoire d’un enfant cancéreux ou celle d’un jeune couple amoureux dont la femme meurt - en se noyant métaphoriquement. Quelques-unes restent énigmatiques.
Mêlées à ces histoires où la mort survient, il y a des grossesses, ou de jeunes enfants. Comme dans le tome 1, les grands-parents occupent une place notable, avec le rapport aimant à leurs petits-enfants présents. S’ensuit, logiquement, le thème de la séparation de l’enfant de celui ou celle qui meurt. Un suicide. Quelques histoires en milieu médical. La visite en EMS d’un fils adulte à son père totalement mutique. Une illustration du parcours de vie de la conception à la mort, en quatre volets, chacun se terminant par la formule « Tu meurs » - entendue dans des sens différents selon les âges. Dans le tome 3, à noter un intéressant échange entre une femme accompagnatrice de personnes en fin de vie et son fils adolescent. Et l’émouvante séparation, avec le rappel de tant de souvenirs, d’un couple âgé dont la femme meurt.
Comme dans le tome 1 sont évoquées des situations de guerre (en décembre 2016, moment où ces lignes sont écrites, on pense au siège et à la chute d’Alep, en Syrie, dans des conditions humanitairement inadmissibles, scandaleuses - une autre est située à l’époque des armées à cheval). A deux reprises apparaissent des décès sur accident, en rapport avec la prise d’alcool.
Chacune de ces publications bénéficie d’une préface du Dr Babando. Celle du tome 2 est le récit attachant de l’altération progressive, par Alzheimer, de la santé d’une personne qui a été pour lui un grand-père d’adoption. Evoquant des questions souvent posées : « Comment vivais-tu ta maladie, cette déconnexion progressive de la réalité qui meublait la vie des autres ? Que ressentais-tu ? ». Puis : « Un jour tu as arrêté de marcher et tu es resté couché, puis tu n’as plus parlé ; tu t’es lové dans ton lit et tu es resté encore quelque temps entre jour et nuit. » En terminant, il rend hommage aux « personnes qui de près ou de loin prennent soin des personnes âgées et permettent souvent une fin de vie de bonne qualité et respectueuse des valeurs qui ont accompagné nos anciens pendant leur existence ». La préface du tome 3 évoque une personne âgée parcourant les rubriques nécrologiques du journal (« la page des morts »), en y retrouvant des personnes de sa connaissance.
Il faut saluer l’initiative prise par la Fondation La Chrysalide de mettre à disposition ces ouvrages qui, dans des cadres divers, peuvent utilement se prêter à la discussion des questionnements autour de la fin de vie.
Site internet La Chrysalide
Cet ouvrage montre que le métier de directeur d’établissement scolaire ou socio-sanitaire, souvent présenté comme une fonction, est aussi un travail, susceptible d’une observation et d’une mesure. Il se compose d’une « foule de petites choses à faire » presque invisibles et d’un organigramme complexe de dossiers ouverts, d’actions à mener et à justifier. Le métier consiste aussi à accepter des décalages entre ce travail réel, souvent prosaïque, et l’imaginaire du rôle. Enfin, il implique des expériences professionnelles marquées par des épreuves subjectivement et objectivement vécues, reliées aux évolutions politiques et économiques autant qu’aux difficultés à répondre aux besoins et aux ambivalences des interlocuteurs : collaborateurs, usagers, familles, supérieurs hiérarchiques.
Fondé sur une importante enquête menée en Suisse Romande, ce portrait collectif des directeurs au travail interpellera l’ensemble des acteurs du domaine étudié. Bien au-delà, il offre matière à réfléchir à tout professionnel occupant une fonction de direction, de formation et de prise décision.
Site internet Peter Lang
Bureaux partagés en sous-location à Lausanne-centre, dans un environnement propice aux échanges et aux synergies, notamment avec des associations axées sur la famille. (image : © Freepik)