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Faire le point sur les différentes modalités de scolarisation des élèves autistes dans les pays francophones, en France, en Belgique, au Québec, au Canada ou en Suisse romande, et comparer les pratiques en prenant comme repère et point de mire cette « école inclusive » dont il est beaucoup question aujourd’hui. D’où ces questions : jusqu’où et selon quelles modalités ces différents pays s’engagent dans ce qu’il faut considérer moins comme un objectif à atteindre que comme un processus sans fin et un défi permanent ? Dans ce dossier nous explorons les différentes dimensions de l’inclusion scolaire, que ce soit la dimension politique qui s’appuie sur les textes légaux et réglementaires de chaque pays, la dimension philosophique et éthique de ce nouveau paradigme, sans oublier la dimension pédagogique sans laquelle ce processus inclusif ne saurait aboutir.
Sommaire du dossier :
Sur un sujet de grande importance clinique et de santé publique, près de 80 auteurs ont contribué à ce livre fourni, précis. Moitié de femmes et moitié d’hommes, attachés à des services du CHUV pour deux tiers d’entre eux. La plupart sont psychiatres-psychothérapeutes. Une trentaine sont d’autres disciplines : notamment psychologues-psychothérapeutes, infirmiers, quelques médecins non-psychiatres.
La première partie présente le contexte global du suicide, la seconde le modèle de rencontre, d’évaluation et d’intervention utilisé. On différencie trois niveaux : la prévention universelle (visant toute la population), la prévention sélective (à l’endroit de groupes à risque) et la prévention dite indiquée (pour ceux à risque manifeste). Sont évoqués l’intervention scolaire, les programmes sentinelles (gatekeepers) formant des bénévoles ou des professionnels, la coopération avec les médias, la prévention situationnelle (limitation de l’accès aux moyens - considération majeure de santé publique, qu’il s’agisse de médicaments , d’alcool ou d’endroits qui se prêtent au suicide). Les auteurs insistent sur l’importance d’inscrire programmes et mesures dans une stratégie globale et dans la durée - ce qui implique d’anticiper les obstacles et les enjeux financiers et d’obtenir un soutien politique au meilleur niveau.
Les parties suivantes abordent chacune une problématique spécifique du suicide, en fonction des périodes de la vie, de problèmes de santé et des dispositifs de soins. Sont également présentés les possibles déterminants sociaux et politiques ; la postvention pour limiter la récidive ou la contagion ; l’impact du suicide auprès de l’entourage, chez les proches, les professionnels, en milieu scolaire. Parmi les sujets moins « classiques » : spiritualité, formation, incarcération, migration, LGBT, violence contre autrui, addiction à des substances, aux jeux de hasard et d’argent, troubles du comportement alimentaire, périnatalité.
Chacune de ces « pièces d’un large puzzle » commence avec une vignette clinique puis fait le point sur les connaissances, les particularités de la situation clinique présentée, les modes d’intervention, les erreurs à éviter, le suivi et l’issue de l’histoire présentée.
Les auteurs de la préface : «Dans chaque cas, le lecteur est confronté à une situation spécifique qui lui montre la prévention en mouvement, de l’impasse d’une souffrance insurmontable à l’ouverture d’un chemin qui préserve la vie. […] Il nous est aisé de faire partager notre enthousiasme. Ouvrage homogène et plein de vie, avec une colonne vertébrale robuste […] Le lecteur est sensibilisé à la vulnérabilité suicidaire, telle qu’elle apparaît aux professionnels de la santé et du social […] Les auteurs partagent le même référentiel d’évaluation, en distinguant le risque, l’urgence et la dangerosité suicidaires - langage commun de transversalité. » Le choix de procéder per entrées multiples permet à des acteurs différents d’accéder rapidement à des connaissances et recommandations pertinentes.
Une question, en toute humilité : dans un ouvrage sur la prévention, il est logique que les cas présentés se terminent habituellement bien, ou pour le moins permettent d’espérer une stabilisation. Aurait-il été pertinent de discuter des situations où des efforts compétents d’aide et de prévention n’ont pas rencontré le succès ? Cette démarche a été partiellement réalisée à propos de postvention.
A noter enfin que le dernier chapitre traite du suicide assisté. J’ai (J.M.) apprécié, en huit pages, une présentation basée sur l’expérience professionnelle et humaine de l’auteur, factuelle, non-jugeante, équilibrée quant aux enjeux éthiques et pratiques que pose cette problématique - qu’il n’est plus possible aujourd’hui d’ignorer, ni de vouer aux gémonies.
A propos de: «Les associations boliviennes à Genève. Culture(s) et interculturalité», mémoire de master HES-SO en Travail social, sous la direction de Laurence Ossipow Wuest, 2017, 192 pages. Par Emmanuel Deonna*
De nombreux débats agitent le monde de la recherche et la sphère publique à propos du multiculturalisme et des politiques dites d’intégration des populations migrantes, au double sens de leur insertion socio-professionnelle et de leur intégration culturelle. Une enquête socio-anthropologique de dix-huit mois, menée auprès d’associations boliviennes et suisses engagées dans un dialogue social et culturel à Genève, canton où résident plus de 40% d’étrangers, a permis de dégager à cet égard plusieurs enseignements.
La recherche s’est basée sur la participation en position d’observateur à une quinzaine d’activités menées par les associations boliviennes et suisses et sur la conduite d’une dizaine d’entretiens semi-directifs.
Régularisations. Le statut politique et juridique dégradé des populations sans statut légal à Genève semble faciliter le maintien de certaines discriminations. L’annonce d’une politique de régularisation de grande envergure par les autorités genevoises au début 2017 (« Opération Papyrus ») est susceptible d'apporter du changement car la communauté bolivienne abrite un grand nombre de personnes sans statut légal. Cependant, il est encore trop tôt pour mesurer concrètement les effets de cette mesure. Jusqu’ici, les associations boliviennes semblent interagir relativement peu avec les autorités politiques et les intervenants sociaux.
Apprentissages. Ces organisations sont sous-dotées au niveau de leurs ressources. Les pratiques artistiques des migrants boliviens – en l’occurrence la musique et la danse – offrent cependant de réelles perspectives en termes de bien commun et d’intérêt général. Les contraintes matérielles et logistiques imposent d’improviser une partie des activités. Leur développement n’en représente pas moins une véritable action culturelle, fondée sur l’ingénuité, l’apprentissage à partir de l’expérience et l’intuition. Ces façons d’apprendre et d’enseigner ont pour effet de rendre le processus créatif moins intimidant.
Pratiques artistiques. Il ressort également des observations participantes effectuées lors des manifestations privées (réunions de comité des associations, fêtes internes à la communauté) et des manifestations publiques organisées par les associations boliviennes (Fête de l’Unité, Fiesta de Alasitas) que les pratiques artistiques ont eu une place importante dans la panoplie de stratégies d’affirmation identitaire et d’intégration développées par les associations d’immigrés boliviens. Elles représentent non seulement d’importants vecteurs d’affirmation collective, mais également d’échange interculturel (Martiniello, Barth). Quant à la difficulté rencontrée par les associations boliviennes à organiser une parade interculturelle en ville de Genève, elle peut être interprétée comme un «déni de reconnaissance» (Fraser).
* Animateur socio-culturel, chercheur en sciences sociales et journaliste indépendant
Bibliographie sélective
Les problèmes relatifs à la protection des mineurs confiés à des tiers n’ont cessé de croitre depuis vingt ans. Aujourd'hui, ces sujets sont plus que jamais d'actualité. Les questions, voire les drames, ne cessent de faire la UNE de la presse. Yves Delessert aborde le travail et les responsabilités – souvent méconnus mais indispensables – des acteurs socio-éducatifs, et les conséquences légales de leurs actions ou omissions. Cette étude de droit suisse porte ainsi sur la responsabilité civile, contractuelle et pénale des adultes qui prennent en charge des mineurs hors du cadre familial.
Les professionnels trouveront dans la version actualisée de Mineurs confiés : risques majeurs ? une ressource à la fois juridiquement pointue, pragmatique et ancrée dans de nombreuses situations pratiques.
L’arrivée au jardin d’enfants représente pour le petit d’homme un des premiers grands défis de la socialisation et un véritable rite de passage souvent insécurisant. Pour le professionnel, il s’agit d’un travail éducatif bien éloigné du gardiennage.
En construisant par induction une pédagogie qui prend sa source dans son enfance même, Yolande Hauser a développé avec conviction son credo : valoriser chaque fois que possible la liberté d’expression et le potentiel créatif de l’enfant. La narration de quelque quarante ans de pratique réflexive offre un témoignage précieux sur l’évolution du métier de «jardinière d’enfants» et sa professionnalisation, ainsi qu’une source d’inspiration en termes de dispositifs et d’outils développés.
Stéphane Michaud, pédagogue, enseignant et formateur d’adultes, a longuement écouté Yolande dans le récit de sa vie. Ensemble, ils ont structuré son jardin d’idées et explicité les enjeux de l’identité et de la posture professionnelle d’une éducatrice de la petite enfance. De ce dialogue pédagogique à partir du journal de terrain de Yolande est sortie la dimension analytique du récit.
Ainsi ce livre conte avec bon sens, audace et poésie, l’histoire d’un parcours de vie au service des enfants. Cet engagement empirique, réflexif, militant et éthique d’une modernité exemplaire donne l’essentiel du grain pédagogique à moudre pour les professionnels de la petite enfance d’aujourd’hui et de demain.
Une rencontre avec l’auteure Yolande Hauser est organisée le mardi 27 février 2018 de 18h à 19h30. Lieu : Genève, HETS, CAWA, Bâtiment C. Participation gratuite sans inscription.
La Fureur de voir, le dernier film de Manuel von Stürler, réalisateur du multirécompensé Hiver nomade, sort en salle.
Ce superbe documentaire présente l'histoire très personnelle du cinéaste qui, menacé de cécité, se lance à corps perdu dans une quête sur ce que signifie la perception visuelle. Sa «fureur de voir» alimente un parcours initiatique qui plonge le spectateur dans l'univers de la vision, et tente de répondre à la question : qu'est-ce que voir ?
Avec Frédéric Chavane, neurobiologiste à l’Institut de Neurosciences de la Timone à Marseille, où il dirige l’équipe « Inférence et comportements visuels». Ce chercheur de haut niveau, a été primé par la Fondation de l’œil (fondation de France) en 2014. Il est aussi un ami proche du narrateur.
Avec Letisha Abraham et Roddy Robert, Océanie, souffrant tous deux d'achromatopsie; Sylvie Chokron, neuropsychologue et directrice de recherche au CNRS; Jean Lorenceau, directeur de recherche au CNRS et à l’ENS; Catherine Le Clech, qui teste l'implant rétinien, Brigitte Kuthy Salvi, qui raconte sa rencontre forcée avec la cécité...
Jean Fonjallaz est docteur en droit et juge fédéral. Jacques Gasser est professeur à la Faculté de médecine de Lausanne et directeur du Département de psychiatrie du CHUV. Leur livre répond à des manques persistants dans la formation des professionnels impliqués, du domaine juridique (procureurs, juges, avocats) et du domaine médical, deux champs professionnels qui se connaissent trop peu. Leur ouvrage clair et bien structuré apporte une foule d’informations et est utilement complété par une bibliographie choisie, le texte des normes légales concernées et un exemple-type de questionnaire auquel la justice pénale souhaite qu’un expert réponde.
L'irresponsabilité et la gestion du risque
« Les plus anciennes législations considéraient la folie comme un motif d’exemption de punition […] On estimait que l’on ne pouvait pas imputer une faute à quelqu’un dont l’esprit est aliéné et il en allait de même pour l’enfant, l’animal ou la tuile qui tombe d’un toit. » Les choses ont changé et les questions de responsabilité (entière, restreinte ou nulle) se sont complexifiées, avec l’élaboration et la diversification des codes pénaux. Evolution influencée aussi par l’accent croissant mis sur le respect des droits humains.
« En une quinzaine d’années, la justice pénale - du moins le législateur - est passé d’une logique de punition et de réinsertion sociale à un modèle de gestion du risque mettant au centre la protection de la société.» L’intérêt des milieux professionnels, politiques et médiatiques s’est déplacé de la problématique de la responsabilité à celle du risque de récidive, avec une intensification des réflexions sur la dangerosité.
Ce changement « est à la racine des difficultés des experts psychiatres qui doivent se prononcer non seulement sur ce qu’ils savent faire (diagnostiquer, proposer des thérapeutiques, apprécier la responsabilité), mais également sur des aspects beaucoup plus flous et éloignés de leurs préoccupations habituelles, qui sont ceux relevant de la sécurité publique. » Il n’en reste pas moins que la maîtrise de la sécurité constitue une préoccupation forte, en particulier celle de savoir quels sont les risques acceptables – si l’on admet que le risque zéro n’est pas réalisable.
La thérapie et l’expertise
« En premier lieu, l’expertisé doit être averti que le médecin n’est pas dans son rôle habituel de thérapeute mais qu’il agit sur mandat d’une autorité judiciaire à laquelle il devrait communiquer tous les éléments nécessaires, et qu’il n’est donc pas soumis au secret médical dans cette fonction. » Et l’ouvrage d’insister sur la nécessité de procéder à une expertise à deux. Elle permet de « travailler les éventuels désaccords, non pas pour les gommer, mais pour les expliciter et trouver la meilleure solution. » Autre précision importante : « Dans le cas où la façon dont les fait sont survenus jouerait un rôle quant aux réponses à donner, l’expert doit prendre en compte séparément les diverses possibilités. Ce n’est pas à lui de choisir la ‘meilleure’ version. Il peut ainsi être amené à donner deux versions de ses conclusions en fonction des ‘réalités’ différentes décrites par l’accusation et le prévenu. »
Présentée dans le rapport psychiatrique, la partie «discussion» est la plus importante de l’expertise. « Elle représente l’interface entre le monde médical et le monde juridique. C’est là qu’il s’agit de chercher s’il existe un lien de causalité entre les éléments cliniques observés et les actes reprochés à l‘expertisé, ce qui revient à mettre en évidence un éventuel déterminisme pathologique. L’expert doit transposer ses observations en langage compréhensible pour les non-spécialistes. »
Le libre arbitre et le déterminisme
« Le droit pénal est fondé sur la conception que chacun est en principe libre d’agir. C’est le libre arbitre, la conscience et la volonté sont présumées […] En revanche la psychiatrie a observé que le comportement d’un individu est conditionné par différents éléments liés à son état mental et à son histoire. C’est le déterminisme ». Aussi : « Le droit fonctionne le plus souvent par catégories et concepts distincts, alors que les psychiatres voient leurs observations dans une certaine globalité et un certain continuum ». A propos de ce continuum, l’auteur de cette recension, en tant que médecin cantonal, a bien souvent constaté et expliqué comment le droit est contraint de voir les choses en noir ou blanc, alors que le médecin, les soignants ou les travailleurs sociaux sont contraints de voir la vie en nuances de gris, du plus clair au plus foncé.
Est-ce que comprendre, c’est excuser ? Excellente question posée à la fin du livre. « Comprendre est de l’ordre de la connaissance, c’est l’action qui vise à accéder au sens, à chercher les mécanicismes ou déterminants significatifs d’un acte […] En aucune façon le psychiatre ne devra se prononcer sur la valeur positive ou négative de l’acte. Sanctionner, en revanche, est une action d’un autre ordre, qui a pour fin d’appliquer la loi que s’est donnée la collectivité. »
Un ouvrage qui prouve que le dialogue entre un juge et un psychiatre peut «déboucher sur un résultat concret et utile, aux confins de deux matières dont les fondements et fonctionnements sont diamétralement divergents mais dont l’interaction devrait servir le vivre ensemble. »
Et si nous désobéissions, si nous cessions d’être de sages consommateurs ? Paul Ariès nous invite à suivre les réflexions des objecteurs de croissance, de l’alimentation à la désobéissance civile, en passant par la publicité, le rationnement et la gratuité. Quand 20 % des humains s’approprient 86 % des ressources disponibles sur Terre, parler de décroissance devient une nécessité.
Égratignant à la fois spéculateurs environnementaux et vendeurs de développement durable, il appelle à la « croissance » de l’imaginaire et des liens sociaux, pour s’offrir collectivement une vie plus libre, plus signifiante et, finalement, plus humaine. Il revient sur 10 ans de combats de la décroissance qu’il aime décrire comme un « chemin de crête », dont pourraient découler le pire et le meilleur.
Politologue, Paul Ariès est rédacteur en chef de la revue Les Zindigné(e)s, directeur de l’Observatoire international de la gratuité et auteur de nombreux ouvrages dont Écologie et cultures populaires, les modes de vie populaires au secours de la planète (Utopia, 2015) et Une histoire politique de l’alimentation de la préhistoire à nos jours (Max Milo, 2016).
Le Tribunal fédéral a refusé de soutenir la scolarisation inclusive comme l’exige pourtant la Convention relative aux droits des personnes handicapées que la Suisse a signée. Analyse de la Plateforme humanrights.ch.
L’analyse s’ouvre sur la situation d’un enfant en Thurgovie. Atteint de trisomie 21, il avait été intégré dans un jardin d’enfant classique et s’était ensuite vu refuser l’inclusion à l’école primaire ordinaire. L’Office thurgovien de l’instruction publique avait en effet décrété – contre la volonté de ses parents – son admission dans une école spécialisée. Le jeune concerné et ses parents ont fait recours auprès du Tribunal fédéral qui a donc décidé de rejeter leur plainte et de ne pas favoriser la scolarisation inclusive.
Ce jugement important est soigneusement documenté tant au niveau juridique, avec toutes les références, que du vocabulaire. Le dossier recense également les réactions de Inclusion Handicap et Insieme et se termine par un panorama de la scolarisation dans les cantons qui ont des pratiques extrêmement diversifiées. Le Valais est le canton le plus intégratif, avec un taux de séparation de 1.1% seulement. En revanche, Neuchâtel et Genève «peinent à abandonner leur culture de l’école spécialisée, malgré des tentatives de changements».
Qui dit politique publique, dit échanges de ressources entre acteurs. Et qui dit échange de ressources, dit partage du pouvoir entre acteurs publics et acteurs privés. Or, la définition de ces ressources, leurs modalités de mobilisation ou leur aptitude à être échangées ont été très peu étudiées jusqu’ici.
La présente monographie propose une typologie approfondie des dix ressources d’action publique actuellement connues. Elle est illustrée par de nombreuses situations rencontrées quotidiennement dans la pratique des politiques publiques. Cette monographie expose ainsi, ressource par ressource, la palette de ses usages possibles, par les acteurs politico-administratifs aussi bien que les groupes cibles et les bénéficiaires des politiques publiques.
Cet ouvrage aborde les situations de disponibilité ou de manque de ressources, les usages par phase (notamment dans la mise en œuvre) et les échanges de ressources entre acteurs, en vue d’obtenir des résultats favorables à leurs intérêts et/ou à leurs valeurs.
Le texte propose aussi des pistes à suivre en vue d’un usage durable des ressources d’action publique. Il donne enfin quelques conseils pratiques aux chercheurs qui analysent les politiques publiques, mais aussi aux praticiens qui se consacrent à la gestion de «budgets ressourciels» dans l’administration publique aussi bien que dans les organisations du secteur privé ou les ONG.
Peter Knoepfel, docteur en droit, professeur honoraire à l’IDHEAP (Université de Lausanne), auteur de nombreuses monographies et articles scientifiques sur les politiques publiques, environnementales et le développement durable. Il est également président du Conseil de sanu durabilitas – Fondation suisse pour le développement durable.
Les nouvelles directives médico-éthiques sont conçues comme un guide pratique pour la prise en charge et le traitement des personnes atteintes de démence. Elles sont articulées autour des problématiques spécifiques auxquelles sont confrontés les soignants – indépendamment des lieux de prise en charge (ambulatoire, hôpital, institution de soins) et des groupes professionnels. L'objectif des directives est de proposer une réponse aux questions éthiques et un soutien dans les situations de conflits.
Ces directives ont été élaborées dans le cadre de la stratégie nationale en matière de démence 2014 – 2019 et en collaboration avec la Société suisse de gérontologie (SSG). Elles s'adressent en priorité aux professionnels de la santé. La SSG prévoit d'élaborer un complément aux directives à l'attention des professions non médicales.
Ces directives peuvent être téléchargées en allemand, français, italien et anglais ou commandées gratuitement sous forme de brochure (allemand/français).
En 2050, on estime que plus de 6 milliards d’individus vivront en ville, soit près de 70% de l’humanité. Jonathan Durand Folco veut repolitiser la question municipale et plaide pour une réappropriation démocratique de nos milieux de vie.
Les villes peuvent-elles changer le monde ? Considérées comme les espaces où se joueront en grande partie les luttes politiques du XXIe siècle, les villes tardent pourtant à susciter l’attention qu’elles méritent dans les cercles progressistes. Selon Jonathan Durand Folco, la gauche doit urgemment investir cet espace politique qui se situe au centre des enjeux sociaux, économiques et écologiques et possède un potentiel de transformation inédit.
Prenant appui sur de solides bases théoriques, l’auteur expose les contours d’une nouvelle stratégie politique : le municipalisme. Il montre que la ville est au cœur des contradictions du capitalisme avancé, qu’une tension de plus en plus forte s’exprime entre le développement de la « ville néolibérale » et les revendications du « droit à la ville », et que la question écologique, la spéculation immobilière et la défense des communs sont au centre des mobilisations citoyennes.
Cherchant à dépasser le clivage ville/région et à surmonter les écueils posés par les stratégies de transformation sociale « par le haut » ou « par le bas », Jonathan Durand Folco donne des pistes pour s’organiser et passer à l’action. Comment penser le front municipal ? Comment articuler les échelles locale, nationale et internationale dans la perspective d’une République sociale vue comme Commune des communes ? À quels problèmes organisationnels faisons-nous face ? Et selon quelles valeurs et quels principes ? Autant de questions auxquelles tente de répondre l’auteur pour réhabiliter la municipalité comme espace politique et vecteur de transformation sociale.
Jonathan Durand Folco est docteur en philosophie de l’Université Laval et professeur à l’École d’innovation sociale de l’Université Saint-Paul d’Ottawa. Il écrit dans diverses publications et anime le blogue Ekopolitica. «À nous la ville !» est son premier essai.
Ce texte collectif dresse un état des lieux documenté sur les pratiques policières à l’égard des personnes noires africaines dans la région lausannoise. Il mène aussi une analyse remarquable, claire et précise, de la vie d’un collectif, ses succès, ses échecs, ses revers, ses doutes, ses mobilisations, ses dissolutions et ses remobilisations.
Dans une première partie, ce rapport dénonce l’impunité d’actes de violence et d’abus de pouvoir commis par des agent·e·s de police à l’égard de personnes migrantes dans la région lausannoise, en particulier de Gambie et du Nigeria puisque ce sont les origines principales des membres du Collectif. Le texte explique pourquoi il est essentiel que ces problèmes soient reconnus publiquement, ainsi que les enquêtes menées, les changements structurels et légaux mis en place afin de rétablir l’État de droit en Suisse.
Le rapport passe ensuite au crible l’activité du Collectif. Né en 2015 à Lausanne, il s’est d’abord appelé «Jean Dujardin» puisqu’il a commencé son action dans les jardins du Sleep-in de Renens. Après l’expulsion de ce camping improvisé, les membres décident d’occuper une halle abandonnée à Renens et s’appellent dès lors, puisque le bâtiment a un toit, «Jean Dutoit». Les autorités cantonales contactent le groupe pour élaborer une convention d’occupation licite mais «contrôlée». Avec l’hiver qui approche et les structures d’accueil bas seuil qui débordent, le comité accepte. C’est ensuite une lente dissolution du Collectif. Lors d’une rafle en juin 2016, il se reforme et tente de sauver ce qui peut l’être. Seront ensuite investis une maison inoccupée à Chailly puis un bâtiment désaffecté à Romanel-sur-Lausanne. Là, à nouveau, une convention sera signée, ce qui n’empêche ni les morts, ni les arrestations ni les emprisonnements. Un nouveau déménagement, au Chemin des Sauges à Lausanne, a lieu en juin 2017. L’historique de ce parcours difficile et douloureux est assorti d’une analyse remarquable sur le mode d’action d’un collectif et son fonctionnement participatif, ses limites, ses forces.
D’autres sujets sont également abordés dans le rapport: la question du deal de rue, qui condense de nombreux stigmates et devient le lieu d’une répression racisante envers des personnes construites comme des sous-humains ; le racisme anti-Noir·e et l’insuffisance criante des lois et des mécanismes de lutte contre le racisme en Suisse; le profilage racial; la xénophobie anti-migrant·e qui non seulement rejette «l’étranger» mais en fait le parfait bouc émissaire de la crise européenne; la montée du nationalisme ; les discriminations sociales et économiques qui augmentent en Suisse au gré des politiques néolibérales et de la nationalisation des droits; l’usage abusif des règlements Dublin par la Suisse qui instrumentalise la politique d’asile à des fins de gestion des flux migratoires ; la nécessité de mettre en place des zones refuges dans les villes de Suisse afin de couper court à la politique de dissuasion de l’aide d’urgence et à la précarisation de nombreuses populations ; la dénonciation des conditions de détention administrative; entre autres. Le rapport se termine sur plusieurs propositions et recommandations. Il a été envoyé à de nombreuses autorités politiques et policières fédérales, cantonales et locales.
Le taux d’aide sociale économique a augmenté en 2016 et atteint 3,3% de la population (273 273 personnes), soit à nouveau le niveau le plus élevé qu’il avait atteint il y a dix ans, en 2006.
Les groupes les plus à risque d’être tributaires de l’aide sociale clairement identifiés dans l’aide sociale économique sont les enfants (0-17 ans) qui, avec un taux de 5,3%, se situent nettement au-dessus de la moyenne.
Les personnes entre 18 et 25 ans et celles entre 26 et 35 ans ont également un risque plus élevé de dépendre de l’aide sociale, avec un taux de 3,9%.
Le risque pour les personnes de 56 à 64 ans a fortement augmenté ces dernières années. Tandis que leur taux était de 2,2% en 2011, il se situe à 2,9% en 2016 et se rapproche ainsi du taux de l’ensemble des bénéficiaires.
Être de nationalité étrangère constitue également un risque plus élevé de recourir à l’aide sociale: le taux des personnes étrangères à l’aide sociale économique a augmenté depuis 2011, passant de 6,0% à 6,3% en 2016.
Les cantons possédant des centres urbains ont toujours des valeurs supérieures à la moyenne. Parmi ceux-ci, on trouve Neuchâtel, Bâle-Ville, Genève, Vaud et Berne. Dans les cantons à caractère rural, les taux d’aide sociale sont tendanciellement inférieurs à la moyenne.
Cette statistique de l’aide sociale analyse également les données pour les requérants d’asile. Sans surprise, le taux d’aide sociale atteint 85.8% dans le domaine des réfugiés et 88,4% dans le domaine de l’asile.
Autour de la question «C’est quoi le travail social ?», un micro-trottoir a été réalisé auprès des étudiant·e·s et des professeur·e·s de la HES-SO Valais. Florilège.
C’est pour donner à tout le monde les mêmes possibilités.
C’est la base de notre société. Depuis la nuit des temps, il fait partie de l’être humain.
C’est une profession complexe qui s’exerce dans des lieux, des champs et des structures variés et qui utilise des outils issus notamment de la sociologie et de la psychologie.
C’est déplacer la norme afin que le plus de personnes possible soient incluses dans la société.
C’est nécessaire pour que tout le monde puisse s’intégrer de manière harmonieuse.
C’est un acteur important de la protection sociale en Suisse qui répond aux grandes problématiques actuelles de l’intégration, le vivre ensemble, la cohésion sociale.
C’est remettre de l’humain dans la société, dans l’économie.
C’est un ensemble de pratiques professionnelles qui ont en commun de s’adresser à un public qui, pour diverses raisons, se trouve désociabilisé.
Et puis, parce qu’il faut bien un commentaire décalé : «La formation en travail social, c’est surtout des filles.»
Semaine d’action Sécurité des patients, du 16 au 20 septembre : Diagnostic. Une affaire d’équipe. Enquête auprès de tou·tes les professionnel·les de la santé : Évaluez la sécurité diagnostique dans votre organisation.