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Surdités: savourer la musique classique autrement

Jeudi 03.10.2024
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© Le Sinfonietta de Lausanne

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© Le Sinfonietta de Lausanne

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À Lausanne, les personnes sourdes et malentendantes peuvent accéder à diverses actions de médiation lorsqu’elles assistent à des concerts de musique classique. Un projet a fait le point sur les bénéfices et enjeux de telles actions.

Par Léonore Cabin, docteure en sciences sociales, chargée de projet, HEMU, Lausanne, et Cléa Masserey, responsable participation culturelle, Sinfonietta de Lausanne

La Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) de l’ONU, ratifiée par la Suisse le 15 avril 2014, oblige notamment les États Parties à prendre des mesures concrètes pour que les personnes en situation de handicap aient accès aux lieux d’activités culturelles, ainsi qu’aux contenus des produits culturels dans des formats qui leur soient accessibles. S’efforcer de garantir à ces personnes le plein exercice de leurs droits culturels implique de s’interroger sur la notion et les formes de l’accessibilité : que cherche-t-on exactement à rendre accessible, à qui et par quels moyens ?

En France, plusieurs institutions culturelles musicales se sont dotées de gilets vibrants afin de pouvoir accueillir des spectateur·trices sourd·es et malentendant·es. En Suisse, l’orchestre symphonique Sinfonietta de Lausanne [1] est l’un des premiers acteurs à en avoir fait l’acquisition [2]. D’abord apparus dans le milieu du gaming, puis de la production musicale, ces dispositifs convertissent les informations des basses fréquences en vibrations ressenties à la surface de la peau, dans les muscles et les os. Leur emploi dans le cadre du concert, notamment classique, à des fins d’accessibilité ouvre une série de questions : quel rôle ces gilets jouent-ils dans l’expérience musicale des personnes en situation de handicap auditif ? Comment s’en saisissent-elles ? Quel est leur avis à leur sujet ? Quelle place peuvent-ils avoir au sein d’une action de médiation ? Pour répondre à ces interrogations, le Sinfonietta et l’HEMU — Haute école de musique [3] ont mené une étude exploratoire d’une année auprès des spectateur·trices sourd·es et malentendant·es de l’orchestre symphonique.

Expérience sensorielle : de l’instrument à la technologie

Cette étude s’inscrit dans le cadre des actions déployées depuis plus de cinq ans par la formation lausannoise pour accueillir les spectateur·trices en situation de handicap auditif. L’aventure a débuté en 2019 avec un premier concert-découverte mis sur pied en étroite collaboration avec une médiatrice sourde. Ces rendez-vous, désormais annuels, invitent les personnes sourdes et malentendantes à s’immerger dans l’orchestre pour sentir les vibrations émanant des instruments pendant qu’ils sont joués, en se glissant sous le piano pour éprouver les répercussions des vibrations sur le sol ou en s’adossant au dos du corps de la contrebasse, par exemple. Des ballons gonflables sont également employés afin de sentir les vibrations de la musique de manière relativement précise, tout en restant à distance.

Si la proximité sensorielle avec les instruments de musique a d’abord été privilégiée, les gilets vibrants sont apparus comme une solution intéressante pour inclure les publics sourd et malentendant également aux concerts de saison de l’Orchestre. Le Sinfonietta a ainsi décidé de tester ce dispositif avec une entreprise française spécialisée dans l’adaptation des gilets SubPac et Woojer pour un usage de ce type. Ainsi, six gilets sont disponibles depuis 2022 à chaque concert de saison de l’Orchestre, sur réservation ou directement sur place. Un formulaire en ligne permet de demander la présence d’un·e interprète en langue des signes française (LSF) ou en langue parlée complétée (LPC), et de préciser la marque du gilet souhaitée [4]. Dès la sortie de cette possibilité, plusieurs personnes concernées ont toutefois immédiatement souligné l’importance de conserver des moments privilégiés offrant une proximité avec les instruments de musique et les musicien·nes. Les concerts-découverte se sont ainsi poursuivis.

L’avis, l’expérience et les pratiques ordinaires des personnes concernées comptent beaucoup dans la mise en place et la pérennisation des démarches d’accessibilité et d’inclusion. Le Sinfonietta s’est ainsi associé à l’HEMU afin de documenter sociologiquement les pratiques d’écoute de ses spectateur·trices sourd·es et malentendant·es, ainsi que leur usage des gilets vibrants durant ses concerts. L’objectif était également de recueillir leurs opinions sur les moyens d’accessibilité mis à leur disposition dans le cadre de différentes manifestations culturelles.

Une étude exploratoire sur l’usage des gilets vibrants

L’enquête SensiMUS [5] s’est appuyée sur des observations ethnographiques et des entretiens informels menés lors de huit événements musicaux impliquant l’usage des gilets vibrants appartenant au Sinfonietta [6]. Les observations visaient à décrire l’activité d’écoute en cours et la façon dont les gilets étaient employés lors des concerts en privilégiant un questionnement sur le « comment » auquel répond la description ethnographique (Katz, 2010). Les entretiens in situ avaient pour objectif de récolter les impressions à chaud et de reconstituer rapidement le profil musical des spectateur·trices. Menés collectivement, ces échanges ont permis d’examiner la façon dont ils et elles faisaient sens ensemble du dispositif et de l’expérience qui leur étaient proposés (Hénault-Tessier et al., 2018). Des entretiens semi-directifs ont en outre été réalisés avec six personnes sourdes et malentendantes ayant participé à l’un des concerts-découverte de l’orchestre. Il s’agissait de saisir les opinions des personnes interrogées sur les moyens d’accessibilité mis à leur disposition, ainsi que leur « interprétation » (Demazière, 2011) de leur rapport à la musique et au concert.

Les résultats révèlent notamment que la curiosité pour les gilets joue un rôle majeur dans la décision des personnes en situation de handicap auditif de s’inscrire aux concerts du Sinfonietta. Malgré les limites techniques qu’elles évoquent (difficultés à traduire les hautes fréquences, absence de spatialisation, manque de subtilité des vibrations, ergonomie du gilet, pannes), les personnes interrogées apprécient la mise à disposition des gilets vibrants et saluent les initiatives de l’orchestre. Cela ne signifie pas pour autant qu’elles se présenteront plus facilement à un concert de musique classique ordinaire si ce n’est pas déjà dans leurs habitudes, ou qu’elles emploieront nécessairement un gilet si elles s’y rendent.

cabin gilets vibrant musique surdite handicap sinfonietta lausanne reiso 400© Le Sinfonietta de LausanneDans la mesure où elles font valoir un accès auditif à la musique, les personnes malentendantes interrogées ne jugent pas le gilet indispensable à leur expérience musicale. Certaines d’entre elles le considèrent cependant comme un bon complément à l’audition et à la vision, le gilet les aidant à discriminer plus facilement les instruments qui jouent sur scène et à s’orienter dans leur environnement. D’autres en revanche lui reprochent de fournir des informations sensorielles trop nombreuses et approximatives. Ces dernières préfèrent alors mobiliser leurs propres techniques d’écoute : des pratiques diversifiées impliquant à différents degrés l’audition, la vision, le corps et le toucher. L’usage du gilet chez les personnes sourdes profondes non appareillées révèle quant à lui des difficultés d’accès au contenu musical classique. Si plusieurs d’entre elles apprécient les vibrations du gilet, elles font état de deux difficultés majeures : parvenir à relier les vibrations ressenties dans leur corps à ce qu’elles observent sur scène ; réussir à ressaisir l’« histoire » racontée par la musique classique, pour reprendre ici le terme d’un enquêté.

L’engagement corporel pour ressentir la musique

Un autre résultat intéressant concerne le succès du concert-découverte en termes de fréquentation, celui-ci étant passé en quatre éditions de quatre à vingt-cinq participant·es en situation de handicap auditif [7]. L’expérience vécue y est très différente de celle du concert ordinaire, et le goût pour la musique classique n’est pas forcément un prérequis. Ainsi, certaines personnes peu férues d’un tel registre musical, qui ne se rendraient pas spontanément à un concert classique, apprécient fortement le concert-découverte parce qu’il représente une expérience en soi favorisant la flânerie et l’engagement corporel dans la musique. Il s’avère également un lieu de socialisation et d’échange entre personnes sourdes, malentendantes et entendantes, entre novices et amateur·trices de musique classique, ainsi qu’entre spectateur·trices et musicien·nes, un aspect très apprécié chez les personnes interrogées.

Ainsi, si les gilets suscitent au départ un intérêt accru, ils ne sont pas la seule prise à l’engagement corporel mobilisée durant l’événement, ni même celle qui est privilégiée. Se déplacer dans la salle pour comparer les sons et vibrations, se positionner au cœur de l’orchestre et toucher les instruments de musique durant l’interprétation sont les aspects qui ont été les plus relevés par les enquêté·es. Les instruments de musique invitent ici à de nouveaux usages et opèrent une médiation tant entre spectateur·trice et musique qu’entre spectateur·trice et musicien·ne.

Malgré la multiplication des moyens d’accessibilité, des défis persistent toutefois pour certaines personnes sourdes qui se heurtent ici aussi à la difficulté d’associer l’œuvre jouée à un imaginaire sans le recours à un médium visuel explicite qui viendrait « accorder du sens aux réalités sonores » et vibratoires (Brétéché, 2019 : 201).

Valoriser le savoir et l’expérience

Ces résultats interrogent la forme de médiation culturelle à privilégier pour prétendre à l’accessibilité. Ils indiquent que l’usage des gilets vibrants gagne à s’inscrire dans un projet de médiation intégrant les pratiques d’écoute préexistantes des spectateur·trices sourd·es et malentendant·es. Il s’agit également de prendre en compte les difficultés d’accès au contenu musical qu’elles énoncent, ainsi que leurs attentes vis-à-vis des moyens d’accessibilité. Plusieurs pistes sont envisageables dans le cadre du concert de musique classique : l’ouvrir au chansigne [8] ou à d’autres supports visuels à même de restituer les « atmosphères » de la musique jouée (danse, film) ; « déformater » le concert classique ordinaire en favorisant, comme le fait le Sinfonietta, diverses modalités d’engagement corporel dans la musique et les échanges ; promouvoir les collaborations artistiques et les créations originales d’artistes sourd·es ou malentendant·es ; proposer des ateliers de pratique ou d’écoute musicale axés sur la vibration [9]… Si les possibilités qui s’offrent aux institutions culturelles sont multiples, un impératif demeure : inclure les personnes concernées, porteuses d’un savoir et d’une expertise qui leur sont propres sur la musique (Schmitt, 2012 ; Holmes, 2017 ; Maler, 2022), dans la conception des actions et des dispositifs de médiation qui leur sont destinés. Il s’agit ainsi de favoriser le « faire avec » en lieu et place du « faire pour ».

Bibliographie

  • Brétéché, S. (2019). « L’écoute incorporée ou l’émergence du sensible. De la corpauralité à l’écoute musicale Sourde », in Hautbois, X., Laliberté, M., Stransky, L., Stransky, V. (dir.), L’émergence en musique - Dialogue des sciences, Sampzon : Éditions Delatour, 191-206.
  • Demazière, D. (2011). L’entretien biographique et la saisie des interactions avec autrui. Recherches qualitatives, 30(1), 61-83.
  • Hénault-Tessier, M., Christophe, Th., Negrel, N. (2018). Sourds et malentendants comme publics de la musique. Le statut ambigu des technologies numériques dans une démarche d’accessibilité. tic&société, 12(2), en ligne.
  • Holmes, J. A. (2017). Expert listening beyond the limits of hearing: Music and deafness. Journal of the American Musicological Society, 70(1), 171-220.
  • Katz, J. (2010). « Du comment au pourquoi : descriptions lumineuses et inférence causale en ethnographie », in Cefaï, D. L’engagement ethnographique, Paris : Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, 43-105.
  • Maler, A. (2022). Music and Deafness in the Nineteenth-Century US Imagination. Journal of the Society for American Music, 16(2), 184-205.
  • Schmitt, P. (2012). « De la musique et des Sourds. Approche ethnographique du rapport à la musique de jeunes Sourds européens », in Bachir-Loopuyt, T., Iglesias, S., Langenbruch, A. zur Nieden, G. (eds), Musiques, contextes, et savoirs : Perspectives interdisciplinaires sur la musique, Frankfurt am Main : Peter Lang, 221-233.
  • Schmitt, P. (2020). « Du chan(t)signe », in Signes d’ouverture. Contributions à une anthropologie des pratiques artistiques en langue des signes. Thèse de doctorat, EHESS, 225-276.

[1] La raison sociale exacte de l’orchestre est Sinfonietta de Lausanne. Pour des raisons de lisibilité, c’est le terme raccourci « Sinfonietta » qui est utilisé dans cet article.

[2] Orchestre professionnel de formation incontournable dans le paysage musical suisse romand, le Sinfonietta de Lausanne est à effectif variable. Il offre l’opportunité d’un premier poste aux jeunes diplômé·es les plus prometteur·euses et accueille des étudiant·es de l’HEMU, qu’il accompagne au métier de musicien·ne d’orchestre.

[3] L’HEMU accueille plus de 500 étudiant·es de 47 nationalités différentes dans ses filières de musique classique, jazz et musiques actuelles. Elle dispense des formations dans les domaines de l’interprétation, de la composition et de l’enseignement musical. La médiation de la musique occupe depuis plus de dix ans une place importante dans ses missions pédagogiques et ses champs de recherche.

[4] Les principales différences entre les deux marques résident dans le nombre de transducteurs (deux pour le SubPac et six pour le Woojer) et la manière de les porter : si les deux sont conçus pour être placés sur le dos, le SubPac peut facilement être apposé sur le torse, ce qui est apprécié par certaines personnes concernées.

[5] Conduite entre février 2023 et janvier 2024, la recherche a été financée par le Fonds stratégique de la HES-SO.

[6] Les concerts de saison et le concert-découverte de la programmation 2022-2023 de l’Orchestre, mais aussi des manifestations d’autres organisateurs à qui les gilets avaient été spécialement prêtés, le but étant de comparer l’usage des gilets selon différents types d’esthétiques musicales, d’ambiances et de formes d’accessibilité.

[7] La fidélisation du public est une problématique en soi qu’il s’agirait d’étudier. Notons toutefois que la fidélisation des spectateur·ices sourd·es et malentendant·es dans le cadre des activités du Sinfonietta de Lausanne semble dépendre de plusieurs facteurs comme l’appréciation de l’expérience proposée, le désir de découvrir de nouvelles choses, la possibilité de se libérer aux dates voulues, notamment pour le concert-découverte qui a lieu une fois par année, la confiance accordée à la responsable de la participation culturelle, les dynamiques de groupe, l’implication de personnes et associations concernées.

[8] Adaptation artistique et linguistique d’une œuvre musicale chantée en langue des signes ou création originale par un·e artiste chansigneur·euse (Schmitt, 2020).

[9] En dehors de ces démarches qui nécessitent de s’engager dans un travail important de médiation, les personnes interrogées formulent les recommandations suivantes : communiquer clairement sur l’événement en LSF et en langage simplifié sur des plateformes accessibles ; faciliter les inscriptions aux événements ; proposer un accompagnement en amont, pendant et après la manifestation ; assurer la présence d’un·e interprète LSF et/ou LPC si besoin ; employer des amplificateurs de vibrations (gilets, enceintes, caissons, plancher vibrants) ; privilégier des sols et des chaises en bois ; s’assurer de la mise à disposition et du bon fonctionnement des boucles magnétiques, microphones directionnels et réducteurs de bruit, mais aussi favoriser des lieux calmes qui ne résonnent pas pour les porteur·euses d’appareils auditifs ou d’implants ; offrir un support écrit pour retranscrire les éventuelles paroles ; donner un bon accès visuel à la scène, aux surtitres ou à l’interprète ; favoriser la gratuité ou la réduction du prix d’entrée ; choisir des musiques adaptées au public, notamment sourd (rythme, basses fréquences, support visuel) ; créer des ateliers participatifs ; favoriser la liberté de mouvement ; proposer un moment convivial après le concert visant l’inclusion des personnes isolées et la possibilité de se retrouver.


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Comment citer cet article ?

Léonore Cabin et Cléa Masserey, «Surdités: savourer la musique classique autrement», REISO, Revue d'information sociale, publié le 3 octobre 2024, https://www.reiso.org/document/13179

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