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Une nouvelle campagne de sensibilisation aux comportements à risque pour les jeux de hasard et d’argent chez les jeunes vient d’être lancée par Promotion Santé Valais.
«En ligne pas besoin de miser gros pour devenir accro» : c’est un des slogans de la campagne actuelle. Elle est promue au salon Your Challenge à Martigny et sur des affiches publiques.
Les constats. Les jeunes sont confrontés aux jeux de hasard et d’argent en ligne dès l’âge de 8 ans ! L’âge moyen de la première mise est à 16 ans. De 2014 à 2018, la part de jeunes au comportement à risque et problématique a été multipliée par dix, passant de 0.4% à 4.5%. Les garçons et les apprenti·e·s sont plus directement concernés.
Les coulisses. Les influenceurs et les influenceuses sont payé·e·s pour faire la promotion des jeux sur les réseaux sociaux, sur Youtube, etc. Les pronostics dans les paris sportifs promettent de gagner de l’argent facilement. Les stratégies de communication convaincantes font miroiter des gains, des bonus ou des jeux supplémentaires et un système agressif de notifications pousse au jeu. Tout cela a pour but de séduire les jeunes et de les influencer à jouer.
La prévention. Il est donc important d’informer et de sensibiliser tant les jeunes que leurs parents aux risques qu’ils encourent. Avec le soutien du Canton du Valais, Promotion santé Valais et Caritas Valais se sont associés pour développer un stand commun de prévention du jeu excessif et de l’endettement chez les jeunes au Salon des Métiers et Formations « Your Challenge », jusqu’au 16 février 2020 au CERM de Martigny. La prévention est menée de manière ludique avec une roue des paris sportifs pour parler de la gestion du budget et du jeu excessif avec les adolescent·e·s et leurs parents.
Lire notamment :
Avec le soutien de la Fondation ADREA et l’aide de professionnels de santé, d’aidants familiaux et d’aidants professionnels, de scientifiques et de chefs de cuisine, le Centre de recherche de l’Institut Paul Bocuse a fait un état des lieux des particularités alimentaires des personnes âgées et a utilisé son expertise multidisciplinaire pour concevoir des conseils et des recettes adaptées.
Ce guide a pour but de donner des clés aux aidants pour comprendre les difficultés rencontrées et pour cuisiner des plats savoureux et adaptés aux personnes âgées dont ils s’occupent. Parce qu’il est essentiel d’apporter du plaisir alimentaire à chaque occasion, les recettes ont été déclinées en recettes du quotidien et en recettes festives, à tester sans limite !
Avec d’intéressantes astuces culinaires pour les plats en texture mixées ou le «manger main».
«Le plaisir dans l’assiette», 42 pages en format pdf
Une bibliographie très fournie sur la psychopathologie de l’adolescent·e est proposée par le Centre d’information et de documentation de l’Institut français MGEN La Verrière.
Sur 44 pages sont présentés les livres et les articles récents sur cette période souvent chahutée qu’est l’adolescence. Au sommaire:
Cette bibliographie est complétée par une liste commentée de sites internet et de revues.
Réalisé par Fanette Martin et Aurore Cartier, Centre de documentation, janvier 2020, 44 pages
Télécharger le Dossier MGEN
Compte rendu par Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
Le statut de la personne présentant des troubles mentaux, sa place dans la société qui cherche à l’inclure ou au contraire, le plus souvent, à l’exclure, y compris la défense de ses intérêts, est un grand sujet. De droit au premier chef, avec de nombreux points de contact et interactions avec la médecine : les médecins sont appelés à soigner ces personnes d’une part et, d’autre part, en tant qu’experts, à se prononcer sur leur capacité de discernement et leur responsabilité, en matière pénale aussi bien que civile. Un domaine passionnant à plusieurs égards, qui connaît des « flux » en fonction de l’évolution des idées quant aux droits des personnes et, aujourd’hui, du développement des neurosciences qui pourraient apporter des éléments potentiellement déstabilisants pour les doctrines pénales en place. « La médecine et la police ont en commun de pouvoir porter atteinte à l’intégrité d’autrui afin de protéger la société, tandis qu’il incombe à la justice de fixer les règles encadrant ces interventions », rappelle la préface.
Antiquité. Alexandre Lunel, juriste et historien, présente un ouvrage très bien informé, dense, sur les idées et les régimes juridiques depuis le « legs » de la Grèce et de Rome. Car si le médecin de l’Antiquité a longuement disserté sur la folie, c’est le juriste romain qui va définir son statut. Jusqu’au début de notre ère, la protection du fou et de ses intérêts est essentiellement dévolue à ses proches. «Progressivement, au cours de l’Empire, s’opère une révolution vers un transfert de compétence de la famille à la chose publique.» Noter par exemple cette disposition protectrice : si l’un des conjoints présente des troubles mentaux, aucune rupture du mariage n’est permise, « car rien n’est plus conforme à la nature humaine pour le mari que de prendre part aux accidents fortuits de sa femme ou la femme à ceux de son mari » (p. 23). Entre autres points, l’irresponsabilité pénale du « furieux » retient l’attention du droit romain.
Moyen-Âge. S’agissant du Moyen-Âge, intéressante discussion sur la « médicalisation de la sorcellerie » dont ont été accusés des fous, dont beaucoup de femmes, entrainant la mort sur le bûcher de milliers de personnes entre les XVe et XVIIe siècles. Un médecin rhénan, Johann Wier, prend courageusement position contre ces procès. Des théologiens s’insurgent, l’un d’entre eux prédisant que « si les médecins sont admis à donner leur avis, on ne brûlera [plus] personne ». L’Eglise est malheureusement plus écoutée par les juges que le médecin Wier (p. 43-46). Ensuite, les XVIIe et XVIIIe siècles sont une grande période d’enfermement des malades dans des hospices, hôpitaux, maisons de force et dépôts de mendicité (!). « Les fous y rejoignant la cohorte des déviants sociaux, mendiants, prostituées et autres galeux. »
XVIIIe - XIXe siècle. La Révolution française voit la naissance progressive de la psychiatrie, avec Philippe Pinel en particulier. Il démontre que la folie peut être soignée et qu’il est possible de communiquer avec le sujet aliéné. Néanmoins, en pratique, la condition des malades ne s’améliore guère. Est promulguée en France une loi de 1838 dont la genèse a été influencée par les aliénistes et qui passe alors du « fou social au fou médical ». Plusieurs médecins éminents débattent : pour certains la protection de la liberté individuelle du malade est au cœur de la problématique, d’autres craignent qu’on ne tienne pas assez compte de l’intérêt des familles et que trop de conditions rendent la loi inapplicable, en d’autres mots qu’elles gênent les placements.
XIXe - XXe siècle. Les dernières sections du livre décrivent la mise en place au XIXe siècle de structures d’accueil, les asiles départementaux, et les critiques que certains d’entre eux ont suscitées. Dès l’entre-deux guerres apparaissent les prémices de l’hospitalisation libre. Titre du dernier chapitre, « L’asile, chronique d’une mort annoncée ». Il présente les évolutions récentes, le mouvement d’antipsychiatrie, la sectorisation psychiatrique, la loi Evin de 1990 notamment. L’ouvrage se termine sur l’arrivée des médiateurs de santé et des pairs aidants, anciens usagers désormais établis dans les équipes de soins dans plusieurs pays.
«Le fou, son médecin et la société. La folie à l’épreuve du droit de l’Antiquité à nos jours», Alexandre Lunel, Bordeaux : LEH Edition, 2019, 194 pages
Ce remarquable dossier fait le point sur les programmes de formation et de prévention mis en place en France dans la politique publique de santé mentale pour prévenir le suicide, troisième cause de mortalité prématurée derrière les maladies cardiovasculaires et les tumeurs.
Au sommaire de ce dossier de 33 pages
Télécharger La santé en action N° 450
L’Office fédéral de la statistique a publié les chiffres 2018 de la pauvreté en Suisse : 7.9 % de la population du pays, soit environ 660 000 personnes, étaient en situation de pauvreté en termes de revenus.
Ainsi, en Suisse, une personne sur huit avait en 2018 des difficultés à joindre les deux bouts. Simultanément, le niveau de vie général reste parmi les plus élevés d’Europe.
A titre de comparaison, en 2017, 8.2 % de la population résidente suisse était touchée par la pauvreté en termes de revenus. Les groupes sociaux les plus souvent touchés par la pauvreté sont les personnes vivant dans des ménages monoparentaux (taux de pauvreté de 19.3 %), les étrangers originaires d’Europe de l’Est ou d’un pays non européen (17.5 %), les personnes sans activité professionnelle (14.4 %) et les personnes sans formation postobligatoire (12.1 %).
Ces chiffres sont basés sur l’Enquête sur les revenus et les conditions de vie (SILC) coordonnée au niveau européen dans plus de 30 pays.
Résumé de cinq pages en format pdf
Compte rendu du 1er colloque national Vieillesse sans violence. «Affûter les regards pour promouvoir la prévention», Fribourg, 28 janvier 2020, 18 pages word. Par Camille-Angelo Aglione.
Au sommaire de ce compte rendu, les résumés des présentations de :
Ce colloque Vieillesse sans violence s’est tenu à Fribourg le 28 janvier 2020.
Télécharger le résumé en format word, 18 pages
INTEGRAS, l’association professionnelle pour l’éducation sociale et la pédagogie spécialisée, a publié une réflexion intéressante d’Olivier Mottier sur les nouveaux concepts psycho-éducatifs et thérapeutiques.
Extraits de l’introduction. «Depuis une trentaine d’années, nous constatons une mutation psychosociétale qui modifie en profondeur la construction identitaire et le rapport au monde de nos enfants et adolescents. Il s’agit à la fois d’une bonne et d’une mauvaise nouvelle, la bonne étant l’évolution d’une société qui rompt avec la soumission par principe, la mauvaise étant les nouvelles formes de précarité sociale liée à ces changements sociétaux.»
«Nous avons à créer de nouveaux modèles pédagogiques pour les jeunes qui vont bien, et ils sont nombreux, et pour les enfants et adolescents en grandes difficultés. Les études et ouvrages sur les mutations actuelles, les nouvelles formes de précarité sociale, la traumatologie, les troubles de l’attachement, la question du rôle de la proximité affective, de l’intime et de la spiritualité en éducation sociale obligent les décideurs et les acteurs de la protection de l’enfance à penser de nouveaux modèles d’accompagnement pédagogiques.
Les prises en charges éducatives du XXe siècle, efficientes en leur temps, se montrent aujourd’hui inefficaces pour les enfants abîmés par la vie et périlleuses pour les professionnels. Nous devons (ré) inventer des structures sociales qui prennent en compte la complexité des situations des enfants polytraumatisés, avec des troubles de l’attachement et en situation d’ (auto) exclusion. Des établissements ni médicaux, ni thérapeutiques, ni éducatifs, mais des institutions sociales avec des concepts novateurs qui prennent soin des enfants et des adolescents blessés par des adultes, souvent eux-mêmes négligés ou abusés !»
Et la dernière phrase de la conclusion. «Au risque d’insister, nous n’avons plus le choix ! Il nous faut passer d’une soumission par principe qui (ré) éduque à une autorité de type horizontal qui soigne et socialise.»
«Une révolution socio-éducative», réflexion d’Olivier Mottier, directeur du Foyer de Salvan, septembre 2019, 21 pages en format pdf sur le site d’INTEGRAS.
Après le thème de la solitude, «humains» consacre son deuxième numéro à l’alimentation. Une revue différente des autres, avec des textes originaux et des images étonnantes.
Dans ce deuxième numéro, «humains» évoque le gourmand et la gourmande qui sommeille en nous. Le premier article est consacré au NID, une épicerie participative à Genève qui explique comment l’équilibre économique et l’ouverture sur la communauté participent au sentiment de manger sain.
L’alimentation «en pleine conscience» fait l’objet d’une immersion intrigante dans le cours «med’Eat». Que l’on peut prononcer comme «médite» ! Il propose donc de ne plus manger en mode automatique, mais en pleine conscience, d’être attentif à ce que nous mangeons et de ne pas manger trop vite, ou trop. Texte de Louis Viladent, avec des dessins d’Elorri Charriton.
Dans «Le temps se gâte pour le sucre», nous apprenons que, entre 1850 et 2014, la consommation moyenne de sucre par habitant et par année en Suisse est passée de 3 kg à 39 kg selon Agristat. Quant à la dopamine, une des hormones responsables de la sensation de plaisir, elle est fortement stimulée par… le sucre justement.
«humains» donne également un éclairage zen où l’on apprend que l’amer, l’acide, le doux, le piquant et le salé ne sont pas les seules saveurs nécessaires au corps. Il y a aussi le «fade». Vous en doutez ?
Doutiez-vous aussi que 90% de la sérotonine, ce neurotransmetteur impliqué dans la gestion des bonnes et des mauvaises humeurs des êtres vivants, est produite dans le ventre ? Souhaitez-vous une belle citation sur la madeleine de Proust ou une autre de «Charlie et la Chocolaterie» ?
Marylou Rey
Revue gratuite diffusée dans des EMS et Centres de santé à Genève ou à commander par mail ou par téléphone +41 79 269 39 18
Le dernier numéro du magazine spécialisé Curaviva présente un dossier «Recherche et pratique. Comment transférer le savoir dans la réalité du terrain».
En ouverture du dossier, Patricia Jungo, coordinatrice de la coopération pour la recherche à Curaviva Suisse, présente le rôle des institutions dans les travaux de recherche. Sont-ils uniquement des fournisseurs de données ? Des figurants ? Des partenaires ? Pour elle, une intégration précoce et équitable de l’entité dans l’étude conduit à un meilleur transfert du savoir académique aux pratiques du terrain. Elle conseille aux institutions sociales sans but lucratif, qui sont sollicitées pour de telles études, de proposer dès le début une participation financière prise sur le budget de la recherche. Car ce sera trop tard lorsque la subvention scientifique sera épuisée et qu’il n’y aura plus d’argent pour assurer le retour au terrain.
En plus de sept critères pour évaluer les questions de recherche, la coordinatrice évoque aussi la difficulté d’appréhender rapidement un sujet. Pour ce faire, elle conseille une intéressante base nationale de données. Sur ce point, la revue REISO se permet de conseiller son outil de recherche (grande loupe en haut à droite en page d'accueil) et sa rubrique Vieillesse qui donneront de précieuses informations sur ce qui se passe en Suisse romande.
Le dossier évoque aussi la recherche dans les hautes écoles, le modèle Intercare, la première étude sur la prescription de cannabinoïdes en EMS ou le droit à l’autodétermination menacé dès l’entrée en EMS.
En savoir plus sur le magazine Curaviva
Cet ouvrage est destiné aux professionnels du soin et du social. Il donne à penser un accompagnement ajusté de femmes ayant vécu un déni de grossesse.
Les mères qui témoignent évoquent le choc du déni et sa culpabilité, la quête de sens par-delà le stigmate et les débrouilles pour faire face aux effets du déni de grossesse sur leur vie affective, sociale et professionnelle.
Leur parcours est un combat individuel, social et sociétal pour la reconnaissance de toutes les maternités impensées.
Justine Masseaux a appris le métier d'éducatrice par la pratique de terrain. Elle a travaillé huit ans dans un service d'Aide aux Jeunes en Milieu Ouvert, à Bruxelles.
La collection Transitions sociales et résistances élabore des savoirs transversaux dépassant les clivages entre les disciplines. Les recherches qui y sont déployées «visibilisent» des expériences inédites. À partir des interstices du social et des espaces-frontières, les récits de vie donnent à entendre une parole politique.
Disponible en version papier ou numérique.
Dans sa «Lettre trimestrielle» N° 82-83 de décembre 2019, l’association romande Pro Mente Sana publie un remarquable manifeste pour que chaque personne en Suisse puisse mener une vie digne et épanouissante.
Et deux citations de ce manifeste :
Ce numéro de la Lettre trimestrielle publie également un article complet et documenté de Dr Carlos Leòn sur l’Open Dialogue et le rétablissement durable.
Le magazine Pulsations des Hôpitaux universitaires de Genève consacre un dossier à «La médecine à l’heure du genre».
Les scientifiques ont pris conscience que le sexe biologique et le genre social pouvaient influencer la santé et qu’il fallait en tenir compte dans la recherche et à tous les stades de la prise en charge. Aujourd’hui, les soignants sont plus attentifs aux différences entre les sexes et au poids des stéréotypes féminins et masculins. Avec un objectif égalitaire : offrir à chacun et chacune des soins adaptés et sans discrimination de genre.
Pulsations, Janvier-Mars 2020
Présentant une synthèse (en anglais) des connaissances et enjeux actuels, cet ouvrage collectif pose les jalons d’une politique sur les jeux d’argent fondée sur l’interdisciplinarité et les droits humains.
Co-édité par le Centre du jeu excessif (CHUV/Lausanne) et la National Problem Gambling Clinic de Londres, l’ouvrage montre que l'impact du jeu problématique concerne aussi bien l'individu que la famille et la société. Il présente un aperçu des modèles de prévention et de réduction des risques dans une approche de santé publique du jeu. Les difficultés et les défis du suivi et de l'évaluation sont également passés en revue, avec leurs obstacles potentiels et des moyens pour les surmonter. Le livre se termine par des recommandations sur la façon d’adopter une approche de réduction des risques, du point de vue politique et des droits de l’homme.
Ce travail donne un synopsis inédit des problèmes actuels lors de la mise en œuvre d'une stratégie de réduction des risques du jeu. Les travaux récents des experts sont présentés afin d'encourager de nouveaux développements dans ce domaine en constante évolution.
L’ouvrage s’adresse aux cliniciens, étudiants, professionnels de la santé, politiciens et à toutes les personnes intéressées.
Auteur·e·s : Henrietta Bowden-Jones (National Problem Gambling Clinic, UK), Cheryl Dickson, Caroline Dunand et Oliver Simon, tous trois du Centre du jeu excessif, CHUV, Lausanne
«Harm Reduction for Gambling. A Public Health Approach», Editions Routledge, 2019, 176 pages.
Recension par Jean Martin
Richard Wagamese (1955-2017) est l’un des principaux écrivains autochtones canadiens. Originaire de l’Ontario, il appartient à la nation amérindienne ojibwé. Il a travaillé comme journaliste et producteur radio et télévision et a été, en 1991, le premier «First Nation» à gagner un prix de journalisme national. Son livre Medicine Walk a été traduit en français sous le titre Les Etoiles s'éteignent à l'aube. Son roman Starlight paraît à titre posthume.
Tout petit, Wagamese vit avec ses parents dans une communauté traditionnelle. Alors qu’il a 3 ans, ses parents l’abandonnent, il est recueilli par l’Aide à l’enfance et placé dans une famille qui refuse qu’il maintienne des contacts avec sa Première Nation. « Les blessures dont j’ai alors souffert vont beaucoup plus loin que les cicatrices sur mes fesses », dira-t-il. Ce n’est qu’à 16 ans, fuguant et abandonnant l’école, qu’il rétablira des liens avec le monde autochtone et à 25 ans qu’il reverra ses parents. Il considérera leur négligence à son égard comme le résultat des abus qu’ils ont eux-mêmes subis. Il passe par des épisodes d’alcool, drogue, prison, petits boulots… puis par la passion littéraire.
Le héros du roman, Starlight, a eu une enfance comparable mais a trouvé un équilibre chez un vieux fermier (blanc) qui s’est bien occupé de lui et vient de mourir. Cette enfance a permis à Starlight de s’immerger dans la nature et d’en acquérir une immense et subtile connaissance. Il est amené à recueillir une femme et sa petite fille fuyant beaucoup de vicissitudes et de violences. Ensemble, les trois font un trajet de guérison. Un observateur a dit que le livre traitait de sylvothérapie, soit de soins par la forêt !
J’ai trouvé ce livre magnifique et j’ai été fasciné par la description de sorties et vie dans la nature : lumières, odeurs, ambiances et surtout descriptions de contacts de près avec des loups, des cerfs, etc. Elles correspondent sans doute à des expériences vécues. Substantiel, solaire et exemplaire dans les directions actuelles de retour, au sens large, vers le spirituel.
Genève/Paris : Editions Zoé, 2019, 219 pages.
Le rapport 2019 sur la consommation de substances dans les centres d’accueil bas seuil en Suisse sont rassemblés dans le rapport 2019 établi par les centres d’accueil et Infodrog, Centrale nationale de coordination des addictions.
L’ouverture de locaux de consommation en Suisse et d’autres mesures de réduction des risques ont contribué à faire baisser de manière significative le nombre de décès liés à la drogue et le nombre de nouveaux cas de transmission du VIH et à réduire la présence de scènes ouvertes de la drogue dans les grandes villes de Suisse. Le monitorage effectué par les centres d’accueil et Infodrog de 2016 à 2019 a eu pour objectif d’identifier la nature et les formes de consommations afin d’adapter les services fournis dans les locaux.
Les données de l’enquête. Au total, 5’405 personnes ont été interrogées et la majorité d’entre elles l'ont été plusieurs fois. Au total, 13’802 consommations ont été prises en compte dans l’évaluation. La majorité des clients des centres d’accueil ayant participé au monitorage était des hommes (78%). Plus de la moitié des consommations de substances ont été fumées (59%), les autres ont été injectées (21%) et sniffées (20%). Ces résultats sont assez comparables à ceux obtenus lors des années précédentes.
Les produits consommés. Dans les locaux de consommation, un bon tiers de la clientèle interrogée a consommé exclusivement de la cocaïne (40%) ou exclusivement de l’héroïne (28%). Un consommateur sur quatre a consommé les deux substances en polyconsommation. Les autres substances ont été comparativement plus rarement consommées. Environ 2% des personnes interrogées ont consommé du midazolam (Dormicum®). D’autres substances telles que la méthadone, le SROM (Sèvre-long®), les méthamphétamines («crystal meth»), les amphétamines («speed») ou le diazépam (Valium®) ont également été consommées.
Les différences géographiques. Si on considère les trois substances le plus souvent consommées, l’héroïne, la cocaïne et le Dormicum® (aussi bien en mono qu’en polyconsommation), on voit apparaître d’importantes différences. C’est dans le centre d'accueil bas seuil de Genève que la proportion de consommation d’héroïne (sous toutes ses formes) a été la plus élevée, avec 59%. Elle a été la plus faible dans celui de Zurich, avec 19%. La consommation de cocaïne a elle aussi fortement varié. Dans le centre d'accueil de Soleure, elle a représenté 60% de la consommation et c'est à Genève qu’elle a obtenu la proportion la plus faible, avec 8%.
Auteur·e·s : Dominique Schori, Infodrog ; Melanie Wollschläger, ValueQuest GmbH
Monitorage, 17 pages en format pdf
Un nouvel outil répond aux questions et aux inquiétudes de la population sur l’usage des médias numériques. Ce site regroupe des explications, des conseils et des astuces développées avec des spécialistes, des parents et des jeunes, ainsi que des ressources locales et du matériel de prévention.
C’est l’association fribourgeoise REPER, avec le soutien de la Direction de la santé et des affaires sociales du canton de Fribourg, qui a développé le site en français et en allemand.
Spécialisé dans la prévention des addictions et des comportements à risques, REPER développe des pistes éducatives en lien avec l’âge, les lieux et les temps de connexion. La sécurité est bien sûr développée aussi, en particulier le cyber-harcèlement avec les aspects légaux et le contrôle parental. Quant aux réseaux sociaux, ils sont systématiquement passés en revue avec l’âge conseillé, les actions possibles pour les jeunes, les marges d’intervention pour les parents.
Des sélections d’excellentes vidéos regroupées par thème montrent comment les images sont transformées, comment fonctionnent Youtube et d’autres réseaux pour créer de l’addiction à leurs sites. Elles présentent aussi les conseils de Serge Tisseron sur les contrôles parentaux ou l’expérience très pertinente menée en Belgique par un faux «mentaliste» connecté.
En Suisse, 103’00 enfants vivent dans la pauvreté, deux fois plus dans la précarité, juste au-dessus du seuil de pauvreté. Caritas réclame une loi-cadre fédérale.
Seuls quatre cantons (Tessin, Vaud, Genève et Soleure) ont reconnu l’urgence du problème. Ils luttent avec succès contre la pauvreté des enfants grâce à l’instrument des prestations complémentaires pour familles.
Pour Caritas, cet instrument qui a fait ses preuves doit désormais être introduit partout en Suisse. Garantir aux enfants une protection particulière et les aider à grandir et s’épanouir est un mandat constitutionnel. La Confédération doit jouer un rôle central en vue d’accorder les mêmes droits à tous les enfants. L’association estime qu’une loi-cadre obligeant tous les cantons à introduire des prestations complémentaires pour familles est impérative, tout comme une participation financière substantielle de la Confédération.
Prise de position, 12 pages
« C’était l’hiver, mon père nous avait quittés en toute brutalité et j’éprouvais le besoin de m’intéresser aux autres, de raconter des récits auxquels je n’appartenais pas. »
Pour Vivants, Francine Wohnlich a choisi de rencontrer vingt-quatre personnes qu’elle ne connaissait pas afin d’en restituer un portrait en texte et en dessin. Un contact sollicité auprès d’amis puis, après explication de la démarche et accord, rendez-vous est pris pour une conversation unique. Son but est la rencontre, avec une seule question : «Quand est-ce que tu te sens le plus vivant ?» Elle ne mène pas d’enquête ni n'oriente le propos.
Elle est prête à écouter ; qu’il raconte ce qu’il a à raconter, là, maintenant, qu’il se dévoile comme il le souhaite, s’il le souhaite. Qu’il parle avec les mains, les yeux, sa lassitude, son entrain, ses silences. Elle écoutera, car elle aussi est vivante, prise dans ses rythmes du jour, c’est-à-dire très loin d’une observatrice neutre. Car respecter l’autre, c’est aussi être attentif à ce qu’il produit en nous par le tracé de ses gestes, de sa parole, sa manière d’être là. Attirance, euphorie, ennui. Colère, complicité ou perplexité.
Francine Wohnlich, née à Genève en 1971, est comédienne, dramaturge et écrivaine. Elle exerce actuellement le métier de codeuse-interprète auprès d’enfants et de jeunes adultes sourds en milieu scolaire.
Le mémento statistique de la République et canton du Jura donne une multitude d’informations sur la population, la construction, la santé ou encore la culture. Quelques chiffres.
Population. En 2018, le canton dénombre 73'419 habitants (à titre de comparaison, Lausanne en compte 137'810 à fin 2017), soit 88 habitants au km2. La population résidente compte 21% de personnes de moins de 20 ans et 20.9% de 65 ans et plus.
Sécurité sociale. Le nombre de bénéficiaires de l’aide sociale s’élève à 2350. L’assurance invalidité compte 3335 bénéficiaires et l’AVS 16'843.
Logements. Les maisons individuelles composent 67% du parc de logements.
Economie. Le territoire jurassien comprend près de 6400 entreprises. Il y a 34'040 emplois en Equivalents plein temps, dont 42.3% dans le secteur secondaire et 51.4% dans le tertiaire.
Santé. Le canton dispose de 111 médecins, dont 34 généralistes. Il compte 17 dentistes et 19 pharmacies.
Version papier disponible sur demande
Mémento statistique jurassien, 28 pages en format pdf
Le volume des héritages a augmenté continuellement au cours des vingt-cinq dernières années. Dans Social Change in Switzerland, Marius Brülhart montre que la moitié de la fortune en Suisse provient actuellement de l'héritage.
Marius Brülhart examine l’évolution des héritages en Suisse depuis 1911. Il montre que le volume des héritages et des dons a augmenté fortement depuis 1990. D'ici 2020, ce volume devrait atteindre 95 milliards de francs suisses, passant du simple au triple en trente ans. L'héritage représente également une part croissante de la fortune. En Suisse, seul un franc sur deux de la fortune est gagné par les individus – l'autre moitié est héritée.
Lors des dernières décennies, le volume croissant des héritages est soumis à une imposition de plus en plus légère. Alors qu'un franc hérité en 1990 était imposé à 4.1%, le taux d'imposition sur les successions n'est aujourd'hui plus que de 1.4% en moyenne. A noter aussi que près de 60% de tous les héritages bénéficient à des héritiers âgés de plus de 60 ans.
Non seulement les héritages et les fortunes se sont accrus, mais les inégalités dans la répartition de la fortune se sont également accentuées. Aujourd’hui, le 1% des contribuables les plus riches possède plus de 40% de la fortune privée en Suisse.
Selon l’auteur de l’étude, l'impôt sur les successions semble être plus efficace et plus équitable que l’impôt sur le revenu. Néanmoins, de nombreux cantons ont réduit l'impôt sur les successions en raison de la concurrence fiscale, craignant de perdre de riches contribuables au profit d'autres cantons. Marius Brülhart montre que les réductions d'impôts n'ont pas entraîné de déménagements significatifs. Contrairement à l'impôt sur le revenu, l’impôt sur les successions semble n'avoir pratiquement aucune influence sur le choix de résidence des personnes fortunées. La réduction de l'impôt sur les successions serait ainsi clairement une activité déficitaire pour les cantons.
NDLR «En Suisse, les impôts sur les successions n’ont pas la cote», écrit l’auteur. Ne devrions-nous en dire autant de l’impôt sur les entreprises, et peut-être même de l’impôt sur la fortune ?
Le résumé de l'étude en ligne
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
Marie Gaille est philosophe, directrice de recherches au CNRS français. Ses travaux s’intéressent à l’expérience de la maladie et au rapport au milieu de vie. Elle rappelle en exergue une phrase de Claude Bernard : « Il est très difficile, sinon impossible, de poser les limites entre l’état normal et l’état anormal. Les mots santé et maladie sont très arbitraires. »
On sait que, dans le monde occidental, c’est Hippocrate qui a séparé la médecine du religieux, « en combinant une faculté fine d’observation de choses particulières et une capacité à établir des faits généraux ». Gaille décrit dans la première partie du livre l’histoire de cet héritage, dont l’influence a perduré au cours des siècles et au-delà des évolutions épistémologiques. L’attention aux causes externes de la maladie est un des points principaux de cette filiation.
L’auteure a étudié principalement les travaux du psychiatre Kurt Goldstein (1878-1965), pionnier de la neuropsychologie, de Georges Canguilhem et de Maurice Merleau-Ponty ; tous philosophes, les deux premiers étant aussi médecins. « La réflexion de ces trois auteurs débouche sur une définition de la santé qui a pour axe central la relation à un milieu de vie. La santé n’est pas seulement l’absence de maladie, elle relève de l’expression de capacités, une forme d’aisance » (p. 19). Canguilhem : « La ‘normalité’ pour le vivant est relative à l’environnement de celui-ci et n’a pas de signification en dehors de cette relation. » Il importe de considérer et de combiner deux approches de la santé : une conception statistique et biologique d’une part, une conception holistique ou humaniste, centrée sur la personne, d’autre part.
Pour Goldstein, la mission de la médecine est « d’aider le patient à retrouver une place dans le monde et une relation à autrui, à se tailler un environnement de vie vivable, dans laquelle son existence a du sens et de la valeur. » Noter encore que, pour lui comme notamment pour Rudolf Virchow auparavant, la médecine a des dimensions et des implications sociales et politiques majeures. Ces impacts sont bien admis sinon démontrés aujourd’hui, même s’il y a peu de pays dans lesquels on en tire toutes les conséquences.
Antérieurement, Marie Gaille fait référence aux travaux du Français Pierre-Jean Cabanis à la fin du XVIIIe siècle. Par exemple, ce dernier assimile la criminalité à une maladie, raisonnement moderne quand on sait l’importance des influences du milieu, dès l’enfance, dans les délinquances comme pour la santé. Cabanis met l’accent sur les effets salutogénétiques d’un milieu naturel et architectural de qualité.
Est présentée une importante réflexion sur la notion de handicap, qui n’est pas caractérisée simplement par la déficience d’une personne mais bien comme le résultat d’une déficience et d’un environnement qui en aggrave les effets. L’anthropologue québécois Fougeyrollas renvoie à une « organisation sociale qui produit des situations systémiques de discrimination et de stigmatisation - ou encore de privilèges et de pouvoir » ! C’est pourquoi il faut parler aujourd’hui de situation de handicap. Comme d’autres, Goldstein relève qu’il est possible de se sentir en bonne santé même si, à cause de limitations, on ne peut pas ou plus effectuer ce qui était possible auparavant. Dans ce sens, on peut dire qu’une bonne santé exprime une marge « de tolérance et de compensation des agressions de l’environnement ».
Gaille souligne (p. 137) le passage nécessaire de la notion d’interdépendance entre les composantes de la biosphère (dont on parle beaucoup à propos du dérèglement climatique) à celle de solidarité au sein d’une société où tous ont une même communauté de destin. Ce qui renvoie à l’accent mis aujourd’hui sur le fait que les actions en matière de climat (vers une justice climatique) doivent se faire en concordance avec des actions du registre social.
Santé et environnement est un ouvrage maniable et agréable à lire, très bien informé, qui examine son sujet* du point de vue des sciences humaines et sociales, avec une perspective historique dès Hippocrate. Il apporte une contribution bienvenue alors que l’importance des humanités en médecine est de mieux en mieux reconnue et nécessaire pour une médecine du XXIe siècle qui aille au-delà du quantitatif et du technique.
* Une remarque linguistique : environnement se dit en allemand Umwelt (ce qui nous entoure) mais il est plus approprié, certains le font, de dire Mitwelt (ce avec quoi nous vivons).
L’association faîtière pour l’animation enfance et jeunesse en milieu ouvert (AFAJ) a élaboré un document de positionnement (pdf, 12p) concernant la jeunesse et le cannabis.
Prévention. La consommation de cannabis est une réalité sociétale. En raison de la longue expérience dans le contact avec des jeunes consommateur·trice·s, les profes- sionnel·le·s de l’animation enfance et jeunesse en milieu ouvert (AEJMO) est partie du principe qu’une consommation de cannabis qui soit consciente des risques est possible et peut être apprise. Sur la base des principes d’ouverture et de bas seuil, le travail de prévention n’est ainsi pas exclusivement axé sur l’abstinence.
Modalités. Le travail préventif se réalise dans des projets et des discussions ainsi que la prise de contact par des parents préoccupés. Cette façon de faire n'empêche pas la consommation, mais elle facilite pour les professionnel·le·s l'accompagnement des jeunes consommateur·trice·s. La consommation problématique est découverte et traitée plus tôt.
Objectifs. Les exigences et propositions présentées dans ce document visent à ce que l’animation enfance et jeunesse en milieu ouvert puisse apporter sa contribution à la protection des jeunes, à la prévention de comportements nocifs et à la promotion d’une gestion du cannabis consciente des risques.
Source : AFAJ
Document, 12 pages en format pdf
L’écologie dans tous ses états… Le magazine présente des reportages chez EcoLogistic et recyclage (EPI) et chez Réalise. Une double page présente l’atelier jardin de la FOJ et son magnifique potager éco-pédagogique. Pro Natura Genève plaide pour que les parents et les adultes jouent leur rôle envers les enfants dans le maintien du lien avec la nature. Une double page rappelle quelques gestes quotidiens suggérés par les jeunes. En plus d’un éclairage théorique, un cuisinier de l’institution présente les exigences du Label GRTA (Genève Région – Terre Avenir).
Initiale f en ligne
Le Siècle d'Emma est en réimpression: le livre sera livré durant la deuxième moitié de janvier 2020. Avec un peu de chance, vous pouvez encore le trouver en librairie ou en kiosque. Commande à
De la grève générale à la montée du nazisme, des moments sombres de l’immigration italienne aux luttes sociales des années 1970, l’histoire d’Emma, fictive mais très vraisemblable, nous immerge dans les conflits, les tensions et les questionnements du XXe siècle.
On dit souvent de l’histoire suisse qu’elle est ennuyeuse, sans conflits ni événements marquants. La vie (fictive) d’Emma démontre le contraire: née dans une petite bourgade horlogère au pied du Jura, Emma est soudain précipitée dans les soubresauts du XXe siècle.
Déclinée en cinq temps, dessinée en plusieurs centaines de cases, l’histoire d’Emma, fictive, mais très vraisemblable, nous immerge dans les conflits, les tensions et les questionnements du XXe siècle.