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Pain pour le prochain et Action de Carême étudient combien d’entreprises suisses disposent aujourd’hui d’une politique de droits humains qui s’applique à leurs filiales et à leurs fournisseurs.
Quelques résultats sont intéressants à souligner :
L’étude en format pdf
La statistique suisse de l’aide sociale, avec les données de 2014, englobe désormais 10 années d’observation. Le taux d’aide sociale est aujourd’hui de 3.2%, comme il y a dix ans.
Les groupes risquant le plus de dépendre de l’aide sociale ont peu changé depuis 2005 : les enfants, les personnes de nationalité étrangère, les familles monoparentales et les personnes divorcées demeurent les plus exposés. Le risque de dépendre de l’aide sociale a aussi augmenté de 1,9% à 2,7% entre 2005 et 2014 chez les personnes de 55 ans et plus. Le nombre des dossiers concernant une personne s’est aussi fortement accru (de près de 70’000 en 2005 à 96’000 en 2014).
La corrélation entre le recours à l’aide sociale et un faible niveau de formation s’est accentuée ces dix dernières années.
La répartition géographique du taux d’aide sociale en 2014 montre que ce taux est plus élevé dans les régions urbaines. Cela tient, d’une part, aux disparités cantonales concernant les prestations d’aide sociale en amont de l’aide sociale économique. D’autre part, la structure de la population et le tissu économique de la région ont une influence sur l’ampleur de l’aide sociale.
L’étude en format pdf
Quels sont les meilleurs et les pires endroits sur la planète pour les femmes au travail ? Ce graphique interactif permet d’évaluer une trentaine de pays, notamment ceux de l’OCDE et la Suisse, sur les inégalités entre hommes et femmes dans le monde du travail en fonction d’une dizaine d’indicateurs : l’écart salarial, la participation des femmes dans les conseils d’administration, les congés maternité et paternité, les frais de garde des enfants, etc.
L’originalité de ce graphique réside dans la possibilité pour les internautes de pondérer chaque indicateur sur une échelle de 0 à 100%. Selon les priorités de chacun en matière d’égalité de genre sur le marché du travail, le classement des pays pourra ainsi sensiblement varier.
Avec la pondération standard des critères, ce sont les pays nordiques – Islande, Norvège, Suède et Finlande – qui obtiennent le meilleur score d’égalité de traitement. La Suisse arrive en queue de classement et occupe la dernière place des pays de l’OCDE. Le graphique permet également de connaître les résultats détaillés de chaque pays concernant les 10 indicateurs.
Un outil à la fois ludique et instructif qui souligne à nouveau les efforts que la Suisse peut encore fournir pour améliorer l’intégration des femmes sur le marché du travail.
Le graphique interactif en ligne
Dans ce numéro, plusieurs articles à signaler dans le dossier « Optimisation de la protection sociale » :
Sur ce même thème, lire aussi l’article de Daniela Wagnières « L’encouragement précoce pour TOUS les enfants » , REISO, Revue d’information sociale, 16 mai 2013.
Sécurité sociale en ligne
Avec les résumés des interventions de :
Les résumés en format word
L’Hospice général et la commune d’Anières publient un ouvrage qui reflète le quotidien vécu par les migrants au centre d’hébergement collectif d’Anières.
Le livre réunit des photographies réalisées durant plus d’une année auprès des migrants par la photographe Alison McCauley avec des témoignages recueillis par Valentine Sergo lors d’un atelier d’écriture.
Textes et photographies témoignent avec force du parcours des migrants et de leur vie quotidienne au centre d’Anières et plus généralement à Genève : des souvenirs douloureux mais aussi des envies et des rêves qui témoignent de la force de vie et de la capacité de l’être humain à surmonter les épreuves.
Alison McCauley : « J’ai vécu, pendant dix ans, près du centre d’hébergement collectif d’Anières. Je voyais les requérants d’asile lorsqu’ils attendaient à l’arrêt de bus près du centre. Ils avaient souvent l’air découragé et déconnecté de leur environnement. Je voulais en savoir plus sur eux et sur ce qui les avait conduits à fuir leur pays d’origine. »
Valentine Sergo : « Aujourd’hui, face aux pays qui ferment leurs frontières aux migrants et aux murs qui s’érigent, il me semble plus que nécessaire de donner à entendre la voix de ces personnes qui, comme n’importe quel être humain sur cette Terre, aspirent juste à un peu de paix, de sécurité, de dignité et de bienveillance. »
Commande en ligne
Les CGSS contiennent des études scientifiques, de la jurisprudence, de la documentation et des annonces. Ils portent essentiellement sur le droit suisse, le droit européen et le droit international de la sécurité sociale, en combinant des approches théoriques et pratiques. Ils ont aussi une ouverture vers l’Europe centrale.
Ont contribué à ce numéro :
Commande : Université de Genève, Katia.Metral (at) unige.ch, 022 379 84 38
Jeunes précaires, jeunes en difficulté, jeunes à problèmes. Les formulations reviennent à l’envi dans les discours médiatiques et les prises de position politiques. Mais en quoi les conditions contemporaines du passage à l’âge adulte sont-elles susceptibles de rendre ce dernier problématique et en faire un problème social ?
En quoi l’allongement contemporain de cette période de latence et le brouillement des cycles de vie dans les trajectoires biographiques contribuent-ils à rendre socialement délicat ce moment de l’existence ? En quoi les dynamiques du marché du travail, malgré les mesures d’insertion déployées en sa direction, rendent-elles l’accès à l’emploi problématique pour la jeunesse et enferment-elles certaines catégories d’entre elles dans une forme de « précariat » institutionnalisé ? En quoi les préoccupations sociétales sur la crise économique et sur la difficulté à profiler un environnement clair et stable participent-elles à redoubler l’incertitude des jeunes sur leur présent et leur avenir ? En quoi les politiques de la jeunesse, aussi nombreuses que contrastées, parviennent-elles à atteindre leur double objectif d’intégration et de participation sociales pour contrer les effets délétères de la précarisation des jeunes ?
Les auteur-e-s :
Ángel Belzunegui, Géraldine Duvanel Aouida, Henri Eckert, Martin Goyette, Gérard Mauger, Imed Melitti, Thomas Sauvadet, Damir Skenderovic, Marc-Henry Soulet, Eguzki Urteaga, Francesc Valls et Martine Zwick Monney.
Site internet Academic Press Fribourg, collection Res Socialis
Et si la crise économique profitait au populisme radical ? Pour expliquer la montée du populisme de droite en Europe, les analystes soit privilégient les facteurs de type politique – l’influence des partis et des leaders politiques –, soit mettent l’accent sur les caractéristiques des populations qui les plébiscitent par leur vote. Ils décrivent alors les adhérents aux idées du populisme de droite comme les « perdants de la modernité » appartenant le plus souvent à la classe populaire.
Ce livre, qui se fonde sur une enquête originale réalisée en Suisse dans le cadre d’un projet de recherche européen, propose d’interroger ces explications univoques. L’exploration du monde du travail permet de plonger au cœur des raisons qui ont modifié les visions du monde qui, par certains aspects, présentent des affinités avec les programmes des mouvements de la droite radicale. Par le biais d’entretiens approfondis auprès de travailleuses et travailleurs dans des entreprises ou des secteurs économiques en grande transformation, les chercheurs ont dévoilé des effets peu connus des « nouvelles organisations du travail ».
En déstabilisant les conditions d’attachement au travail des salariés, le nouveau management des entreprises affecte également leur subjectivité politique, à savoir leur rapport citoyen au monde social. C’est ainsi que dans une société de plus en plus multiculturelle, touchée par la globalisation et les transformations du marché du travail, les individus tentent d’expliquer le monde qui les entoure et redonner un sens aux situations (souvent difficiles) qu’ils vivent au quotidien. Ce faisant, ils modifient leur grille de lecture de la réalité et mobilisent des éléments très proches des schèmes typiques du populisme de droite : limitation du nombre d’étrangers, fermeture du pays, protection de la culture nationale, critique des élites politiques et économiques, exclusion des « marginaux sociaux », vision nostalgique du passé, etc.
Fabrice PLOMB est sociologue, maître d’enseignement et de recherches au Département des sciences sociales de l’Université de Fribourg en Suisse.
Francesca POGLIA MILETI est sociologue, professeure associée au Département des sciences sociales de l’Université de Fribourg en Suisse.
Editions L’Harmattan
Un enfant de 2 ans, accueilli dans une crèche, crise et frappe un autre bambin… Faut-il voir dans ce geste le signe précurseur – pour un enfant issu d’un milieu vulnérable – d’une trajectoire délinquante à l’adolescence ? Ou s’agit-il d’un enfant ordinaire dont l’éducation ne fait que commencer ? Et si besoin est, comment agir ? De la vision de l’enfance envisagée dépend la réponse à ces questions et le mode d’intervention adopté.
En se basant sur des expertises scientifiques et économiques réductrices, d’aucuns opteront pour une prévention précoce normative qui glisse vers une pathologisation des conduites sociales dès la petite enfance. Une toute autre posture est celle d’une prévention prévenante : malgré un environnement aux inégalités marquées, un monde dans lequel la frontière entre norme et pathologie s’est tendue, certains s’engageront pour la généralisation de conditions sociales acceptables.
Divers acteurs de l’accompagnement socio-éducatif font le choix de favoriser l’épanouissement des enfants, des jeunes et des familles, de valoriser leurs potentiels et de viser la participation sociale plutôt que la stigmatisation et le contrôle.
L’ouvrage Au risque de la prévention, porté par le réseau « Socialisation des mineurs », réunit des contributions d’enseignants et chercheurs en travail social, de responsables politiques et de professionnels des domaines socio-éducatifs. Réflexions théoriques et éthiques accompagnent l’exposé de pratiques innovantes à fort potentiel émancipatoire. L’ouvrage apporte ainsi des éléments au débat sur le modèle de société que nous souhaitons.
Lire aussi l’article de Brigitte Vittori Thion paru le 15 mars 2011 dans la revue REISO : « Ces enfants qui dérangent et inquiètent »
En quelques décennies, l’approche par compétences a bouleversé l’éducation et la formation professionnelle. Ébranlant une régulation fondée sur les qualifications, elle dessine un sujet contraint à agir en situation, appelé à se questionner sur l’adéquation de ses actions à la réalité économique.
Si l’approche par compétences apparaît comme le vecteur du déploiement d’une rationalité instrumentale, elle doit particulièrement être questionnée dans le domaine des métiers de la relation humaine.
Quelle place peut-on accorder à la relation à l’autre et à l’intersubjectivité dans une approche par compétences essentiellement opératoire et technique ? Quelles en sont les limites et les implications ? C’est dans une perspective critique, interrogeant les fondements de l’approche par compétences et faisant le lien avec la pratique professionnelle, que cet ouvrage collectif se propose d’apporter des éléments de réponse à ces questions.
Réunissant des contributions de chercheurs, enseignants et formateurs de Belgique, du Canada, de France et de Suisse, il éclaire tour à tour le cadre institutionnel sous-tendant l’approche par compétences, l’acteur supposé agir de manière compétente, la compétence régissant le rapport interpersonnel et, enfin, le professionnalisme face à la compétence.
Editions L’Harmattan
Cette étude a eu pour but de :
Les principales questions de recherche ont été de nature exploratoire :
Auteures :
Dr Nathalie Romain-Glassey et Jacqueline De Puy, PhD
Unité de médecine des violences, Centre universitaire romand de médecine légale, Département universitaire de médecine et santé communautaires
Maryline Abt, PhDc
Institut universitaire de formation et de recherche en soins, Département universitaire de médecine et santé communautaires
Résumé de l’étude en format pdf
À l’occasion de la journée internationale des femmes, l’Observatoire romand du droit d’asile et des étrangers (ODAE romand) publie ce nouveau rapport en collaboration avec le groupe de travail « Femmes migrantes et violences conjugales ».
Malgré l’importante avancée que constitue la modification de la Loi fédérale sur les étrangers, les femmes concernées ne sont toujours pas certaines d’obtenir le renouvellement de leur permis de séjour si elles quittent leur mari violent. Effrayées par la perspective du renvoi, certaines femmes restent auprès de leur mari et endurent en silence des violences qui ne feront souvent que s’aggraver, parfois au péril de leur vie. Les situations individuelles sur lesquelles se fonde le rapport illustrent les conséquences de ces pratiques sur la vie des femmes concernées et de leurs enfants.
Les autorités tant administratives que judiciaires font parfois preuve d’une grande méconnaissance des réalités et de la complexité du phénomène des violences conjugales. Dans un arrêt daté du 29 juin 2015 par exemple, le Tribunal administratif fédéral a nié l’existence de violences conjugales, estimant que l’intéressée ne présentait pas « un profil laissant penser qu’elle ne réagirait pas face à une relation insatisfaisante » puisqu’elle « pouvait se prévaloir d’une certaine maturité ainsi que d’une certaine expérience de la vie ». Les spécialistes s’accordent pourtant à dire qu’il n’y a pas un profil de femme plus susceptible de subir des violences ou plus susceptible d’avoir le courage de s’extraire de cette situation.
Rapport ODAE en format pdf
Six personnalités ont été suivies pendant une journée par le cinéaste et régisseur Hans Kaufmann :
- Blerim Ameti, joueur de futsal
- Corinne Parrat, webdesigner-actrice
- Michèle Berger, interprète en langue des signes
- Peter Hemmi, artiste
- Stephan Willi, skateur
- Isabelle Cicala, enseignante
En Suisse, 500’000 personnes souffrent d’un trouble de l’audition, et parmi elles 10’000 sont complètement sourdes. La plupart des sourds, toutefois, ne se considèrent pas comme des handicapés car ils peuvent tout faire – sauf entendre. Le matin, ils sont tirés du sommeil par leur réveil qui vibre ou flashe, la sonnette de la porte est reliée à un système lumineux, la mère appelle ses enfants par Facetime et communique avec eux en langue des signes. Les sourds perpétuent leur culture, ont leur propre langue, et participent pleinement à la vie sociale en Suisse. Ce n’est que lorsqu’ils côtoient le monde des entendants que leur surdité devient un handicap.
Par le biais de cette campagne, la Fédération suisse des sourds (SGB-FSS) cherche à faciliter l’accès à la langue des signes et à la culture des sourds. Etre à l’écoute des sourds, c’est comprendre qu’ils vivent exactement comme les autres – simplement, sans le son.
Réalisé à l’occasion d’Out of the Box – Biennale des Arts inclusifs, ce catalogue prolonge au-delà de sa durée l’exposition Dix sur Dix, basée sur la rencontre entre dix professionnels du monde de l’art et dix artistes suisses en situation de handicap.
L’exposition a eu lieu en juin 2015 dans le Bâtiment d’art contemporain de Genève, organisée par Teresa Maranzano, curatrice, chargée du projet mir’arts, programme d’activités de l’association ASA-Handicap mental. Le catalogue publie des oeuvres des dix artistes et les textes des professionnels qui les ont rencontrés.
Ces artistes n’ont pas suivi un parcours conventionnel, mais travaillent de manière assidue dans des ateliers à Genève, Berne, Fribourg, Vevey et Etoy, dans le canton de Vaud.
Grâce à un environnement propice à la création, ils réalisent depuis plusieurs années des œuvres hautement poétiques et inventives.
Catalogue Dix sur Dix en format pdf
Recension par Jean Martin
Médecin généraliste à Lausanne, Pierre Corbaz a présidé la Fondation lausannoise des soins à domicile ainsi que sa commission d’éthique, dont l’ouvrage discuté ici donne un reflet des travaux. Il s’est aussi acquis un doctorat en philosophie et a écrit plusieurs livres traitant d’éthique médicale, notamment en fin de vie. Florence Quiche est philosophe et enseigne à la Haute Ecole Pédagogique de Lausanne ; elle a été membre de plusieurs commissions d’éthique. Ces deux auteurs collaborent de longue date et apportent aujourd’hui une somme substantielle présentant leur expérience, avec d’autres, dans le conseil éthique au sein de structures de soins à domicile (bien développées, depuis plusieurs décennies, dans le canton de Vaud).
Les thèmes abordés ont été choisis parce qu’ils ont occupé la commission d’éthique par leur fréquence, leur acuité, leur originalité ou leur caractère exemplaire. Parmi eux : justice et soins à domicile, soins et vie privée, secret professionnel, autonomie, discernement et curatelle, l’éthique du « care » et de la sollicitude, maltraitance (des patients, mais aussi parfois des soignants), soins palliatifs à domicile, les problématiques du suicide assisté et de l’assistance sexuelle – sur lesquelles les auteurs ne cachent pas leur perplexité. Chacun des 12 chapitres du livre commence par une ou plusieurs vignettes cliniques, discutées ensuite dans leurs divers aspects. Quand le sujet s’y prête, sont incluses les dispositions légales pertinentes, vaudoises et fédérales.
Il importe de noter que, dans le titre, « éthiques » est au pluriel. Les auteurs à ce propos : « Nous sommes tentés d’être en quête de recettes. C’est un leurre parce que l’éthique qui nous intéresse entre en action lorsque justement les recettes s’épuisent. » On peut saluer cette position, rappelant celle de l’universitaire genevois Eric Fuchs pour qui l’éthique, c’est répondre à la question Comment faire pour bien faire. « La pratique basée sur les preuves, ça marche jusqu’au jour où ça ne marche plus, où il n’y pas de bonne solution, où le soignant est mal à l’aise quoi qu’il fasse. La question posée, de plus, ne peut être supprimée, il n’est pas question de s’en débarrasser. »
Il serait faux de croire que les auteurs sont désabusés. Au contraire : c’est là que sont les défis, auxquels il est d’abord nécessaire mais aussi stimulant de devoir répondre, dans un certain malaise, voire une souffrance face aux doubles contraintes et autres dilemmes. « Ethiques pour les soins à domicile » n’est pas le livre que vous lirez une fois, d’un bout à l’autre. C’est plutôt un manuel, une somme de référence à laquelle s’adresser (se raccrocher ?) quand les situations rencontrées n’admettent pas d’issue aisée, interpellent par leur complexité.
Dans leur conclusion, les auteurs soulignent que « soutenir les soignants à domicile n’est pas seulement une question de déontologie ou d’éthique médicale, mais une question sociétale qui nous concerne tous ». Au moment où le « tsunami gris » est devenu, dans nos pays, l’enjeu majeur de santé publique pour les décennies à venir et où la prise en charge à domicile est une partie importante des stratégies à mettre en œuvre, on ne saurait mieux dire.
Jean Martin, médecin de santé publique
Les bonnes pratiques alimentaires chez la personne âgée
Le point sur les pratiques actuelles dans les EMS, sur ce qu’est la malnutrition, sur l’évaluation des risques et sur ce que présente la littérature spécialisée.
Synthèse de la conférence par Camille-Angelo Aglione.
Résumé en format word
64 milliards de francs de prestations sociales pour le domaine de la vieillesse
D’après les Comptes globaux de la protection sociale, 64 milliards de francs ont été octroyés sous forme de prestations sociales pour couvrir les risques et les besoins liés à la vieillesse en 2012. Ce domaine de la protection sociale comprend notamment les rentes de vieillesse de l’AVS et de la prévoyance professionnelle (LPP). Le domaine vieillesse a absorbé 43,2% de l’ensemble des dépenses pour les prestations sociales (148,1 milliards de francs).
La synthèse en format pdf
Ce document résume les conférences et les interventions de :
Habitats et espaces de vie
Regards croisés sur l’innovation en matière d’habitat pour personnes âgées : vers de nouveaux modèles
Seniors et technologies – A l’initiative de Pro Senectute Suisse et de l’AVASAD
La fabrique des représentations sociales de la vieillesse
Lutte contre la maltraitance et pouvoir d’agir des aînés
Notes du colloque REIACTIS en format word
Depuis cinq ans, 33 équipes ont étudié la prise en charge des personnes âgées dépendantes et le quotidien des proches aidant·e·s. Les résultats de ces recherches montrent la complexité des interventions et l’urgence d’une meilleure articulation.
Premiers points forts présentés par Jean Martin
Le Programme national de recherche « Fin de vie » (PNR 67) a été lancé en 2011 avec un financement de 15 millions de francs pour cinq ans. Ont été sélectionnés les projets de 33 équipes. En 2016, ses responsables organisent cinq Dialogues pour discuter les résultats obtenus.
Jusqu’à 32 intervenants au chevet du patient
Le premier Dialogue, « Mourir à la maison ou dans un EMS », a eu lieu à Berne le 19 février 2016. On y a beaucoup parlé des proches aidants, de plus en plus sollicités pour prendre soin de leurs parents très âgés. Un travail sous la direction de Beat Sottas, réalisé à Fribourg et en Valais, a étudié les situations critiques à cet égard. Ainsi, la durée des aides extérieures, professionnelles et autres, est d’un peu plus d’une heure par jour, alors que les proches aidants doivent être disponibles en permanence. Ces derniers ont de la peine à y voir clair : pour un patient, on a pu compter jusqu’à 32 intervenants, chacun pour une prestation particulière. D’où un très grand besoin de coordination. Parmi les conclusions de l’étude : les aidants sont souvent épuisés, sur le plan physique et psychique ; ils (mais les aidants sont très majoritairement des femmes) ont le sentiment d’être abandonnés, ils peinent à se préparer au décès prévisible du patient, ont peur de ne pas faire juste ni assez et de ne plus avoir le contrôle, ni de la situation ni de leur propre vie.
Conciliation avec la vie professionnelle
Une étude lausannoise, sous la direction de Marc-André Berthod, s’est intéressée à la manière dont les aidants parviennent - ou non - à concilier vie professionnelle et exigences du soutien à leur proche âgé. Les histoires recueillies éclairent les façons dont les gens s’adaptent. Pas surprenant d’observer que des aménagements sont rendus plus ou moins faciles ou difficiles selon la culture d’entreprise et la bonne volonté des supérieurs. Les auteurs de l’étude soulignent les besoins d’instauration de possibilités mieux structurées, si possible à large échelle, pour faciliter la disponibilité des proches aidants, y compris par une protection de l’emploi pour ceux qui diminuent leur temps de travail, ainsi que des soutiens organisationnels et matériels. Une plateforme nationale « Work and Care » sera lancée à ce propos en automne 2016. Là comme ailleurs, il y a une place pour des bénévoles, tout en sachant que leur engagement doit être sérieux et adéquatement coordonné pour être utile.
A propos du désir de mourir
La recherche présentée par Anne-Véronique Dürst, Stéfanie Monod et coll. (Lausanne) a porté sur le désir de mourir dans des groupes de patients âgés : en service de réadaptation, 12.9% ont exprimé un tel désir ; en EMS, ils étaient 21%. A été évoquée la question du suicide assisté : les chiffres en Suisse montrent qu’il est plus fréquent chez les plus de 65 ans (et chez les plus de 75 ans, le nombre de suicides assistés est proche de celui des autres suicides). De manière intéressante, les auteurs estiment qu’il est possible d’évaluer adéquatement le désir de mourir chez des personnes avec un déficit cognitif modéré et même important. A noter que la même équipe a récemment publié un travail montrant qu’on peut différencier, par des instruments appropriés, ce qui est dépression et ce qui est détresse spirituelle. Cette distinction est importante puisque, à l’évidence, la prise en charge n’est pas la même dans les deux cas.
Privé-public, communes-cantons
La discussion sur les résultats présentés a montré combien les questions sont complexes. D’abord il y a celle de la multiplicité des intervenants, qu’il faut chercher à simplifier mais sans diminuer la qualité des prises en charge. Il est impératif de mieux reconnaître le rôle des proches aidants et de donner plus d’attention aux aides dont ils ont besoin : pour concilier leur engagement avec leur activité professionnelle, pour être parfois déchargés par d’autres, pour bénéficier d’informations et d’une certaine formation. En pratique, les responsabilités et tâches sont le fait de services privés ou publics. Dans le secteur public, la répartition des compétences diffère selon les cantons entre ce qui est du ressort des communes, voire des districts, et de l’Etat. On est habitué en Suisse à ces diversités, souvent solidement ancrées politiquement, mais il importe de faire en sorte que, partout et de manière équitable, nos concitoyens âgés et dépendants puissent bénéficier de prestations qualitativement et quantitativement adéquates. Clairement, les défis lancés par le « tsunami gris » du vieillissement sont de taille ; il est bon que le PNR 67 mette le doigt sur des domaines et articulations qui demandent à être considérés en urgence.
Jean Martin, médecin de santé publique
Le travail social est décrié de toutes parts. On l’accuse de soutenir des personnes qui ne le méritent pas ou de n’avoir guère de résultats tangibles à présenter. Une inconnue demeure : qu’est-ce que le travail social ?
Ce manuel a pour but de répondre à cette question. Écrit par Véréna Keller, spécialiste réputée, il présente l’organisation du travail social, ses destinataires, ses finalités et sa mise en œuvre. Il explique qui le réalise et débat de son caractère scientifique.
Résolument critique, il permet d’avoir une vue d’ensemble de ce qu’est le travail social – en Suisse en particulier – et des controverses qui le traversent au début du XXIe siècle.
Un ouvrage de référence non seulement pour les étudiant·e·s et professionnel·le·s en travail social, mais pour toutes les personnes intéressées par les questions sociales.
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique
Economiste et gestionnaire français, ayant assumé des tâches dirigeantes en hôpital, enseignant, Robert Holcman publie un ouvrage dense sur l’éventail des facettes du thème « fin de vie et droit à mourir » qui fait beaucoup débat aujourd’hui. Ce livre sera une référence utile, une référence toutefois que salueront surtout ceux qui restent très réticents, voire fondamentalement opposés à la libre détermination des personnes dans ce domaine.
Une chose frappe dans le panorama brossé par l’auteur : on n’y trouve pas de récits cliniques, d’histoires de patients qui fassent toucher du doigt ce que vivent, en France aujourd’hui, les malades en fin de vie, leurs proches et les soignants. Bien sûr, il importe de rappeler ce que les sociologues, les philosophes ou des instances officielles ont dit sur ces sujets. Mais il faudrait faire la part de ce qui est options dogmatiques et ce qu’on sait pratiquement. En décembre 2012, le rapport de la Commission Sicard a été limpide dans sa conclusion : « En général, on meurt mal en France aujourd’hui et il est urgent d’améliorer la situation. » Pour cela, le développement des soins palliatifs est à l’évidence une avenue majeure mais ne saurait être l’entier de la solution.
L’auteur rappelle à juste titre les inégalités dans l’accès aux soins pour les groupes moins favorisés, leur plus grande morbidité et leur moindre espérance de vie. Il craint que, dans la foulée, les personnes précarisées soient poussées plus que d’autres à envisager de mettre fin à leurs jours - cas échéant en y étant incités par leurs proches pour des motifs matériels. Préoccupation tout à fait estimable. Toutefois, si ce souci se comprend bien dans un pays comme les Etats-Unis où l’accès aux soins reste fort inégalitaire, c’est moins le cas en France où un système de santé social et étoffé doit assurer à tous une prise en charge adéquate.
Clairement, la grande différence entre Holcman et d’autres (dont le rédacteur de cette recension) réside dans l’importance et le respect accordé à l’autonomie de la personne. Il y a dans le livre une réticence palpable à admettre que les patients ont le droit de décider de leur propre existence, y compris quant à l’option de lui mettre un terme quand elle est devenue trop lourde à porter. On peut, on doit bien sûr avoir le souci que ces décisions soient bien réfléchies mais cela ne saurait justifier le retour à une posture paternaliste, élitiste. Posture où ceux qui « sauraient mieux » contesteraient la compétence de la personne lambda et la légitimité de ce qu’elle décide. On ne peut accepter des raisonnements répétés tendant à disqualifier les patients qui ne pensent pas comme soi. Il y a là un anachronisme grave, ou de la cécité.
A propos du titre du livre : l’inégalité existe, mais elle est ailleurs. Un statut social plus élevé facilite l’accès aux moyens de terminer sa vie. Qu’il suffise de rappeler que Mme Jospin, mère d’un premier ministre, a pu bénéficier d’une aide au suicide – ce qui n’a guère suscité de réprobation sociétale. N’y a-t-il pas lieu, au pays des droits de l’homme, de s’émouvoir de tels écarts, au détriment de la libre détermination des moins influents ?
Holcman évoque également le fait indiscuté qu’il y a, en France et ailleurs, un nombre notable d’assistances au suicide et d’euthanasies qui ne disent pas leur nom. Il les regrette mais semble s’accommoder de cette clandestinité. A notre sens, le fait choquant que ces choses soient tolérées sous le manteau enlève beaucoup de poids aux argumentations dogmatiques refusant de considérer l’évolution sociétale. Sur ce point, des pays voisins de la France, vus généralement comme civilisés eux aussi, ont décidé de reconnaître l’autonomie des personnes - ce qui n’empêche pas bien sûr de le faire en mettant en place des garanties adéquates.
Le rapport montre que les objectifs du Masterplan sont en grande partie atteints.
Les mesures prises dans le domaine de la formation déploient leurs effets à moyen terme et ne permettent pas à elles seules de lutter contre la pénurie de professionnels des soins. D’autres facteurs, comme les conditions d’engagement et de travail en vigueur dans la branche et dans les entreprises, exercent également une influence au niveau de la garantie et de la qualité des soins. Ils relèvent toutefois de la compétence des institutions de la santé. Ces questions et d’autres encore doivent rester à l’ordre du jour des autorités compétentes au-delà du terme du Masterplan « Formation aux professions des soins ». Le succès de la lutte contre la pénurie de professionnels des soins passe en effet par le maintien des places de formation et de stage et par la création de nouvelles places : des tâches qui doivent être conçues sur le long terme.
Le rapport en ligne
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique
Le Docteur François Choffat (1941) est un médecin connu de Suisse romande. Lui et moi nous connaissons de longue date et partageons d’avoir tous deux travaillé en début de carrière dans des pays en développement. L’auteur s’est ensuite installé comme généraliste au bord du lac de Neuchâtel. Sa curiosité de paradigmes médicaux autres (y compris guérisseurs et autres « panseurs de secret » dans le Jura) et des expériences positives dans des situations où l’allopathie s’avérait décevante l’ont amené à s’attacher à l’homéopathie, devenue une partie majeure de sa pratique. Il s’est aussi beaucoup préoccupé d’alimentation, en étant notamment un disciple de Catherine Kousmine, et a fondé un Centre de santé holistique dont il raconte les péripéties parfois difficiles.
« Le chamanisme et la chirurgie sont les symboles de deux pratiques diamétralement opposées de l’art de guérir… Un pôle humaniste et un pôle mécaniste. Pour moi, ces deux pôles sont devenus indissociables, et complémentaires come le cerveau gauche et le cerveau droit (…) Dans ma propre pratique, il y a d’un côté l’héritage revendiqué de la médecine conventionnelle, de l’autre certaines médecines complémentaires. Cette synthèse a été le fruit d’une longue confrontation entre mes croyances initiales et les échecs que la réalité m’a infligés. (…)L’homéopathie m’a fait redécouvrir la réalité d’une certaine Energie vitale, qui échappe à la démarche scientifique et la complète. »
C’est toute une carrière, une trajectoire, que retrace Médecin de dernier recours. Un mot sur ce titre, lié au fait que, pas rarement, des patients se sont adressés à lui et à ses méthodes autres après avoir cherché du secours ailleurs, en particulier dans la médecine orthodoxe, sans qu’un remède soit trouvé. Il se dit aussi « médecin des causes perdues ».
L’ouvrage fourmille de vignettes cliniques illustrant le propos, avec des critiques marquées à l’endroit d’aspects commerciaux de la médecine et du carcan imposé par le paradigme biochimique. Il consacre un chapitre à ses réserves vis-à-vis des pratiques vaccinales qu’il juge trop systématiques (tout en ne les excluant pas) et influencées par l’industrie. Un autre est dédié à la sclérose en plaques, une des « causes perdues » pour lesquelles on faisait appel à lui.
Les attitudes ont passablement changé à l’endroit des méthodes qu’on ne souhaite plus appeler parallèles ou alternatives mais complémentaires - pour ne pas donner une impression d’inévitable confrontation. Aujourd’hui, il me paraît que beaucoup d’entre nous peuvent se dire d’accord avec F. Choffat quand il écrit : « Affirmer qu’il n’y a pas de salut en dehors de la médecine officielle relève de l’arrogance. »
Cela étant, on ne sera bien sûr pas toujours d’accord avec l’auteur dans ses affirmations. Mais on ne saurait nier son ouverture aux choses « autres », sa sincérité, et son engagement au service des patients. Ce livre est un exemple d’efforts tout à fait estimables, par des médecins au terme d’une carrière bien remplie, de rassembler vécu, expériences, leçons tirées, questionnements, sous une forme aisément accessible à d’autres. Le récit de vie du Dr Choffat, bien écrit, structuré en nombreuses sections faciles à consulter, est susceptible d’intéresser les professionnels de santé aussi bien qu’un large public.
Site internet Editions d’en bas
Ce document a été développé par Santé Sexuelle Suisse en collaboration avec l’ensemble des cantons latins qui souhaitaient disposer d’un cadre de référence et d’un canevas de réflexion communs pour faciliter la mise en place de plans ou de programmes cantonaux harmonisés en matière de santé sexuelle.
Cette thématique se profile comme un axe prioritaire en matière de prévention et de la promotion de la santé en Suisse latine pour les années à venir, aussi il est important de disposer d’un guide qui rassemble les différents éléments fondamentaux pour la mise en œuvre de politiques cohérentes et coordonnées dans ce domaine.
Basés sur les textes et accords internationaux et nationaux ainsi que sur les études les plus récentes en matière de santé sexuelle, ce document intègre aussi l’expérience des acteurs de terrain. Il comprend notamment la définition du concept de santé sexuelle, les principaux cadres de références théoriques nationaux et internationaux, un état des lieux du contexte helvétique et latin ainsi que les critères de qualité, des recommandations et des propositions à observer pour le développement et la mise en œuvre d’une stratégie globale de santé sexuelle.
Une partie du guide est rédigée sous forme de fiches thématiques et pratiques, mettant en évidence les champs d’action prioritaires de la santé sexuelle en Suisse, les ressources utiles à ces derniers ainsi que les acteurs œuvrant dans le domaine.
Barbara Berger, directrice de Santé Sexuelle Suisse, Dr Claude-François Robert, président de la Commission de prévention et de promotion de la santé de la CLASS
Le guide en version originale ou en version A4