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Dans les champs du travail social et de la santé, la relation au langage est profondément ambivalente et source de multiples tensions. D’une part, les professionnels sont poussés à expliciter ce qu’ils font, à rendre des comptes, à traduire dans une forme verbale standardisée la finesse de leurs pratiques, d’autre part, le langage se trouve au cœur des phénomènes d’empathie, d’écoute et de création de liens que les professionnels considèrent comme constitutifs de leurs pratiques.
Les connaissances du champ de la linguistique sont convoquées ici afin d’analyser et de montrer – à un public toutefois non spécialiste – comment le langage en activité contribue au déploiement des savoir-faire professionnels.
Aborder l’exercice des pratiques professionnelles à partir du langage permet de rendre visibles ou sensibles des processus centraux pour celles-ci (pouvoir, discrimination, empathie, reconnaissance, vulnérabilité, diagnostic…) au-delà d’un lieu psychique interne (résonance, ressenti), au-delà d’un lieu externe à la pratique (contexte institutionnel, déterminismes sociaux, propriétés de la personnalité).
A travers cet ouvrage, l’analyse linguistique voudrait offrir davantage de pouvoir d’agir aux professionnels et aux étudiants.
À l’apparition de l’épidémie du sida, de très nombreux acteurs, en majorité engagés dans les mouvements homosexuels ou dans l’administration publique, vont contribuer à façonner l’organisation de la lutte contre cette maladie.
Au fil du processus de mobilisation, la cause va être remodelée et portée par de nouveaux groupes. C’est à l’étude des transformations des enjeux et des objectifs de la lutte contre le sida et aux effets de l’engagement pour la cause sur les activistes qu’est consacré cet ouvrage.
La première partie retrace la structuration et les transformations de l’espace de lutte contre le sida depuis les débuts de l’épidémie jusqu’en 2008. Dans la seconde partie sont analysés les effets de l’engagement dans le cas de six militants actifs dans des associations homosexuelles et de lutte contre le sida.
Ce travail repose sur une analyse de sources archivistiques et d’entretiens et s’appuie sur une enquête quantitative réalisée auprès des membres et ex-membres de quatorze associations concernées par la lutte contre le sida. Plus largement, il met en évidence, par le biais de l’analyse des mobilisations, comment s’effectue une conjonction entre luttes militantes et construction d’une politique publique de prévention du VIH et d’accompagnement des personnes touchées. D’un point de vue d’analyse des mouvements sociaux, l’ouvrage lie construction de la cause et impact de l’engagement sur la redéfinition de l’identité sociale des acteurs mobilisés. Il propose, enfin, une lecture distincte de la constitution d’une orientation socio-sexuelle dominée dans l’ordre du genre (l’homosexualité masculine) en lien avec ce processus de mobilisation contre l’épidémie de sida.
Une trentaine d’années après la création de l’Aide suisse contre le sida, cet ouvrage est susceptible d’intéresser tant les protagonistes de cette histoire que celles et ceux qui souhaitent mieux connaître l’extraordinaire investissement de personnes joignant leurs forces pour combattre ce fléau.
Site internet des Editions Antipodes
Cet article resitue l’initiative populaire du Comité d’Egerkingen pour « L’interdiction de la burqa » (officiellement : « Oui à l’interdiction de se dissimuler le visage ») aux niveaux historique et politique. Il donne des ressources documentaires et de nombreux liens à des articles des années 2005 à 2016. Il rappelle les enjeux de l’interdiction adoptée au Tessin et le Consentement du Conseil fédéral suite à l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme.
L’article analyse comment les droits humains sont utilisés tant pour que contre une telle interdiction. Il développe pourquoi, si les organisations des droits humains sont opposés à une interdiction, les partis politiques ne sont pas toujours clairs.
Le site humanrights termine son article en expliquant pourquoi il conseille de boycotter ce vote : « Certaines forces politiques fondent en partie leur popularité en entretenant la crainte contre « les étrangers » et ne manqueront pas l’occasion de continuer à alimenter une ambiance islamophobe dans le pays. Cette votation sera alors symboliquement utilisée afin de diviser encore plus le pays. »
L’article spécialisé de Humanrights
Durant la période du 1er janvier 2013 au 31 juillet 2016, soit 43 mois, 99 collaborateurs des HUG ont été victimes de violence et/ou agressions à l’occasion de 90 événements. 87 de ces épisodes ont nécessité l’intervention du Service Prévention-Sécurité-Surveillance (SPSS) et 54 d’entre eux (60%) sont du niveau de gravité 4, avec notamment un cas grave d’agression au couteau sur une infirmière.
Dans une dizaine de cas, l’intervention de la police s’est avérée nécessaire. Cette dernière n’est avisée et engagée que dans les cas d’urgences à haut risque (personnes très violentes, menaces, usage d’armes ou d’objets dangereux).
L’endroit où les événements ont été les plus nombreux a été le site de Belle-Idée (70), puis le service des urgences adultes (15).
Le plan de mesures
Le dossier en format pdf
Une étude de la Haute école spécialisée bernoise (BFH), menée par Oliver Hümbelin, collaborateur scientifique, conclut que dans le canton de Berne, chaque quatrième personne ayant droit à l’aide sociale renonce à percevoir les prestations.
Des différences régionales sont à ce titre observées : la proportion de non bénéficiaires est nettement moins élevée dans les villes (12%) que dans les agglomérations (28%) ou les communes rurales (50%).
La Conférence suisse des institutions d’action sociale (CSIAS) partage l’avis des auteurs que la perception de l’aide sociale représente un droit et que le fait de renoncer aux prestations peut générer des problèmes consécutifs et, sur le long terme, des coûts plus élevés. Etant donné que les personnes concernées ne sont pas conseillées au moment où elles renoncent à un soutien financier, leurs problèmes peuvent s’aggraver et la réinsertion sur le marché du travail être également entravée.
Source : CSIAS
Lire aussi :
Introduite le 1er janvier 2012 dans l’assurance invalidité, la contribution d’assistance est destinée aux bénéficiaires d’une allocation pour impotent qui ont la capacité d’exercice des droits civils.
A la fin 2015, 1677 adultes et 361 mineurs ont bénéficié d’une contribution d’assistance. En hausse constante depuis 2012, ces chiffres révèlent cependant un nombre de bénéficiaires inférieur aux prévisions. Plus des trois quarts des personnes sondées indiquent certes avoir gagné en autonomie grâce à la contribution d’assistance, qui améliore leur chance de vivre à domicile et facilite leur intégration sociale. Par contre, si la contribution permet de soulager l’entourage des personnes handicapées, les bénéficiaires sondés admettent que leurs proches fournissent toujours une aide importante.
La position d’Agile.ch, faîtière des organisations de personnes avec handicap :
Le 5 juin 2016, le peuple suisse a voté en faveur de l’accélération des procédures d’asile. Durant la campagne, l’un des arguments utilisés était qu’une accélération permettrait aux personnes réfugiées d’accéder plus rapidement au marché du travail, ce qui soulagerait le système social. Des chercheurs soutenus par le Fonds national suisse (FNS) ont démontré, c’est une première, que les réfugiés admis rapidement trouvaient effectivement un emploi plus facilement.
Dominik Hangartner, de l’Université de Zurich et de la London School of Economics, a analysé les données sur les réfugiés enregistrées dans le système d’information central sur la migration du Secrétariat d’État aux migrations, en collaboration avec Jens Hainmueller et Duncan Lawrence du Stanford-Zurich Immigration Policy Lab.
L’article de recherche en anglais
D’ici à 2024, le champ du travail social engagera environ 45’000 à 59’000 employés qualifiés en plus.
Les professions sociales ont connu ces vingt dernières années une croissance plus que proportionnelle de l’emploi, soit environ 5% par année. Le champ du travail social analysés dans cette étude a été organisé en trois domaines d’activités :
Ces trois domaines emploient à eux seuls environ 97’000 professionnels du social. Les femmes et les jeunes y sont surreprésentés (on y compte 81% de femmes et 35% de personnes de moins de 35 ans) avec relativement peu de personnel étranger (12%). La proportion de personnes travaillant à temps partiel est comparativement élevée (64%), de même que celle de personnes sans formation spécifique à l’activité exercée (jusqu’à 30% selon les professions).
Une part considérable des employés ne disposait pas, en 2015, d’une formation spécifique à la profession exercée. Une structure de qualification modifiée, où les employés non formés seraient remplacés par du personnel formé, impliquerait une augmentation d’environ 15’100 personnes supplémentaires.
Suite à cette étude, Savoirsocial, l’organisation faîtière suisse du monde du travail du domaine social, va
- appeler les instances politiques nationales et cantonales à mettre en place des conditions-cadre appropriées ;
- encourager l’acquisition d’un diplôme professionnel par les adultes ;
- faciliter l’accès aux formations professionnelles initiales ;
- améliorer la situation quant aux données sur les parcours de formation et de carrière.
Cette étude a obtenu un soutien financier de la part de la Conférence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales et du Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation.
L’étude complète et le résumé en format pdf
Ce livre comporte trente-cinq récits dans lesquels l’auteur évoque, avec humour et franchise, ses entretiens avec des parents d’élèves. Des situations émouvantes, drôles ou surprenantes, qui révèlent une face cachée de l’enseignement.
Entre les adolescents aux comportements pas toujours adéquats, les parents souvent démunis et l’enseignant devenu parfois un peu le confident, la communication n’est pas évidente même s’ils poursuivent tous le même but : la bonne scolarité de l’enfant.
Ce livre fera réapparaître à la surface de sa conscience les émotions enfouies que chacun a forcément ressenties alors qu’enfant ou adulte, il participait à un entretien dans le cadre de l’école. Ces instantanés de vie nous interrogent utilement sur notre rôle d’homme ou de femme, de père ou de mère, d’éducateur, de professionnel, et aussi de fils ou de fille, offrant parfois une meilleure compréhension de ce que nos parents ont pu nous apporter.
Pascal Trépey est aussi l’auteur de Fond et tréfonds d’une classe, voir présentation sur cette page de REISO.
L’adjectif « illégal » est largement employé par la presse. Il a une existence « légale » puisque la Loi sur les Etrangers a effectivement défini les cas d’« entrée, sortie et séjour illégaux ».
Rappelons toutefois, avec le Haut commissariat pour les réfugiés, qu’« il n’y a rien d’illégal à demander l’asile ».
En effet, les personnes persécutées dans leur pays ont le droit de déposer une demande d’asile dans un pays partie de la Convention relative au statut de réfugiés de 1951. Celle-ci stipule que « les Etats Contractants n’appliqueront pas de sanctions pénales, du fait de leur entrée ou de leur séjour irréguliers, aux réfugiés ». Pour que ce droit puisse être exercé en Europe actuellement, les réfugiés sont obligés de traverser les frontières de manière irrégulière, car aucune voie légale ne leur est offerte.
Le décryptage de Vivre Ensemble reprend les chiffres régulièrement diffusés par le Corps des gardes-frontières et analyse les statistiques à la lumière des lois, des règlements et des pratiques douanières. Il conclut en invitant les médias, et tout un chacun, à interroger le bien-fondé de l’utilisation du terme « illégal », employé de façon mécanique à partir des communiqués des autorités. Elle invite également à remplacer de manière systématique le mot « illégal » par celui d’« irrégulier ».
Lire aussi le décryptage du mot crise
Le décryptage en ligne
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique
Ce livre a d’abord pour moi une résonance personnelle, en présentant l’évolution intervenue dans les secours d’urgence aux malades et blessés (sur les routes, à leur domicile, à leur travail) dans le canton de Vaud au cours des soixante dernières années, sous l’égide du Service de la santé publique ; service dont j’ai été membre vingt-sept ans durant cette période, de 1976 et 2003. Sans avoir été principalement en charge du domaine en question, j’en ai suivi le développement - tout en participant, à une époque qu’on pourrait presque dire héroïque (fin des années 1970), à la formation de base de ceux qui œuvraient comme ambulanciers.
Cet ouvrage documenté retrace les développements sur les plans historique, politique, administratif, technique, de la formation et de la planification. Il donne aussi la parole à une vingtaine d’acteurs (ambulanciers, médecins, responsables hospitaliers et de services publics, chef de la base lausannoise de la Rega/GASS). On relèvera, selon les termes du médecin cantonal Karim Boubaker, que la responsabilité de l’ouvrage a été confiée « à la personne qui a le plus œuvré au sein des services de l’Etat pour que chaque citoyen puisse bénéficier de la prise en charge la plus efficiente possible, Georges Vittoz ».
On y trouve de nombreuses illustrations, documents des services publics et d’autres organisations, correspondances, éléments concernant les formations offertes, grilles d’évaluation des patients, tables montrant l’évolution du nombre d’interventions, photos. Dans l’avant-propos de Vincent Barras, directeur de l’Institut lausannois d’histoire de la médecine et de la santé publique : « Le sentiment de l’urgence guide la médecine depuis toujours. La nécessité de venir en aide, toutes affaires cessantes, à la personne en difficulté vitale s’est doublée de pratiques médico-sanitaires plus ou moins organisées. [Ici comme ailleurs,] mêmes hésitations et résistances, et tout à la fois même enthousiasme de quelques personnalités soucieuses du bien public (…) La mise en place décrite ici répond aussi à une nouveauté, l’émergence d’une société urbanisée, de plus en plus conditionnée par les installations techniques – alors qu’un éventail de situations inédites se déploie en quelques décennies (explosion démographique, risques industriels, accroissement du trafic mécanisé). Du coup, le récit de cette histoire ressemble bien souvent à une épopée. »
Au cours des décennies, l’évolution du rôle de l’Etat élargit et coordonne les initiatives prises au départ par d’autres (garagistes privés, Ville de Lausanne, Rega pour les hélicoptères par exemple). Progressivement, y compris par le biais d’interventions et décisions parlementaires, l’autorité publique cantonale assume un leadership sur le plan de l’organisation et du soutien financier. L’élargissement des compétences des ambulanciers, lié à une formation plus étoffée, instauré parallèlement à la médicalisation des interventions, constitue une évolution marquante.
Selon les auteurs : « Cette rétrospective est destinée à un large public. Elle doit également permettre au acteurs actuels de mieux cerner les raisons des différents choix qui ont été retenus et de mesurer les difficultés rencontrées ». 216 Et dans leur conclusion : Le développement des urgences préhospitalières a été « réalisé par étapes avec un cap : la réalisation de la chaine des urgences. Ceci par une politique transparente dans ses objectifs et ses coûts, dont les objectifs successifs sont confrontés à l’épreuve des faits. C’est surtout une politique qui associe étroitement l’Etat et tous ses partenaires. Dans ce système, personne n’a le pouvoir, mais tout le monde tire profit du résultat ». C’est bien là une manière de décrire comment le plus souvent, dans notre pays, évoluent le système de santé et ses diverses composantes.
Fondation Urgences Santé, Rue César Roux 31, 1005 Lausanne Site internet
Le nouveau blog interactif bilingue français – allemand du portail suisse Philosophie.ch réunit les domaines de la philosophie et de la santé en un lieu commun. Le blog vise à donner un aperçu englobant des différentes thématiques et problématiques qui se posent à l’intersection de ces deux domaines. Son but consiste à donner la possibilité au grand public de discuter et de réfléchir à un thème de santé sous un angle philosophique. Chaque article traite d’une thématique spécifique et peut être commenté et discuté, ce qui permet aux lecteurs passionnés d’échanger leurs points de vue respectifs et d’étendre la réflexion au-delà de l’article à proprement parler. Les perspectives d’approche se veulent aussi nombreuses que surprenantes.
De plus, le bilinguisme permet de donner une vision étendue des recherches faites en ces domaines dans la mesure où le blog réunit des experts non seulement dans le monde francophone et germanophone en Suisse, mais également en France, au Canada et en Allemagne.
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique
Humour et réflexion approfondie sur l’expérience de vieillir
Daniel Klein est un écrivain américain de la Côte Est, auteur de romans à suspense et d’ouvrages traitant de philosophie. Deux livres en particulier ont rencontré le succès : « Plato and a platypus walk into a bar » en 2007, et cette Balade avec Epicure, parue en anglais en 2012. L’auteur est né en 1939, nous sommes contemporains et c’est un ami du même âge qui m’a recommandé ce livre. Après lecture, je fais suivre cette recommandation.
Epicure recommande, quand l’âge est venu, de laisser derrière soi « la prison du monde du commerce, des affaires et de la politique », ce qui libère et permet de concentrer la réflexion sur d’autres sujets, souvent plus intimes – et de ne plus avoir peur du futur. A propos de ce que les gens âgés voudraient réaliser encore, l’auteur américain observe que « la nouveauté elle-même devient vieille. En visitant le douzième endroit dans le monde où il faut avoir été avant de mourir, voir de l’exotique est devenu moins attirant, vous en avez déjà vu onze fois. » Et de citer Oscar Wilde : « Dans ce monde, il n’y a que deux tragédies. L’une est de ne pas obtenir ce que l’on désire, l’autre est de l’obtenir. » Klein cite aussi Erik Erikson pour qui il s’agit « d’arriver à un sage sens d’accomplissement, de plénitude et à une acceptation sereine de soi-même, malgré les erreurs et faux pas faits sur la route. »
Se souvenir de ce que l’on a : « L’expérience accumulée au cours du temps, la maturité, est précisément ce dont une personne âgée dispose en abondance. Le truc est de ralentir, de manière que ce capital d’expérience puisse être contemplé et, plus que cela, savouré. » Entre autres sujets, Klein traite de sexualité et d’attachement conjugal. Mais aussi de la dépression et de l’ennui, facette fréquente de la vieillesse qui peut être combattue par le jeu (le simple jeu, pas le casino).
Il évoque aussi « le très grand age », temps de la grande dépendance où il n’est plus question de profiter de la vie, même à la manière d’Epicure. Mettre délibérément un terme à sa vie ? Il en débat en citant les auteurs, tels que le confucéen Mencius, Sénèque bien sûr et Montaigne, pour qui la condition que la vie « ait un sens » passe avant l’idée de la prolonger autant que possible. Il tend à être de l’avis de ces derniers et fait référence à la Hollande, pays de sa femme, où l’assistance au suicide est possible.
Klein, juif non pratiquant, parle d’aspiration à la transcendance et note que, dans plusieurs religions, la spiritualité de la personne âgée a une place particulière. « Je ne m’attends pas à voir la face de Dieu ou le paysage du paradis. Ce que je recherche, c’est quelque chose comme une compréhension sublime, un accord existentiel avec l’univers ; pas une chose, mais une expérience spirituelle. » Et, faisant référence à l’intérêt actuel pour la pratique dite de la pleine conscience (mindfulness) : « Peut-être que ma meilleure chance de trouver la réponse à mes aspirations est d’être ici et maintenant – pleinement ici et maintenant. »
Dans cet ouvrage, trente experts livrent leurs connaissances et expériences à l’intention des professionnels.
Le livre est destiné à toutes les personnes intéressées de près ou de loin aux questions que pose l’exercice de la justice juvénile, notamment à tous les professionnels œuvrant dans la chaîne d’intervention de cette justice et confrontés à la réalité de jeunes gens et de jeunes filles qui se mettent en conflit avec la loi ou qui entrent en contact avec le système judiciaire, comme victimes et/ou témoins.
L’ouvrage ne donne pas de réponses toutes faites ni de recettes magiques mais renseigne sur le cadre normatif existant, qui donne une assise objective à toute intervention.
Il évoque les principales questions qui se posent dès le moment où les acteurs se mobilisent pour une action, voire pour une déjudiciarisation ; il essaie de fournir des exemples et des bonnes pratiques ; enfin il montre combien la formation est importante.
Commande en ligne
Cette étude tente de dresser un premier état des lieux global du fonctionnement de la médecine de famille en Suisse en mettant en lumière ses forces et ses faiblesses à travers 56 indicateurs considérés comme prioritaires.
Quelques conclusions :
- La médecine de famille en Suisse est basée essentiellement sur un modèle médico-centré.
- D’importants efforts sont nécessaires afin d’assurer le renouvellement des forces de travail.
- La continuité relationnelle peut être qualifiée de bonne.
- Les coûts spécifiquement liés à la médecine de famille représentent seulement 8% de l’ensemble des coûts de la santé.
Le rapport intégral, Obsan Dossier 55, 171 pages. La synthèse, Obsan Bulletin 11/2016, 4 pages
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique
Cet ouvrage résulte de collaborations en lien avec le colloque « Agir face à la crise psychiatrique : policiers, proches, soignants », organisé à Lausanne en 2011. Il compte 19 auteurs : psychiatres, infirmiers en psychiatrie, psychologues, auteurs issus des sciences sociales et du travail social, policiers et trois laïcs-profanes confrontés à la maladie mentale.
Dans la préface, le psychiatre V. Kapsambelis, évoque un passé pas si lointain : « Dans les années 1950, un asile d’aliénés pouvait accueillir plusieurs milliers de patients. Une vraie ville, une polis. Mais la police de cette polis échappait au droit commun de l’ensemble des citoyens. [La psychiatrie comprenait des] espaces régis par leurs règles propres, inventeurs d’un droit se voulant adapté à leur population (et, pour leurs détracteurs, espaces de non-droit). Vouloir pratiquer une psychiatrie anti-asilaire impliquait aussi le risque d’exposer les malades mentaux aux règles communes, donc aussi à la police valant pour tous. »
La règle et la vie telle qu’on la vit : « La discrétionnarité [marge de liberté ou de manœuvre] renvoie à un principe crucial pour l’analyse du travail des policiers et des soignants. Cette marge de pouvoir discret accompagne toute procédure et concerne autant l’ordre que le soin. [Dans les fonctions professionnelles,] c’est la soupape des routines règlementaires. Elle protège les acteurs et leurs institutions d’une application trop rigide de protocoles en décalage avec la réalité vécue. En toile de fond, un concept décrit adéquatement le contexte interdisciplinaire du travail : la polyphonie, principe organisateur du présent ouvrage. »
Parmi les sujets traités : le parcours d’un « schizophrène dangereux » devenu après des années usager-formateur ; l’importance de faire se rencontrer policiers et soignants : découvrir l’autre par l’immersion professionnelle - contribution d’un officier de police et d’un infirmier-cadre à propos de leur pratique réussie de stages croisés ; l’interview d’une patiente avec une longue histoire de contacts avec psychiatres et policiers ; « le métier de proche » ; la présentation et discussion du « Dialogue de crise », modèle développé récemment et décrit comme une langue à construire ; les expériences faites dans des cellules de négociation ; un chapitre sur la pratique psychiatrique avec des migrants, incluant une approche ethno-psychiatrique ; deux contributions par des collaboratrices de Pro Mente Sana, organisme de défense de droits des patients psychiques. Un auteur discute comment gérer l’anormalité dans un centre de rétention administrative (dispositif mis en place en France pour examiner et évaluer les situations de migrants).
Police et psychiatrie compte, à côté de composantes et élaborations théoriques, de nombreuses descriptions de situations pratiques et expériences vécues. Il se lit avec grand intérêt et même plaisir. C’est une somme remplissant un rôle important d’analyse de la variété des interactions entre policiers, soignants et patients et leurs proches, apport substantiel sur un domaine qui demande à être adéquatement étudié. Lecture recommandée à qui s’intéresse aux rôles intriqués de la médecine et du soin psychique, de la police et de la loi, notamment en situations de crise et dans la perspective de la protection des droits des personnes.
A travers la création depuis quelques années d’une association d’institutions – Accroche – le canton de Genève expérimente une voie alternative de recherche de solutions pour les jeunes décrocheurs qui ne parviennent pas à rejoindre les mesures de pré-qualification ou les parcours de formation proposés.
C’est cette approche que se propose d’explorer ce dossier, en particulier à travers un projet porté par l’Association Accroche et appelé Scène Active, qui vise à remobiliser des jeunes ayant vécu plusieurs échecs dans leur parcours scolaire et de formation.
Scène Active travaille à partir du champ culturel. Son équipe est un mix entre professionnels de la musique, de la vidéo, de la scénographie ou encore de la cuisine, et des professionnels issus du social. Cette mesure vise à redonner du sens en élaborant collectivement un spectacle, en donnant à chacun une place tout en travaillant sur les dynamiques de groupe.
Trois courts métrages pour les 20 ans de l’Artias
A l’occasion de ses 20 ans, l’Artias a fait confiance aux jeunes de Scène Active pour mettre en valeur la cohésion sociale : quelle vision ont les jeunes du « vivre ensemble ». Carte blanche leur a été donnée pour s’exprimer au travers de courts métrages.
Entre cohésion et collision sociale c’est une version pertinente des incompréhensions et des paradoxes dans lesquels nous vivons qui est présentée dans ces 3 clips d’environ 4 minutes.
Dossier et clips en ligne
Les cliniques Hirslanden sont sous le contrôle d’un milliardaire sud-africain qui investit entre autres dans le tabac. C’est totalement légal.
Mais est-il éthiquement correct de soigner d’un côté des maladies dans ces cliniques et de l’autre d’avoir des parts dans un produit pathogène qui cause chaque année la mort précoce de dix mille Suisses ?
On ne moralisera pas facilement ni complètement le milieu financier, c’est clair, mais il importe d’interpeler ses opérateurs quant aux dilemmes éthiques suscités par leur activité.
L’article sur le site du BMS
Le présent rapport offre aux cantons et aux organisations spécialisées une base pour le lancement des programmes d’action. Il analyse l’importance d’un engagement en faveur de la santé des personnes âgées et les avantages de la promotion de la santé auprès de ce groupe cible.
Sur la base de preuves scientifiques, le rapport montre le rôle essentiel de l’activité physique, de la prévention des chutes, de l’alimentation ou encore de la santé psy- chique dans le fait de vieillir tout en bénéficiant d’une qualité de vie élevée. Pour chacun de ces quatre thèmes, des interventions et des approches qui ont fait leurs preuves dans la pratique sont proposées.
La qualité de la coordination de la promotion de la santé des personnes âgées permet non seulement d’allonger l’espérance de vie en bonne santé et de maintenir l’autonomie des personnes âgées, mais aussi de diminuer les coûts de santé.
Le rapport en format pdf
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique
Jean-Pierre Fragnière est bien connu en Suisse romande et au-delà par son engagement dans le domaine social, en particulier sur la problématique de la vieillesse. Après de nombreuses publications sur le domaine social en général, y compris un « Dictionnaire suisse de politique sociale », il a écrit récemment plusieurs ouvrages traitant des défis que pose l’évolution démographique (vieillissement, « cylindrisation » de la pyramide des âges).
Dans l’ouvrage évoqué ici, l’auteur commence par rappeler d’où nous venons avec, depuis trois quarts de siècle, les progrès importants en termes de protection sociale, les avancées de la médecine, la plus grande autonomie reconnue aux individus et à des groupes auparavant minorisés ou négligés, ainsi qu’un meilleur accès à la formation et la montée des préoccupations environnementales. Ce qui n’empêche pas que subsistent certaines « inégalités choquantes ».
A propos de l’introduction de l’AVS, intéressant de rappeler que l’âge de 65 ans, discuté aujourd’hui, a été choisi vers 1950 parce qu’il correspondait à l’espérance de vie moyenne des hommes à l’époque – hommes qui vivent aujourd’hui quinze ans de plus… Pour bien/mieux vivre le temps de la retraite, Fragnière débat quatorze questions, parmi lesquelles : quels rôles vont assumer ces centaines de milliers de personnes retraitées ; quel sera leur niveau de vie (actuellement, il tend à être meilleur que celui d’autres classes d’âge) ; vivre longtemps c’est faire le lent apprentissage de la solitude (que des programmes sociaux et d’animation divers cherchent à contrer) ; il y a un risque de fossé entre les générations ; nos sociétés sont de plus en plus cosmopolites ; les nouvelles technologies offrent des services considérables et/mais bousculent profondément nos habitudes ; plus d’attention est donnée aujourd’hui (il faut s’en féliciter) à la dimension spirituelle de la personne – que ce soit par les gens eux-mêmes ou par les institutions.
Des défis sont lancés aux professions, l’auteur en relève trois. D’abord, l’intervention des professionnels apporte un risque de disqualification des compétences des personnes (les aînés) elles-mêmes. Ensuite, la spécialisation croissante peut favoriser un « découpage de l’usager » suivi et pris en charge par plusieurs intervenants. Enfin, ces facteurs entrainent des exigences de qualité et disponibilité dans la communication entre professionnels. Fragnière met en garde contre la « prolifération des officines du bien vieillir » ; il énonce plusieurs principes pour aller vers des systèmes tenant compte de ces défis. Il estime aussi que le retraité doit disposer d’un certain « devoir d’ingérence » et de présence à la vie sociale.
A juste titre, on parle aujourd’hui beaucoup d’éthique, individuelle, professionnelle, sociale : « Le travail éthique devient une composante explicite de nos vies, pour chacun et, pour plusieurs groupes, de leur activité professionnelle ». Une citation conclusive : « Chacun est invité à la table du partage entre les générations, jusqu’au bout. Tout cela doit être rendu possible. Nous en avons les moyens. Reste à écarter quelques obstacles et à saisir les outils voulus. »
Bienvenue dans la société de longue vie est une présentation synthétique pratique, maniable, agréable à lire, de ce dont tout un chacun, particulièrement ceux qui s’intéressent aux enjeux sociaux et sociétaux, devraient être conscients. A noter enfin que, au cours des dernières années, l’auteur a dû faire face à plusieurs sérieux soucis de santé, qui l’ont beaucoup fait fréquenter médecins et hôpitaux et dont l’expérience, en toile de fond, soutient son propos.
Pour la première fois, Pro Senectute Vaud, en partenariat avec l’Association vaudoise d’aide et de soins à domicile (AVASAD), l’Association vaudoise d’EMS (AVDEMS), Pro Infirmis Vaud et le Service des assurances sociales et de l’hébergement (SASH), organise les assises des logements protégés et de l’habitat adapté « Pour ajuster l’offre d’aujourd’hui aux besoins de demain ».
Avec des résumés des interventions suivantes :
Les résumés en format word
Préface de Laurence ROSSIGNOL. Avec la participation de Nourredine BOUBAKER, Dounia BOUZAR, Jean-Eric DOUCE, Bénédicte DUPONT-PINERI, Philippe GUTTON, Anne LANCHON, Laurent LARDEUX, Jean-Philippe RAYNAUD, Isabelle SOMMIER, Serge TISSERON
Cet ouvrage collectif analyse les multiples raisons, individuelles ou sociales, qui peuvent inciter un jeune à se tourner vers le radicalisme. Il en dresse les étapes progressives pour agir, quand il est encore temps.
La question du sens est au cœur de l’adolescence et vient faire rupture avec l’enfance. L’adolescent a un besoin impérieux de donner un sens à sa vie et recherche, pour cela, des engagements forts : citoyens, religieux, artistiques… Les adolescents vulnérables, parfois relégués du système scolaire et sans espoir de réussite sociale, ou sans étayage parental, trouvent parfois ce sens dans des engagements radicaux. Comment travailler avec eux cette question de la citoyenneté et du sens, et prévenir les dérives potentielles ?
Site internet Editions érès
La Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées adoptée par l’ONU en 2006 énonce comme principe fondamental que ces personnes puissent prendre part aux décisions les concernant. Son article 29 est consacré à leur participation à la vie politique et à la vie publique sur la base du principe de l’égalité de traitement.
Les institutions socio-éducatives dans lesquelles vivent ou travaillent les adultes ayant une déficience intellectuelle sont sensibles à cette dimension et ont créé des dispositifs individuels et collectifs favorisant leur participation.
Cet ouvrage rend compte d’une recherche qui vise à mieux comprendre ce qui se joue dans ces espaces collectifs d’expression. Cette démarche a permis d’analyser le fonctionnement de groupes d’expression existants et d’en dresser une typologie.
Les auteurs mettent en lumière ce qui facilite ou fait obstacle à la participation collective au sein de ces groupes. Enfin, ils esquissent des repères pour le développement d’espaces d’expression encourageant une participation citoyenne tant dans les lieux de vie et de travail institutionnels que dans la communauté élargie.
Lire aussi, des mêmes auteur·e·s : Les espaces d’expression en Suisse romande, REISO, Revue d’information sociale, Suisse romande, 13 mai 2013.
Site internet Editions IES
Co-auteurs : Daniel Laufer, Grégoire Courtine, Gregor Wolbring, Alexandre Mauron, Charles Joye, Alain Kaufmann, Daniela Cerqui Ducret, Valentine Gourniat, Benoît Rey, Benoît Thévenaz, Gérald Vouilloz, Philippe Weber, Jean-Philppe Ruegger, Adriano Previtali.
Aussi loin que nous pouvons remonter dans l’histoire du handicap et des personnes handicapées, nous constatons le souci de corriger l’individu différent, présentant une altération physique ou sensorielle… Actuellement, les avancées en génétique, robotique et nanotechnologie placent le couplage « être humain – machine – handicap » dans une position où le débat éthique devient incontournable.
Soucieux d’ouvrir le débat sur des questions de société où la personne handicapée joue un rôle central, Pro Infirmis Vaud a organisé fin 2014 un colloque sur ce thème et plus précisément sur les questions suivantes : Y-a-t-il des limites aux nouvelles fonctions technologiques ? Quels sont les moyens mis à disposition des personnes handicapées par les assurances sociales pour les acquérir ? Enfin, il ne s’agit plus parfois de réparer les fonctions lésées d’un individu handicapé, mais de renforcer des fonctions moyennes d’un individu valide. La réalité est-elle en train de rejoindre la science-fiction ? Quels en seraient les domaines d’application ? Sont-elles acceptables ?
Site internet Editions Médecine et Hygiène
Au sommaire du dossier, pages 3 à 43 :
Tour d’horizon du Programme national contre la pauvreté
Etat et limites des rapports sur la pauvreté en Suisse
Comment mesurer la pauvreté ?
Le programme vu par le groupe de pilotage
Situation de logement des ménages pauvres ou précaires
L’encouragement précoce, un instrument efficace
Parents socialement défavorisés et choix professionnel
CHSS 2/2016 en ligne