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Bégaiement, bégayer, je bégaie, je suis bègue... Et alors ? S’enclenche une vie de galère. J’ai à dire, beaucoup à dire, je veux le dire mais ma bouche ne catapulte que de lamentables morceaux de mots. Honte, rage, désespoir.
À moins que ne s’ouvre une porte qui donne accès à un cabinet d’orthophonie. Nous entrons avec ce livre dans les coulisses de la pratique quotidienne d’une orthophoniste pour partager sa passion pour le bégaiement, son amour pour les PQB (personnes qui bégaient) et assister à ce qui s’y passe.
Les témoignages recueillis sont riches à plus d’un titre : ils décrivent avec humour la complexité des « personnes qui bégaient », témoignent de ce qu’ils vivent au quotidien et sont une illustration vivante de ce qui se passe dans un cabinet d’orthophonie où l’orthophoniste se mue en «hortophoniste» ou «jardinière de la parole».
Patricia Oksenberg, orthophoniste, enseignante à Paris-Sorbonne spécialisée sur le bégaiement, est passionnée par ses patients. Elle entrebâille les portes de son cabinet pour dire ce que peuvent ressentir les enfants, les adolescents et les adultes qui bégaient, mais pas seulement...
La statistique suisse de l'aide sociale établie par l’Office fédéral de la statistique (OFS) montre que 278 345 personnes ont perçu une aide sociale économique en 2017. Cela signifie que 3.3% de la population résidante a été soutenue par une prestation d'aide sociale au moins une fois dans l'année.
Personnes exposées. Les enfants et les jeunes de moins de 18 ans, les personnes divorcées et les personnes de nationalité étrangère sont les plus exposés au risque de dépendre de l'aide sociale. Alors que le taux d'aide sociale des mineurs est passé de 4.9% en 2011 à 5.3% en 2017, celui des personnes de nationalité étrangère a parallèlement augmenté de 0.3 point à 6.3%. Le taux d’aide sociale des personnes divorcées a quant à lui progressé à 5.6% en 2017.
50-64 ans. Le nombre de bénéficiaires de l’aide sociale chez les 50 à 64 ans est passé de 38 484 à 54 615 personnes entre 2011 et 2017, soit un accroissement de quelque 40%, alors que la population résidante de la même classe d’âge n’a augmenté que de 14% durant cette période. Cette progression est surtout due aux bénéficiaires percevant une aide sociale depuis longtemps.
Formation. Les 50 à 64 ans se distinguent des personnes plus jeunes à bien des égards. On observe par exemple des écarts importants sur la formation: 57% des bénéficiaires ont achevé une formation professionnelle ou sont titulaires d’un diplôme d’une haute école. Contrairement à ce qui est observé chez les jeunes, une formation du degré secondaire II ou du degré tertiaire ne constitue pas, pour les personnes plus âgées, une protection contre le risque de dépendre de l’aide sociale.
Asile. Le nombre de requérants d’asile a baissé entre 2016 et 2017 et cette évolution se reflète au niveau de l’aide sociale: 55 504 personnes avaient perçu une aide sociale en 2016, contre 50 714 en 2017. Dans le domaine des réfugiés en revanche, le nombre de bénéficiaires de prestations d’aide sociale a continué de croître: ils étaient 27 945 en 2017, soit 2401 de plus qu’en 2016.
Publication, graphiques et tableaux
Un sondage Eurobaromètre sur l’immigration dans l’Union européenne publié en avril 2018 montre que les populations européennes ont tendance à largement surestimer la présence d’étrangers non-européens dans leurs pays respectifs. «Surpopulation», «afflux massif» ou autres superlatifs imprègnent ainsi les migrations humaines d’une dimension disproportionnée, menaçante, sans nuance et sans rapport avec la réalité.
La dernière édition de «Vivre Ensemble» (N° 170, décembre 2018) vise à déconstruire le mythe d’une prétendue «invasion». Un dossier cartographique est consacré à cette problématique, ainsi qu’un décryptage sur les migrations africaines et une chronique sur l’Ouganda, l’un des pays qui accueille le plus de réfugiés au monde.
Cette publication est le fruit d'un travail pluridisciplinaire conduit par Pascale Ferrari, infirmière spécialiste clinique, et réalisé en collaboration avec les Services de psychiatrie communautaire et de psychiatrie générale du DP-CHUV et l'Institut et Haute Ecole de la Santé La Source.
Elle présente notamment les résultats de l'étude exploratoire sur le Plan de crise conjoint, un outil novateur dans le domaine de la santé mentale. Il s'agit d'un travail impliquant les milieux hospitaliers, institutionnels et communautaires, dans lequel tous les acteurs du réseau sont représentés, dont les patients par l'intermédiaire des pairs praticiens en santé mentale.
L'étude se conclut par une série de recommandations qui faciliteront sans doute l'implantation de ce Plan de crise conjoint. Grâce à elles le projet connexe «Promotion et implantation efficiente du Plan de crise conjoint» vient d'obtenir un soutien financier de Promotion Santé Suisse pour sa mise en œuvre en 2019-2020 ! Les institutions de soins hospitalières et ambulatoires, de l'hébergement et du domaine communautaire seront informées et invitées à y participer.
Lire aussi : Pascale Ferrari, Caroline Suter, Mathilde Chinet, Laura Elena Raileanu, Un plan de crise conjoint pour les patient·e·s, REISO, Revue d'information sociale, mis en ligne le 21 novembre 2018.
« À première vue, la dépression ne semble pas favorable à la créativité puisqu'elle entraîne ralentissement des fonctions psychiques, apathie, désintérêt, troubles de concentration, inhibition, etc. Mais les liens entre la créativité et le spectre bipolaire ne peuvent se ramener à quelques considérations aussi simples et réductrices. […] Car les bipolaires ne sont pas que victimes de leur maladie, ils ne font pas qu'en souffrir : quelles que soient chez eux les interactions entre la créativité et la maladie, il est reconnu aujourd'hui qu'ils possèdent souvent à un degré supérieur aux autres les dons merveilleux de sensibilité, d'originalité, d'inventivité, d'inspiration et d'imagination. Les 204 personnalités mentionnées dans ce livre en sont l'irréfutable preuve. »
Comment la bipolarité et ses troubles se sont-ils manifestés dans la vie et l'œuvre de grands écrivains ? A posteriori et à l'aune des avancées médicales sur cette maladie, comment relire les écrits et les trajectoires de ces femmes et hommes ? Combinant immersion dans les textes littéraires et enquête sur le quotidien souvent tourmenté de créatrices et créateurs aux prises avec cette pathologie, l’auteur François Buhler compose un essai accessible, éclairant et passionnant.
En version papier ou numérique
Ce livre a été écrit en pensant aux parents d’adolescent·e·s, mais il est destiné plus largement aux adultes qui les rencontrent: éducateurs, enseignants, formateurs… Il parle de l’adolescence d’un point de vue psychologique orienté par la psychanalyse. L’adolescence, celle que nous rencontrons avec les adolescents avec lesquels nous sommes en lien mais aussi, et de manière indissociable, celle que nous avons vécue.
Ce livre se propose comme une boussole pour aborder les différentes problématiques que l’on peut rencontrer à l’adolescence, présentées sous la forme d’un abécédaire. Chaque article apporte un regard sur les processus qui traversent l’adolescence, sur les points de difficulté et sur les ressources ; en contrepoint, un fragment de texte littéraire ou clinique offre un pas de côté pour une compréhension sensible des manifestations adolescentes.
L’adolescence est abordée dans une conception dynamique, hors de toute vision pathologisante. L’adolescence représente un passage dans la vie de tout individu, un moment paradoxal de fragilisation et de relance, de possible désorganisation mais aussi d’espoir. C’est dans cet esprit que le parcours de ce livre propose un cheminement en terre d’adolescence, en tentant d’ouvrir des pistes pour penser les phénomènes, davantage qu’en proposant des réponses définitives.
Un répertoire d’adresses, dans les principaux pays francophones, complète ce livre et en fait un guide précieux pour les adultes qui s’interrogent.
L’Association professionnelle suisse du travail social AvenirSocial dresse un panorama complet de la situation de la formation et de l’emploi dans l’action sociale en Suisse.
Rappelons que seule la moitié des personnes actives comme travailleurs ou travailleuses sociales dispose d’une formation correspondante. Face à cette situation complexe et problématique, une campagne nationale a été lancée en 2017 pour promouvoir la formation.
Dans sa nouvelle publication, AvenirSocial met à disposition les faits et chiffres actuels, les informations de base fiables et précises en matière de formation et d’emploi dans le champ du travail social. Ces données devront permettre des analyses et positionnements ultérieurs en vue de la professionnalisation du travail social.
Compte rendu de la soirée de conférences et discussions sur le réchauffement climatique, organisée par les Grands-parents pour le climat, à l’UNIL, 29 novembre 2018.
Par Jean Martin
Devant les défis qui nous sont lancés quant à l’avenir de la planète et celui des générations futures, il est essentiel de promouvoir des échanges entre jeunes et moins jeunes - ou plus du tout jeunes, d’avoir un dialogue adéquatement informé. REISO a eu l’occasion de rendre compte des activités de l’association « Grands parents pour le climat » - GPclimat, lancée en 2014 en Suisse romande, qui compte maintenant une demi-douzaine de groupes régionaux et plus de 500 membres.
Jeudi 29 novembre, avec l’aimable et efficace collaboration de l’Université de Lausanne, en particulier de son Centre interdisciplinaire de la durabilité, dans le dicastère du Vice-recteur Benoit Frund, les GPclimat invitaient à une manifestation intitulée « Agir ensemble pour le climat ». Avec deux orateurs de haut vol : Martine Rebetez, figure de la climatologie de notre pays, et Jacques Dubochet, nobélisé il y a un an – et qui, dans les très nombreux interviews auxquelles il a été soumis, a souvent mentionné sa qualité de membre de la première heure des GPclimat. Le public a répondu à l’invitation, plus de 400 personnes dans une salle comble (on a dû demander aux jeunes présents de s’asseoir par terre pour laisser de la place aux seniors…).
Les exposés des conférenciers se sont révélés bien complémentaires, en décrivant la situation, les perspectives sombres au vu de développements exponentiels. M. Rebetez a montré comment, sur le Plateau comme en montagne, la période d’hiver s’est raccourcie (de près de dix jours chaque décennie dans le passé récent), et comment le nombre de jours où la température dépasse 30 degrés augmente sérieusement. J. Dubochet : « Nous sommes très bons à créer du savoir, nous sommes mauvais s’agissant de l’utiliser pour le bien de chacun » – formule illustrant ses engagements à la fois académiques et sociaux.
Une dimension neuve de la soirée était la participation d’une dizaine de groupes de jeunes, des Hautes Ecoles et au-delà, qui de multiples manières s’engagent pour des modes de vie plus durables et respectueux, notamment dans l’utilisation des ressources (non renouvelables, fossiles, surtout). Encourageant. Par des posters et en interrogeant les conférencier/ère, ils avaient l’occasion de présenter leurs démarches. Leurs questions ont porté sur les aspects politiques du combat pour le climat et le rôle de l’économie, parmi d’autres. Comment les citoyens, la société civile, peuvent-ils faire bouger les lignes ? L’idée d’un recours à la force est refusée mais pas celle d’une désobéissance civile non violente. Il a été relevé que le pouvoir des consommateurs est important (et nous sommes tous des consommateurs), en étant attentifs à la qualité des aliments ou équipements que nous achetons, à la manière dont ils sont produits, au coût de leur transport. Quelqu’un a dit « Je suis ce que je mange ».
Quelques phrases. Martine Rebetez « Le futur est forcément sans carbone. » Cela semble peu attrayant, pourtant, a-t-elle relevé, bien que des modifications radicales du style de vie soient requises, un monde sans carbone peut être plus agréable à vivre que celui d’aujourd’hui. Certains ont appelé de leurs vœux un Mai 68 climatique !
Jacques Dubochet, à une question sur la possibilité de stopper la dérive actuelle : « C’est possible parce qu’il le faut ! » Dans la foulée, il dit joindre le pessimisme du réalisme à l’optimisme de la volonté – ou de la nécessité.
Ce qui a frappé, ce qu’on sentait dans l’air, c’est un bouillonnement de volontés, d’énergies, une impression que quelque chose est en train de se passer. Anne Mahrer, ancienne conseillère nationale genevoise, co-présidente des « Aînées pour la protection du climat » qui ont entrepris une démarche judicaire pour contraindre le Conseil fédéral à faire plus en la matière, a parlé des vagues qui doivent devenir une déferlante.
Au chapitre des anecdotes, Martine Rebetez raconte: « Une jeune étudiante d’Yverdon est venue me parler de possibilités pour elle d’études pour contribuer à l’amélioration du climat. Elle m’a dit avoir rencontré une ‘Grand-maman pour le climat’ dans le métro à 17 h. 45, qui lui a dit où elle se rendait. Ni une, ni deux, elle a décidé de venir avec elle! » (la rencontre commençait à 18h. 15). En fin de débat, on a quitté les aspects scientifiques et politiques : des participants ont souhaité que nous entamions dans la joie les changements nécessaires, et avec la sagesse d’être à l’écoute de la nature. Bonne idée sans doute.
De nos jours, les Hautes Ecoles savent qu’elles doivent entretenir des liens avec la société civile dans l’étude et la gestion des défis du temps. L’hospitalité offerte par l’UNIL à une association « toute simple » est un excellent signe à cet égard. Le Vice-recteur Frund a noté : « Il n’y a pas d’expert diplômé en transformation » (de la société). Son espoir que de telles collaborations se poursuivent, pour développer des outils en commun.
Cette manifestation a été de nature à encourager, c’est très bien. Mais les réticences, atermoiements voire blocages, le climato-scepticisme en un mot, sont loin de n’être plus qu’une donnée historique. Pour finir, ce mot d’un participant : «Une hirondelle ne fait pas le printemps, on le sait bien, mais c’était une belle hirondelle !»
Le travail en EHPAD (l’équivalent français des EMS suisses) s’est complexifié ces dernières années. Les établissements accueillent des résidents de plus en plus dépendants et la réglementation s’est étoffée sans que les moyens augmentent suffisamment. La qualité de vie des résidents comme celle des professionnels en pâtissent.
Mener une démarche qualité permet d’agir localement à partir des besoins et des attentes des personnes âgées, en les impliquant ainsi que leur entourage, et en redonnant du sens au travail des personnels. Thierry Le Brun le montre dans cet ouvrage complet, ponctué de situations rencontrées au fil de ses expériences. Il décrit les textes, présente les acteurs, et détaille les droits et les libertés des résidents. Il livre ensuite des conseils pratiques pour le respect de ces droits, les prestations à fournir, l’organisation pour la qualité et l’évaluation à mener. Et conclut sur les perspectives qui s’ouvrent pour les établissements.
Un guide précieux pour les équipes d’EHPAD, les groupes d’établissements, les autorités, les résidents et les familles, abordant toutes les facettes de la qualité.
Thierry Le Brun est médecin gériatre, coordonnateur de l’EHPAD La Mémoire des Ailes et membre de l’équipe d’appui gérontologique de proximité de Marcheprime, en Gironde. Soucieux de la qualité du travail en EHPAD, il est devenu en 2013 évaluateur externe d’établissements et services sociaux et médicosociaux.
Améliorer la qualité et le bien-être en EHPAD, de Thierry Le Brun, Editions Le Coudrier, Collection Partage d’expériences, 2018, 186 pages.
Plusieurs événements organisés par des organismes membres d’Insertion Vaud ont réuni des jeunes en recherche de stages et de places d’apprentissage avec des employeurs potentiels de différentes branches d’activité.
Sur le mode de l’entretien express, les futurs apprentis avaient quelques minutes pour convaincre les entreprises de leur donner une chance.
Pour les employeurs (l’hôtellerie, la construction, Migros, Coop, CFF, CHUV, etc.), ces forums emploi sont l’occasion de promouvoir les métiers et les formations proposés au sein de leur structure, de rencontrer des candidats potentiels et d’offrir des conseils expérimentés. Certains le font par vocation sociale, d’autres en raison d’une pénurie de main d’œuvre, et la plupart pour un mélange des deux raisons.
Pour ceux à qui l’apprentissage standard fait peur, les employeurs vantent aussi l’existence de l’AFP, l’Attestation fédérale de formation professionnelle, un cursus de deux ans, moins exigeant que le sacro-saint Certificat fédéral de capacité. Selon l’expérience du CHUV par exemple, «c’est une voie possible pour ceux qui ont décroché. 99% des apprentis qui ont commencé avec un AFP ont ensuite pris la passerelle vers un CFC».
Source : Reportage réalisé par Insertion Vaud à Payerne pour la rencontre organisée par la Fondation Cherpillod, et à Lausanne pour la «Démarche Connexion-Ressources».
Par Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
L’accès au meilleur soin a toujours et partout été inégal et inéquitable, pour des raisons économiques, géographiques, culturelles, idéologiques. Les besoins de santé des personnes et des populations ont toujours et partout été inégaux et inéquitables, pour des raisons génétiques, sociales, comportementales, environnementales.
Fortes paroles qui résument la situation constante qui constitue la raison d’être de la santé publique, à savoir l’ensemble des actions qui ont pour but la meilleure santé d’une collectivité.
La lecture du « Rapport sur la politique de santé publique du canton de Vaud - 2018-2022 » (58 pages) est recommandée pour qui se préoccupe des enjeux liés à notre avenir médico-sanitaire, notamment en termes de durabilité et de financement du système, de convivialité et de freinage d’une tendance à la désolidarisation. Quelques points forts.
Puissance et limites de la médecine. « Alors que la médecine apparait plus puissante que jamais grâces aux technologies, l’adéquation entre accès au soin et besoins de santé reste un défi majeur. Ceci concerne également l’équilibre des investissements en santé par rapport aux autres investissements. Le développement durable du système est menacé par les limites sans cesse repoussées des capacités diagnostiques et thérapeutiques. Tant que ces limites étaient supportables économiquement et incontestables éthiquement, les questions de limitation de prestations ne se posaient pas. Aujourd’hui la question se pose de savoir si tout ce qui est possible est forcément souhaitable. »
Politique publique saine - intersectorielle. Dans l’introduction au rapport, le chef du Département de la santé, Pierre-Yves Maillard, écrit: « Pour atteindre ces objectifs, il conviendra de développer des liens avec les autres stratégies du Conseil d’Etat qui se révèlent aussi être déterminantes pour la santé de la population. » Cela me rappelle cette formule notée il y a longtemps déjà : plus que d’une politique de santé publique, nous avons besoin d’une politique publique saine. Avec une vue d’ensemble, des stratégies « interministérielles » dans toute l’action gouvernementale et, idéalement, dans l’économie en général, pour promouvoir la santé plutôt que lui nuire. Le rapport précise par exemple la nécessité de « consolider les collaborations interdépartementales pour réduire les risques d’exposition aux polluants », de « mettre à disposition des entreprises des outils pour mieux comprendre les enjeux de la santé au travail ». Ailleurs est souligné le besoin d’« articuler le dispositif santé dans le cadre de la politique [générale] de l’enfance et de la jeunesse ».
Autonomie des patients/personnes. Le rapport s’engage fortement dans ce sens. « Chacun de nous doit rester sujet et non objet de soins, doit pouvoir être et rester autonome, tout en étant accompagné. Cette autonomie est un droit fondamental qui doit non seulement être protégé mais favorisé. » Ceci vaut aussi pour les enfants et les jeunes et il s’agit donc de « renforcer la prise en compte de leurs droits à l’autodétermination, du respect de leurs valeurs, et favoriser leur implication. »
« Le soin juste ». « Le soin juste est équitable, car il répond au risque d’inégalité sociale et applique un ‘universalisme proportionné‘, respectueux du choix éclairé de la personne, autant que possible exercé dans son cadre de vie. Il ne dépend d’aucun préjugé de condition sociale, de genre, de culture. Le soin juste est d’abord un acte relationnel et secondairement une prestation. »
L’autodétermination est au cœur des préoccupations actuelles dans le domaine de la pédagogie spécialisée. Les opportunités de choix offertes par l’environnement aux personnes avec une déficience intellectuelle constituent un élément clé dans les pratiques renforçant cette autodétermination.
Cet ouvrage présente ce concept au travers d’un riche cadre théorique. Il analyse également la validité du «Questionnaire de Choix», version francophone du document de référence Choice Questionnaire de Stancliffe et Parmenter (1999), traduit par l’Institut de pédagogie curative de l’Université de Fribourg (Suisse). Ce questionnaire mesure le choix dont une personne avec une déficience intellectuelle pense pouvoir disposer. Il est utilisé à diverses fins : comparaisons de groupes, mesure de l’évolution du choix disponible perçu par un individu suite à une intervention ou à un changement de contexte, outil pédagogique facilitant l’entrée dans une discussion à propos des choix, etc.
Afin de faciliter certaines étapes de la démarche, une version révisée de ce «Questionnaire de Choix» est proposée dans ce livre. Les professionnel-le-s et services disposent ainsi d’un nouvel outil permettant d’évaluer le choix disponible perçu par les personnes adultes avec une déficience intellectuelle.
«Validation du Questionnaire de Choix. Outil d’évaluation du choix disponible perçu par des personnes adultes avec une déficience intellectuelle», d'Andreas Uhlig, Centre suisse de pédagogie spécialisée, 2018, 116 pages.
Bien dans leur peau les adolescents suisses ? Le regard que porte la société sur les jeunes est souvent stéréotypé et parfois négatif. Les jeunes seraient de plus en plus violents, la consommation de drogue serait en augmentation avec la libération de fait de l’accès au cannabis et aux alcools forts... Rien n’est plus faux montre dans ce livre Pierre-André Michaud, initiateur de la médecine de l’adolescence en Suisse, professeur honoraire à l’Université de Lausanne et ancien patron de l’unité de soins pour adolescents au CHUV.
Les recherches menées dans notre pays montrent que, depuis dix à quinze ans, la violence interpersonnelle diminue, tout comme l’usage de cannabis et d’alcool. Par ailleurs, si le pourcentage de jeunes souffrant de problèmes de santé mentale tend à augmenter, la majorité se déclare en bonne santé et bien dans leur peau. Mais il y faut des conditions et le rôle des parents reste très important, comme le rappelle l’auteur.
Que conseiller et que faire, face à une partie des ados qui abusent d’internet, qui fument, se soûlent ou abusent de la malbouffe ? Quelle place leur donner dans notre société et comment l’école devrait-elle répondre à des enjeux de santé au sens large comme le harcèlement ou l’obésité ? Comment promouvoir la santé et le bien- être de ces jeunes dans un environnement plein de défis ? L’auteur jette un regard critique sur la situation actuelle et propose quelques pistes à l’intention des professionnels de la santé, des travailleurs sociaux, des enseignants et des parents.
L’intervention féministe est une pratique et un projet dont l’ambition est de lier action sociale et militante, formation et recherche et, d’autre part, d’étendre les capacités d’analyse, de réflexion et d’action à l’ensemble des actrices et acteurs engagés dans cette pratique.
L’intervention féministe se présente comme un travail de lutte contre les oppressions qui se déploie dans les pratiques ordinaires des chercheur·e·s, des enseignant·e·s, des travailleuses et travailleurs sociaux ainsi que des personnes concernées. Il tente ainsi, dans la mesure du possible, de faire coexister un projet à la fois socio-éducatif, formatif et scientifique.
Les articles présentés dans ce numéro montrent l’intérêt, le caractère ambitieux et les difficultés d’un tel projet dans le contexte actuel de rentabilisation et de rationalisation de la recherche, du travail social et de la formation.
A noter que, depuis l’été 2018, la revue NQF est accueillie par le réseau de compétences : Genre et travail social (GeTS) de la Haute école de travail social et de la santé | EESP | Lausanne. Avec un nouveau site dédié à découvrir.
La prévention en psychomotricité peut se pratiquer avec des dispositifs inédits, le soutien au développement de la personne, la participation sociale, l’interprofessionnalité.
NDLR de mars 2019. Dans son édition du mercredi 20 mars 2019, Le Courrier, a publié dans sa page «Agora» une fort intéressante recension, en ligne, de cet ouvrage sous la plume de Stéphane Michaud, responsable de la collection Pratique.s aux Editions IES.
On croit souvent que les interventions en psychomotricité se cantonnent à une salle de mouvement munie de multiples objets comme des ballons, foulards, cerceaux et plots. Toutefois, au-delà d’activités thérapeutiques, l’expertise psychomotrice s’inscrit aussi au cœur de la collectivité grâce à des modalités novatrices. En mettant le corps et le mouvement sur le devant de la scène, l’approche psychomotrice, déployée dans des contextes communautaires, sportifs, éducatifs, pédagogiques ou de loisir, offre l’opportunité d’appréhender un processus de prévention prévenante. Les dispositifs interprofessionnels présentés dans ce livre promeuvent des expériences propices au développement de la personne, tant en termes d’estime de soi, de pouvoir d’agir, que de capacité à entrer en relation.
Les chercheur-e-s, les professionnel-le-s et les étudiant-e-s des domaines de la psychomotricité, du travail social en général, de la petite enfance et des milieux sportifs trouveront dans ces contributions des exemples de prévention émancipateurs et insolites.
Direction d’ouvrage : Anne-Françoise Wittgenstein Mani, professeure responsable de la filière Psychomotricité de la HETS Genève; et Juliette Bourquin, diplômée en Sciences de l’éducation, adjointe scientifique dans cette filière.
Parmi les auteurs : Winnicott, A. Bullinger, D. Mellier, J. De Ajuriaguerra, C. Gardou, A. Damasio, P. Meirieu . Ouvrage publié avec le soutien de l’Association Psychomotricité Suisse et du Service de la petite enfance de la Ville de Genève.
A ce jour, la Suisse ne dispose toujours pas de statistiques actualisées sur le placement d’enfants en famille d’accueil et en institution. L’association PACH Enfants placés et adoptés Suisse a voulu combler cette lacune, mais s’est heurtée à des résistances.
La Conférence en matière de protection des mineurs et des adultes dénombrait fin 2017 environ 3700 enfants placés dans le cadre d’une mesure de protection de l’enfance. Ces chiffres ne tiennent pas compte des placements volontaires, non ordonnés par une autorité.
De son côté et en procédant par estimations, cette nouvelle analyse quantitative montre que, dans les années 2015 à 2017, une moyenne d’environ 1,1% à 1,2% des personnes résidant en Suisse et âgées de 0 à 18 ans étaient placées. Une extrapolation de ce chiffre sur l’ensemble du pays donne un total de quelque 18’000 à 19’000 enfants et jeunes placés, dont 4700 à 5800 dans des familles d’accueil et 12’000 à 14’200 dans des foyers pour enfants et adolescents. Commentaire extrait de l’introduction :
La Suisse dispose de statistiques sur toutes sortes de choses, comme le nombre de voitures en circulation, de vaches à lait ou encore d’œufs consommés par habitant. Par contre, un champ de l’aide à l’enfance et à la jeunesse aussi crucial que celui des enfants placés ne semble pas intéresser le monde politique suisse au point de le convaincre de renforcer la pression sur les cantons pour qu’ils réunissent des données fiables.
Fruit d’une coopération avec INTEGRAS, l’association professionnelle pour l’éducation sociale et la pédagogie spécialisée, ce dernier état des lieux de la situation en 2017 ne sera probablement pas suivi par d’autres.
Seiterle, Nicolette (2018), Aperçu des placements d’enfants en famille d’accueil et en insti- tution 2015-2017, Suisse. Rapport national. Zurich: PACH Enfants placés et adoptés Suisse et Integras, Association professionnelle pour l’éducation sociale et la pédagogie spécialisée
Quel est l’état de santé général de la population suisse résidente? Quel est le temps dévolu à l’activité physique? Qu’en est-il de l’excès de poids en Suisse? Ou encore, combien y a-t-il de fumeurs? Quelle est leur consommation quotidienne de tabac? L’Enquête suisse sur la santé (ESS) permet de répondre à ces questions et à bien d’autres !
Réalisée pour la sixième fois par l'Office fédéral de la statistique (OFS), cette enquête permet aussi une comparaison sur une période de plus de 25 ans de l’état de santé de la population, des comportements et de l’utilisation des services de santé. Il est ainsi possible d’évaluer quelle a été, par exemple, l’évolution du nombre de visite chez le médecin, l’état émotionnel de la population, la part de personnes ayant des difficultés à voir, entendre ou marcher durant cette période ou depuis la dernière enquête de 2012.
NDLR de REISO La synthèse de poche, en format pdf, est illustrée de nombreux graphiques et très agréablement présentée.
Le nombre de travailleurs immigrés hautement qualifiés a plus que doublé entre 1991 et 2014 en Suisse.
Dans un article pour la revue Social Change in Switzerland, Philippe Wanner et Ilka Steiner montrent l’évolution des flux migratoires vers la Suisse durant les 25 dernières années. En utilisant de nouvelles données, ils établissent que les nouveaux migrants possédant une formation tertiaire sont passés de 30'000 en 1991 à 40'000 dès 2000 et à plus de 60'000 après 2007. Aujourd’hui, les migrants hautement qualifiés représentent la moitié des entrées annuelles.
L’immigration de personnels hautement qualifiés ne s’observe pas avec la même intensité pour les différentes nationalités. Les auteurs montrent que la part des migrants hautement qualifiés dépasse les 80% pour les ressortissants de France et du Royaume-Uni. Elle atteint deux tiers pour les migrants provenant d’Allemagne et d’Autriche, mais n’est que de 24% pour les nouveaux migrants du Portugal. Au cours des dernières années, les Espagnols et Italiens notamment ont connu de profonds changements dans la composition des flux migratoires. Ils dénombrent aujourd’hui plus de 50% de personnes hautement qualifiées, alors qu’historiquement ces flux étaient composés de personnes plutôt faiblement qualifiées. A noter aussi que la moitié des immigrants européens hautement qualifiés avaient un contrat de travail en Suisse avant leur arrivée dans le pays.
La Fédération romande de l’animation socioculturelle et l’association pré en bulle ont mis en ligne six vidéos sur les interventions au Colloque 2017 «Va voir dehors si j’y suis».
Les 9 et 10 novembre 2017, des conférences et des ateliers se sont penchés sur le développement urbain actuel, les politiques de contrôle et d'exclusion des populations marginales. Les deux journées avaient donné la parole à des initiatives d’ici et d’ailleurs de toutes sortes, locales souvent, qui animent et occupent les rues, malgré les écueils administratifs que rencontrent parfois leurs organisateurs.
Les six vidéos :
Il faut impérativement améliorer et intensifier l’éducation
et la formation continue, sans quoi rien ne va plus – tel est
le message actuel omniprésent. Sans formation, pas d’emploi sûr et convenable. Sans main d’œuvre qualifiée,
les entreprises, les sites de production et les collectivités seraient largués et exclus du développement global. La répétition de ce message semble gagner en crédibilité avec la numérisation, réelle ou affirmée. Il en résulte du stress, de la peur et une propension à la conformité. Des «réformes» du système éducatif se préparent dans la foulée. Cependant, l‘éducation s’est d’ores et déjà muée en un atout des sites
de production, en une matière première. Elle est devenue simple qualification professionnelle. Au-delà de l’analyse de ces transformations, les auteur·e·s du présent recueil retracent les motivations et les conceptions perdues d’une éducation émancipatrice.
Contributions de Fitzgerald Crain, Wiebke Opermann, Johannes Gruber, Theres Hammel, Linda Stibler, Thomas Ragni, Simone Ambord, Monique Brunner, Isabel Martinez, René Levy (voir ses articles dans la revue REISO), Nadia Lamamra (voir ses articles dans la revue REISO), Farinaz Fassa (voir ses articles dans la revue REISO), Cathrine Haus, Fabienne Amliger, Holger Schatz, Erich Ribolits, Ute Klotz, Rees Zysset, Katharina Steinmann, Beat Ringger, Markus Truniger, Susanne Tobler, Andri Flurin, Annemarie Sancar, Leena Schmitter, Roland Herzog, Hans Baumann, Anton Hügli.
Le réseau de réflexion Denknetz est un thinktank de gauche, forum d’échange d’idées concernant les sujets actuels de la politique économique, sociale et de l’emploi.
A l’occasion de la Journée mondiale des soins palliatifs, palliative vaud a le plaisir d’annoncer le lancement de sa nouvelle ligne téléphonique qui entre en fonction aujourd'hui 22 octobre 2018.
Information, conseil, orientation. L’écoute téléphonique proposée par palliative vaud est assurée par un∙e professionnel∙le de la santé qui informe et oriente les personnes dans le réseau socio-sanitaire. Cette ligne est aussi une ressource pour les professionnel∙le∙s des domaines socio-sanitaires et pour les bénévoles qui cherchent des informations relatives aux soins palliatifs.
Soins palliatifs ? Lors d’une maladie évolutive, quand les perspectives de guérison s’éloignent, les soins palliatifs permettent de soulager la souffrance d’un enfant, d’un adolescent, d’un adulte ou d’une personne âgée, pour lui permettre de rester «vivant» jusqu’au bout de sa vie, entouré de ses proches : c’est la raison d’être des soins palliatifs.
Permanence téléphonique. Allô palliaphone? 021 800 35 35, du lundi au vendredi de 14h à 16h. A noter qu’une permanence est également assurée dans les locaux de palliative vaud à la rue Pépinet 3 à Lausanne les mercredis de 14h à 16h30.
Analyse de Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
La dernière livraison du Hastings Center Report, grande revue de bioéthique des Etats-Unis, comprend un article principal de Norman Cantor, professeur de droit de l’université Rutgers, « On avoiding deep dementia », soit «Eviter la démence profonde». Il est un militant du droit de mettre un terme à ses jours, selon le principe de l’autonomie. « Certains entendent faire face à la maladie d’Alzheimer, dit-il, avec une certaine résignation [mais aussi] la détermination de se battre, en extrayant (sic) les conforts que l’existence peut encore apporter. Pour d’autres dont je suis, le fait d’être maintenu en vie alors que je présenterai une dysfonction cognitive et une dépendance progressives est une perspective intolérablement dégradante (…) J’accorde une très grande importance aux souvenirs posthumes que je laisserai et souhaite que ma trajectoire de vie, y compris mon mourir, soit cohérente avec ma vision de la dignité. » Problématique connue, bien posée.
Dans son article, qui ne s’étend pas sur « notre » question suisse du suicide assisté, Cantor débat en détail du rôle possible de directives anticipées (DA), en particulier de DA qui mandateraient l’arrêt de l’hydratation et de l’alimentation quand un stade prescrit (précis ?) de maladie est atteint. S’agissant de ce stade, il propose (pour lui) « une dégradation mentale au point où je ne pourrais plus lire et comprendre des écrits tels que journaux ou documents financiers ».
« Quand la démence entraine l’incapacité mentale et physique de se nourrir, alors l’alimentation ‘à la main’ par un soignant doit être vue comme une intervention médicale sujette à DA », écrit-il. On sait que, dans le cas de personnes en fin de vie (cancers, maladies neurodégénératives), l’opinion éthique prévalente est que le malade peut requérir une telle cessation et que le forcer à s’hydrater ou manger est une violence non admissible. Dans ces situations, l’avis majoritaire est que les personnes ne souffrent pas de soif ni de faim. La difficulté, sérieuse, dans la démence est que la forme physique de ces patients peut être encore assez bonne ; ils ne vont donc pas s’éteindre à brève échéance. D’où la perspective de fins de vie prolongées, voire agitées, s’ils ne sont plus ni alimentés, ni hydratés. Même si la détermination affirmée de la personne de mourir est en soi jugée compréhensible, les soignants et les proches seront/seraient mis dans des situations très difficiles. C’est clairement un problème.
L’article de Cantor est suivi de trois répliques courtes sous le titre « Autres voix ». Les trois sont opposées à son souhait, avec l’argument que l’individu ne peut pas par ses DA obliger les soignants à le traiter de manière « inhumaine ». Avec aussi, sous la plume de Rebecca Dresser, une juriste collaborant souvent à la revue : « Certaines situations peuvent à tel moment justifier la décision de refuser tout traitement. Mais on ne saurait donner aux personnes, par des DA rédigées alors qu’elles sont capables de discernement, un contrôle absolu sur les mesures visant à les maintenir en vie quand elles seront/seraient devenues démentes ». Position de tendance paternaliste-conservatrice, avec laquelle je suis (J.M.) en désaccord respectueux quant au principe.
Bien sûr peut ressurgir en Suisse la question de DA disposant, en cas de démence avancée, que les soignants mettent un terme à sa vie, un suicide assisté qui ne serait pas strictement un suicide. On sait que les dispositions du Code civil sur les DA excluent cette possibilité. Toutefois, il n’est pas exclu que, selon l’évolution des attitudes et des faits, notamment la croissance de la place de la démence dans la vie collective, on voie des débats renouvelés sur le sujet.
Depuis cinquante ans, des recherches sont menées au sein de la Haute école de travail social de Genève. Existe-t-il une spécificité de la recherche en travail social ? Comment se déploie-t-elle de la genèse à la transmission ?
Les réponses s’organisent autour de deux axes : le premier touche au lien que la recherche en travail social entretient avec son environnement, le deuxième à son insertion dans la formation supérieure.
A partir du lien entre enquête et contexte social, l’ouvrage propose une image des rapports spécifiques développés entre équipes de recherche et actrices et acteurs de la cité, qu’il s’agisse des mandants publics ou privés, du public intéressé, des professionnel·le·s du travail social, des politicien·ne·s, élu·e·s ou des étudiant·e·s.
L’ouvrage se penche ensuite sur les modes de transmission des connaissances développées pour et avec les étudiant·e·s (qu’il s’agisse de la formation de base, du master ou de la formation continue) et sur la genèse de nouvelles problématiques depuis la formation.
A travers une dizaine de contributions, les enjeux qui animent la recherche en travail social sont mis en discussion et interrogent les notions de partenariat et de destinataire de l’enquête, pour aboutir à une réflexion autour des apports du travail social lui-même à la démarche de recherche et à la production de connaissance.
Introduction
Première partie - La recherche dans la cité
Deuxième partie - Recherche et enseignement
Troisième partie - Et au-delà
Paroles & Bilder est une revue thématique illustrée spécialisée dans le domaine du travail social en Valais. Elle présente des histoires de vie, des interviews, des témoignages, des articles scientifiques et des images.
Après le premier numéro sur l’alcoolisme, le deuxième numéro est consacré à l’insertion socioprofessionnelle. Que se passe-t-il quand on a envoyé des centaines de CV sans jamais recevoir de réponse positive ? Quelle option reste-t-il après avoir suivi en vain toutes les mesures d’insertion proposées par l’aide sociale ? Que ressent-on lorsque l’AI refuse de reconnaître les douleurs ressenties après un accident du travail ? De quels moyens les travailleurs sociaux disposent-ils pour accompagner les personnes en rupture socioprofessionnelle ?
Certaines personnes sont prises dans un continuum de ruptures, à l’instar de Georges, qui témoigne de son parcours depuis l’enfance dans ce numéro où sont également présentées de nouvelles mesures d’aide sociale telles que le projet ISA (insertion sociale active), fondé sur un accueil inconditionnel de la personne, sans projet spécifique de réintégration.
Publiée par l’association éponyme, en partenariat avec la Haute école de travail social de Sierre (HES-SO Valais-Wallis), la revue a pour objectif de communiquer les réalités du travail social en Valais, en donnant d’abord la parole à des personnes en situation de vulnérabilité.
Paroles&Bilder est disponible au prix de 16 francs (+ frais de port) par mail à
Pour marquer le centenaire de la Haute école de travail social (HETS) de Genève, l'émission Tribu de la RTS a accueilli la directrice Joëlle Libois.
La directrice explique le contexte politique et social en 1918 quand s’est ouverte l’Ecole d’études sociales pour femmes, avec six étudiantes. Elle rappelle également les combats pour le suffrage féminin et le fort essor du travail social après Mai 68, avec de nouvelles approches socio-culturelles, puis la création d’une série d’institutions sociales.
Comment la perception du travail social a-t-elle évolué au cours de ce siècle? Et quels sont les défis d’aujourd’hui pour répondre au besoin de la société? Joëlle Libois évoque les domaines d’action actuellement prioritaires : l’accompagnement des migrants, l’insertion sociale et professionnelle des jeunes, la lutte contre l’isolement des personnes âgées, la précarité des familles monoparentales et en particulier des femmes, ainsi que l’accompagnement des personnes dépendantes ou en situation de handicap.
La directrice évoque aussi l’actuel processus de désinstitutionnalisation (pour les enfants ou dans le handicap par exemple) ou le renouveau des démarches citoyennes et l’empowerment qu’elles induisent. Elle explique aussi les vertus du travail interdisciplinaire qui se généralise sur le terrain, avec des métiers qui apprennent à mieux se connaître et se reconnaître.
Ecouter aussi l'émission Versus sur Espace 2 avec Joëlle Libois, en ligne