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Pour aider, conseiller, informer et prévenir la maltraitance envers les personnes âgées auprès du public et des professionnel·le·s, la Suisse a désormais sa plateforme nationale, vieillessesansviolence.ch, une permanence téléphonique au 0848 00 13 13 et un mail
Etes-vous victime ou témoin de maltraitance envers une personne âgée ? Souhaitez-vous un conseil, de l’aide ? La plateforme nationale Vieillesse sans violence met en contact, dans toute la Suisse, les personnes âgées, leurs proches et toute personne concernée avec l’organisation spécialisée de leur région : alter ego pour la Suisse romande, Pro Senectute Ticino e Moesano pour le Tessin et UBA pour la Suisse alémanique.
En Suisse, la prise de conscience sur la maltraitance des personnes âgées date de la fin des années 90. Elle reste pourtant un thème tabou et les victimes n’osent pas en parler. Elle résulte en général d’une relation d’asymétrie qui ouvre la voie aux abus de confiance et aux abus de pouvoir. Ses conséquences sont lourdes sur la santé, la qualité de vie et la sécurité, allant parfois jusqu’à la mort. Différents types de maltraitance existent: psychologique (humiliations par exemple), financière (captation d’héritage), physique (coups), sexuelle (exposition à de la pornographie par exemple) et négligences (nourriture inadaptée).
Malgré les grandes variations dans les résultats d’études de prévalence réalisées en Europe et malgré l’absence de statistiques en Suisse, les estimations de l’OMS Région Europe (2011) montrent que, en moyenne, 20% des personnes de 60 ans et plus sont concernées. Cette proportion augmente à 25% pour les personnes âgées très dépendantes. Soit, pour la Suisse, plus de 300’000 personnes!
Les maltraitances ont lieu surtout à domicile (80% des cas), généralement de la part d’un membre de la famille (conjoint ou enfant adulte) ou de l’entourage proche (ami, voisin). Les principaux facteurs de risque sont variés: troubles cognitifs et démence, cohabitation, épuisement du proche aidant, isolement social, normes sociétales et culturelles (dont âgisme). Dans un cas sur cinq, la maltraitance a lieu en institution. Elle est alors souvent liée à des problèmes institutionnels: forte rotation du personnel, sous-dotation, manque d’encadrement et de formation.
Le silence des victimes s’explique par la honte ressentie, le sentiment de culpabilité, la peur des représailles, la crainte de ne pas être crues, la non identification de ce qu’elles vivent, la méconnaissance des ressources existantes et de la manière de les solliciter. De leur côté, les témoins sont aussi réticents à évoquer la maltraitance car ils craignent de se mêler de la vie privée d’autrui.
Conscientes de la nécessité de mener à l’échelle nationale la lutte contre la maltraitance envers les personnes âgées, les trois institutions alter ego, Pro Senectute Ticino e Moesano et UBA ont mis en place cette plateforme nationale de prévention, de conseil, et d’assistance rapide dans les situations de crise.
Les cantons, villes et organisations de la société civile s'engagent en faveur d'une aide sociale solide et équitable. Avec une Charte un site internet.
S’allier pour une aide sociale forte: la Conférence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS), l'Union des villes suisses, la Croix-Rouge suisse, la Société suisse d’utilité publique (SSUP) et d'autres organisations spécialisées ont lancé conjointement la «Charte Aide Sociale Suisse», le 29 mars 2019 à Zurich.
Les institutions s'engagent ainsi en faveur de l'aide sociale et de la coopération fédérale. Pour les organisations participantes, l'aide sociale constitue un élément clé de la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale, et représente un facteur indispensable à la stabilité sociale.
En signant la Charte, les organisations citées s'engagent en faveur du processus de calcul des prestations d’assistance. Les normes sont élaborées par la Conférence suisse des institutions d’action sociale (CSIAS), avec le concours des cantons, villes et communes sur la base de données statistiques et scientifiques.
La Charte est ouverte à la signature d’autres organisations et, plus tard, des particuliers.
Lire aussi : Véréna Keller, «Les Suisses n’ont pas besoin d’aide sociale!», REISO, Revue d'information sociale, mis en ligne le 3 janvier 2019
Site Charte Aide Sociale Suisse
«L’aide sociale en bref», brochure de 20 pages en format pdf
En 2017 et 2018, la Commission fédérale pour l’enfance et la jeunesse a étudié de manière approfondie l’influence de la numérisation sur les enfants et les jeunes. Elle a notamment mis l’accent sur les apprentissages nécessaires pour qu’ils puissent saisir les opportunités de leur environnement et du monde du travail, ainsi que sur la façon dont la numérisation affecte l’égalité des chances. Des enfants et des jeunes apportent également leurs points de vue et des exemples concrets viennent illustrer la thématique. Le rapport se termine par onze recommandations que la CFEJ adresse à la politique, à l’économie, à la formation, à la science et à la société.
Le nouveau rapport « Grandir à l’ère du numérique » se focalise sur les compétences dont les enfants et les jeunes ont besoin pour grandir, se former, travailler et participer à un monde numérisé. La publication réunit les analyses de vingt expert-e-s et présente un choix de projets du terrain menés avec des enfants et des jeunes. Elle se termine avec les recommandations de la Commission qui donnent des pistes pour une numérisation favorable aux jeunes générations.
Le Conseil d’éthique de la Fédération genevoise des établissement médico-sociaux (Fegems) a publié ses recommandations relatives à l’anticipation dans le projet d’accompagnement des résidant-e-s en EMS et à l’application des directives anticipées.
Le « Petit manuel d’anticipation en EMS » est un ouvrage didactique qui s’inscrit en marge d’autres démarches de planification et d’anticipation des soins actuellement en cours aux niveaux cantonal et national. Pour nombre de résidant-e-s, envisager une incapacité de discernement future est inconfortable, et pour les professionnel-le-s, informer et conseiller sur ces questions est souvent malaisé. De plus, l’établissement de directives anticipées est complexe et technique, en raison des exigences légales et des difficultés d’interprétation. Dès lors, l’ouvrage se veut un document de référence didactique, une aide à la décision, qui invite à une réflexion éthique et qui soit accessible et utile aux personnes concernées – résidant-e-s, proches et professionnel-le-s.
A l’instar des projets d’anticipation des soins, la démarche choisie par le Conseil d’éthique vise à favoriser l’autonomie et l’autodétermination des résidant-e-s. Elle privilégie la communication dans une relation de confiance et de partenariat entre résidant-e, proches et professionnel-le-s, pour envisager un accompagnement et des soins adéquats, qui respectent les préférences, les volontés et les valeurs de la personne, quelle que soit sa capacité de discernement.
La particularité de ce petit manuel réside dans son articulation entre des situations tirées de la pratique, analysées et commentées, des éléments théoriques et des messages-clés. Il est conçu de façon à favoriser les réflexions et les discussions critiques au sein des équipes professionnelles, accompagnées au besoin par les membres du Conseil d’éthique pour mieux s’approprier les notions et les principes de l’anticipation dans l’accompagnement des résidant-e-s. Source : Fegems
NDLR de REISO. Un guide remarquable! Les dix exemples explicites et clairement commentés cernent concrètement et montrent précisément les enjeux de l'accompagnement et le sens de certaines formulations, notamment la polysémie de la formule «acharnement thérapeutique».
Le manuel en version papier peut être commandé à
Depuis quelques années, dans l’Église catholique, c’est une avalanche de faits divers sordides et d’occultations d’abus sexuels. Certes, de tels abus ont toujours existé, le secret est une chape trop lourde à lever, ébranlant l’institution au passage. Les révélations ne font que commencer. Mais que des clercs et des évêques, des personnes en poste de responsabilité dans l’Église catholique aient pu être à ce point impliquées dans ce scandale à vaste échelle, est incompréhensible, mystérieux, étrange.
Cet ouvrage de réflexion veut jeter un peu de lumière sur ce qui ne devrait pas être, sur ce qui n’aurait jamais dû être toléré, et qui pourtant marque si profondément l’humanité, les sociétés, les religions, l’Église catholique.
Marie-Jo Thiel, en médecin, sait qu’on ne met pas de pansement sur des tissus nécrosés. Il faut nettoyer la plaie localement et examiner globalement par quoi et pourquoi cette nécrose est arrivée. Il n’en va pas autrement des abus sexuels sur mineurs dans l’Église catholique.
Un ouvrage de référence par une spécialiste de l’éthique.
Marie-Jo Thiel est médecin et professeur d’éthique à la Faculté de théologie catholique de l’Université Marc-Bloch de Strasbourg. En 2017, elle est nommée par le Pape François membre de l’académie Pontificale pour la Vie pour cinq ans. Elle a publié chez Bayard en 2013 Au nom de la dignité de l’être humain et Faites que je meure vivant (recension par Jean Martin dans la revue REISO).
De l’Ecole d’études sociales pour femmes à la Haute école de travail social – HES-SO Genève, quelles sont les continuités, quelles sont les ruptures qui ont façonné cet établissement ?
Ce projet pédagogique ambitieux fut mis en œuvre dans un contexte mouvementé à l’initiative d’acteurs et d’actrices issus des milieux protestants, universitaires et féministes. Il s’est déployé au cours du siècle en s’adaptant aux évolutions des réalités sociales et des sciences humaines, en s’ajustant à la demande sociale, aux mutations de l’Etat, et aux tensions inhérentes au travail social. Pour ce faire l’école a développé ses enseignements, sa gestion et ses relations avec d’autres institutions de formation.
A travers son histoire, c’est toute l’histoire de la formation, de l’action et de la politique sociales qui émerge.
Cette parution est discutée le jeudi 4 avril 2019 à 17h30, HETS, rue Jean-Violette 12bis.
La rencontre sera l’occasion de mettre en perspective les évolutions considérables intervenues dans le champ du travail social, les promesses et les dangers des temps qui viennent et, finalement, la valeur de l’autonomie actuelle des Hautes écoles sociales.
En savoir plus sur la soirée, sur le livre
Recension par Jean Martin
Patrice Franceschi est un écrivain français à la carrière mouvementée : aviateur, marin, aventurier dans des régions en guerre, défenseur de populations menacées. Il s’est intéressé aux sagesses d’ailleurs et publie les enseignements d’un maître japonais oublié – et virtuel – pour un « humanisme combattant ». La ligne générale est proche du stoïcisme, marquée par le devoir de vivre pour le bien commun et toujours travailler, notamment au service de autres (« le temps est votre bien le plus précieux sur terre »), d’être toujours « sur des routes ascendantes », d’être aux aguets, de s’éloigner des faussaires. Tout en étant autonome, en « demeurant son propre souverain. »
De quelques vertus
« Il est rare que le courage appelle le courage, mais la générosité appelle presque toujours la générosité. Donner peu c’est recevoir peu. Donne beaucoup c’est recevoir beaucoup. Toutefois, s’il vous arrive de donner beaucoup et de recevoir peu, n’en soyez pas blessés. L’ingrat est toujours à lui-même sa propre victime. »
« La vérité a un frère qui s’appelle le silence – c’est lui qui l’aide à naître. Et le mensonge a un allié qui s’appelle le bruit – c’est lui qui l’aide à se propager. Préservez le premier partout, combattez le second sans cesse. »
« Ne faites pas comme les grands esprits qui dissertent leur vie entière sur le bien et le mal et que l’on voit rarement accomplir le premier et éviter le second. »
« Qu’est-ce que l’ignorance ? Quelque chose de toujours préférable aux faux savoirs. »
Mener son existence
« Jusqu’à votre dernier souffle, ‘pensez pour agir droitement’.»
« Penser est la première tâche. Mais cela est dérisoire si la pensée ne mène pas à l’action et l’action à la pensée ? »
« N’écoutez pas les enseignements d’hier qui affirment que le corps n’est rien et que l’esprit est tout. N’écoutez pas davantage ceux qui prétendent que l’esprit peut attendre (…) Que votre corps soit aussi sec que votre esprit est aiguisé. »
« Pour triompher des épreuves, soyez comme les cerisiers en fleurs : une hache suffit à les abattre mais rien ne les trouble parce que les mille fleurs sont leur œuvre. »
« Faites-vous à l’idée qu’une vie entière peut se révéler insuffisante pour atteindre ces buts, et n’en soyez pas effrayés. Il faut être comme ces sages qui, pour voir pousser une chêne, s’assoient à son pied et attendent.»
« Observer la pluie qui tombe. Elle féconde la terre sans jamais rien demander pour elle, elle disparaît pour mieux renaître. Soyez à l’égal de la pluie : généreux. »
La vie et la mort
« Vivre entièrement et sans délai. Vivez au pas de charge – alors, vers la mort vous irez d’un pas tranquille (…) Quoi que vous fassiez, il faut laisser derrière vous le fruit de votre passage. A tout le moins, transmettre ce que vous avez reçu. »
« Deux peurs sont répandues à part égale parmi les hommes. La crainte de la mort est une angoisse devant l’inconnu et la peur de vivre est une paralysie. Pour conjurer l’une et l’autre, nous disposons d’un seul moyen : faire de chaque seconde une vie entière. »
« Ainsi donc, rien ni personne n’est à craindre, hors l’effroi de ne rien faire du peu de temps que la vie nous concède avant de nous l’ôter. »
« Vous devez vous demander à chacune de vos décisions : déciderais-je la même chose si ma vie n’avait pas de fin ? Et le plus souvent agir et penser comme si votre vie n’avait pas de fin. »
« Autre chose de plus net encore : il ne faut pas s’attarder à vivre. Pourquoi allonger indéfiniment son existence au-delà du jour où on n’est plus que l’ombre de soi-même ? N’est-ce pas là la limite ? ll faut vivre vite et partir à temps. »
Les choses sacrées
«‘Maître, nous vous écoutons mais vous êtes trop vague concernant les choses sacrées’. Réponse : N’écoutez pas les vieilles morales prétendant qu’elles ne peuvent surgir que des grandes idées de l’esprit. Le sacré dont je parle provient des choses simples. Donc, choisissez ce qui doit être sacré pour vous : votre famille ? L’art ? Votre pays ? Vous me dites alors : ‘ll n’y a là que des choses normales.’ Réponse : Dans notre éthique, le sacré ne provient pas des choses elles-mêmes mais de l’amour qu’on leur porte. Si vous aimez les choses au point de décider qu’elles valent de risquer votre vie pour elles, le sacré surgira. »
Et pour finir
« Le malheur selon nos anciens : tout ce que nous voulons et qui n’arrive pas, tout ce que nous ne voulons pas et qui arrive quand même. »
« Nous autres samouraïs modernes appelons ‘petit chaos’ la disparition progressive des libertés du quotidien. Le petit chaos s’ajoute au ‘grand chaos’ – la guerre de tous contre tous – comme s’emboîtent deux poupées russes. »
« La somme des connaissances est sans fin. Il est nécessaire de choisir entre ce qui doit être acquis et ce qui peut être délaissé Ce qui doit être acquis est tout ce qui vient au secours de l’esprit. Ce qui peut être délaissé est tout le reste. »
« Le bonheur n’est rien d’autre que l’adéquation constante entre ce que l’on pense et ce que l’on fait. Le reste vient ensuite. »
« Maître, quelle sera notre meilleure arme pour affronter les barbaries naissantes et celles à venir ? Ce sera la littérature comme arme de combat, et la poésie comme cuirasse de vie. »
Infirmité, invalidité, incapacité, handicap, situation de handicap… Le vocabulaire utilisé pour décrire une atteinte à la santé physique ou psychique n’est pas anodin. Il repose toujours sur une conception de ce qu’est la « normalité » et véhicule des explications différentes des écarts à cette dernière. Que l’accent soit mis sur des facteurs médicaux, individuels ou sociaux, ou encore sur leur interaction, il affecte la manière dont des êtres humains sont perçus. Si désormais certains termes sont bannis, parce que jugés stigmatisants, la hiérarchie sociale perdure entre personnes considérées ou non comme « normales ». Elle est toutefois contestée par de nouvelles approches scientifiques comme les études critiques sur le handicap (Critical Disability Studies) qui questionnent la « normalité », les présupposés qui la sous-tendent et proposent de la repenser.
L’objectif de ce livre est triple : il s’agit d’abord d’analyser le traitement social du handicap et de l’invalidité, ensuite de comprendre l’expérience qu’en font les personnes concernées, et enfin d’interroger ce qu’est cette « normalité » qui produit le handicap ou l’invalidité.
Avec les contributions de : Dan Goodley, Antonios Ktenidis, Anne Marcellini, Céline Perrin, Monika Piecek, Isabelle Probst, Jean-Pierre Tabin et Myriam Winance.
La 4ème édition du Journal de la recherche de la HETS-FR est centrée sur le pôle de compétence professions, organisations et régulations.
Les transformations sociales, économiques et politiques de la société impactent les institutions d’action sociale, notamment leur mission, leur gouvernance, leurs prestations ainsi que leurs liens aux bénéficiaires. Pour répondre à ces défis, la HETS-FR poursuit et diversifie les collaborations avec ses partenaires au travers de projets variés (mandats, formations, recherches), qui privilégient les approches plurielles des questions institutionnelles et professionnelles, les démarches faisant appel à la participation et la mutualisation des savoirs.
Ce Journal de la recherche présente cinq projets sur les pratiques et les compétences professionnelles. Il fait le point sur les nouveaux projets, les publications et les communications.
Journal de la recherche, 4 pages pdf
Un renversement complet ! Au lieu de fermer les yeux sur les non-recours aux prestations sociales, Genève veut désormais les identifier et y remédier.
Depuis 2013 et les «Assises de la précarité», l’approche des autorités politiques genevoises a complètement changé. Alors que les non-recours aux prestations sociales financières étaient cachés sous le tapis et considérés comme une façon simple et indolore de faire de substantielles économies, ils sont aujourd’hui vus comme une source de problèmes plus graves et plus coûteux. En effet, la majorité de ces personnes continueront de se fragiliser ou de se précariser, avec les souffrances évitables que cette situation induit et, tôt ou tard, le coût des prestations sociales sera plus élevé que si leur accès avait été garanti en amont.
Une étude a été menée entre 2015 et 2018 en partenariat avec quatre acteurs centraux du monde social genevois: l’Hospice général du Canton de Genève, le Service social de la Ville de Genève, Caritas-Genève et le Centre social protestant-Genève. Dirigée par les professeures Barbara Lucas, de la Haute école de travail social de Genève, et Catherine Ludwig, de la Haute école de santé de Genève, la recherche a été présentée le 12 mars 2019.
«La honte de demander et la stigmatisation des bénéficiaires de prestations financières jouent un rôle important dans le non-recours, renforcé par la prégnance des valeurs d’indépendance et de travail au sein du collectif interviewé [39 familles non-recourantes]. La recherche montre aussi comment un régime de protection sociale peut exclure une partie des populations qu’il vise à intégrer. A force de complexité, le système se révèle peu lisible pour l’ensemble du collectif, dont une partie abandonne sa quête d’information. Par ailleurs, les récits témoignent de différentes formes « d’exclusion administrative » : la crainte de perdre son permis de séjour ; le sentiment d’une fin de non-recevoir au guichet, les exigences bureaucratiques ou l’expérience d’un manque de respect de la part des professionnel.e.s. L’étude révèle aussi le caractère genré du non-recours. Des mères en situation de précarité justifient leur distance aux institutions par un manque de pertinence de l’offre, au regard de leur volonté d’améliorer leur statut social et de s’affranchir de toute tutelle masculine.»
Les liens entre la situation sociale et la santé ont également été identifiés. Constat : l’état de santé des 39 familles interviewées est nettement plus mauvais que celui de la population générale. Ainsi par exemple, quatre personnes sur cinq souffrent d’anxiété ou de dépression alors que seule une personne sur trois en pâtit dans la population générale. Quant aux douleurs et aux gênes physiques, deux tiers du collectif en déclarent. Il s’agit souvent de maux d’autant plus difficiles à soigner qu’ils sont devenus chroniques.
Enrichie par l’enquête auprès des professionnel·le·s du social à Genève, l’étude conclut avec une série de recommandations à l’usage des institutions et organisations sociales. Elles pourraient consister en l’automatisation de l’octroi des prestations, une simplification des procédures et législations, des mesures favorisant l’accès à l’emploi ou une formation des professionnel.le.s du social et de la santé au non-recours.
« Le non-recours aux prestations sociales à Genève. Quelles adaptations de la protection sociale aux attentes des familles en situation de précarité ? ». Barbara Lucas, Catherine Ludwig, Jérôme Chapuis, Jenny Maggi, Eric Crettaz, avec la participation de Aude Bourgeois, Audrey Magat et Maxime Walder. Rapport de recherche, Genève, mars 2019, 223 pages
Le rapport de recherche en format pdf
Ce roman graphique aborde le thème de la santé mentale de manière intime et sans complaisance avec des illustrations poétiques qui s’ancrent dans la réalité.
On peut souffrir de l’intérieur et n’avoir aucun bleu sur le visage, aucune ecchymose à montrer. Difficile d’imaginer ce qui se passe à l’intérieur, de voir la tempête et les fusées qui traversent nos pensées.
Une vingtaine de personnages confient ici, en textes et en images, un petit moment de leur détresse avec le quotidien qui continue, inlassablement, de tourner autour.
Ce livre s’adresse à tous, autant ceux qui souffrent de troubles psychologiques et qui vont se reconnaître dans les personnages, que ceux en bonne santé qui ont du mal à comprendre la réalité des personnes en souffrance.
Lucile de Pesloüan est auteure et éditrice. Ses textes sont intimes, directs, poétiques et engagés. Elle a remporté un prix de l’Académie littéraire 2018 pour son fanzine Ce que je sais de moi. Elle est l’auteure de Pourquoi les filles ont mal au ventre ? avec Geneviève Darling, illustratrice et sérigraphiste.
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
Jean-Pierre Fragnière a enseigné les sciences sociales, particulièrement la politique sociale, à la Haute école de travail social de Lausanne (EESP) et aux Universités de Genève et Neuchâtel. Souvent présent dans les médias, il est un spécialiste des enjeux liés à ce qu’il appelle la « société de longue vie ». Il a aussi récemment retenu l’attention avec un livre sur la fin de vie.
Son dernier ouvrage est un tour d’horizon-bilan-guide sur la retraite, cette période devenue de plus en plus importante au cours des dernières décennies. Il n’est pas exagéré de parler d’une « nouvelle vie », qui appelle quatre questions :
A propos de laisser sa place : « En période de croissance et de mobilité ascendante, la question se résout assez naturellement. Dans les temps marqués par une ‘panne de l’ascenseur social’, la fin de carrière résonne des invitations à s’effacer, à faire place nette. Et la même musique peut accompagner les tentatives de conserver une part d’activité (…) Cette période est aussi habitée par la question de la transmission du savoir acquis, du savoir-faire, de l’expérience.» Le retraité doit apprendre à accueillir, conseiller et partager. Une bonne formule de Vauvenargues : « Les conseils de la vieillesse éclairent sans échauffer, comme le soleil d’hiver. »
Avis interpelant de la conseillère fédérale Ruth Dreifuss : « Que les grands-parents et leurs petits-enfants se mettent ensemble pour prendre en tenaille notre génération, la génération d’âge moyen, pour qu’elle élargisse son champ de vision, pour qu’elle comprenne qu’il faut à ce pays à la fois la stabilité et le mouvement. »
Le retraité a un devoir d’ouverture, son poids sur la vie sociale et politique implique un effort de compréhension des nouveaux besoins. Il s’agit entre autres de réduire les forces qui tendent à placer les diverses générations dans des ghettos. Le problème grave, universel peut-on dire, de la croissance des inégalités est souligné : «La pratique des solidarités est la condition de l’existence des autonomies. »
Noter cet encouragement à relativiser les choses (dans le bon sens) : « L’approche de ce temps de la vie invite à accepter des solutions approximatives, à cultiver une tolérance solide face aux hésitations et aux échecs. [Pour établir ses projets de retraité,] rédiger et réécrire plusieurs brouillons. » Il faudra aussi « prévenir nombre de tentatives de nous disqualifier, de nous sous-estimer, de nous renvoyer à nos tricots ou à nos collections de timbres. » Et aussi : « Il faut le redire, parler de retraite ne saurait en aucun cas correspondre à un projet de retrait. »
L’avant-dernier chapitre, « Il faudra bien mourir », esquisse l’ensemble du travail éthique auquel sont appelés, devant la fin prochaine d’une personne, ses proches, les professionnels (de la santé, du social, du droit même), en réalité la société en général. Avec cette phase de Vladimir Jankélévitch : « Quand on pense à quel point la mort est familière et combien totale est notre ignorance, et qu’il n’y a jamais eu de fuite, on doit avouer que le secret est bien gardé. »
« La retraite » perce-t-il tous les secrets d’une vie bien vécue après la cessation de l’activité de l’âge adulte ? Il serait prétentieux de l’affirmer mais ce livre apporte une réelle contribution dans ce sens, de manière structurée en sections courtes et claires, agréable à lire, vivante.
Selon cette étude basée sur les données intégrales des Registres du commerce, la représentation des femmes dans les directions et les conseils d’administration «progresse» de quelques millimètres.
Légère augmentation de la représentation des femmes à la direction des entreprises suisses en 2019. Leur nombre passe de 23.6% en 2018 à 23.9% en 2019.
La représentation des femmes dans les conseils d’administration des sociétés anonymes «progresse» d’un millième, de 16.8% en 2018 à 16.9% en 2019.
Tout comme en 2018, le canton d’Argovie détient la tête du classement des cantons les plus égalitaires, avec un taux de femmes de 26.7% à la tête des entreprises suisses. Fribourg, Neuchâtel et Zoug se trouvent toujours en queue de peloton avec des taux respectifs de 19.8%, 19.9% et 20.0%.
Signée Téva, une petite vidéo de deux minutes fait le buzz.
Elle décline la Journée internationale des femmes
en Journée internationale de vous les femmes.
Dans l'article paru dans la revue Social Change in Switzerland en mars 2019, Laura Ravazzini, Ursina Kuhn et Christian Suter montrent que l'homogamie des couples a augmenté en Suisse depuis les années 1990 au niveau de la formation et du revenu.
Ils constatent que les hommes avec un revenu élevé sont plus souvent en couple avec des femmes ayant également un revenu élevé, et que les personnes avec un revenu faible se trouvent plus souvent entre elles. Au niveau de l’éducation, ce sont particulièrement les personnes ayant un faible niveau de formation qui ont plus tendance à se mettre en couple entre elles qu'il y a vingt ans.
La nouvelle étude montre l'évolution du niveau de formation et des revenus des ménages de couples hétérosexuels en Suisse. Entre 1992 et 2014, la proportion de couples dans lesquels les deux ont un diplôme universitaire est passée de 3 à 13 % par rapport à l’ensemble des ménages. Au cours de la même période, la proportion de couples homogames ayant terminé une formation du niveau secondaire II est tombée de 36 à 27%. La proportion de couples dont les deux n’ont terminé que l'école obligatoire est restée stable à 8 %. Comme il s'agit d'un groupe de population en décroissance, cette stabilité témoigne d'un choix de partenaire de plus en plus sélectif.
La proportion de ménages dans lesquels les hommes ont un niveau d`éducation supérieur à celui des femmes est tombée de 28 % en 1992 à 20 % en 2014. Dans le même temps, les couples dont les femmes ont un niveau d’éducation plus élevé que leurs partenaires représentent aujourd’hui 12 % de tous les ménages, contre 7 % en 1992. La proportion des hommes et des femmes habitant seuls est restée constante à environ un cinquième de tous les ménages (parmi les 25-64 ans). Si les hommes et les femmes titulaires d'un diplôme universitaire vivent plus souvent seuls que les personnes ayant un niveau d’éducation inférieur, cet écart était encore plus prononcé en 1992 qu'en 2014.
Finalement, l'équipe de recherche montre avec les données du Panel suisse de ménages que l'homogamie a augmenté en termes de revenus. Ainsi, tant pour les personnes à faible revenu que pour les personnes à revenu élevé, la probabilité que leur partenaire gagne un revenu aussi bas ou aussi élevé s'est accrue. Cette forte homogamie par revenu indique que le statut social reste un critère important pour le choix d'un partenaire en Suisse.
Source : Social Change in Switzerland
Commentaire et documentation par Jean Martin
Les enjeux du dérèglement climatique sont tels qu’on reste perplexe, interloqué. Bertrand Kiefer tout récemment dans la Revue médicale suisse: « En 2019, le climat, la finance folle et la croissance des inégalités feront un peu parler d’eux. Bien loin cependant de leur réel impact (…) Dans ces débats, les universitaires et spécialistes de l’éclairage sociétal se sentent la responsabilité de mettre des nuances. Mais ces nuances composent une pièce de théâtre pour enfants, déroulant une histoire bisounoursée. » (1) Il pointe un problème majeur et pas assez discuté ; l’expérience des commissions d’éthique m’a souvent laissé songeur devant l’extrême attention portée à tous les détails imaginables d’une question posée, sans en aucune manière se pencher sur les enjeux généraux. Parce que ce serait trop « gros », trop multifactoriel, pas de notre ressort ni dans nos compétences !
Le philosophe suisse Mark Hunyadi plaide avec force pour que l’on passe de l’éthique usuelle pointilliste, où « c’est comme si nous luttions pour la liberté de choisir la couleur des briques de notre propre prison », à une Grande éthique voyant large et loin (2). Sa position n’a certainement pas eu jusqu’ici les échos qu’elle mérite ; parce que, bien sûr, c’est beaucoup - infiniment ? - plus compliqué de changer de modèle général de société.
Or, c’est un tel changement qu’implique la mobilisation des marcheurs pour le climat. Les mieux disposés – je pense à des amis politiques de haut niveau et autres notables – vous écoutent, consentent qu’il y a un problème, mais le saut logique qui consisterait à mettre en cause le « système » reste simplement inimaginable. Avec, entre autres, l’excuse classique du « On ne peut pas être sage tout seul ». Il le faudra bien pourtant, une fois.
Les médecins, les soignants et les intervenants du domaine social sont évidemment concernés, au vu des impacts délétères du dérèglement climatique, pour les personnes individuelles et leur bien-être comme pour la santé publique – la mise au point la plus affûtée étant le « Compte à rebours » de Lancet, une des meilleures revues médicales du monde, régulièrement mis à jour (3). Un exemple : c’est sur la base de données scientifiques que les « Aînées pour la protection du climat » ont entrepris une action en justice contre le Gouvernement fédéral, au motif que les femmes de plus de 70 ans sont plus touchées par les effets du réchauffement que d’autres groupes.
A souligner le fait que les étudiants et leurs institutions s’engagent vivement pour cette cause. Dans une quinzaine de Hautes Ecoles de Suisse se déroulent du 4 au 9 mars les multiples activités de la Semaine de la Durabilité (Sustainability Week Switzerland), dont le lancement pour l’Unil et l’EPFL a eu lieu le 28 février à Dorigny.
A noter aussi, lors de l’interview d’António Guterres par Darius Rochebin dans «Pardonnez-moi» du dimanche 3 mars 2019, le secrétaire général de l’ONU a affirmé au cours de la conversation et sans que le journaliste le questionne sur le climat : «Nous sommes en train de perdre la bataille du changement climatique.»
En mai 2017, Sophie Le Garrec subit une opération du cœur avec quelques complications post-opératoires qui prolongeront son hospitalisation de plusieurs semaines. La chirurgie cardiaque est devenue banale et routinière, mais le cœur reste encore associé à un organe majeur et son dysfonctionnement à une gravité patente tant pour le malade que pour son entourage.
C’est la narration de son parcours intra et extra-hospitalier durant une année que l’auteure a consignée à partir de nombreuses notes prises au vol des événements, tant médicaux que personnels.
Sociologue depuis plus de vingt ans, qui plus est, dans le champ de la santé, cette expérience de vie n’a cessé de faire écho à sa pratique professionnelle. C’est donc un ouvrage hybride liant ces deux facettes qui la constituent, patiente et sociologue.
Des coulisses d’une clinique considérée comme « haut de gamme » aux critiques quant à son fonctionnement, des réflexions sur les représentations sociales des maladies et des malades aux paradoxes organisationnels des soins, de la déshumanisation de certains actes à la déstructuration du bien travailler, chaque chapitre vise à comprendre, dénoncer ou questionner certains aspects actuels du monde médical, du fonctionnement des hôpitaux (ou cliniques) et des rapports aux malad(i)es.
Sophie Le Garrec est sociologue à l’Université de Fribourg. Elle s’intéresse depuis le début de sa carrière universitaire aux problématiques de santé.
Ce mois de février 2019 a paru un gros numéro de «Handicap & politique», la revue trimestrielle de AGILE.CH. En point de mire : «Les personnes en situation de handicap en voie de paupérisation».
«L’assurance-invalidité: facteur de risque de pauvreté ? «Plus de 250 000 personnes sont au bénéfice d’une rente AI. En 2017, le niveau moyen de la rente est de 1433 francs pour les femmes et de 1498 francs pour les hommes. En regard du minimum vital, plus de 114 000 personnes reçoivent une prestation complémentaire, soit 46,7% des rentiers (36% en 2008). L’évolution dans le temps est forte et exprime la péjoration du revenu des rentiers AI. »
«Au-delà du taux global de bénéficiaires AI, des différences très marquées caractérisent les différentes catégories d’âge. Les rentiers âgés de 22 à 33 ans environ, sont plus de 70% à bénéficier de PC, 60% entre 34-35 et 40 ans. Les conséquences à long terme sont préoccupantes. L’évolution de ces situations confirme que le niveau des rentes AI est insuffisant et qu’il génère de la précarité. »
«En observant l’emploi rémunéré, une différence apparaît: chaque année, les hommes avec handicap reçoivent de l’AI environ 300 millions de francs de plus que les femmes dans la même situation pour des me- sures d’insertion professionnelle. Selon l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS), les raisons de cet écart frappant entre les sexes sont principalement structurel- les. Le marché suisse du travail dans son ensemble, ainsi que de nombreux secteurs économiques sont encore très genrés, avec des différences correspondantes en termes de salaires et de perspectives de carrière.»
Le Gouvernement jurassien a publié son premier «Rapport social». Il pose les jalons et définit les indicateurs pertinents choisis pour lutter efficacement contre la pauvreté.
La pauvreté est un phénomène complexe et multidimensionnel qui dépasse largement la simple question du pouvoir d’achat au sens économique ou de l’efficacité des prestations sociales. C’est pour cette raison que le Gouvernement jurassien a retenu une approche qui sort du cadre strictement financier. Les dimensions retenues sont larges : conditions de vie matérielle, activité productive, santé, éducation et formation, loisirs et interactions sociales, sécurité, gouvernance et droits fondamentaux, environnement naturel ou encore qualité de vie.
S’il est ambitieux dans son approche, le rapport ne prétend toutefois pas être exhaustif dans sa première version. Un certain nombre d’indicateurs sont en effet manquants, insuffisamment détaillés ou alors ne permettent pas des comparaisons intercantonales. Les prochaines années permettront d’estimer les ressources nécessaires pour évaluer les mesures déjà appliquées et préciser celles à instaurer.
Quelques chiffres
La thématique de la pauvreté gagne progressivement en importance politique. La création de la plateforme nationale «Contre-la-pauvreté», issue des travaux conjoints de la Confédération, des cantons, des villes et de partenaires privés, en est un des nombreux reflets. La contribution du canton du Jura à ces travaux ne date pas de ce jour mais la mise en place d’instruments de pilotage et de mesure performants va permettre d’en améliorer le dispositif.
Le Rapport en format pdf, 44 pages
En suivant les trajectoires de déprise dans les centres de soin, d'accompagnement et de prévention en addictologie et dans les groupes d'entraide (Vie Libre et Narcotiques Anonymes), cette recherche permet d'appréhender la sortie des addictions aux produits psychoactifs. Elle propose une analyse des enjeux autour de la définition de l'addiction elle-même et la manière d'en sortir. Peut-on guérir d'une addiction ou doit-on apprendre à vivre avec ? L'auteure entend ainsi saisir ce qui se joue entre savoirs professionnels et savoirs expérientiels dans la construction morale et sociale d'une trajectoire de déprise.
Line Pedersen est docteure en sociologie de l'Université de Franche-Comté. Elle signe son premier ouvrage issu de son travail de thèse sur la sortie des addictions. Elle enseigne actuellement à l'Université de Fribourg, Chaire de travail social et politiques sociales. Elle poursuit ses recherches sur les enjeux de savoir et de pouvoir dans le domaine des politiques de santé publique des addictions, avec une attention particulière sur les rapports entre savoir savant et savoir expérientiel.
Réalisé par la Conférence romande des Bureaux de l’égalité et mené sous l’égide du Bureau de l'égalité entre les femmes et les hommes du canton de Vaud, le nouveau matériel pédagogique «L’école de l'égalité» a pour objectif d’encourager la prise en compte de l’égalité dans la formation.
Déclinée en quatre brochures s’adressant à l’ensemble de la scolarité obligatoire, «L’école de l’égalité» propose de nombreuses activités en lien avec le Plan d’études romand et les disciplines scolaires. Ce matériel pédagogique permet d’intégrer des dimensions en lien avec l’égalité entre les sexes dans les contenus abordés en classe. Ce support vise à accompagner une dynamique d’ouverture sur les questions d’égalité entre les sexes en proposant au corps enseignant des outils facilement utilisables.
La nouvelle brochure du cycle 1 destinée aux élèves de 4 à 8 ans environ est disponible en ligne (9 Mo) ou en version papier auprès des Bureaux de l’égalité des cantons de Vaud et Fribourg.
Les brochures des cycles 2, 3 et 4 sont en cours d’élaboration et seront prochainement mises à disposition. Dans l’intervalle, le matériel édité en 2006 reste disponible sur egalite.ch.
Cheffe de projet de «L'école de l'égalité» : Seema Ney
Groupe de projet : Isabelle Collet (Université de Genève / IUFE), Muriel Guyaz (HEP Vaud), Nicole Jacquemet (HEP VS), France Laurent (BPEV de Genève), Françoise Pasche Gossin (HEP BEJUNE). Introduction, éclairage théorique et lexique : Caroline Dayer et Seema Ney
Les inégalités salariales entre femmes et hommes s’étaient légèrement réduites de 21,3% en 2012 à 19,5% en 2014 dans le privé. La tendance s’est inversée depuis lors puisque, en 2016, les inégalités remontent, certes très légèrement, à 19,6%. Parmi ces différences de salaire, 42,9% restent «inexpliquées», selon l’Office fédéral de la statistique (OFS). Quelques chiffres.
Working poors. Sur trois postes à plein temps rémunérés à moins de 4000 francs bruts par mois, près de deux étaient occupés par des femmes en 2016.
Plafond de verre. Dans le privé, le différentiel salarial entre les femmes et les hommes est d’autant plus grand que la fonction de cadre est élevée.
Secteur public. Dans l’ensemble du secteur public (Confédération, cantons et communes), l’écart salarial entre femmes et hommes se montait en moyenne à 16,7% en 2016 (2014: 16,6%). Ainsi, là aussi, la tendance s’est inversée.
Discrimination. La part inexpliquée des différences de salaire entre femmes et hommes observées dans le secteur privé a progressé à 42,9% en 2016, alors qu'elle n’atteignait que 39,1% en 2014 et 40,9% en 2012. Pour le secteur public, cette part représentait 34,8% en 2016 alors qu'elle atteignait 41,7% en 2014 et 38,8% en 2012.
En francs. Dans le privé, la part «inexpliquée» de l’écart salarial entre femmes et hommes représentait 657 francs par mois en moyenne en 2016, contre 585 francs en 2014.
Educateur spécialisé auprès d’adolescents en difficulté et formateur en entreprise, auteur suisse d’origine ivoirienne, Joël Konan publie trois manuels sur la migration, l’adolescence et la citoyenneté.
Nourri par son expérience auprès des adolescents, l’auteur produit schémas, questionnaires et une multitude d’outils personnalisables pour comprendre et analyser ce sujet de société sensible et profondément actuel.
Ces trois manuels de référence présentent de nouvelles investigations dans le développement de l’humain, les dialogues entre cultures et la transmission intergénérationnelle. Ils sont destinés à un large public : écoles ou centres de formation en travail social, étudiants, éducateurs, enseignants et chercheurs dans les sciences humaines et sociales.
Tome 1 - Utopie ou réalité migratoire
Tome 2 – Evolution de la personne : quels enjeux
Tome 3 – Citoyenneté chez nos ados
Nous pouvons tous prévoir et organiser la fin de vie. Malgré tout, la plupart des gens ne meurent pas là où ils le souhaiteraient. L'ouvrage «La fin de vie en Suisse. Perspectives individuelles et sociales» reflète les connaissances actuelles sur la mort en Suisse. Bilan: il faut renforcer les soins palliatifs tout en sachant que la fin de vie n’est planifiable et contrôlable que dans une certaine mesure.
Le comité de direction du PNR 67 «Fin de vie» avait publié il y a un an une synthèse des résultats des 33 projets de recherche du Programme (recension par Jean Martin dans REISO). Ce nouvel ouvrage interdisciplinaire approfondit certaines connaissances telles que le déroulement des décès, les décisions à prendre en fin de vie, les soins prodigués aux personnes en fin de vie, des aspects économiques, juridiques et des idéaux quant à la mort.
Quatre cinquièmes des personnes vivant en Suisse meurent à l'hôpital et en maison de retraite. Les besoins de ces personnes ne sont pas toujours pris en compte: de nombreux hôpitaux et EMS ne sont actuellement pas équipés pour accompagner des mourants ou s'en occuper de manière appropriée.
Les spécialistes des soins devraient mener une discussion ouverte et au moment propice avec les mourants et leurs proches, mais cela n'a pas toujours lieu. Les soins palliatifs ont le potentiel d'améliorer nettement cette situation; ils allient accompagnement et soins dans leur globalité: atténuation des souffrances, aide au maintien d'une qualité de vie la meilleure possible, prise en compte des besoins de nature sociale et spirituelle, intégration des proches ainsi qu'une bonne articulation entre les services existants.
La Suisse orientale fait figure de pionnière avec son expérience d'un système de soins palliatifs basé sur la communauté. Markus Zimmermann souligne néanmoins que malgré tous les soins et toutes les prévisions élaborés, le déroulement de la fin de vie demeure incertain et ne manque pas de soulever des questions imprévisibles. «Le dernier chapitre de la vie n'est planifiable que de manière partielle.»
Les auteurs et autrices : Markus Zimmermann (théologien, Université de Fribourg), Stefan Felder (économiste, Université de Bâle), Ursula Streckeisen (sociologue, HEP Berne) et Brigitte Tag (juriste, Université de Zurich)
Issu du colloque « Éthique de l'Accompagnement et Agir Coopératif », organisé à l'université de Tours en mai 2016, cet ouvrage propose à un ensemble de praticiens de l'accompagnement, issus de champs professionnels et d'espaces géographiques divers, de mettre en perspective les critères qui, dans le quotidien de l'exercice professionnel, sous-tendent une éthique de l'accompagnement. Chaque contributeur donne à voir la réalité la plus concrète des dispositifs conçus et mis en œuvre, avant d'en analyser les sources, les conditions, les effets. Les textes rassemblés dans cet ouvrage permettent ainsi, en partant de la réalité du terrain, d'interroger les dispositifs et pratiques d'accompagnement dans les domaines de la santé, du travail social et de la formation d'adultes.
Hervé Breton, maître de conférences en sciences de l'éducation à l'université de Tours.
Sébastien Pesce, professeur de sciences de l'éducation à l'université.
Parmi les auteurs de contributions, Daniel Lambelet, de la Haute école de travail social et de la santé · EESP · Lausanne
Lire aussi, de Daniel Lambelet : « Sortir de prison et s’en sortir : une double peine », 2016, et «La probation a-t-elle encore besoin des travailleurs sociaux ?», 2014, REISO, Revue d’information sociale