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Le modèle suisse de formation professionnelle est au centre d’un engouement sans précédent. En Suisse comme à l’étranger, il est loué pour sa gestion basée sur un partenariat public-privé, pour sa capacité à intégrer un nombre important de jeunes au sortir de l’école obligatoire et enfin, pour la qualité de la formation fournie, en phase avec les besoins du marché du travail. Cependant, ces atouts risquent de masquer la haute complexité de ce modèle ainsi que les défis auxquels il est, et sera, confronté.
Rassemblant treize contributions de spécialistes du domaine, cet ouvrage passe le modèle suisse de formation professionnelle à la loupe : il fournit les informations factuelles et les outils théoriques nécessaires pour en déchiffrer la complexité et en identifier les défis majeurs.
L’Unité interdisciplinaire de médecine et de prévention des violences (UIMPV) des HUG a mis en ligne les vidéos des conférences de la matinée scientifique du 28 juin 2018 sur le thème «Les violences psychologiques conjugales : les reconnaître, les comprendre, les traiter ».
Retrouvez toutes les interventions de cette matinée :
Voici 33 regards singuliers, chacun explorant à sa manière et selon sa spécificité un domaine de réflexions et de pratiques inclus dans le champ étendu de l’art et de la thérapie. Praticiens, théoriciens, artistes, philosophes et formateurs sont réunis dans cet ouvrage afin d’ouvrir ensemble une large fenêtre sur le paysage de l’art-thérapie.
Les articles sont réunis selon quatre thématiques qui donnent la possibilité au lecteur de choisir son angle de vue selon ses priorités. La première partie «Quand l’art éclaire l’art-thérapie» montre comment l’art peut être source d’inspiration pour des praticiens de la relation d’aide; la seconde «Des médiations à l’oeuvre» explicite les enjeux des diverses et originales médiations artistiques dans le déroulement d’un accompagnement thérapeutique; la troisième «De dispositifs en processus» développe des réflexions théoriques quant aux processus individuels et de groupe, et la quatrième « De filiations en transmissions» aborde un certain nombre de fondements éthiques, philosophiques, politiques et mythologiques qui nourrissent la pensée professionnelle.
Partager revient à mettre en commun divers héritages, participer à l’évolution de la recherche et des pratiques. Dans ce sens, il fallait au moins être 33.
Ce sujet sensible n'a pendant longtemps pas fait l'objet de recherches. Lacune comblée avec cette recherche menée dans les cantons de Vaud, du Tessin et de Saint-Gall.
© Syda Productions / Fotolia
Il est compréhensible que les personnes qui arrivent à la fin de leur vie, qui souffrent de maladies chroniques et souvent progressives, pensent à la mort et au fait de mourir. Selon leur personnalité et leur situation, elles peuvent également souhaiter renoncer à la vie et envisager le suicide. Dans d'autres cas, un désir de mort peut cohabiter avec un fort désir de vivre.
La détresse existentielle voire spirituelle a rarement été étudiée en tant que facteur pouvant mener au désir de mort. L’objectif de cette étude était de combler le manque de données concernant, d'une part, la fréquence du désir de mort parmi les résidents en EMS et, d'autre part, de le qualifier et d’en déterminer les facteurs associés.
L’étude observationnelle a été menée auprès des résidents d'EMS de plus de 75 ans dans les trois régions linguistiques de Suisse (Vaud, Tessin et St Gall). Quelques résultats :
En étudiant la relation de différents éléments avec le désir de mort, nous avons mis en évidence les facteurs suivants comme prédicteurs indépendants du désir de mort :
Le genre, le statut marital et le nombre de pathologies n'ont pas été associés au désir de mort.
En conclusion, la majorité des résidents en EMS ne présentent pas de désir de mort. Toutefois, un nombre non négligeable de résidents (16%) présentent un désir de mort passif d'origine multifactorielle. Une détection précoce et une gestion adéquate de la détresse psychologique et spirituelle notamment devraient être des thèmes de santé publique prioritaires dans les EMS. La formation de tous les membres des équipes soignantes est donc cruciale.
Etude menée sous la direction de Dre Eve Rubli Truchard et Pr Ralf Jox, Chaire de soins palliatifs gériatriques, CHUV, et sous la responsabilité de Dre Stéfanie Monod, cheffe du Service de la santé publique du Canton de Vaud. Ce projet fait partie du programme national de recherche «Fin de vie» du Fonds national suisse de la recherche scientifique.
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
Elle-même atteinte d’une maladie rare, Marie-Hélène Boucand a été chef de service aux Hospices civils de Lyon (réadaptation). Son livre traite de manière substantielle les multiples dimensions des soins aux personnes atteintes d’une des quelque 7000 maladies rares génétiques connues et du statut de ces maladies. Il est basé sur une thèse universitaire où elle rapporte notamment des entretiens approfondis avec des personnes concernées.
Contacts avec le système de soins. « Les retards diagnostiques, la banalisation des symptômes, les jugements formulés suscitent un rapport conflictuel initial avec le corps médical. Période d’errance et de galère ». L’expression d’«errance diagnostique» a d’ailleurs trouvé place dans des rapports officiels français [1]. « La posture du médecin face aux maladies rares plaide pour une médecine de l’incertitude où il devient possible de dire ‘Je ne sais pas, vos symptômes ne m’évoquent rien de connu, je vais demander un avis spécialisé’.»
L’annonce diagnostique : « Après la dénomination de la maladie, le premier sentiment est souvent celui du soulagement. Le diagnostic permet de comprendre le pourquoi de symptômes qui semblaient venir de nulle part : ‘Enfin on a une réponse’. » Mais ce n’est pas toujours le cas : « Pour moi, cela été un moment très dur, le ciel m’est tombé sur la tête. » A plusieurs reprises est évoquée l’épée de Damoclès.
« La transmission est souvent associée à une forte culpabilité de la mère […] la transmission devient objet de décision alors qu’elle n’est que le fruit du hasard et ne nous appartient pas. »
« L’enjeu de la reconnaissance est un point fort du vécu ; il va, paradoxalement, en émerger une grande force de solidarité […] Le soin, développé dans sa dimension éthique, devient alors partagé, tant prodigué par les soignants que par le malade qui, apprenant à prendre soin de lui, peut prendre soin des autres. »
« La maladie rare génétique illustre une modernité de la contagion. Elle prend le sens métaphorique de la transmission à un proche […] Le gène de la science contemporaine vient remplacer le microbe pasteurien. »
Patients experts, partenaires, formateurs. Un chapitre leur est judicieusement consacré. « Quel chemin parcouru entre la posture paternaliste où le médecin savait ce qui était bon pour ‘son’ patient sans lui délivrer aucune information, et la conversion marquée par la loi de 2002 [loi Kouchner sur les droits des patients]. L’implication du patient comme partenaire est un pas vers un équilibre nouveau, où médecins et patients collaborent dans une négociation partagée. » « Les nouvelles figures de patients, instaurées par les malades du sida et confirmées par ceux touchés par une maladie chronique et/ou rare, c’est la capacité de prendre la parole et de décider. »
Plus avant, il y a l’évolution vers des patients-formateurs (dans la foulée des travaux sur l’éducation thérapeutique de J.-Ph. Assal et A. Lacroix). A noter que, en France, la qualité de patients-formateurs fait l’objet depuis 2010 d’une reconnaissance officielle universitaire (diplôme).
A propos des témoins qu’elle a rencontrés, l’auteure précise : « Nous avons tâtonné, sans savoir si nous devions les appeler des malades, des porteurs d’un handicap, des usagers, des participants à notre recherche ou des co-chercheurs. »
Une médecine de l’adaptabilité. « La médecine ainsi envisagée est celle d’un accompagnement dans le temps pour apprendre comment faire face et résister à l’abattement. Il s’agit d’adaptabilité au sens de Canguilhem, capacité de la personne à retrouver en elle un équilibre au long cours, avec ses nouvelles capacités et limites. Une médecine qui accepte l’échec, lorsque plus rien ne peut être tenté pour guérir. « A 60 ans, handicapé, j’ai une bonne qualité de vie. Je ne suis plus impatient de guérir. » Le philosophe Alexandre Jollien, handicapé lui aussi, a une phrase semblable en parlant de «guérir de l’idée de guérir».
« La désignation des maladies rares semble être celle de l’entre-deux. Il y a dans cette expérience particulière une part de maladie et une part de handicap ». Avec « un point commun : la force paradoxale du manque. »
Les autres dimensions. De larges passages sont consacrés à d’autres aspects : le vécu social et familial de ces patients, le « regard des autres », pas toujours aimable ; le soutien social en ligne par réseaux et forums ; l’utilité des associations de patients (ou de proches).
Un chapitre traite de la méthode narrative et de la reconstruction identitaire. « Le vécu d’une maladie rare génétique peut être excluant et désocialisant. Faire son récit de vie soutient le travail de reconstruction du malade. »
Cet ouvrage est une véritable somme sur les maladies rares génétiques, y compris sur les plans épistémologique et sociologique. Très bien informé, bien écrit, il apporte une importante contribution, selon les termes de la préfacière, « pour avancer sans complaisance dans l’exploration philosophique et humaine d’un monde multiple, mal décrit et mal perçu ». Il retiendra l’attention de tous ceux qui sont concernés par ces affections, mais d’autres personnes aussi.
Editions érès, avec brève vidéo de l’auteure
[1] France. Plan national maladies rares 2011-2014, p. 4 et 34.
Dans cette brochure qui résulte d’une consultation participative, Pro Enfance présente les conditions à remplir pour que l’accueil de l’enfance devienne un pilier de la politique de l’enfance et de la famille.
Constituée en 2014, cette plateforme regroupe et représente les actrices et acteurs de l’accueil de l’enfance des cantons romands : associations faîtières, écoles professionnelles, réseaux d’accueil, communes, institutions ou membres individuels. Son champ d’action inclut les structures collectives d’accueil de la petite enfance, l’accueil parascolaire et l’accueil familial de jour pour les enfants de 0 à 12 ans. Deux points forts :
Source : Pro Enfance
Dans cette étude, l'Office fédéral de la statistique fait le point sur le niveau de formation de la population suisse et donne des repères sur les caractéritiques des formations continues. Quelques chiffres.
Lire aussi, sur les lacunes pour la formation des seniors : Roland J. Campiche, «Adultes aînés : les grands oubliés de la formation», REISO, Revue d’information sociale, mis en ligne le 28 août 2014. Et la recension de «A la retraite, les cahiers au feu ?», 6 février 2018.
Sensibilisée à la problématique des personnes souffrant de désordres alimentaires, la journaliste et thérapeute Nathalie Getz a développé le projet de donner la parole à des personnes qui en ont guéri. L’Association Boulimie Anorexie (ABA), à Lausanne [1], y a vu un potentiel de « désavouer les croyances qu’il n’est possible de s’en sortir que grâce à la volonté ou jamais totalement. » Suite à un appel à témoins de ABA, N. Getz a rencontré neuf volontaires, chacun deux fois deux heures, puis a mis en forme leurs témoignages. A propos de ces répondants : de manière intéressante (noter toutefois que l’échantillon n’a aucune prétention à être représentatif), trois sont (devenus) thérapeutes - y compris méthodes naturelles - et une psychologue. Les autres sont formatrice d’adultes, pasteure, juriste, architecte, ingénieure. Cinq ont entre 25 et 29 ans, trois ont 45 ans, une a 61 ans. Sept femmes, deux hommes. Ces personnes ont accepté que soient donnés leur prénom (sauf deux ayant choisi un prénom fictif), leurs âge et profession.
Emergence et reconnaissance de la maladie. « Je continuais à me faire vomir pour contrôler mon poids - avec une sensation de faire un truc interdit. Tombant dans un engrenage installé plusieurs années dans le plus grand secret. Avec des comportements d’automutilation et des idées noires. C’est par hasard que ma famille a découvert ce que je vivais, par un mail que j’avais écrit à l’association CIAO [2] pour demander de l’aide. Cela a alors été le branlebas de combat » (Alice).
« Je n’ai jamais été dans le déni et lorsque le médecin a prononcé le mot d’anorexie, j’ai rapidement accepté d’entreprendre une thérapie. Quelque chose n’allait pas, j’avais besoin d’aide. » (Marie, 45 ans)
« Lorsque je suis allée consulter ma médecin, elle a très vite compris. Elle prenait le temps pour parler. Jamais elle n’a essayé de me culpabiliser ni demandé de faire un effort. Quand je lui ai dit ‘tout ça, c’est plus fort que moi’, elle a confirmé ‘mais oui, c’est plus fort que vous !’»
Vécu de patient(e). On y trouve, comme cela est connu, des sentiments d’étrangeté, de honte, de manque d’estime de soi, des difficultés de contact social, des troubles du registre obsessif-compulsif (besoin d’être parfait-e), des idées suicidaires. Des hospitalisations en milieu somatique ou psychiatrique, parfois de plusieurs mois. Des périodes de mieux puis des rechutes, pendant des années souvent.
« Le plus terrible, c’était ce sentiment de ne pas être vue. Les médecins ne voyaient que la maladie, l’anorexie. » (Marie, 25 ans)
« J’étais devenue complètement dépendante de la balance. Je me souviens même être partie en randonnée en la prenant dans mon sac. (…) J’étais entourée de plein d’amis, mais la plupart ont fui. » (Nadia)
« Le plus difficile, c’étaient les choix. Toutes les décisions étaient compliquées, car je n’avais plus le droit à l’erreur. » (Christian)
Groupes de parole. « Nous avons contacté l’ABA qui propose des groupes de parole. Je redoutais d’y aller. Mais j’ai été vite rassurée, je trouvais là un espace ou il n’était pas nécessaire de cacher quoi que ce soit. Pour la première fois je me sentais acceptée et validée dans ma souffrance. » (Alice)
« Aux groupes de parole, cela me touchait de voir que je n’étais pas la seule à vivre cela, des témoignages montraient qu’il était possible de guérir (…) J’ai pu lâcher cette lutte permanente avec moi-même. J’ai commencé à être gentille avec moi, je reprenais confiance. » (Nadia)
Vers le mieux. « J’ai découvert alors une force en moi qui m’avait entraînée très bas, mais qui pouvait être engagée dans l’autre sens. C’est comme si je n’avais pas pu faire autrement que guérir. »
« Petit à petit, la vie a surpassé la maladie. Quand ? Je ne sais pas. Mais à un moment j’ai été certaine que la maladie était derrière moi. Même lorsque je me suis sentie fragilisée, elle n’est pas revenue (…) Surtout, je sais qu’il m’est essentiel d’écouter et de respecter ce que je ressens, même si c’est douloureux. » (Chloé)
Aujourd’hui. « Je me suis tellement maltraitée ! Pendant dix ans, j’ai perdu du temps et fait souffrir des gens. J’essaie de me pardonner. Le pardon, c’est essentiel. J’ai fait comme j’ai pu. »
« Cela m’a permis d’être celle que je suis. Pourtant, si c’était à refaire, jamais je ne pourrais dire que je repasserais par là. Trop de souffrance ! »
« L’essentiel, c’est d’apprendre à s’accorder de la bienveillance. » (Christine)
En bref, un livre susceptible d’être d’un grand profit à plusieurs égards, aux patient-e-s comme à leurs proches – et à leurs soignants. De plus, au delà de son intérêt par les histoires de vie racontées, Au bout de moi-même… LA VIE ! est un bel ouvrage, très bien mis en page et bénéficiant des photos de Vanessa Parisi.
[1] Association Boulimie Anorexie, av. de Villamont 19, 1005 Lausanne. Elle a fêté récemment ses 25 ans - j’ai eu le plaisir à l’époque, comme médecin cantonal, d’entretenir de bons contacts avec elle.
[2] Ciao.ch – site d’information, d’aide et d’échanges pour les jeunes (Lausanne), créé il y a plus de vingt ans, très apprécié.
Le numéro 3 de la Revue suisse de pédagogie spécialisée, septembre 2018, consacre son dossier au thème : « Handicap et médecine ». Au sommaire :
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Épuisement physique, impuissance face à la souffrance, relations patient-soignant difficiles, environnement de travail stressant, débordement de la vie professionnelle sur la vie personnelle, surcharge administrative… Le burnout fait partie de l’histoire du soignant humain.
Ce livre est le fruit de nombreuses rencontres : d’abord entre les auteurs, ensuite avec des soignants ayant vécu un burnout pour recueillir leur témoignage. Rencontres finalement avec des personnes ressources, chacune spécialisée dans un domaine particulier avec qui les auteurs ont partagé leurs questionnements.
L’objectif du livre n’est pas de donner des recettes mais de transmettre un message de prévention. Cela implique de valoriser l’idée que chaque soignant-e est irremplaçable lorsqu’il ou elle est en face d’un patient. Chacun doit en être convaincu, quels que soient les conflits, les rivalités ou la qualité imparfaite, voire discutable, de l’organisation du milieu dans lequel on travaille.
Une étude du Service de la recherche en éducation et de l’Observatoire cantonal de la petite enfance pointe des différences communales dans le subventionnement des places d'accueil en crèche.
Sources : OCPE/SRED - Relevé statistique auprès des structures d'accueil de la petite enfance (décembre). OCSTAT - Enfants d'âge préscolaire (décembre). Carte : B. Engel.
Quelles sont donc les communes amies des familles et des enfants de moins de 4 ans dans le canton de Genève ? Plan-les-Ouates et Presinge arrivent en tête du classement en proposant des places d’accueil à prestations élargies pour plus de 4 enfants sur 10. Suivent Genève et Confignon, avec un taux d’offre qui s’élève entre 30 et 39%. Dix-sept communes enregistrent un taux situé entre 20 et 29%. Treize communes ont un taux se situant entre 10% et 19%. Six communes ne subventionnent aucune place pour ce type d'accueil (Avusy, Céligny, Chancy, Laconnex, Perly-Certoux, Soral).
Les statistiques publiées en juin 2018 dévoilent également d’autres chiffres :
Focus N° 14 «Petite enfance à Genève : données statistiques 2017», Alexandre Jaunin, Laure Martz, juin 2018, 4 pages
Focus N° 15 «Petite enfance à Genève : quelle offre territoriale en 2017», Alexandre Jaunin, Laure Martz, juin 2018, 4 pages
Lancé en juin 2018 à Genève, ce MOOC (Massive Open Online Course) est un cours online gratuit et accessible à tous. «Drugs, drug use, drug policy and health» est un cours unique en son genre qui aborde des questions cruciales liées aux drogues selon une approche multidisciplinaire fondée sur la santé et les droits humains.
Parmi les questions traitées: que sont les drogues, pourquoi les gens en consomment, pourquoi et comment elles sont contrôlées ; les avantages et méfaits des drogues pour les individus et la société ; comment les politiques de santé publique abordent la consommation des drogues, les conséquences négatives des politiques prohibitionnistes ; les débats politiques actuels ; la possibilité d’obtenir des outils et des méthodes pour les personnes intéressées à s’engager à un niveau local ou régional dans le mouvement de réformes des politiques des drogues.
Créer une conscience populaire, tel est le but de ce livre précurseur qui offre un outil de planification pour mesurer le poids réel sur la Terre de l’activité humaine. Les auteurs ont donné à ce poids le nom d’«empreinte écologique», un concept qui, depuis la première publication de ce livre en 1996, est devenu mondialement connu. Cet outil permet de relever l’enjeu le plus important de notre époque: trouver le moyen de faire vivre tous les êtres humains adéquatement et équitablement, quel que soit le lieu sur Terre où ils vivent.
Des notions bien définies, des méthodes de calcul clairement expliquées, une foule d’applications pratiques, voilà ce que chacun trouvera dans la nouvelle édition revue et augmentée de cet ouvrage pour éclairer ses choix et apprendre à bien vivre tout en réduisant sa propre empreinte.
Extrait de la postface. Qu’on le veuille ou non, la question du dépassement des ressources sera l’enjeu prédominant du XXIe siècle. [...] L’empreinte écologique peut aider à dégager un consensus sur ce qu’il faut faire pour maintenir le bien-être humain. L’empreinte n’est pas un article de foi. Au contraire. C’est une démarche scientifique qui vise à connaître la capacité régénératrice de la planète et l’usage que nous en faisons. C’est un outil de gestion essentiel pour préserver notre bien le plus fondamental : notre capital écologique.
En 2016, les dépenses pour les prestations sociales en Suisse ont représenté 170 milliards de francs. Cela correspond à 26% du PIB. La hausse enregistrée par rapport à l'année précédente est imputable avant tout aux domaines vieillesse et maladie/soins de santé.
La Fédération romande d’animation socioculturelle expérimente et organise des formations sur la danse relationnelle pour les personnes âgées en institution. Elle a mis en ligne la documentation sur cette pratique originale.
Mais qu’est-ce que la danse relationnelle ? C'est une adaptation de la biodanse destinée aux professionnels qui travaillent avec des personnes âgées, dans le projet de leur transmettre quelques références essentielles pour animer des séances d'expression de son identité et de reliance aux autres par la danse. Chaque musique, soigneusement choisie, va ouvrir différemment à se relier à soi, aux autres ou au monde.
La confiance qui vient dans le groupe au fil d'une séance de trois quarts d'heure environ et au fil du temps, de séance en séance, va permettre d'aller toujours plus en profondeur, en authenticité, en intimité dans cette relation à soi et aux autres. Une vidéo offre à voir un exemple.
Au début de la séance, les propositions vont renforcer le sentiment d'être ensemble. Les personnes disposées en cercle sont invitées à se donner la main, celles qui le souhaitent se mettent debout. La musique permet de danser et chanter ensemble sur une chanson connue. Les personnes se regardent les unes les autres, se disent bonjour, chantent ensemble. Chaque personne est invitée à faire un tour de piste devant les autres pour se présenter, être reconnu et salué.
La séance se poursuit avec une danse à deux et parfois en petits groupes. Les participant·e·s se remettent assis en cercle et, sur une musique douce, ils prennent le temps de la tendresse et des caresses. Avec des gestes simples, ils sentent et touchent leur propre corps, font des massages sur soi et sur les autres. La danse reprend et la séance se termine comme elle a commencé, en unissant le groupe par une ronde chantée.
La Fédération romande de l’animation socioculturelle a mis en ligne la documentation sur la Formation de danse relationnelle. Le support de cours en format pdf présente la construction en diverses phases progressives d’une séance, leurs objectifs et les consignes pour les participant·e·s et les animateur·trice·s.
Une formation de transmission pratique sur une journée est proposée sur demande. Elle est gratuite et offerte. Elle se déroule dans une institution avec une séance de danse relationnelle l'après-midi avec les résidants. Contact :
Ndlr : Ne ratez pas la vidéo qui présente la danse relationnelle avec beaucoup de finesse. Ces images dégagent toute une palette de fortes émotions.
Recension par Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
Je n’avais pas lu ce bestseller lors de sa première édition en 2016. Trop d’autres lectures ? Une réticence vis-à-vis du récit, peut-être « avantageux », des hauts faits d’une super-star ? Quoi qu’il en soit, ce n’était pas bien, ce livre est remarquable.
L’histoire de René Prêtre, né en 1957, « Suisse de l’année » 2009, est connue de beaucoup. Enfant d’une famille paysanne du Jura, footballeur passionné, il est devenu un grand de la chirurgie cardiaque. Etudes de médecine et formation initiale à Genève, pratique à New York aux urgences du Bellevue Hospital et dans plusieurs autres pays. Depuis 1997 à l’Hôpital universitaire de Zurich, où il devient patron de la chirurgie cardiaque pédiatrique. Depuis 2012, patron de la chirurgie cardio-vasculaire au CHUV de Lausanne, puis aussi à Genève.
Dans son récit, l’auteur retrace son enfance dans le milieu terrien de Boncourt puis sa formation et son ascension dans la carrière professionnelle et académique. A propos de ses missions dans des pays en développement comme le Mozambique et le Cambodge, il dit sa réticence initiale à « exporter » une médecine hautement technologique et coûteuse dans des endroits où les besoins généraux sont massifs, en termes de santé publique et d’éducation en particulier. Judicieuse réflexion !
Prêtre présente les côtés satisfaisants, voire enthousiasmants. Il dit sa fierté de l’opération réussie dans les cas les plus trapus. Mais il développe aussi les soucis, la charge de travail. Un de ses maîtres disait que devenir chirurgien cardiaque, c’est travailler dix heures par jour durant dix ans. Ce qui marque les lecteurs et les journalistes qui se sont exprimés sur la première édition (j’ai passé un peu de temps à « googliser » le sujet), c’est la façon dont il raconte quelques échecs lourds, traumatisants. Ainsi la complication, aux suites handicapantes, de Robin, garçon dont il avait convaincu la mère de pratiquer une opération qui n’était pas vitale sur le moment. La date de cet échec reste, chaque année, un funeste anniversaire.
Ces accidents de parcours, racontés avec beaucoup de transparence, viennent en contrepoint d’une carrière à succès qui, à l’évidence, sort de l’ordinaire. Il évoque les dimensions éthiques de son activité qui sont discutées en équipe. Il décrit aussi en détail des dialogues difficiles avec des parents désemparés devant les enjeux et les décisions à prendre.
La manière dont Prêtre parle de ses équipes donne envie d’en faire partie. Comme d’autres, il a probablement aussi ses colères ou ses bougonnements mais on retient l’impression que, le plus souvent, y compris quand cela « coince », voire qu’il y a urgence extrême, une collaboration entraînée, affinée au cours des années, fait que les gens sont heureux de tirer à la même corde. Je ne le connais pas personnellement, peut-être suis-je trop ébloui ?
J’ai été frappé par la qualité de la rédaction, une vraie plume : pas de longueurs, pas de moments où on s’ennuie, un ouvrage «page turner». Et pas de culte de la personnalité : on note sa grande discrétion sur son entourage familial auquel, toutefois, il dédie son ouvrage.
En exergue de chaque chapitre, l’auteur cite une phrase tirée d’une œuvre littéraire, d’un opéra ou d’ailleurs ! Dans une vie consacrée massivement au métier, on imagine donc que René Prêtre trouve le temps de lire autre chose que des ouvrages scientifiques et d’écouter de la musique. Quelques lignes de citation pour finir :
« Ainsi, les heures à la mine m’apprirent à ériger ces deux piliers essentiels en chirurgie : la technique et la stratégie. J’allais en découvrir plus tard un troisième, la dimension artistique, la maîtrise de l’espace, des formes (…) Cette chorégraphie fluide et cette détermination me firent comprendre que la fabrication d’un chirurgien passait par un modelage long et astreignant de ses doigts et de son esprit. » Et aussi : « Les opérations néonatales et leurs grandeurs réduites renforçaient encore cette impression d’entrer dans le cœur de la vie. L’intérieur de ces thorax n’apparaissait plus comme une simple salle des machines mais irradiait d’un magnétisme particulier, touchant au fantastique. »
Vous cherchez une crèche, une fondation, un club d'aînés... L’Hospice général a rassemblé plus de 1'700 adresses d'organismes privés et publics actifs dans le canton de Genève. Ces données sont celles des anciens répertoires «La Clé» et «Ariane».
Il est possible de filtrer uniquement les adresses sociales ou uniquement les fonds et fondations. Pour chaque organisme, le guide donne les mots-clés et des coordonnées complètes.
Si vous avez des remarques concernant le contenu, veuillez contacter l’Hospice général à l'adresse suivante: . Merci.
Ndlr Un outil extrêmement précieux
Les informations d’easyvote sont plus compréhensibles que celles du Conseil fédéral : c’est la conclusion d’une enquête financée par le Fonds national suisse, dans le cadre du PNR 71. Elle a été menée au printemps 2017 par Isabelle Stadelmann-Steffen, professeure, et Zora Foehn, assistante, Université de Berne.
La brochure rouge par laquelle le Conseil fédéral explique les projets de loi avant les votations est moins bien comprise par la majorité des électeurs que les informations publiées par easyvote. Mais ce sont les vidéos explicatives qui sont le plus appréciées. C’est ce que montre une étude de l’Université de Berne qui compare les informations sur les votations. Trois points forts de l’étude.
Source : DeFacto
Commentaire de Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
Depuis des années, nous assistons à l’émergence de grands donateurs individuels tels Bill Gates et Warren Buffett. Ils ont lancé en 2010 la charte The Giving Pledge et consacrent des milliards à des actions de développement. Ils ont été rejoints plus récemment par Jeff Bezos, d’Amazon, ou Mark Zuckerberg, de Facebook. Ce phénomène interpelle, y compris l’auteur de ces lignes, coopérant durant six ans dans les années 1970 et qui voyait l’aide au développement plutôt comme l’affaire des gouvernements ou d’associations « non personnalisées ».
Ce mouvement représente un vrai changement de paradigme. Compte tenu de la stagnation, voire la diminution, des engagements publics, il ne s’agit pas de s’y montrer hostile même si ces philanthropes décident des objectifs des programmes qu’ils financent, ce qui peut poser question. Dans un article étoffé à ce sujet (1), Julie Rambal relève que la finance nouvelle génération va dans le même sens : « Selon un sondage de U.S. Trust, trois quarts des millenials accordent la priorité aux objectifs sociaux dès qu’ils investissent. »
Dans son numéro du 28 mai 2018 consacré aux « Next Generation Leaders », le magazine Time cite Chris Long, 33 ans, star du football US qui a donné l’entier de son salaire de base 2017, un million de dollars, à des œuvres caritatives, tout en apportant son aide pour rassembler deux millions supplémentaires. Il a déclaré vouloir « tirer chaque goutte de mon potentiel pour améliorer les choses autour de moi ».
Une telle philanthropie privée n’a pas vocation à être seulement le fait de gens (très) riches. Selon Alexandre Mars, serial entrepreneur français quadragénaire qui a fait fortune en créant et revendant des entreprises aux Etats-Unis et se veut aujourd’hui « activiste du bien social », un mouvement large, sociétal se marque (2). « Il y a une évolution réelle, une quête de sens de plus en plus partagée. Pas chez un nombre limité de philanthropes mais de nombreuses personnes aimeraient en faire plus, qui auparavant avaient des barrières à le faire (…) Les générations précédentes s’intéressaient au moi, à toutes ces choses qui relevaient de notre nombril. Celle qui arrive veut clairement inscrire son histoire dans une optique plus large, elle exige de travailler dans une entreprise qui fait sens (…) Aujourd’hui, la deuxième question qu’un candidat pose dans un entretien d’embauche, ce n‘est plus la taille du bureau ou si le bureau donne sur le lac, c’est ‘Quelle est votre action sociale ?’ » (2)
« Cela est en rapport avec ce que nous voyons tous les jours, toutes ces inégalités que nous ne pouvons plus ignorer. » Mars vient de publier La révolution du partage (Flammarion, 2018). Afin de donner aux gens des pistes sur la façon de s’y prendre pratiquement, il a créé une start-up dénommée Fondation Epic.
Peter Singer, le philosophe australien qui enseigne l’éthique à Princeton et a souvent pris des positions décoiffantes, notamment sur les droits des animaux, s’intéresse aussi au sujet, sur un mode objectif, utilitariste : « L’altruisme efficace est à la fois une philosophie et un mouvement social consistant à utiliser une démarche scientifique pour trouver les moyens de faire le maximum de bien (…) C’est très bien de donner, mais il faut le faire intelligemment. » (3). Il cite le cas d’un de ses brillants étudiants qui, alors qu’il pouvait faire un doctorat de philo à Oxford, a choisi de se faire embaucher par un cabinet financier de Wall Street, après avoir calculé qu’il pourrait alors donner bien plus à des associations caritatives. Et de mentionner la création par des altruistes efficaces de meta-charities qui évaluent le travail d’autres organismes de bienfaisance. Ces méthodes « froides » sont toutefois, à mes yeux, exposées au risque de possibles dérives technocratiques.
Alors, est-ce réellement une «révolution du partage» ? Well… Beaucoup seront d’accord avec cette idée comme principe général mais il y aura plus de réticences lorsque certaines options de partage nous touchent directement, près de soi et de ses intérêts. C’est le syndrome connu du NIMBY, « Not in my backyard », pas dans mon jardin. Au vu de certaines discussions sur les revenus des médecins par exemple, un meilleur partage ne devrait-il pas être réalisé au sein de cette profession ? Les faits montrent que c’est loin d’être facile. Pour avancer dans le bon sens, peut-être avons-nous besoin d’une nouvelle éthique de la créativité, pour laquelle plaide Johan Rochel, jeune juriste et philosophe suisse qui se fait entendre (4) ? Ou encore de nous laisser convaincre que l’espèce humaine, plutôt que d’être fatalement marquée par la compétitivité, voire l’agressivité, est la plus coopérative du monde vivant, comme l’affirment Servigne et Chapelle dans un ouvrage qui retient l’attention (5).
Références :
La statistique de poche «Assurances sociales en Suisse» offre une vue d’ensemble des différentes assurances sociales. Les indications sur les recettes, les dépenses et le capital, le montant des prestations et les bénéficiaires sont complétées par les informations sur le compte global des assurances sociales, les taux de cotisation et des indicateurs démographiques. Chacune des assurances ci-dessous est synthétisée sur une double page avec chiffres clés, tableaux et graphiques.
Source : Office fédéral des assurances sociales. La brochure est disponible en téléchargement. Une version papier peut être commandée gratuitement.
Le titre de cette présentation est un programme en soi. En 21 pages, il dresse un état des lieux des conditions de vie des personnes de 65 ans et plus à Genève. Il donne aussi des conseils aux seniors. Quelques chiffres:
Le document se termine avec neuf constats et conseils de Hans Peter Graf, «retraité non pratiquant» comme il se définit lui-même. Il souligne qu’après la retraite de la vie professionnelle, une tranche de vie de 25 ans s’ouvre pour la majorité des personnes. C’est une période aussi longue que celle qui mène de la naissance à l’âge adulte ! Il importe donc de lui donner du sens, de surmonter les vues négatives sur le vieillissement, de prendre soin de soi, d’apprendre à vieillir futé, de rester acteur de sa vie.
A lire aussi sur ce thème des seniors genevois, le numéro spécial «Causes communes», bimestriel du Parti socialiste de la ville de Genève, juillet-août 2018, 36 pages, en format pdf. Avec notamment une interview du psychiatre-sexologue Georges Abraham, 91 ans, intitulée «Sensuellement senior».
Documentation de la conférence-débat organisée par le Syndicat interprofessionnel des travailleuses et travailleurs (SIT) et Hans Peter Graf, Fondation pour la formation des aînées et des aînés de Genève, 13 juin 2018, 21 pages
La médecine deviendra à terme une science guidée par les données. Les patients, possesseurs de leurs propres données génétiques et biologiques, générées aussi à l’aide de biocapteurs portatifs déjà bien présents dans le commerce, créeront avec leurs pairs malades des réseaux pour les interpréter. Encore faut-il qu’ils consentent à confier ce patrimoine génétique personnel avec des informations de grande valeur pour les compagnies d’assurance ou les employeurs.
En quoi une médecine fondée sur la capacité technologique à acquérir, à stocker et à traiter des données est-elle «personnalisée» ? Ne s’agit-il pas plutôt d’une intensification de la médecine scientifique qui repose plus que jamais sur de l’impersonnel : des technologies de pointe, des algorithmes statistiques, des modèles informatiques ?
La recherche clinique et pharmacologique tire profit des immenses progrès effectués en génétique. Ces progrès permettent de relier des mutations génétiques ou la présence d’un biomarqueur dans l’organisme avec une correction thérapeutique potentielle. Rien qu’aux États-Unis, un tiers des nouveaux médicaments validés depuis 2011 l’ont été sur la base de données génétiques ou moléculaires.
La Web TV sociale et multiculturelle Carrefours TV de l’Association A la Vista a mis en ligne un mini-reportage de 6 minutes sur les difficultés d’accès aux prestations des personnes migrantes à Genève.
© Carrefour TV
Entre le droit et l’accès aux droits, la réalité s’avère souvent différente. Le 19 juin 2018, le Collectif d’associations pour l’action sociale CAPAS a invité sept associations et institutions qui favorisent l’intégration de la population migrante à Genève à échanger leurs expériences sur quatre thèmes prioritaires : la santé, le travail et la formation, le logement, l’accès aux prestations sociales. Comment éviter le cercle vicieux de la précarité et de la vulnérabilité ? La journée a donné la parole aux personnes concernées. Elle a aussi favorisé les échanges de données et les partages d’idées pour informer, agir et imaginer des solutions ensemble. Recueillies dans ce reportage, les analyses de cinq membres d’associations montrent l’étendue du problème.
Santé sexuelle Suisse (SSCH) met à disposition un nouvel outil de travail pour présenter l’organisation et promouvoir la stratégie globale de santé sexuelle liée aux divers axes d’intervention.
L’outil fournit un cadre de référence commun et une terminologie partagée pour aborder les différentes thématiques de santé sexuelle. Il a été construit pour une utilisation dynamique, flexible et adaptable à différents types d’interventions. Il peut être utilisé seul ou intégré à une autre présentation. En fonction des objectifs, du public et du temps à disposition, l’usager peut privilégier certaines portes d’entrée et choisir le niveau de détail souhaité.
L’outil est à disposition des membres pour soutenir leur travail de promotion dans les régions et faciliter l’explication du rôle de SSCH et de son réseau auprès des partenaires. Il est aussi à disposition de toute personne intéressée qui y trouvera une vaste documentation.
Ndlr : Un outil à découvrir! Développée sur Prezi, la présentation très complète permet d’aller directement au domaine recherché et d’obtenir des informations générales ou de zoomer sur des aspects plus détaillés selon son intérêt. Il faut télécharger le fichier zip Mac ou Windows, mais c’est fait en 2 secondes.
La présentation à télécharger sur la colonne de droite
Compte rendu par Jean Martin, médecin de santé publique et bio-éthicien
Les soins à ceux qui sont systématiquement précarisés du point de vue de leur santé, qu’on rassemble aujourd’hui sous le terme de populations vulnérables : cela n’est pas nouveau. Les dernières décennies ont toutefois vu une « cristallisation » de ces préoccupations et l’émergence d‘une clinique qui s’enracine sur les caractéristiques et besoins particuliers de ces groupes. Ce développement est lié aux acquis scientifiques de la santé publique : inégalités, inéquités et écarts majeurs de santé au sein d’une même collectivité, déterminants sociaux, rôle de l’environnement de vie [1], inégalités dans l’accès aux soins, parmi d’autres. Ces réalités sont également un fondement de l’action de l’OMS et elles doivent aujourd’hui figurer au premier plan des politiques de santé, pas seulement dans les pays pauvres mais partout [2].
Vulnérabilités, équité et santé est publié sous la direction de P. Bodenmann, titulaire depuis 2016 de la Chaire de médecine des populations vulnérables, première du genre en Suisse, à la Policlinique médicale universitaire de Lausanne, H. Wolff, chef du Service de médecine pénitentiaire de Genève, et Y. Jackson, de l’Institut de santé globale, Genève [3] . L’ouvrage propose des vignettes cliniques et de nombreuses références. Il met à contribution 120 co-auteurs, de Suisse en grande majorité.
Dans l’introduction : « Ce livre a pour objectif de présenter les différents concepts de vulnérabilité en lien avec les inégalités de santé, dans un cadre ancré dans la pratique médicale. Il propose une revue des compétences requises et offre des conseils pratiques. Nous visons à sensibiliser les professionnels de la santé et du social à ces besoins spécifiques, y compris au plan éthique. » A noter la définition donnée de la précarité : « Un état d’instabilité sociale caractérisé par l’absence d’une ou de plusieurs sécurités, notamment celle de l’emploi, permettant aux personnes et familles d’assumer leurs obligations et de jouir de leurs droits fondamentaux. »
Michael Marmot, une des figures actuelles de l’épidémiologie et de la santé publique (University College, Londres), a rédigé la préface. Extrait : « En cherchant à influencer les politiques, nous avons rencontré des problèmes. […] les médecins s’intéressent à la santé mais, dans l’ensemble, pas aux conditions qui mènent à la maladie. Le secteur de la santé, y compris les ministères, est centré sur les soins». Et le médecin anglais de rappeler la question initiale qu’il pose également dans son livre The Health Gap :
Pourquoi traiter les gens et les renvoyer dans les conditions qui les ont rendus malades ?
Sans tenter de résumer cet ouvrage (au reste, les auteurs n’ont pas de prétention à l’exhaustivité), je cite des titres de chapitre pour montrer l’étendue et la diversité des thèmes:
Les situations interculturelles. L’approche proposée par J. Sanchis Zozaya et coll., notamment en cas de troubles psychiques, est pragmatique. Elle comporte une série de questions à la fois simples et pertinentes :
L’approche « syndémique ». Je partage ma découverte de ce terme qu’on doit à l’anthropologue médical américain Merrill Singer. Cette approche introduit les contextes social, politique et économique comme facteurs de maladies. Dans le chapitre sur la pandémie du syndrome métabolique, J. Ruiz et coll. écrivent : « L’approche syndémique met au même niveau l’environnement socio-culturel, les comportements et la biomédecine et suggère une approche holistique. Elle propose aussi d’introduire d’autres partenaires de soins, tels les médiateurs culturels et travailleurs sociaux, pour avoir une approche centrée sur les racines du mal. » Noter que, en 2017, Lancet a publié une série sur la théorie syndémique. Là encore, on est au cœur de ce que souhaite et demande la santé publique.
Certificats médicaux. On sait les questions éthiques et pratiques autour de ce genre de documents où les valeurs du médecin peuvent entrer en contradiction avec les demandes de tierces personnes ou les autorités. Pourtant, sous le titre « Pour une clinique du certificat » dans un chapitre sur les migrants, M. Saraga et coll. relèvent : « Le cas de l’aide d’urgence invite à reconsidérer la position largement répandue [que ce travail administratif détourne les médecins de leur activité propre]. La rédaction d’un rapport permettant d’améliorer les conditions de vie concrètes d’un patient peut aussi être envisagée comme un acte clinique. Que puis-je faire pour cette personne, quelle position puis-je prendre, qu’ai-je à apporter, comme médecin? »
Y aurait-il lieu de tolérer les inégalités de santé ? Question interpelante posée par Samia Hurst. « Avec John Rawls notamment et au nom du principe de différence, il est devenu classique d’admettre qu’un degré d’inégalité est une bonne chose. En est-il ainsi des inégalités de santé ? Clairement non. Espérer que des inégalités stimulent les efforts individuels pour la santé présuppose la liberté et les moyens de faire ces efforts. Or c’est précisément cela dont le manque soutient les inégalités que l’on constate ». La bioéthicienne propose également une nouvelle définition intéressante de la vulnérabilité : «une probabilité accrue de subir un tort, n’importe quel tort, pour n’importe quelle raison. »
Dans sa post-face, le Dr S. Spycher, vice-directeur de l’Office fédéral de la santé publique, écrit : « Le thème de l’équité des soins en Suisse est inconfortable pour beaucoup ; il est même inimaginable en raison de notre richesse (…) L’OFSP prend cette question très au sérieux. Notre compréhension du besoin d’agir est que nous ne pouvons pas améliorer la qualité de soins sans en améliorer l’équité. [Ceci] relève d’une responsabilité partagée des différents acteurs. »
Vulnérabilités, équité et santé comble à l’évidence une lacune. Il existe des ouvrages de santé publique et communautaire mais pas, jusqu’ici chez nous, de traité qui établisse de manière substantielle et diversifiée le lien avec la clinique quotidienne, toujours complexe, auprès des populations vulnérables. Son poids (un kilo !) ne permet guère de l’avoir dans la poche, mais ne l’empêche pas d’être un instrument de référence qu’on aura près de soi. Pour le consulter sur les questions et défis de la relation, pour la prise en charge de personnes et groupes qui sont à l‘écart : à cause de leur manque d’insertion dans le « mainstream », à cause (lire ci-dessus) de « l’absence d’une ou plusieurs sécurités », avec une « probabilité accrue de subir un tort ». Les professionnels francophones sont ainsi chanceux de disposer de cette somme, dont on souhaite, pour ce qui concerne notre pays, qu’elle puisse bénéficier d’une traduction allemande.
[1] Des aspects magistralement étudiés au siècle dernier par le Britannique Th. McKeown, voir notamment son An Introduction to Social Medicine de 1966.
[2] J’ai vécu vivement les mutations nécessaires dans mes connaissances et mon image de moi. Parti, il y a longtemps, à 28 ans et après trois ans d’assistanat ici, œuvrer dans un hôpital de brousse en Amérique latine, j’ai pris en pleine figure la réalité que le milieu, au sens le plus divers et le plus large, déterminait très largement la santé – la maladie – des gens. Chose que les études de médecine chez nous, que j’avais appréciées par ailleurs, ne nous avaient pas vraiment appris.
[3] Lire notamment : Patrick Bodenmann et al., «Dispositif sanitaire pour les nouveaux migrants», REISO, Revue d’information sociale, mis en ligne le 2 janvier 2016. Yves Jackson et al., «Du sport pour les personnes sans statut légal», REISO, Revue d’information sociale, mis en ligne le 23 novembre 2017.